Lettre ouverte d'une crevure néolibérale aux jeunes chômeurs

[Al-éa]

J'ai le sentiment que beaucoup ont mal interprété les intentions de la rédactrice de l'article. Selon moi tout ce qu'elle essaie d'expliquer est que lorsqu'on demande un emploi largement au dessus de ses qualifications (une licence infocom n'est pas un bac+5 dans une grande école d'ingé...), il faut se donner les moyens de ses ambitions, prouver qu'on a l'audace et le talent nécessaire pour assumer des fonctions pour lesquelles on a pas encore d'expérience.

Mais alors si vraiment je me méprends et que le but de l'article est celui que tu décris, j'avoue que je comprends encore moins son utilité. C'est un peu enfoncer des portes ouvertes que de dire "montrez que vous avez des compétences et pas qu'un bout de papier", c'est un peu le but de tout entretien d'embauche, non ? (Sinon on se contenterait d'embaucher en sélectionnant un bulletin scolaire...!)
Et si les intentions de l'auteur sont aussi bonnes que ce qu'elle semble prétendre, je comprends encore moins ses sarcasmes. Personnellement je considère que ce n'est pas en marchant sur les gens pour les faire rentrer sous terre qu'on les fait progresser, mais ça reste personnel, certains diront qu'au contraire être enfoncé stimule... Dans ce cas éventuellement on peut comprendre son raisonnement... Et encore.

 

[miss_caro]

Le ton de la nana m'a pas tant dérangé que ça, quand je vois qu'il y a tellement d'employeurs qui ont les même discours.. Ce n'est plus étonnant.

Je viens d'une école très "réputée" (anonymat..), bac +5, et je galère. De manière objective, je trouve qu'on nous a fait miroiter tellement de salaires de fou, que nous devenons parfois exigeants. A entendre les salaires à la sortie de ceux qui ont mon diplôme, nous pourrions demander du 2400-2500? net mensuel sans problème, en tant que jeunes diplômés. Certains y arrivent sans problème, mais d'autres, comme moi, galèrent plus. Et c'est vrai qu'il m'est arrivé de refuser des CDI payés 1800? net mensuel car on nous a garantie qu'on pouvait avoir tellement plus. En plus, il y a une certaine pression sociale au niveau du salaire, en soirée avec mes camarades de promo, plus ou moins à la recherche d'emploi, si t'annonces que tu touches moins de 2000? net mensuel, franchement ça le fait pas. Ne soyez pas outré par mon discours, je dis juste ce que je ressens, cette certaine pression qui circule dans les écoles, pour les salaires, je suis la première à trouver ça ridicule car 2000? c'est déjà une très belle somme pour un jeune diplômé!!

Et en fin de compte, je ne trouve pas grand chose, et je vais devoir revoir mes prétentions salariales à la baisse, ou devrai-je dire, je vais accepter la réalité du marché et arrêter de surestimer mes prétentions salariales.

Le pire dans tout ça, c'est qu'on galère tellement (en général), qu'on finit par postuler à des postes destinés à des licences, alors qu'on est en M2. et les gens en licence qui postulent à des postes pour des BTS/DUT, cette sous-évaluation de nos qualifications est aberrante. Je vois des amis, bac+5, qui en sont réduit à "cacher" leur M2 pour être pris dans des postes niveau licence.

 

[AnonymousUser]

Franchement, si un jour j'en viens à faire des enfants, je leur interdirai les études supérieures en fac. Parce qu'au delà de l'article en lui-même, il ne faut pas se leurrer, à moins d'être issu d'une grande école, de faire médecine, ou d'être à l'EDHEC ou autre, les diplômes de fac ne servent à rien. A part à passer les concours de la fonction publique. Exemple (c'est du vécu) : les master pros ne sont jamais assez pro, puisque les cours sont dispensés par des universitaires.

Et voilà comment on se retrouve comme Giuseppe, à se faire rembarrer comme des malpropres, parce que les entreprises se foutent de nos pseudo diplômes de fac. Et sans forcément avoir les dents qui rayent le parquet et demander directement le poste de "chef de projet". Même en ne demandant qu'un poste de simple "exécutant", on nous renvoie la porte.

Alors forcément, on en vient à baisser son froc, parce qu'il faut bien manger. J'ai tellement bien baissé le mien qu'avec un bac+5 (un mastère bidon de la fac évidemment), je suis actuellement en CDD, payé au smic. Évidemment, je me fais chier dans mon boulot. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi, puisqu'après tout, c'est moi qui ai choisi la mauvaise formation - et de ne probablement pas avoir assez de "win attitude" pour prétendre à un job d'exécutant. Mais on va dire que c'est la dure loi du marché du travail.

 

[DestyNova_]

Coucou les Madz, si vous aussi vous galérez avec la recherche d'emploi, je vous conseille de lire cet article sur la Rédaction de CV plein d'exemples et d'idées :

Keljob.com - Les meilleurs CV de l'année 2010[205]

ça au moins c'est utile

 

[Nadja__]

Franchement, si un jour j'en viens à faire des enfants, je leur interdirai les études supérieures en fac.

C'est pas un peu radical ?

 

[Lamina]

Franchement, si un jour j'en viens à faire des enfants, je leur interdirai les études supérieures en fac. Parce qu'au delà de l'article en lui-même, il ne faut pas se leurrer, à moins d'être issu d'une grande école, de faire médecine, ou d'être à l'EDHEC ou autre, les diplômes de fac ne servent à rien. A part à passer les concours de la fonction publique. Exemple (c'est du vécu) : les master pros ne sont jamais assez pro, puisque les cours sont dispensés par des universitaires.

Et voilà comment on se retrouve comme Giuseppe, à se faire rembarrer comme des malpropres, parce que les entreprises se foutent de nos pseudo diplômes de fac. Et sans forcément avoir les dents qui rayent le parquet et demander directement le poste de "chef de projet". Même en ne demandant qu'un poste de simple "exécutant", on nous renvoie la porte.

Alors forcément, on en vient à baisser son froc, parce qu'il faut bien manger. J'ai tellement bien baissé le mien qu'avec un bac+5 (un mastère bidon de la fac évidemment), je suis actuellement en CDD, payé au smic. Évidemment, je me fais chier dans mon boulot. Et je ne peux m'en prendre qu'à moi, puisqu'après tout, c'est moi qui ai choisi la mauvaise formation - et de ne probablement pas avoir assez de "win attitude" pour prétendre à un job d'exécutant. Mais on va dire que c'est la dure loi du marché du travail.

Y'a quand même de bonnes filiéres et de bonnes débouchés à la fac, le tout c'est de les trouver.

 

[miss_caro]

Franchement, si un jour j'en viens à faire des enfants, je leur interdirai les études supérieures en fac. Parce qu'au delà de l'article en lui-même, il ne faut pas se leurrer, à moins d'être issu d'une grande école, de faire médecine, ou d'être à l'EDHEC ou autre, les diplômes de fac ne servent à rien. A part à passer les concours de la fonction publique. Exemple (c'est du vécu) : les master pros ne sont jamais assez pro, puisque les cours sont dispensés par des universitaires.

Je trouve ton discours un peu extrême. Toutes les formations en fac sont pas horrible, il y a de très bons masters avec des débouchés, mais également des master tellement généraux ou tellement prisés par les étudiants (je pense aux masters de psycho, ou de socio), que les débouchés sont quasi inexistants.

Je pense qu'on manque de communications sur les différentes filières qui n'ont pas de débouchés. Quand je vois les gens de ma terminale qui sont beaucoup à être partis en droit et en psycho, car ça fait "in", alors qu'ils ont un niveau pourri c'est du grand n'importe quoi..

 

[AnonymousUser]

Mon discours peut paraître extrême, mais je me base sur des réalités. Faut quand même bien reconnaître que la grande majorité des diplômes dispensés par les filières de sciences humaines ne servent à rien, et n'ouvrent sur quasiment rien de concrêt. La plupart de mes potes sortis de filières type sciences humaines trouvent rarement du travail correspondant à leur niveau d'étude (et je ne parle même pas de leur spécialité). D'autres ont passé des concours (prof notamment).

Mais si je me base sur du vécu, et pas que du vécu personnel, je persiste : la fac, en particulier dans les sciences humaines, n'offre quasi pas de débouchés.

 

[AnonymousUser]

Et sur environ 30 000 étudiants dans une fac de sciences humaines, combien de postes disponibles en tant que prof ou chercheur ? Faut arrêter de se voiler la face : il n'y a pas assez de postes disponibles pour les diplômés de fac. Sans compter que sur un CV, un master de fac n'aura pas le même poids qu'un diplôme d'une grande école.

Enfin, voilà mon avis, je l'ai donné. A moins d'avoir un parcours professionnel précis, ou de se destiner aux concours, je reste persuadée que la fac n'est pas la voie royale, et qu'y envoyer systématiquement les bacheliers est une erreur.

 

[Dies Irae]

Et sur environ 30 000 étudiants dans une fac de sciences humaines, combien de postes disponibles en tant que prof ou chercheur ? Faut arrêter de se voiler la face : il n'y a pas assez de postes disponibles pour les diplômés de fac. Sans compter que sur un CV, un master de fac n'aura pas le même poids qu'un diplôme d'une grande école.

Enfin, voilà mon avis, je l'ai donné. A moins d'avoir un parcours professionnel précis, ou de se destiner aux concours, je reste persuadée que la fac n'est pas la voie royale, et qu'y envoyer systématiquement les bacheliers est une erreur.

Moi je pense que c'est à cause de gens qui tiennent ce discours que la fac a si mauvaise presse, que des tas d'étudiants partent dans des écoles qui coûtent cher, qui formatent l'esprit sur un modèle bien précis, alors qu'ils auraient eu une formation aussi bonne à la fac, l'esprit corporate en moins, l'autonomie en plus.

Il y a de très bonnes formations à la fac. Ce qui pose problème, comme l'a dit Iaoranamoana, c'est l'entêtement des étudiants à se diriger vers des filières complètement bouchées qui offrent peu de possibilités (psycho, sciences de l'éducation... (quelle blague cette filière)).

 

[Aribeth]

Mais enfin la nana elle le rabaisse pas comme elle rabaisserait tout le monde, hein! Elle fait ça (et encore, à moi elle m'est sympathique même si c'est vrai qu'elle se la raconte un peu...) parce que le gars pete plus haut que son cul!

Je suis d'accord, avant de vouloir être "le chef", il faut rouler sa bosse, se plonger dans le contenu même de son travail, poduire, être dedans quoi! Quel que soit le diplôme!
On ne tient pas dans un job qui se base sur de l'envie de paraître.

 

[Roo]

Ce qui m'a le plus plu dans l'article....ce sont les commentaires!!!!!!!!!!

Je cite :

"Donc, moi j'ai un conseil meilleur que celle qui a écrit l'article: jeune, tant qu'il en est encore temps, fuie à l'étranger et tu trouveras du boulot sans que les patrons te fassent des lecons sur ta facon de ne pas assumer joyeusement la précarité. "

J'ai aussi vu ce commentaire et je dois dire que ça me fait bien marrer ces conseils de "fuir à l'étranger". Je comprends que l'être humain ait toujours tendance à croire que l'herbe est plus verte ailleurs mais là ça commence à devenir grave. Je croise tous les jours un nombre hallucinant de français venus vivre en Angleterre parce que sois-disant ils vont gagner plus, trouver un job plus facilement... La plupart ne parle même pas un anglais correct et s'étonne de se faire refouler. Et 99% d'entre eux finissent par repartir la queue entre les jambes. La France a des avantages sociaux de malade comparés à la plupart des autres pays, les conditions de travail sont encore relativement protégées (espérons que ça reste comme ça...). Donc bref, c'est pas mieux ailleurs (et en particulier dans les pays anglo-saxons).




Pour revenir au sujet, je pense aussi qu'on fait trop rêver les jeunes, qu'on nous pousse à consommer mais en même temps on veut pas forcément nous payer beaucoup... c'est un cercle vicieux qui va finir par exploser, c'est certain. On peut pas tous être les chefs et avoir des salaires mirobolants. Il faut des exécutants, il faut des ouvriers... Je pense que c'est toute l'échelle de valeur qui est à revoir. Avoir un travail qui paye très bien ne rendra pas plus heureux. Je dis pas qu'il faut tout accepter mais il faut aussi un peu d'humilité. Il faudrait apprendre à se satisfaire d'un travail qui paye les factures et permet quelques extras... le bonheur n'est pas que matériel. Evidemment il faut un peu d'argent pour vivre mais gagner de l'argent pour se payer des trucs n'est pas non plus le but ultime de la vie. (je dis pas qu'il faut tous aller vivre dans des huttes en terre dans le Larzac hin, je dis juste que le bonheur c'est pas d'être chef d'un service dans un grand bureau en verre et de se payer le dernier Iphone lecteur blu-ray blue-tooth 3D intégré qui fait aussi brosse à dent et dit l'heure en 35 langues différentes).


Même dans la fonction publique c'est la guerre. Pas plus tard qu'il y a deux semaines, ils ont annoncés 16 000 suppressions de postes dans l'enseignement. Sachant qu'il y a des lycées qui sont obligés de recruter des gens en licence pour donner des cours.. c'est vraiment le genre de réforme qui fait dire que le monde de l'emploi marche sur la tête (dans le public, comme dans le privée).