Ce problème de manque de netteté dans l'article qui a été pointé souligne combien il est difficile de tracer une limite nette entre "SPM" et TDSPM", surtout que le glissement entre les deux peut s'installer à un moment aléatoire de la vie et de façon progressive. C'est d'un vicieux....
C'est ce qui m'est arrivé, je ne me suis pas méfiée... jusqu'à ce que je pense sincèrement être devenue folle, avoir un trouble quelconque et m'être mise à désespérément chercher ce qui se passait tellement ces émotions violentes étaient ingérables. Ça pourrissait ma vie. Ma vie de couple. Ma vie pro. Chaque mois, je commençais à avoir peur de moi, parce qu'en plus des symptômes physiques douloureux et aléatoires, je ne savais pas si j'allais pas péter un câble et en venir à me tuer. Me tuer, oui. Je conduisais beaucoup pour le travail et me voyais fréquemment "de l'extérieur", morte dans un suicide. Je me voyais écraser l'accélérateur d'un coup et foncer à contresens ou dans les glissières. Et... je ne disais rien à personne. Tout était à clef en moi, persuadée que je n'avais aucune raison d'en parler à quiconque, que toutes les femmes passaient par là.
Ce n'étaient pas les seuls problèmes, j'en cumule beaucoup de la liste "test". Cet article, que j'avais trouvé il y a longtemps, m'a permis de mettre un doigt sur le problème, mais surtout voir que je n'étais ni folle, ni seule. Juste, comme de nombreuses femmes : pas renseignées. Surtout pas sur elles-mêmes. Ces témoignages sont édifiants.
https://www.nouvelobs.com/rue89/nos...vant-les-regles-non-je-ne-suis-pas-folle.html
Personne n'en parle, parce que, héritage culturel patriarcal oblige, les meufs qu'ont leur règles sont chiantes et en font dix fois trop et faut les laisser criser, ça leur passera. Avec cette espèce de culpabilité, ces ides préconçues, on n'en vient même pas soi-même à les remettre en question. Et puis en ce moment les spots illuminent l'endométriose (heureusement, hein!) donc on commence peu à peu à s'intéresser à la douleur physique. Mais personne ne met le doigt sur la douleur psychologique et il faut s'estimer "bien chanceuse" si on n'a pas à prendre d'opiacés chaque mois pour me tenir debout. Ce côté "t'as de la chance, toi, tu vomis pas chaque mois" n'encourage pas à se poser de questions non plus.
Mais, non,
c'est pas normal d'avoir des envies suicidaires régulièrement et de devoir souvent quitter son lieu de travail parce qu'on est au bout du rouleau avec tous les symptômes du burn-out ! Comme l'endo : écoutez-vous, la douleur n'est pas normale... ni dans le corps, ni dans la tête, et vous avez le droit de refuser de subir ça, de bénéficier d'aide.
Cet article explique bien ce qu'est le TDSPM dans le détail :
https://www.revmed.ch/RMS/2006/RMS-52/31044
Sans parler de "maladie", on parle de symptômes psychiatriques et dans les solutions suggérées figurent des antidépresseurs et anxiolytiques. Je ne trouve pas cela anodin.
Personne ne m'a jamais parlé du TDSPM, j'ai trouvé ça seule au fil de recherche. Pas même ma gynéco, à qui j'ai pourtant expliqué ma détresse extrême, ni plusieurs généralistes. Par contre ma gynéco m'a prescrit un truc qui s'appelle SPM 600, des labos Dergam (j'ai refusé les AD). C'est assez intéressant et ça m'a un peu soulagée, et permis de comprendre que j'avais probablement des carences alimentaires qui ont pu jouer sur l'équilibre hormonal (j'ai été végé pendant une sacrée paire d'années, sans faire gaffe).
A cette heure je vis avec le TDSPM sans trop de solutions, mais j'ai remarqué que je gérais mieux cette période avec les outils suivants :
- en l'anticipant (j'ai un petit "calendrier des règles") et en ne prévoyant rien d'autre qu'un marathon-couette au moment M.
- en m'accordant une absolue tolérance envers moi-même (j'achète les aliments-clefs que j'ai toujours envie de bâfrer à cette période, journées-couette-série sans aucune once de culpabilité, se laisser pleurer devant un dessin animé ou un joli film...)
- si c'est un jour travaillé, j'essaye gentiment de faire comprendre à l'équipe que je ne "serai pas à la hauteur ce jour" étant fatiguée et que je préfère m'occuper des tâches solitaires et calmes (pas de pot, je travaille au milieu de gosses... une fois l'un d'eux a essayé un sifflet dans mes oreilles pendant le SPM, j'ai dû quitter mon poste).
- réduire le sport mais si possible essayer de garder de la marche douce. Je fais beaucoup de sport le reste du temps et je réduis au fur et à mesure avant mes règles, et ça marche très bien pour réequilibrer un peu l'humeur globale et la rendre plus constante,
- ne pas me projeter dans des activités qui vont mettre en jeu mon sentiment de dévalorisation. Essayer à tout prix de ne pas tomber dans le piège de "l'herbe est plus verte chez le voisin" (réseaux sociaux, concours, etc, qui sont toutes des clefs de dévalorisation profondes à ce moment là). La principale concernée à ce moment, c'est moi, et pas la vie des autres, et c'est ce que j'essaye de me faire comprendre.
- m'isoler dans la nature, c'est un besoin récurrent et ... indispensable, duquel je sortirai un peu plus sereine. Je n'y ai rien besoin de faire, pas même randonner, simplement m'assoir en forêt suffit. Votre clef à vous est peut-être autre chose de "serein" et personnel, j'imagine que le yoga est super mais vu les ballonnements qu'on peut se taper, j'imagine que c'est compliqué. Un bain chaud avec un livre, une séance de dessin sans réel but, d'écriture spontanée, de jardinage*... faut essayer.
Si ça peut vous être utile. Et surtout vous n'êtes pas folle. Vous n'êtes pas seule.
*mettre les mains dans la terre booste la sérotonine chez les souris, tiens tiens, l'hormone magique justement... chez les souris, d'accord, mais simplement être dehors, s'aérer ou contempler sa jolie plante verte du salon et s'occuper de petits êtres vivants et bénéfiques... je vois pas ce que ça peut faire de mal pendant le SPM :')
https://www.lesdoigtsfleuris.com/index.php/2015/04/29/jardinage-heureux-intelligent/
Par contre, j'ai un peu de mal avec l'hygiène alimentaire vu qu'à ce moment là j'ai envie d'aliments profondément néfastes pour la santé (chips et haribo schtroumpfs en tête de liste), mais aussi de trucs un peu plus "sains" (... des sushis par exemple mais parfois une énorme pièce de viande rouge saignante, style 400g d'un coup). Je pense que c'est un message que le corps essaye de passer, sur ce qui a manqué ce mois-ci, puisque le reste du temps je ne consomme pas de viande... Je ne me réfrène pas parce qu'en dehors de ce temps mes habitudes alimentaires sont très clean et la frustration engendrée par les privations est vraiment ingérable pour moi (une fois, j'ai pas réussi à dormir parce qu'il n'y avait pas de chocolat).
J'ai remarqué que les boissons gazeuses froides font un bien fou à mes douleurs. Plutôt que de boire des saletés qui n'ont jamais été dans mes habitudes, je fais ma propre limonade et mon bidou est content.