Moi je suis une putain de fangirl à durée limitée. Je suis fan de certains artistes et, par exemple, quand j'ai vu Jared Leto monter sur scène au début du concert de 30 seconds to Mars j'ai cru que j'allais me liquéfier en hurlant. Et quand il a fait monter cette fille sur scène alors qu'elle captait pas un mot d'anglais, je l'ai détestée, plus encore quand il l'a pris dans ses bras pour la rassurer (dois-je ajouter qu'il était à moitié à poil ?) parce qu'elle tremblait comme une feuille. Je fantasme sur un mec qui a quasiment l'âge d'être mon père (son frère Shannon a 45 ans. QUARANTE-CINQ putain d'années, alors que c'est quasiment le total d'âge qu'il paraissent avoir à eux deux, c'est trop fou.) et je le vis plutôt pas mal.
Je suis aussi une fan d'artistes comme Mathieu Sommet ou Raphael Descraques, d'actrices comme Amanda Tapping (Sam Carter a changé ma vie, et c'est ce que je lui ai dit avec des larmes dans les yeux quand je l'ai rencontrée pour mon autographe et que je lui ai serré la main et que je l'ai regardée dans les yeux et c'était effectivement un des plus beaux jours de ma vie et putain j'ai tremblé comme une tarée pendant un quart d'heure vingt minutes après ce micro échange et j'étais toute seule pour vivre ça et je pouvais pas partager ce moment avec une copine et c'était très frustrant et en même temps encore plus intime) ou d'auteurs comme Pierre Bottero (que j'ai rencontré moins d'un an avant son accident et avec qui j'ai eu une conversation que je n'oublierai jamais et une dédicace que je conserverai toute ma vie.) ou encore Valérie Zenatti (Une bouteille dans la mer de Gaza est un livre à conseiller à tous, il devrait être déclaré d'utilité public) (que j'ai rencontrée par hasard parce qu'elle passait à la bibliothèque de mon village et je revenais tout juste d'Irlande et c'était un hasard juste magique, et je l'ai entendu parler, et lire des passages d'Aaron Appelfeld, et ses traductions, et j'ai pleuré, et je voulais lui dire tout le bien que je pensais d'elle et j'étais finalement à la fin juste là à me mordre les lèvres pour pas sangloter comme une débile pendant qu'elle m'écrivait ma dédicace.)
Donc oui, par certains côtés, je suis définitivement une groupie. Mais ça dure pas vraiment longtemps. J'aime bien m'inventer des histoires où je rencontre mes idoles, où je leur parle, où j'ai trop la classe et on devient potes, mais avec l'expérience, je sais pertinemment que si je les rencontre, je serai une grosse bouse. Y a ça et puis le fait aussi que j'aime pas l'idée de confondre le personnage public et la vraie personne, qui a le droit de vivre. De manière décente et normale.
Mais je pense que la plupart des groupies sont saines d'esprit et vivent les choses un peu comme ça aussi (j'espère). Y a quelque chose de cathartique à avoir une passion dévorante pour des idoles. Faut juste pas que ça te bouffe complètement, quoi.
Cela dit, quand je vois les OneD, je m'étonne qu'il n'aient pas tout simplement éclaté le groupe et qu'ils soient tous partis se refaire le visage pour passer incognito. Je ne les envie PAS DU TOUT. Heureusement pour eux qu'ils ont l'argent, parce que perso, je sais pas si on pourrait me payer assez cher pour vendre ma vie à une foule de gens qui ne me connaissent pas et font des trucs fous (et parfois malsains) en/avec mon nom.
Le phénomène de groupie n'est certes pas nouveau, mais internet n'a pas rendu les choses plus saines, si quelqu'un veut mon avis. Brrr.
Etant libraire et ayant lu le premier After je me dis que, quand même, le marketing autour de la fanattitude, ça va un peu loin... Alors oui, dans After, les noms ont été changés (et puis qu'on ait voulu me faire fantasmer sur Hardin et qu'il soit la personnification de Harry, sic, je me suis sentie pédophile l'espace d'un instant) et bon, les personnages... voilà, quoi. Mais c'est quand même vendu pour ce que c'est : une fanfiction OneD. Quasi tout le marketing repose là-dessus. Alors là je suis désolée, mais je peux pas. Y a un truc qui bloque.
(Par contre, Fangirl, de Rainbow Rowell, qui parle de fanattitude et d'amour et d'université et d'amour et de famille, un peu tout comme After mais en BEAUCOUP MIEUX FAIT est un petit bijou... (ça et aussi parce qu'il parle quasi limpidement de la Potterfic et du Drarry, et c'est carrément plus ma came.))