Je suis totalement d'accord avec le fait qu'il n'y ait pas assez de diversité dans le cinéma et dans tout en général.
La question que je me pose ici c'est plutôt celle du réalisme dans les films et particulièrement en ce qui concerne le jeu d'acteur. En effet il y a quand même un gros paradoxe. On arrête pas de louer tel acteur ou telle actrice par rapport à sa capacité incroyable à avoir perdu/pris tant de kilos pour un film, alors qu'on aurait très bien pu utiliser du maquillage ou bien une doublure corporelle. Au fond qu'est ce qui est important ? La performance physique ou bien la performance de jeu ? Parce qu'à ce moment là on pourrait aller encore plus loin : Robert DeNiro dans Raging Bull n'aurait pas seulement dû se contenter de prendre 30 kilos pour jouer Jake La Motta, il aurait aussi pu vraiment se péter le nez (au lieu de se faire poser une prothèse).
Là où je veux en venir c'est que pour moi ça n'est pas important que le physique de l'acteur corresponde parfaitement à son rôle historique. Ce qui serait bien c'est que ça ne soit pas QUE dans un sens, mais que ce soit L'EGALITE pour tout le monde. Si ont fait jouer Jésus ou Aladin par un blanc moi ça ne me choque pas de même que si un jour j'apprenais que Marie Antoinette puisse être jouée par une actrice noire ou bien Obama par un acteur asiatique ou bien même Jules César par une femme ça ne me choquerait pas non plus. Evidemment ça peut sembler extrême mais j'ai envie de dire POURQUOI PAS ?
Cette égalité aujourd'hui elle n'existe pas beaucoup, mais j'espère qu'un jour on y arrivera.
Sinon je vous invite à lire l'article "Les Blancs une majorité invisible" par Sonia Faure sur Libération. Notamment ce petit passage qui à mon sens donne un nouvel éclaircissement sur le sujet :
"Nelly Quemener a aussi étudié l’humour par le prisme ethnoracial. Elle distingue les vieux sketchs d’Antoine de Caunes et de José Garcia, dans l’émission Nulle part ailleurs, sur Canal +, aux stand-ups du Jamel Comedy Club. Les premiers, qui multipliaient les personnages, seraient typiques de l’humoriste blanc. «Celui qui peut devenir femme, chinois, ouvrier… La blanchité donne la possibilité d’emprunter tout type de positions. Le stand-up, qui a émergé au sein des minorités ethnoraciales, est au contraire un récit de soi très personnalisé, pas un humour de personnages. Etre non-blanc, c’est être hypermarqué : tout peut être réduit au fait que vous soyez arabe, noir ou rom.»
La race n’a rien de biologique, elle n’est que représentation et imaginaire - le passing en est la preuve. Et la ligne de couleur fluctue. Le Blanc d’aujourd’hui ne l’était pas forcément hier. Aux Etats-Unis, les juifs, les Irlandais, les Italiens et désormais les Hispaniques ont été blanchis à mesure qu’ils intégraient la classe moyenne. A contrario, «jusqu’en 1914, le "nègre" désignait, dans la presse de l’époque, non seulement les "Noirs", mais aussi les représentants des autres peuples colonisés : Arabes, Kanaks, Indiens», précise Gérard Noiriel."
Désolé pour le long post :/