Une autre réponse, peut être un peu plus tranchée, que j'ai trouvé très bien : celle de
Juliette Rennes
Elle revient notamment sur un élément de la chronique auquel j'ai vu assez peu de réponses qui m'ont parlées, la protestation contre le statut d' "eternelle victime" dans lequel on s'enfermerait en faisant remarquer qu'on a été victime de harcèlement ou d'agression
"Jusqu'aux années 1980, il était courant que des filles et des femmes confrontées à des abus sexuels, du harcèlement ou à un viol soient considérées comme coupables de ce qui leur arrivait. Ce « blâme de la victime » est devenu moins systématique aujourd’hui, mais il est loin d'avoir disparu. Faire reconnaître son statut de victime quand on a expérimenté cette forme d'injustice n'est en rien un enchaînement aliénant, mais une façon de se libérer d'une culpabilité infondée."
On ne le dit jamais assez quand on parle de ce statut de "victime", généralement montré uniquement comme une mauvaise chose, mais revendiquer avoir été victime, c'est aussi (et pour moi avant tout) dire qu'on est pas coupable, pas responsable de ce que l'autre nous a fait. Dans ce monde où on nous rabâche que les femmes ont une "responsabilité" à subir des actes imposés par les hommes, que notre tenue nous rend responsable en partie de notre agression... Rappeler que nous sommes les
victimes lors des agressions (et donc pas responsables) me semble essentiel.