Ma jalousie, le corps des autres et moi

[Clemence Bodoc]

Seulement nous pouvons décider de ce qui nous rend bien, de ce que nous aimons chez nous, de ce que nous voulons changer et pas les autres. Et pour être bien dans sa peau il ne faut pas faire 1m70 50kilo et avoir une peau "parfaite", non, il faut s'accepter.

A M E N 

J'ai de la chance, ma mère a su trouver les mots parfaits quand j'ai eu mes premiers complexes : c'était en CP, à cause du sport. J'étais "nulle", j'étais petite, et on se moquait de moi parce que j'étais très petite pour mon âge (j'ai fait 1m25-30 jusqu'en 4ème ! )

Ma mère m'a expliqué que "petite" n'était pas une insulte, que j'étais effectivement petite (elle aussi), et que je ne serais (très) probablement jamais grande, donc que j'avais deux solutions : être malheureuse toute ma vie parce que je suis petite, ou accepter qu'être petite n'est pas un mal, c'est juste ce que je suis, point. 

Expliqué comme ça à 7 ans, c'était plutôt logique. Dès les jours suivants, j'ai constaté que les insultes n'ont que le poids qu'on leur donne. Quand les autres me traitaient de "petite naine" ensuite, j'étais plus du tout blessée, je les trouvais très bêtes de dire ça. 

Et ce qui marche avec la taille marche aussi avec tous les complexes physiques. Même ceux qu'on peut "changer" parce que bon... Le fond du problème, c'est de s'accepter, pas d'atteindre un idéal !

 

[Saucisse]

Je me reconnais tellement dans cet article 
Encore aujourd'hui je n'arrive pas à me retenir de me comparer (toujours de façon négative évidemment hein) aux autres filles, des passantes inconnues à celles que je fréquente. Elles ont toutes l'air d'avoir la cuisse ferme, le pore inexistant, le cheveux soyeux et plus généralement une attitude et une confiance que j'envie tout le temps. Au-delà de mon physique que je trouve disgracieux, c'est surtout le manque de confiance en moi qui me rend jalouse des autres. Mais comment être sûre de soi quand on arrive pas à se regarder dans le miroir plus de 10 secondes ? C'est le serpent qui se mord la queue...

Bref, j'essaye de corriger tout ça, mais c'est encore difficile de se concentrer sur mes qualités au lieu de se focaliser sur mes défauts...

 

[Lisazerty]

J'ai lu cet article avec beaucoup d'intérêt mais sans m'y reconnaître. C'est marrant à quel point, un même mal-être sera interprété différemment selon les personnalités.
Mon corps n'a jamais correspondu aux critères de beauté (peut être à ceux sur les tableaux anciens et jusqu'au 19e..., mais pas aux critéres des XX et XXIe siecle), on me l'a assez souvent fait remarquer, je l'ai toujours su. Je n'arrive pas à savoir si c'est ma personnalité ou mon entourage qui ont fait ca, mais même si je n'ai jamais à 100% bien vécu cette situation, je ne me suis jamais 1) infligée la meme souffrance psychologique que dans l'article 2)infligée de choses à mon corps.

J'aimerais finir sur un conseil.... mais après longue réflexion je n'y arrive pas. Peut être faut il faire beaucoup d'introspection pour arriver aussi à ne plus souffrir à cause de son corps.

Et SPP, ce n'est pas la première fois que tu écris ce genre d'article (je me souviens tu tigh gap) et pourtant ca me surprend toujours car tu es vraiment très jolie !

 

[Paravelle]

Et pour être bien dans sa peau il ne faut pas faire 1m70 50kilo et avoir une peau "parfaite", non, il faut s'accepter.

Je rebondis sur cette partie de ton commentaire (avec lequel je suis d'ailleurs en plein accord) mais en fait je trouve que c'est mal exprimé. Parce que dit comme ça, c'est un peu "les filles qui font ces mensurations n'ont pas le droit d'être à l'aise" et encore, j'arrive pas à écrire ce que ça m'évoque complètement, mais c'est un peu discriminatoire pour ces filles-là, si tu vois ce que je veux dire
Donc en fait j'aurais plus vu quelque chose comme "il n'est pas nécessaire de"

 

[leaking_b]

@Pix_Elle : C'est dommage quand même d'avoir tant de préjugés :/
Y a plein de filles qui peuvent parler informatique/jeux vidéo/séries (et même en être passionnées) en étant pourtant "d’apparence très girly"

 

[Freehug]

Ce qui m'attriste c'est que @Sophie-Pierre Pernaut est super jolie... Encore une preuve de la pression qu'on met aux femmes pour atteindre une beauté impossible (cimer Photoshop). Combien de fois j'ai entendu des jolies filles exprimer leur jalousie envers d'autres jolies filles, qui étaient "tellement plus canon" seulement dans leurs têtes!

 

[John John]

Les réactions à cet article me surprennent un peu... Quand je lis des phrases du genre "Ca m'étonne de lire ça parce que SPP est très jolie", je me dis que :
1. En lisant ce qu'elle a écrit (et qui est trivial quand on y réfléchit deux minutes), tout le monde est susceptible d'être mal dans sa peau
2. C'est un article qui parle du fait d'essayer de surmonter ses complexes et de s'accepter quelque soit son physique. Du coup l'emploi du mot "jolie", par opposition à "quelconque" ou "moche", est un peu inapproprié. Je n'ai rien contre le fait qu'on dise qu'unetelle est jolie, seulement dans cette phrase, je lis en filigrane "... alors que si elle n'était pas jolie, je comprendrais plus l'article." Mais cet article n'a-t-il pas pour but de dire que toutes les filles sont belles et qu'on doit arrêter de regarder systématiquement à travers le filtre des canons de beauté actuels ?

Bref, je suis perplexe.

 

[Mad_Summers]

Je me reconnais aussi plutôt dans cet article.
Je me trouvais pas trop moche, je m'acceptais tant bien que mal on va dire, mais c'est vrai que je me comparais aux filles qui attiraient l'attention et je leur trouvais les pires défauts du monde alors que c'était pas justifié. Elles étaient certainement pleines de qualités et pas forcément des pestes.
Par contre, quand j'étais au lycée, on se foutait ouvertement de ma gueule en disant que j'étais moche.
Une fois je me rappelle d'une copine de classe qui avait vu mon frère et qui avait dit à une autre "il est beau gosse le frère de ..." et l'autre répond "Ah bon, c'est possible?".
Alors que cette année, presque 6/7 ans après je décrivais mon frère  à une copine de classe et elle a dit en gros "il doit être beau parce que tu l'es". Ca fait bien plus plaisir quand même.

Je me suis rendue compte que je me suis toujours trouvée grosse alors qu'en fait je l'étais pas et je le suis pas même si j'ai un petite peu de bidou. Toujours pareil, entendre sans cesse qu'on est "costaud" ou "qu'on a bon appétit", ca casse quand même pas mal le moral. J'ai jamais pu m'astreindre à un régime ou quoi que ce soit, mais ça aurait pu avoir un impact de ce genre.

Ce qui m'aide aussi à m'accepter c'est aussi de voir mes copines (je leur trouve toutes du charme) qui assument leurs corps, qui sont souriantes etc... Ca a un impact vachement positif et sa consolide mon propre cheminement. Au final, si elles sont bien dans leurs corps, pourquoi pas moi?
Après c'est sûr que j'ai des copines qui plaisent beaucoup plus que moi. Mais au final, ça leur empêche pas d'avoir des déceptions et ça me fait de la peine pour elle.

Désolé si c'est un peu décousue...

 

[Fully-Empty]

" Autre exemple : j’ai un peu honte de le dire, mais ma première réaction en voyant le chouette Tumblr Mon corps m’appartient, ça a été de dire « C’est dommage, y a des filles qui posent dessus alors qu’elles correspondent totalement aux canons de beauté ».

C’était un vieux réflexe et je me suis repris très vite : pourquoi est-ce que le fait qu’elles correspondent à ces canons de beauté devrait leur interdire de parler de leur rapport à leur corps, de le montrer, et surtout, surtout, de rappeler que c’est le leur et qu’il n’appartient qu’à elle ? Au nom de quoi mes complexes et les photos de mon corps valaient plus que les leurs ? "

Parfois, quand j'entends les filles autour de moi parler de ces fameux "canons de beauté" imposés aujourd'hui par la société, je rage intérieurement. Parce que la beauté est tellement subjective, tellement diverse, tellement ... belle. Faire 1m75 et 56 kilos toute mouillée c'est aussi devoir accepter un corps qui ne nous convient pas toujours. Accepter d'être la "grande asperge" de la cour de recrée, la "meuf bien foutue" dont on parle sans tact parce que, vous comprenez, elle est bien foutue elle va pas en plus se plaindre. Parfois, j'aimerais faire 1m65, remplir un bonnet B et m'entendre dire que j'ai de jolies courbes féminines. Parfois, oui. Le plus souvent j'accepte de tout juste rentrer dans un bonnet A, d'avoir des cuisses de grenouille et de trimballer mes 1m75 de timidité. Parce qu'il y aura toujours mieux foutue que moi, toujours plus pulpeuse que moi, mais surtout parce qu'il y aura toujours quelqu'un pour aimer mon corps ... Moi-même.

Merci SPP !

 

[Alaska Nokomis]

Très bel article, on devrait l'imprimer en millions d'exemplaire et le distribuer à toutes les enfants, toutes les ados, toutes les femmes.
Elles n'auraient pas toutes le même rapport au texte mais je suis sur qu'elles y trouveraient toutes quelque chose.

J'ai aussi ressentit ce genre de choses quand j'étais ado.
Et aujourd'hui ça va tellement mieux.
Déjà parce que je prête beaucoup moins d'importance à mon apparence parce que je m'investie beaucoup dans mon travail et mes passions et que je ne trouve plus trop le temps de rechigner sur ma non-tête-de-canon-de-beauté et aussi parce que j'ai pris conscience de mes qualités physiques, comme de mes défauts et comment les planquer.

Et mon astuce imparable quand je ressens une pique de jalousie pour une jolie fille : aller directement lui parler, être naturelle et sincère et voir si on s'apprécie.
Dans les deux cas, c'est génial, si on accroche, que je l'a trouve intéressante, l'affection que je développe pour elle remplace directement la jalousie ressentie plus tôt.
A l'inverse, je ressentirai de l'antipathie pour elle, mais celle là même que je ressens avec les personnes que j'aime pas, parce qu'ils sont cons et puis c'est tout 

Attention, je ne dis pas que j'ai un "traitement spécial jolie fille", je dis seulement que lorsque je commence a m'énerver moi même parce que je ressens de la jalousie pour elle, je vais préférer aller directement briser la glace avec l'immense espoir que je l'a verrai pour ce qu'elle est le plus rapidement possible, et non pour ce qu'elle paraît.

 

[LeyWho]

Et pour être bien dans sa peau il ne faut pas faire 1m70 50kilo et avoir une peau "parfaite", non, il faut s'accepter.

Je rebondis sur cette partie de ton commentaire (avec lequel je suis d'ailleurs en plein accord) mais en fait je trouve que c'est mal exprimé. Parce que dit comme ça, c'est un peu "les filles qui font ces mensurations n'ont pas le droit d'être à l'aise" et encore, j'arrive pas à écrire ce que ça m'évoque complètement, mais c'est un peu discriminatoire pour ces filles-là, si tu vois ce que je veux dire
Donc en fait j'aurais plus vu quelque chose comme "il n'est pas nécessaire de"

Oui bien entendu, parfois j'écris plus vite que je ne pense. Mais bien sur que personne ne doit non plus se sentir mal de faire 1m70 50kg etc tant que ces filles s'assume "pour elles mêmes" et pas parce qu'on nous dit "qu'il le faut" "que c'est ça la perfection". Ce que j'exprimais c'était vraiment l'idée que s'assumer c'est la clé. Et que peut importe les complexes qu'on peut avoir (qu'on soit petite, grande, fine, ronde...) ils sont imposés par la société mais pas "réels".

Et au final je mettais en parallèle "il ne faut pas faire 1m70" avec "il faut s'accepter" dans le sens ou la clé n'est pas la taille mannequin la clé est l'acceptation de soi peu importe son physique (taille mannequin inclue)
Mais oui ça aurait pu être mieux dit

 

[MRMaud]

Je me reconnais beaucoup beaucoup dans cet article. Ce problème de confiance en moi et de comparaison je l'ai développé au collège. Cette période ingrate où le corps change, où on a du mal à s'accepter. En primaire, je me rappelle que j'étais une petite fille plutôt pétillante. Mais déjà à l'époque j'étais jalouse des jolies filles qui plaisaient aux garçons.

Je ne peux pas m'empêcher de me comparer aux autres filles la plupart du temps. Et ça me ronge vraiment. D'une parce que je me rabaisse sans raison. De deux parce que je les en rends indirectement responsable alors que ce n'est pas leur faute. Le pire c'est que je fais ça même avec mes amies, qui sont bien sûr toutes plus belles, plus drôles, plus intéressantes, plus fines... Et je sais que c'est faux, chaque personne a son charme, ses petits traits de caractère qui la rendent attirante et belle à sa façon.

J'en suis toujours au stade de la réalisation donc. C'est un véritable travail sur soi que de s'accepter comme on est. De mettre de côté sa timidité et son manque de confiance pour aller vers les autres. J'ai toujours eu peur quelque part au fond de moi de ne pas plaire (pas que physiquement) aux autres et qu'on se moque, qu'on me rejette. Parce que c'est arrivé, et qu'à chaque fois ça m'a un peu plus rabaissée. Malgré ça, aujourd'hui même si je n'irais pas jusqu'à dire que je m'aime tous les jours, j'essaie de vivre en harmonie avec moi-même. J'ai juste encore beaucoup de chemin à faire. Et je dois avouer que tous les articles que je peux lire sur madmoizelle me font toujours un peu plus de bien : ).