L’homophobie crée du lien. Entre Booba, Eric Zemmour et la Floride, par exemple (oui)

13 Juin 2014
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Vu que ça donne des infos fausses sur les bloqueurs d'hormones je me permets de mettre le lien vers deux articles :
Un premier revenant sur une étude qui a porté sur 9000 personnes trans US de 13 à 24 ans qui montre notamment une diminution significative de la dépression sur les personnes mineures qui prennent des bloqueurs d'hormones. L'article rappelle aussi que ce n'est pas la première étude de grande ampleur à ce sujet.
Le deuxième porte sur la récupération des politiques conservateurs comme Zemmour ou Pécresse du sujet des enfants trans comme épouvantail, allant jusqu'à dire vouloir protéger les enfants de choses déjà interdites comme les chirurgies sur mineurs :
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Merci de faire très attention aux sources, surtout anglaises, où une partie du milieu académique et de la presse est transphobe de façon virulente. C'est très important de relever les nombreux biais des auteurs d'articles qui viennent ensuite se porter en victime pour faire croire que leur étude serait victime d'une censure (quand leur étude est juste mauvaise).
Mais surtout historiquement les thérapies de conversion sur les enfants non-conformes dans leur genre qu'ils soient trans ou homosexuels ça a toujours été de les ramener dans leur genre à renfort de stéréotypes genrés comme le rappelle ce troisième article en anglais très détaillé.
Je rajoute juste qu'étant personnellement bisexuel et trans et ayant des amis anciennement lesbiennes devenus hommes trans hétéros que croire qu'il est plus acceptable socialement d'être trans et hétéro que cis et homosexuel est complètement déconnecté de la réalité.
@Maëlle Le Corre Serait-il possible d'être vigilant sur ce topic à ce sujet svp ?
 
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Whiskie

NotAllMisogynists
15 Septembre 2012
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@Peace&Love&It;3 Les bloqueurs de puberté "parfaitement réversibles", personnellement j'en doute et je pense qu'on gagnerait à être prudents et prudentes quand il s'agit de traitements sérieux comme ceux-ci, en particulier quand c'est à destination d'adolescents, qui sont physiquement encore en développement, et qui n'ont pas le recul ni l'expérience des adultes.
N'oublions pas non plus que ces substances font partie d'un marché pas toujours très clean qui a aussi pour but de s'enrichir (et le fait que des médecins n'aient aucun problème pour prescrire les mêmes substances à d'autres enfants n'est pour moi absolument pas une preuve que c'est inoffensif non plus. Il y a énormément de traitements qui ont été approuvés et qui sont prescrits tous les jours mais qui ont ou peuvent avoir de gros effets secondaires).

Il y a des zones d'ombres qui ne sont à mon avis pas de bonne augure, par exemple, dans cette mise à jour d'un article scientifique en 2019, "Use of Gonadotropin-Releasing Hormone Analogs in Children: Update by an International Consortium"- Section 7: Use of GnRHa in the Management of Transgender Adolescents, en entier ici:
J'ai mis en gras des passages que je trouve préoccupants.

"Use of GnRHa in the Management of Transgender Adolescents
[...] GnRHa suppress the HPG axis, resulting in a decreased testicular volume and the cessation of menses [121, 122]. Additional changes include a decrease in height SDS and BMD along with alterations in body composition consisting of increased body fat and a decreased lean body mass [121]. The impact on BMD is concerning since lumbar spine Z-scores at age 22 years were found to be lower than those observed prior to treatment [122, 123], suggesting a possible permanent decrement in BMD. Thus, it is unclear how long GnRHa can safely be administered. The effects of GnRHa on adolescent brain maturation are unclear. GnRHa therapy prevents maturation of primary oocytes and spermatogonia and may preclude gamete maturation, and currently there are no proven methods to preserve fertility in early pubertal transgender adolescents. Care for each adolescent must be individualized, with awareness of gender fluidity and ethical guidelines [124]."

Traduction en français par google:
"Utilisation de la GnRHa dans la prise en charge des adolescents transgenres
[...] La GnRHa supprime l'axe HPG*, entraînant une diminution du volume testiculaire et l'arrêt des menstruations [121, 122]. Des changements supplémentaires incluent une diminution de la taille SDS et BMD** ainsi que des modifications de la composition corporelle consistant en une augmentation de la graisse corporelle et une diminution de la masse corporelle maigre [121]. L'impact sur la DMO est préoccupant puisque les scores Z du rachis lombaire à 22 ans se sont révélés inférieurs à ceux observés avant le traitement [122, 123], suggérant une possible diminution permanente de la DMO. Ainsi, on ne sait pas combien de temps la GnRHa peut être administrée en toute sécurité. Les effets de la GnRHa sur la maturation cérébrale des adolescents ne sont pas clairs. La thérapie par GnRHa empêche la maturation des ovocytes primaires et des spermatogonies et peut empêcher la maturation des gamètes, et il n'existe actuellement aucune méthode éprouvée pour préserver la fertilité chez les adolescents transgenres en début de puberté. La prise en charge de chaque adolescent doit être individualisée, en tenant compte de la fluidité des genres et des directives éthiques [124]."
*axe Hypothalamo-Pituito-Gonadique
**Bone Mineral Density ou Densité Minérale Osseuse

On parle quand même d'effets inconnus sur le développement du cerveau, entre autres. Ce n'est pas rien.
Donc voilà, c'est quand même un peu plus nuancé que "méchants homophobes transphobes fans de Zemmour" vs. "gentils alliés et médecins".
 
M

Membre supprimé 360590

Guest
@Peace&Love&It;3

Adolescente, on peut avoir sacrément du mal avec son corps et souffrir de dysmorphophobie car le dev pubertaire n'est pas régulier, donc ça crée des impressions de malformations qui n'en sont pas (certaines parties du corps dénotent avec d'autres juste car elles se dev un peu plus vite). Les filles notamment ont une très mauvaise image de leur corps (attente et pression irréaliste du corps idéal via les réseaux sociaux). C'est une réalité. Il y a des ados qui demandent la transition hormonale car ils sont trans et il y en a qui vivent juste très mal l'adolescence.

Être vigilant par rapport à ça, faire du cas par cas pour les ados et les enfants, c'est reconnaître que l'adolescence et la pré adolescence sont des périodes compliquées. Ça ne veut pas dire que les transitions hormonales seraient interdites pour tous les enfants/ ados. En France, ce n'est pas le cas (ex de Sacha).

En ce qui concerne les transitions aussi, il faudrait savoir. Le simple déclaratif chez les ados, pour la transition via bloqueurs d'hormones, entraîne aussi la question du remboursement. On est d'accord que ça devrait être pris en charge par la sécu. En même temps, pour être pris en charge, il faut bien (en France) l'aval d'un médecin. Donc une évaluation. Donc pas du simple déclaratif, surtout quand pour une partie de la population demandeuse il va s'agir de problématiques ado plutôt que de transidentités.


Dans le cas d'une personne trans, le changement entraîne un mieux vivre.
Dans le cas d'une ado (comme nous avons été nombreuses à l'être) mal dans sa peau et peu à l'aise avec la sexualité, ça revient à modifier pour rien un corps en bonne santé et à le soumettre pour longtemps à un traitement médical pas anodin.

"Ça donne de fausses infos"

"Ça", ce sont des êtres humains comme toi. Jamais nous ne nous sommes permis de t'appeler "ça". Tu reifies, on réfléchit et on sort de notre cas particulier.
Je te suggère de faire pareil et d'arrêter de nous accuser de tout et n'importe quoi. Tous les ados comptent, les problématiques peuvent être lourdes, c'est à prendre en compte.

Édit: pour être plus précise car il y a ici plusieurs courants, ma position est le refus de la transition via des bloqueurs d'hormones pour les ados/enfin sur simple demande déclarative (rapport à ce que je dis plus haut).
Je ne suis pas contre la transition en soi. Juste, ce qui est demandé en ce moment, c'est aberrant de l'aveu même des médecins. De plus, évaluation ne veut pas dire psychiatrisation ou trop de temps (cf Sacha).

Édit: je vais faire comme bien des gens qui aiment balancer des skuds et se sauver :cretin: . Pas notifier, pas citer, j'ai dit tout ce que j'ai à dire, je n'ai pas de temps à perdre à faire de la pédagogie ou à apprendre à des individus ce qu'est le respect dans un débat social qui peut impacter profondément nos vies à toutes.
Bonne journée.
 
Dernière modification par un modérateur :
30 Septembre 2019
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j'ai vraiment du mal a croire que des ados vont se mettre a prendre des bloqueurs comme ça en claquant des doigts,les témoignage que j'ai lu implique une grande réflexion derrière(surtout vu la transphobie que ça engendre qu'elle soit familial,médical et social). Mais si c'étais le cas ce qui pourrais empêcher ça serai d'avoir des spécialiste(psy,école) formé au problématique queer et féministe pour mieux accompagner ces personnes(en règle général la santé mental chez les ados c'est traité n'importe comment) et une société moins transphobe(on dis au personne qui n'ont pas fait de transition hormonal et ou médical qu'iel ne sont pas du genre dans lequel iel se reconnaissent ce qui peut pousser certains a faire ce type de transition) et moins sexiste aussi(après y a quand même des femmes trans et la c'est double peine car tu te mange transphobie et sexisme).En fait le problème c'est que passer a coté d'une transidentité met en danger l'ado du coup c'est une giga compliqué parce qu'on ne veut blesser personne ni les transgenre ni les enfants.

voila le sujet étant méga toutchy j'espère que j'ai blesser personne
 

Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
18 Janvier 2016
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Allez encore un article qui parle d'homophobie et qui revient pour taper sur les personnes trans.

Comme l'a dit @Peace&Love&It;3 , le fait de laisser un enfant transitionner c'est diminuer le risque très conséquent de suicides.
D'ailleurs quand on parle de laisser un enfant transitionner, c'est en grande majorité ça : (parce que la transition n'est pas forcément médicale, elle est aussi sociale et on a aucune obligation à prendre des hormones, faire des chirurgies, etc). Si j'avais eu un corps plus androgyne de base, j'aurais pris de la T seulement quelques mois pour avoir une vœux grave.
- le laisser expérimenter des pronoms et un prénom
- Le laisser expérimenter une expression de genre différente (et ça fonctionne aussi pour les enfants qui sont "non gender conforming" donc cis, mais qui ne veulent pas des stéréotypes de genre). Faisant parti d'une asso lgbtqia+, on a très souvent des questionnements par des ados/jeunes adultes sur les stéréotypes de genre (Est-ce que si j'aime la mode masculine ou la mode féminine je suis trans ?). Ceux à quoi on répond toujours qu'aucune mode n'est genrée, qu'aucune activité n'est genrée, qu'il n'existe pas de ressenti féminin ou masculin (ni de cerveau, etc) et que tout ça c'est de la construction sociale d'une société patriarcale. Donc gros bullshit sur les thérapies de conversion de la part des assos trans contre les personnes homosexuels (théories terf encore).
Franchement je me fais plus chier à donner des sources (mais si vous les demandez, or 2/3 personnes que j'ai bloqué qui ne les lisent pas et qui l'ont dit ouvertement parce que je me suis pas amusé à faire de résumé), je les posterais.

Pour en revenir au fameux bloqueur d'hormones :
- pour une transition médicale en France en tant que mineur, il faut l'accord des deux parents
- la prise de bloqueur ne peut se faire qu'avant la puberté ou au début de celle-ci et elle est extrêmement très peu prescrite en France (on est une asso nationale qui brasse beaucoup de personnes on a quasiment aucun cas d'ado ayant reçu des bloqueurs d'hormones)
- la prise d'hormones se fait avec l'accord des deux parents, avec un rdv chez un psy (qui ne diagnostique pas une transidentité, c'est pas faisable dans la loi depuis 2016 car le DSM-V (livre de diagnostic des troubles psy) ne reconnaît pas la transidentité comme une maladie). Le rdv psy c'est seulement pour attester que l'adolescent n'a pas de pathologies qui peut altérer son jugement. Cela peut permettre aussi de l'accompagner face à la dysphorie de genre (souffrance en rapport avec des critères physiques et corporels, qui n'est pas de la dysmorpho, puisque le corps n'est pas vu comme déformé. C'est plutôt le fait qu'un critère corporel relatif à des caractéristiques sexuelles secondaires qui grandissent durant le puberté donne beaucoup de souffrance). Les ados non épaulé dans ces questionnements ont un risque de suicide très accru (et des ados qui ce sont suicidés pour ça il y en a, surtout quand ils se prennent en plus le harcèlement scolaire transphobe et/ou parentale). Donc les critères pour la prescription d'hormones chez les mineurs (qui n'est pas censé avoir un rapport avec les stéréotypes de genre...c'est ce que fait la sofect en France, qui est l'organisation qui s'occupe des personnes trans dans un parcours dit officiel mais qui n'a rien d'officiel, et qui est dénoncé par beaucoup d'associations de personnes trans car non, c'est pas parce que tu joues aux petites voitures en étant une petite fille que t'es trans. Eux se basent sur ce genre de bullshit) sont très encadrés et c'est prescrit seulement chez certains qui réunissent un ensemble de critères (qui ne sont pas des stéréotypes de genre, mais bien souffrance, etc). Donc peu de mineurs y ont accès (il y a une proportion de mineurs intersexes plus élevés qui y ont accès par contre mais c'est un autre sujet que je ne maîtrise pas à 100%).

Quand on parle d'autodertermination, on parle d'écouter la souffrance des ados/enfants, leur dysphorie, vérifier que ce n'est pas basé sur des stéréotypes de genre (que les enfants adoptent comme nous, parce que c'est comme ça qu'ils ont été éduqué, donc ça leur permet d'être "reconnu" dans leur identité de genre par leur pair mais bon nombre d'entre nous ne sont pas favorables aux stéréotypes de genre). Mon propre exemple, je suis un mec trans gay gender non conforming (soit en dehors des stéréotypes de genre masculin de la société que je n'aime pas du tout...mais pour éviter de vivre de la dysphorie, je les applique dans ma vie lambda pour me faire reconnaître dans mon identité de genre. Parce que si je continue à porter des robes que j'adore, je suis systématiquement megenré sauf dans certains cercles d'amis lgbtqia+. Et je milite ++++ pour que robe et maquillage ne soient pas perçus comme quelque chose de féminins).

Bref les revendications des personnes trans quand on parle de rendre accessible la transition c'est pas distribuer des bloqueurs d'hormones dans des distributeurs automatiques au collège/lycée hein ! C'est déjà d'avoir de vrais professionnels formés (donc deconstruit sur le féminisme car c'est la base, qui ne se base pas sur des critères issus de stéréotypes de genre mais bien sur le rapport à nos propres corps. Parce qu'aujourd'hui c'est beaucoup de professionnels cis qui estiment que si t'as pas joué aux petites voitures ou aux barbies enfants, que t'es pas homosexuel, t'es pas trans, ce qui est n'importe quoi car les personnes trans homosexuels existent. Si demain le genre n'existe plus, je transitionne quand même. Car je ne supporte pas certaines parties de mon corps (ma poitrine, mes courbes, je veux des poils, une voix plus grave, etc). Et comme pour l'homosexualité, la bisexualité, l'asexualité, on sait pas pourquoi certaines personnes ressentent ça (et c'est pas plus une maladie que le reste des lgbtqia+).

Enfin les chirurgies chez les personnes trans mineures sont encore plus réglementées en France et sont accessibles que sous certaines conditions très précises (comme les autres opérations de chirurgies esthétiques. J'avais une amie qui s'est fait posée une poitrine à 17 ans car elle a fini sa puberté vers 13 ans, ayant eu ses règles à 8 ans, et vivait très très mal le fait d'être plate. Pourquoi on exige aux personnes trans de voir un psy pour ça et pas aux personnes cis ? Mon amie du lycée n'a jamais vu de psy, juste un chirurgien qui a attendu un an de réflexion avant de l'opérer avec l'accord de ses deux parents).
Bref les ados qui se font opérer ont fini leur puberté (donc en majorité des personnes né.es femme car nos pubertés finissent plus jeune), ont cette demande la depuis longtemps, on attendu des années, ont de la souffrance envers leur poitrine (car oui c'est la seule opération possible à l'adolescence, il est impossible de se faire opérer au niveau genital en étant mineur), ont été suivi par un psy, un médecin et un chirurgien durant x temps.
C'est hyper rare. C'est dans des cas très précis. Avec l'accord des deux parents.

Je ne souhaite pas être cité (encore moins par Esturgeon, Bugdies que j'ai pas bloqué pour rien).

J'appelle aussi @Maëlle Le Corre car je sens que ce topic va encore partir en propos transphobes de long en large et en travers, par les mêmes personnes...
Et maybe répondre à ces gens (à qui ont a répondu de multiples fois mais qui s'en fichent complet) n'est pas une bonne idée car ça ne va faire qu'alimenter un débat sterile et donner de l'espace à des propos dégueulasses envers les personnes trans sous couvert de vouloir protéger les enfants (comme si notre but c'était de les pervertir...et nous opposer encore une fois aux autres lgbtqia+, soit disant que nos espaces sont des thérapies de conversion contre les gays, lesbiennes et bi ). C'est la même rethorique utilisée par l'extrême droite et Cie "je suis pas transphobe mais quand même". Comme pour le mariage pour tous "je suis pas homophobe mais des gays qui peuvent adopter ça craint".
La proportion de certaines "feministes" a exclure ici d'autres minorités (on vous voit supprimer vos messages aussi les plus transphobes et pas que...parce que des messages racistes, validistes, psychophobes sur le TDI, etc, j'en ai lu de votre part sur d'autres topics). Le féminisme mais que sous certains critères et envers certaines populations. C'est super inclusif tout ça


Bref l'article traite de la loi don't say gay en général, pas uniquement des personnes trans, si on pouvait éviter d'avoir encore un topic énième transphobe (ya déjà suffisamment d'espaces sur internet pour ces idées là). De toute façon je lâcherais pas pour faire des reports et/ou MP les redacs si ça repart comme d'habitude.
(Après on s'étonne qu'il y a quasiment plus de personnes trans ici pour répondre aux questions bienveillantes, même si maladroites parfois, des personnes cis qui veulent juste comprendre).
EDIT : Et puis c'est important que les personnes lgbtqia+ en général (pas que trans) puissent exprimer leur inquietude face à la montée des idées lgbtophobe et du recul de nos droits durement gagné.

Je rajoute une super vidéo, longue, d'une feministe qui a fait son CO trans il y a pas si longtemps et qui explique pourquoi. Et debunk en même temps des articles qui parlent de la "mode" des personnes trans.


Dans notre association cette vidéo nous a tous boulversé car faisait écho à beaucoup de nos vécus.

Je rajoute aussi que la transition médicale n'est pas la seule transition qui existe. Que dans les personnes trans, il y a des personnes non binaires qui sont en dehors des normes de genre, qu'il n'y a aucun parcours trans linéaire et que c'est propre à chacun de faire nos choix sur ce qu'on veut et qu'on a besoin (et c'est pour ça qu'on milite aussi pour l'autodétermination. Il y a 4/5 ans, les personnes trans devaient être sterilisés de force pour obtenir leur changement d'état civil, aujourd'hui ce n'est plus obligatoire et tant mieux).
 
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@Whiskie L’étude que tu cites parle aussi du fait que les bloqueurs sont malgré tout recommandés pour les enfants trans. Et les citations des risques potentiels renvoient vers des études avec de faibles échantillons qui mentionnent toutes les deux les limites de leur travaux tout comme l’étude principale qui dit d’ailleurs qu’il n’y a pas de façon de préserver la fertilité des adolescents sans proposer d’étude sur l’impact des bloqueurs sur la fertilité une fois que ces enfants ont atteint l’âge adulte sans doute par manque de donnés.
Le consensus actuel est que même si la prise de bloqueurs n’est pas sans risque et qu’il est effectivement important de les étudier et de rester vigilant le rapport bénéfice/risque fait qu’il sera plus avantageux de prendre des bloqueurs pour des enfants trans qui expriment une très grande détresse psychologique pouvant conduire à la dépression ou au suicide.
Je trouve personnellement raisonnable d’utiliser des bloqueurs pour permettre aux enfants en questionnement d’avoir une plus grande marge de réflexion et décider plus tard quel type de corps et donc quelle puberté ils souhaitent. A l’inverse tu as tout à fait le droit de douter des risques associés aux bloqueurs mais j’avoue que je trouve ça un peu bancal de parler de marché pas très clean qui vise à s’enrichir. C’est bien sûr un des buts mais il n’y a pas trop de lobbying de l’industrie pharmaceutique pour la prise de bloqueurs, leur prise est au contraire très encadrée.

J’aurais sûrement dû le préciser dans mon précédent message mais quand je parlais de fausses infos je faisais uniquement référence à l’idée que des petites filles seraient poussées à transitionner parce qu’elles auraient une expression de genre non conforme ou parce qu’elles seraient homosexuelles. Ça me fait bondir parce que ce sont des théories très en vogue dans le monde anglophone (cf le troisième article de mon précédent message). Il y a effectivement plus de petits garçons trans que de petites filles trans dans les cliniques mais cela peut surtout s’expliquer par le fait que vouloir être une petite fille est bien moins accepté par misogynie et les femmes trans ont tendance à transitionner un peu plus tard. Il y a d’ailleurs plus de personnes trans qu’autrefois mais aussi plus de femmes lesbiennes donc il n’y a pas de remplacement d’une catégorie par l’autre (d’ailleurs beaucoup de femmes trans sont lesbiennes ou bisexuelles).
Cet article est d’ailleurs une critique du livre Les dégâts irréversibles infligés à nos filles lui même basé sur une étude rapportant que de nombreuses jeunes filles transitionnent par erreur et de plus en plus rapidement à cause de l’influence des réseaux sociaux et de la pression d’autres enfants de leur âge. L’article debunk l’article basé sur des donnés fausses de parents d’enfants trans allant sur des blogs anti-trans ou le livre lui même qui est également uniquement basé sur le témoignage de parents.

Si j’appelle à être prudent c’est parce que beaucoup de réthorique autour des personnes trans utilisent des peurs très similaires à celles qui étaient partout au moment du mariage gay avec des petits sous-entendus qui permettent de facilement éviter toute homophobie ou transphobie claire : le « pensez aux enfants » , le lobby gay/trans/LGBT qui va trop loin et qui contrôle les institutions (législatives ou les industries pharmaceutiques), le faux lanceur d’alerte « un ancien médecin gay dit qu’on pousse les enfants à transitionner!! » qui rappelle les professeurs qui pousseraient à devenir queer avec la loi don’t say gay. D’où le fait que cet article de Madz a peut être paru bizarre pour toutes les personnes qui n’auraient pas reconnu tous ces dogwhistle mais qui font tiquer quand on les reconnaît comme tel.

Je précise donc encore une fois que mon post ne visait pas de personne donnée mais plutôt toutes ces idées un peu complotistes, que je préfère effectivement ne pas débattre d’un sujet qui l’a déjà été avec des termes extrêmement durs comme mutilation. Je m’excuse d’avoir été agressif je suis sensible à ce sujet puisque je suis directement impacté par la difficulté d’accès à un traitement hormonal et je dois actuellement rester dans le placard au travail.

Je me suis fait doubler par @Horion merci infiniment pour ce post extrêmement complet et pédagogue comme toujours
 
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Horion

Transmasc nbi il/lui - pas de citation !
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@Camility Jane

C'est exactement ça la reformulation c'est la où un topic de discussion entre personne cis et trans est utile car je me rends compte aussi que pour la majorité des personnes qui ne font pas de transition, ils ne savent pas ce qu'est la SOFECT. Qui a pris un autre nom aujourd'hui (trans santé ou FPATH : French Professionnal Association For Transgender Health, avec évidement aucune personne trans dedans. C'est comme si un.e médecin crée une association pour la santé des femmes avec que des hommes quoi).

Je me permets un post plus complet et explicatif.
Petit historique déjà.
Ça a été créé en France par une médecin psychiatre psychanalyste vers 2010, quand elle s'est rendu compte qu'il n'y avait pas vraiment de structure existante pour encadrer la transition des personnes trans.
Le but c'était de créer des équipes dans les CHU avec un.e psychiatre, un.e endocrinologue et des chirurgien.nes.
Le parcours type avant que la transidentité ne soit plus considéré comme une pathologie psy, c'était
- un rendez vous avec le psychiatre de l'équipe qui évalue si lae personne est bien transgenre (sur des critères très arbitraires que je vais détailler plus bas). Le rendez vous fait suite à un suivi de deux ans minimum avant d'obtenir des hormones.
- au bout de deux ans, le dossier du patient passe devant une commission pluridisciplinaire (avec les autres médecins de l'équipe) pour évaluer de la qualité de la motivation et de si lae personne est bien trans.
- si l'aval est donné, lae patient a accès à un rdv avec l'endocrinologue pour obtenir une prescription d'hormones puis par la suite aux chirurgien.nes de l'équipe (avec une grosse pression pour effectuer ce qu'ils appellent le "parcours complet" soit toutes les chirurgies, ce que pleins de personnes trans ne veulent pas forcément. On change que ce qui nous donne de la souffrance.
- pour obtenir un changement d'état civil, il fallait se faire stériliser obligatoirement (hystérectomie pour les hommes trans et orchidectomie (ablation des testicules) pour les femmes trans). En sachant que la conservation de gamettes ne servaient à rien (et sert toujours à rien car si on a effectué nos changements d'etats civils, on a plus accès à nos gamettes).

Les critères plutôt arbitraires de ces équipes au fil des ans (en sachant qu'avec trans santé, il faut noter une amélioration à force que les associations trans et aussi les médecins trans mettent en place des campagnes d'informations, certains chu ont fini par écouter un peu pour améliorer la prise en charge). De plus certains chirurgien.nes des équipes opèrent aussi en privé sans demander les suivis de deux ans (qui depuis 2016 ne sont plus obligatoires mais qui continuent d'être la norme). C'est un moyen de se faire aussi de l'argent sur notre dos (oui en privé ce n'est pas remboursé ou très peu, j'en parlerais plus bas et ça peut monter jusqu'à 5500 euros pour une mammectomie, contre gratuit dans les équipes pluridisciplinaires).
- savoir qu'on est une personne trans depuis l'enfance : soit à quoi on jouait, comment on voulait s'habiller, bref très basé sur les stéréotypes de genre (qui ont au final rien à voir avec la transidentité).
- demander la sexualité du patient. Pour eux, c'est plus logique d'être une femme lesbienne masculine qui veut transitionner ou un homme gay féminin qui veut transitionner. Ce qui déroge se voit rallonger leur parcours psy ou doivent faire preuve de pas mal d'excuses.
- regarder l'âge. Les équipes n'aiment pas trop les patients trop âgés. Pour eux, on devrait être suivi depuis la fin de l'adolescence/début de l'âge adulte pour être crédible. C'est pas logique pour eux qu'on a pu vivre dans une autre identité autant de temps
- ça passe très peu de fois quand un patient a déjà eu des enfants et les à porté. Pour eux, si tu as pu porter des enfants, tu n'es pas trans car la dysphorie aurait dû te l'empêcher (alors qu'il y a pleins de papas trans qui portent leur bébé en pleine transition)
- les pathologies psy, même des troubles comme le TSA, le TDAH, la dépression qui n'ont rien à voir. D'ailleurs la dépression est courante car entraînée par la dysphorie et la société transphobe. C'est un critère qui peut t'exclure
- la grossophobie (on a des témoignages horribles de personnes trans qu'on a fait attendre des hormones durant trois ans et on leur dit non car ils sont trop "gros"). Sous prétexte de risques, les risques étant les mêmes que les personnes cis des hormones qu'on prend. D'ailleurs on a des surveillances régulière car comme tout traitement, il y a des effets secondaires et en médecine comme disait @Peace&Love&It;3 , on applique la balance bénéfice risque.
Je refais un parallèle avec la chirurgie esthétique mais il y a des risques aussi à faire des injonctions dans le visage et pourtant personne voit un psy.
- on exige des personnes trans qu'elles vivent avant les hormones dans leur identité de genre en reproduisant les stéréotypes. Ce qui met en danger les personnes trans car on va pas se mentir mais voir une personne d'apparence "homme" porter tous les stéréotypes de genre féminin dans la rue, vous vous doutez bien que la personne trans à de forts risques d'agression augmentées (agressions pour la plupart homophobe car elles sont perçues souvent comme gays efféminés ou travestie, et autre joyeux mots...).

Le soucis de la SOFECT
- c'est qu'elle a créé de gros liens avec l'ordre des médecins qui s'appuie sur ses recommandations en fac de médecine
- à créé des gros liens avec la CPAM. En théorie la transition est censée être remboursée. Quand on ne passe pas par le parcours officiel (et qu'on ne justifie pas des deux ans de suivis psy malgré le fait que cest plus obligatoire), la cpam refuse très souvent la prise en charge des chirurgies. Qui donc sont payantes de nos poches (c'est pour ça que vous voyez souvent des cagnottes sur les réseaux).
Il est possible d'avoir des recours en saisissant le Défenseur des Droits mais la procédure est très longue (parfois plusieurs années) et beaucoup n'ont pas le courage de le faire.
- la plupart des médecins qui nous suivent dans le privé exigent d'avoir une attestation d'un psychiatre qui dit qu'on a pas d'altération du jugement. Car certains médecins ont eu des procès de la part de la sofect et de famille de personne trans MAJEUR, en lien avec l'ordre des médecins (qu'ils ont gagné car c'était base sur du vent mais c'est contraignant). Pour éviter cela, les médecins ne demandent pas deux ans de suivis mais l'attestation (que certains psychiatre donnent rapidement car ils sont contre ce qu'on nous demande mais alors ils se comptent sur une poignée de main en France).

Vous vous doutez bien que dans ce contexte la, la prise de bloqueurs d'hormones et d'hormones tout court est extrêmement difficile d'accès pour les personnes mineurs (qui sont quasi toute obligé d'être suivi par la SOFECT car quasiment aucun médecin du privé ne veut prendre le risque de suivre des patients mineurs).

Quasiment tous les pays occidentaux ont une organisation semblable à la SOFECT. Le royaume Unis étant le pire. Il y a à ce jour 7 ans d'attente pour avoir accès à un rendez vous avec un psychiatre d'une de ces équipes. Je vous laisse imaginer la souffrance de vivre 7 ans d'attente. Rien que pour être reçu.

J'imagine que beaucoup de rumeurs sur les stéréotypes de genre des personnes trans viennent en fait d'organisation tenue par des personnes cis. C'est pas pour rien que les associations trans en France luttent activement contre la Sofect et ses descendants. Car pour nous, stéréotypes de genre n'a rien à voir avec transidentité.
Une femme masculine (qui peut-être hetero aussi) n'est pas forcément un mec trans. Juste une femme masculine.
D'ailleurs ces organisations sont aussi très souvent pas très féministes

Du coup nos revendications se portent
- sur notre accès à la PMA, vu que si on fait notre changement d'état civil, on y a plus accès...or il y a pleins de personnes trans qui veulent pouvoir être parents.
- la destruction (ou l'encadrement par des assos) de Trans Santé (anciennement SOFECT). Certaines assos ont créé leur propre formation sur le sujet en se basant que des recommandations de l'OMS, Dew dernières avancées en terme d'études, etc. Malheureusement toutes les équipes ne veulent pas de nos formations, en estimant qu'ils s'y connaissent mieux que nous.
- un vrai remboursement des soins de transitions (et pas avec les deux ans de suivis psy demandes encore aujourd'hui)
- facilité l'accès à nos changements administratifs (c'est parfois la croix et la bannière malgré le jugement en main pour faire changer cela. Et pas que l'état civil, juste le prénom). ¹
- faciliter et promouvoir l'accès à la santé des personnes trans (on a beaucoup de gens, dont moi, qui n'osons plus consulter de nouveaux médecins car on se prend parfois de la transphobie très violente donc un refus de soin). Dernièrement, j'ai lu un témoignage qui date du week-end dernier, une pharmacie à refusé de délivrer de la testostérone à un patient trans et à déchiré l'ordonnance devant ses yeux (ordonnances conformes puisque seul des médecins endocrinologue ou avec une formation supplémentaire en endocrinologie peuvent prescrire de la testostérone). Le médecin a renvoyé l'ordonnance au patient et a entamé des démarches pour porter plainte contre cette pharmacie. Voilà ce qu'on peut vivre au quotidien dans le milieu médical.

Bref juste des droits pour avoir accès à un niveau de vie semblable à d'autres. Et nos luttes sont conjointes avec les féministes car au final, si un médecin est transphobe il y a de fortes chances qu'il soit aussi misogyne et Cie.
Beaucoup d'oppression découlent du patriarcat.

Sorry de l'apparté mais le poste de Camility m'a fait prendre conscience que c'était important d'expliquer nos parcours aussi.
Et j'aimerais vraiment, malgré les informations données ici, que ce sujet ne tourne pas qu'autour de la transidentité
Après tout c'est un sujet pour TOUS les LGBTQIA+ et ce qu'une loi comme ça en France entraînerait (le fait de plus pouvoir du tout parler de sujets lgbtqia+).
 

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