V
Vogel
Guest
J'ai travaillé un peu auprès d'adolescents et adolescentes ayant une déficience cognitive (ou "intellectuelle"), parfois sévère. Quand j'y repense je suis vraiment horrifiée par la violence dont je pouvais les voir victimes avec une totale impuissance.
Ces personnes (je ne veux pas parler pour les autres car je ne connais pas le sujet) sont vraiment très fragiles et très souvent des cibles de violences, que ce soit les hommes ou les femmes. Leurs difficultés à comprendre les situations sociales, à s'adapter au monde qui leur entoure, à être autonomes dans toutes les sphères de leur vie accentue la situation. Elles sont souvent dépendantes des autres, placées dans des institutions où d'autres usagers peuvent avoir des troubles du comportement, puis, une fois les violences connues, développer des troubles psychiques difficiles à soigner... La personne interviewée le dit très mal, car je ne parlerais pas de "soumission", mais je mettrais vraiment l'accent sur les difficultés de compréhension et d'adaptation qui peuvent entraîner des situations terribles où les personnes se retrouvent dans des postures dangereuses, ne disent pas non, et ne disent rien de ce qu'il s'est passé ensuite car... elles n'en ont pas les moyens. Et ce n'est bien sûr aucunement de leur faute, car les prédateurs savent très bien ce qu'ils font et à qui !
Je regrette vraiment de voir que ces personnes sont très peu représentées dans le monde du militantisme, même s'il est difficile pour elles d'avoir une voix. Leur grande vulnérabilité n'est au centre des discussions que dans les milieux concernés, jamais dans le débat public. Personne ne connaît l'existence des IME, des foyers de vie, des foyers d'accueil, les "trucs pour handicapés", si ce n'est pas son travail où le truc obscur où vit sa cousine trisomique. Et même dans l'histoire, on oublie énormément tout ce dont elles ont été victimes au fil des siècles... Ce sont des non-dits qui me laissent un goût amer.
Ces personnes (je ne veux pas parler pour les autres car je ne connais pas le sujet) sont vraiment très fragiles et très souvent des cibles de violences, que ce soit les hommes ou les femmes. Leurs difficultés à comprendre les situations sociales, à s'adapter au monde qui leur entoure, à être autonomes dans toutes les sphères de leur vie accentue la situation. Elles sont souvent dépendantes des autres, placées dans des institutions où d'autres usagers peuvent avoir des troubles du comportement, puis, une fois les violences connues, développer des troubles psychiques difficiles à soigner... La personne interviewée le dit très mal, car je ne parlerais pas de "soumission", mais je mettrais vraiment l'accent sur les difficultés de compréhension et d'adaptation qui peuvent entraîner des situations terribles où les personnes se retrouvent dans des postures dangereuses, ne disent pas non, et ne disent rien de ce qu'il s'est passé ensuite car... elles n'en ont pas les moyens. Et ce n'est bien sûr aucunement de leur faute, car les prédateurs savent très bien ce qu'ils font et à qui !
Je regrette vraiment de voir que ces personnes sont très peu représentées dans le monde du militantisme, même s'il est difficile pour elles d'avoir une voix. Leur grande vulnérabilité n'est au centre des discussions que dans les milieux concernés, jamais dans le débat public. Personne ne connaît l'existence des IME, des foyers de vie, des foyers d'accueil, les "trucs pour handicapés", si ce n'est pas son travail où le truc obscur où vit sa cousine trisomique. Et même dans l'histoire, on oublie énormément tout ce dont elles ont été victimes au fil des siècles... Ce sont des non-dits qui me laissent un goût amer.