Au vu des réactions et avant d'avoir pris le temps de lire l'article, je m'attendais à être un peu agacée par la lettre de Ferrett. Je l'imaginais déjà prôner un type de sexualité plutôt qu'un autre et influencer subtilement sa fille sur ses choix futurs.
Et bien en fait, après lecture, j'arrive même pas à voir ce qu'il y a d'impudique, de culpabilisant ou d'intrusif dans ce qu'il écrit. Et pourtant je suis coincée quand il s'agit de parler de sexe avec sa famille
!
Je trouve justement cette lettre étonnamment pudique, d'autant plus qu'on sent qu'il a pris des pincettes pour ne pas avoir l'air de dicter implicitement une conduite sexuelle ou une autre.
D'ailleurs, comme l'a dit @zvezda, je trouve que le thème de fond ici c'est pas l'épanouissement sexuel, même si c'est le prétexte qui a déclenché sa lettre. Il ne donne aucun détail, ne conseille aucun type de conduite. La seule chose sur laquelle il insiste c'est sur le ressenti de sa fille.
Pour moi, tout ce qu'il fait ici, c'est se tenir à une certaine distance tout en donnant à sa fille le feu vert pour vivre sa vie
à elle, faire ses expériences, quitte à se faire mal et à se relever comme une grande puisque c'est en forgeant qu'on devient forgeron.
Il coupe le cordon (en opposition avec les 10 rules de base qui, comme dit dans l'article, donnent l'impression que la fille est la propriété du père), il est déculpabilisant. Mais il ne la largue pas non plus dans la nature : il lui rappelle que si elle n'arrive pas à se relever toute seule ou qu'elle ne s'en sent pas capable, il sera toujours là pour lui tendre la main.
Et ben putain, je trouve que c'est une très belle manière de commencer dans la vie que de savoir que ta famille ne te juge pas, ne te prend pas pour une mini-version d'elle même mais te laisse faire tes choix, vivre ta vie, et sans hypocrisie. À mes yeux, cette lettre c'est plus une ode à la liberté et à la jeunesse qu'autre chose. Quelqu'un a dit qu'il était maladroit, ben justement je trouve que son message est exempt de maladresses. Il met juste sa fille sur les rails sans lui indiquer aucun chemin autre que celui qu'elle aura choisi, et je trouve ça hyper beau.
C'est vrai qu'il ne mentionne pas les loupés, la frustration, les situations qu'on vit sans vraiment en être satisfaits... Mais c'est parce que ce n'est pas le sujet. Il ne veut pas se projeter dans la vie future de sa fille, il veut juste lui expliquer quel genre de place il compte y prendre, lui. Je crois qu'il parle de sa conception du rôle de père, pas de sa conception de la vie, du bonheur ou de la réussite (même si c'est lié bien sûr).
Non franchement, je pensais que j'allais comprendre un peu l'indignation de celles que ça énerve mais là tout ce que je vois c'est une lettre blindée de tolérance, de bienveillance et d'amour. Mieux, je trouve que cette lettre respire la sagesse !
Je suis contente parce que j'ai commencé à lire l'article avec réticence et qu'à la fin j'avais la chair de poule.
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