Ma meilleure amie et moi, une relation à double tranchant - Témoignages

17 Octobre 2014
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Je me permets de réagir, car je me sens profondément touchée.
J'ai vécu quelque chose de proche même si plus ténu en primaire, et comme c'était plus ténu, ça a réussi à se dénouer tout seul, sans laisser de grandes marques.
Mais j'ai vécu la relation amoureuse toxique, dans laquelle pendant trois ans j'ai subi TOUTES les manifestations de cette toxicité décrites par toutes les madz témoignant. Cela fait plus de six mois que j'ai réussi à me secouer de cette relation (et miraculeusement je l'ai réussi seule alors que j'étais au point où un rien m'aurait fait basculer dans la position de dominée soumise qui a lâché prise), mais les séquelles sont encore là.
Donc je souhaite du courage, de la volonté à toutes les madz qui sont dans des relations toxiques, quelle que soit la raison, l'autre personne, etc.
 

Esmé.

Old buccaneer of masala chai
24 Septembre 2014
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Ces témoignages me touchent beaucoup, me font peur, aussi, parce que je vis quand même sacrément dans mon univers de Bisounours, et que j'avais jamais réalisé à quel point une relation, même la plus belle, pouvait tourner au cauchemar de manière aussi simple.

Je connais ma meilleure amie depuis maintenant 11 ans. On s'est rencontrées à un camp d'été, avec un troisième larron. On a eu une relation très fusionnelle, très forte, qui est à l'origine d'une bonne partie de ce que je suis, et je lui dois, de près ou de loin, un paquet des bonnes choses qui me sont arrivées dans ma vie, mais je pense que la distance (à 700 km l'une de l'autre), et le fait qu'on soit trois, a empêché cette relation de mal tourner. On était obligées de rencontrer d'autres gens, de faire des choses sans l'autre. Et si au début ça a été difficile pour moi de l'entendre me parler des autres amis qu'elle rencontrait, parce que je suis quelqu'un de très possessif, et que j'ai, profondément ancrée, une peur panique de l'abandon et de la solitude, (la vraie, pas celle qui vous fait préférer être tranquillement posée dans votre chambre plutôt qu'avec vos frère et sœurs, celle qui vous fait penser que personne n'a besoin de vous, et que personne n'est là pour vous épauler), elle a su me rassurer, et le titre de "meilleure amie" est pour moi un soutien. Qui qu'elle puisse rencontrer, et quoi qu'elle puisse faire, je garderai cette place très particulière. Je ne suis peut être pas celle avec qui elle vit ses folles aventures au quotidien, celle à qui elle raconte tout, mais je suis au courant des choses importantes de sa vie, comme elle connait la mienne, et le jour où j'aurai un cadavre sur les bras, elle débarquera dans la minute (moins 700 bornes...) pour m'aider à m'en débarrasser avant de me poser la moindre question ou de me faire la morale. C'est une espèce de bonus de base dans tous mes jets de dés, si vous me passez l'expression. Je peux tout lui dire, le pire de ma vie et de mes pensées, parce qu'elle me connait et m'aime assez pour que ça contrebalance tout. Même ce qu'elle désapprouve. Ce titre de "meilleure amie", c'est ça, cette espèce de certitude de ne pas être seule, sans même avoir besoin de décrocher le téléphone, c'est une grosse bouée dans mes angoisses nocturnes ou pas. C'est une immense fierté qui permet de tenir debout envers et contre tout.

Et je crois que je suis complètement hors sujet, mais d'entendre parler de ces amitiés qui tournent mal et emprisonnent, ça m'a fait une fois de plus réaliser la chance que j'ai d'avoir de manière généralement les amis que j'ai, et plus particulièrement de l'avoir, elle, comme soutien de l'éternel.
 
30 Juin 2013
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Cet article a fait remonter une foule de souvenir en moi. Quand j'étais en primaire et au début du collège, j'avais ma "meilleure amie": nous étions pareilles, les mêmes gouts, les mêmes passions, les mêmes envies, les mêmes rêves. Nous étions totalement dépendantes l'une de l'autre, quand elle était là, je ne voyais personne d'autre. Je crois que l'on se fondait l'une dans l'autre au niveau de la personnalité, c'était assez malsain. On se voyait tout le temps et on s'appelait quand on ne pouvait pas se voir tous les jours. Puis, en sixième, est arrivée son ancienne meilleure amie qui me brutalisait car elle me détestait d'avoir pris sa place. Mon amie en jouait beaucoup, si jamais je n'étais pas à la hauteur je savais qu'elle filerait avec l'autre en me laissant toute seule. Un jour, tandis que l'ancienne meilleure amie me brutalisait devant elle, j'ai littéralement pété un câble en demandant à ma meilleure amie de réagir: elle nous regardait sans rien dire. Elle n'a rien fait, je me suis enfuis dans les toilettes en lui disant que je la détestais. Je ne sais pas pourquoi, j'ai ensuite essayé de me faire pardonner, je pleurais tout le temps, toute seule. Je me jetais à ces pieds, oubliant ma propre fierté. Je voulais que l'on parle, que l'on mette les choses au clair, elle refusait et me narguait avec sa nouvelle amie. J'avais l'impression d'avoir perdu mon identité: je n'existais pas vraiment en dehors d'elle. Et je crois que c'est le plus terrible dans ces amitiés trop fusionnelles: on n'existe plus par soi-même. Après, j'ai du me "reconstruire" ma propre identité et j'ai découvert que cette amitié m'empêchait de développer des liens avec de supers personnes. Aujourd'hui, même si cela a été extrêmement douloureux comme rupture amicale, je suis contente que cette "amitié" n'ait pas duré. C'était malsain, je ne savais pas vraiment qui j'étais, je calquais mes gouts sur elle et elle faisait de même.
 
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Noomi.

Guest
Je finis la lecture de cette article bien bouleversée...
(Désolée d'avance pour le graaaaaaaaaaand message)
J'ai vécu le même genre de relation qu'Aïda avec.... Mon "ex/coloc/plan cul" que j'appellerai "D.". On s'est retrouvé à vivre ensemble pour des raisons financières, et parce qu'on s'appréciait en tant qu'amis. Et j'ai vécu l'enfer. Nous n'étions pas ensemble, mais j'avais l'interdiction de voir qui que ce soit d'autre que lui, de me montrer jalouse ou même de discuter avec quelqu'un sans qu'il le sache. Lui de son côté, draguait les clientes dans son bar, les embrassait et demandait même à "les ramener à la maison" pour un plan à 3 (chose que je n'appréciai pas) parce que j'étais pas assez "douée au lit" pour le satisfaire.
Il a passé des mois à m'humilier publiquement, par des réflexions, des photos, des gestes... Il a tout fait pour me réduire à néant. Rien en moi ne lui convenait.

De mon côté, je faisais tout mon possible pour devenir parfaite à ses yeux. J'essayais de maigrir, de mieux m'habiller, de prendre plus soin de moi, être plus cultivée, plus intéressée par ses occupations... J'essayais de changer entièrement pour une personne qui n'en avait rien à faire.

J'ai commencé à être dégoûtée par mon corps, et je ne supportais plus qu'il me touche. J'en pleurais, ça me donnait envie de vomir, et encore une fois, je ne disais rien parce que je ne voulais pas le perdre. Les rares fois où je lui ai dit non alors qu'il essayait de me chauffer, il m'a fait la gueule pendant plusieurs jours. Donc j'ai décidé de me laisser faire, et j'étais affreusement mal pendant et après chaque rapport.

J'ai déménagé (ou plutôt, j'ai prit la fuite) au mois d'août pour me mettre en colocation avec un copain, dans la même ville. D. a commencé à me harceler, en me disant qu'il s'était déjà excusé et qu'il fallait que j'aille le voir. Je n'ai pas résisté longtemps et y suis allée. De là a découlé l'idée d'une relation libre. Mais ça ne marchait que dans son sens. Les crises de jalousie fusaient de son côté et moi je n'avais rien à dire. J'ai rencontré entre temps mon chéri actuel, et je devais cacher ce flirt aux yeux de tous pour ne pas me faire harceler.

Finalement, il y a un mois, j'ai déménagé à Lyon, pour vivre avec mon chéri. D. a commencé à me harceler par messages, facebook, appels pour que je revienne vivre avec lui !!!!! J'ai eu du mal, énormément de mal à vivre avec ça, je n'osais pas lui dire que j'avais recommencé ma vie parce que je ne voulais pas le blesser. Il y a 3 jours, j'ai réussit à couper les ponts. Je n'en pouvais plus de vivre sous ses désirs. Il m'a envoyé un flot de messages d'insultes, me disant qu'il avait tout fait pour moi (pardon?) et que je n'étais qu'une ingrate, égoiste et lâche. Que je faisais mieux de me faire "troncher par un chien qui en aurait bientôt rien à foutre de moi" et j'en passe...

Ce type avait une emprise malsaine sur moi, réellement, et je me suis laissée marcher dessus.

(Et pour plus de réalisme, voici une liste des jolies remarques auxquelles j'ai eu droit :
- Doigt posé un peu n'importe où sur mon corps "tout mou"
- Perte d'une quinzaine de kilos suite à de gros soucis financiers : "Moui, t'es presque mince là" (=> 50 kg pour mon mètre 65 hein) -et en plein acte sexuel-
- "Tu vois, cette nana elle est bien comme il faut, pas comme toi"
- "T'es bonne pour te faire refaire les seins d'ici peu vu comme ils tombent"
- "T'as pas de menton, c'est moche"
- "Eh mais t'as de la cellulite, c'est dégueulasse"
- "T'habille pas comme ça, ça te rend encore plus grosse")


Ce type m'a fait énormément de mal, mais tout va mieux depuis quelques jours. Du moment où j'ai coupé les ponts je me suis sentie respirer à nouveau, et je me sens déjà mieux. Je ne regrette en rien ma décision, et j'encourage toutes celles et ceux qui vivent ce genre de relation (amoureuse ou amicales) à prendre leur courage à deux mains et à dire stop. Parce qu'une vie pareille, ça n'est pas acceptable, et que des personnes qui sauront vous aimer (dans tout les sens du terme), vous soutenir et vous aider à vous épanouir, il y en a tout un tas. :hugs::jv:
 
16 Septembre 2014
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Je vais y aller également de mon coup de plume...
J'ai vécu également une relation "toxique" avec une fille d'un an plus jeune que moi, que nous appellerons L. Pour la faire courte, je n'avais jamais eu de meilleure amie jusqu'au milieu du lycée. Enfin, pas "meilleure amie" au sens où je l'entendais jusque là, c'est-à-dire (pardonnez à mon adolescence :coiffe:) une amitié digne des films hollywoodiens. Je fantasmais juste sur le fait d'aller faire du shopping, un Starbuck à la main, ou PIRE, de faire des soirées pyjamas.
Pourtant avant notre rencontre, j'avais déjà une amitié très forte avec une personne. Que j'ai totalement délaissée lorsqu'Elle est arrivée.
Je crois que je le mot "Tornade" n'est pas suffisant pour la décrire. Encore aujourd'hui c'est une personne qui m'obsède. Moi qui me considérais comme totalement transparente, son excentricité m'a fait sortir de ma torpeur. M'a fait comprendre la chance que j'avais d'être ici, maintenant, vivante dans un pays étranger et de pouvoir voyager.
Notre amitié fusionnelle a duré un an et demi. Jusqu'à ce que j'ai le malheur de tomber amoureuse du même garçon qu'elle avait décidé de s'accaparer. Et même si mes sentiments étaient totalement réciproques avec ce garçon, même si j'ai eu le malheur de penser que par amour pour moi elle accepterait, tout s'est brisé.
Dès lors elle a retourné tout le lycée contre moi. J'ai découvert ces pires défauts et sa tendance sévère à la mythomanie. Je n'ai pas protesté une seule fois. Pas démenti. Je me sentais tellement coupable.
Aujourd'hui je revis. Faisant mes études à Paris, je l'ai croisée par hasard. Et vous savez quoi? J'ai vu de la peur dans son regard. Et bien, que ce soit mal ou pas, je vous le dis. J'y ai pris plaisir, à voir de la peur. Je n'ai pas cherché à me venger. Cette histoire a fait ce que je suis malgré tout. Et c'est pas plus mal.
Il faut s'aimer comme l'on est. Ne pas croire que l'on est transparente. Aujourd'hui, je suis prof, j'ai plaisir à enseigner. Et tout va bien pour moi :unicorn:!
 
30 Janvier 2013
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Lyon
Comme @Millenia, j'ai eu ce genre de relations en primaire.
Au début, c'était assez formidable. On était deux "intellottes", premières de la classe, et avec la même difficulté (que j'ai eu trèèèès longtemps) à sociabiliser avec des gens de notre âge. On était toutes les deux en décalage, et quand on s'est trouvées, c'était une véritable bouffée d'air frais. Nous étions très exclusives l'unes de l'autres, on restait ensemble, et on avait même tendance à fuir les activités que nous inventions quand d'autres venaient s'y greffer.
Quand elle a sauté une classe, j'ai commencé à broyer véritablement du noir, à être angoissée à l'idée d'aller à l'école, j'étais extrêmement déprimée.
Les soucis sont arrivées quand, une fois que j'ai également eu sauté une classe, on s'est retrouvées au collège. De son côté, elle avait fait de nouvelles rencontres, et j'ai du faire avec. Du coup, d'un duo inséparable, on est passées à un trio... Bancal. Mon amie du primaire était notre noyau dur, moi et la troisième fille faisions tout pour attirer ses faveurs. On voulait toutes les les deux établir une relation plus privilégiée avec elle.
Du coup, le problème est plus venu de cette troisième fille, qui a finalement monté mon amie contre moi. Elle a cherché à me mettre de côté, elle ne nous laissait jamais seules toutes les deux. Je ne me suis pas rendue compte des ces manœuvres : pour moi, nous étions trois amie, dont l'une était mon amie ++. Par exemple, la troisième fille mangeait à la cantine quand mon amie y était, jamais seulement avec moi ; elle ne m'invitait pas quand elles se voyaient en dehors des cours... Et je ne m'en suis rendue compte que quand elles avaient fini de nouer une amitié solide qui me mettait définitivement de côté.
Du coup, la toxicité de cette relation est plus venue de cette troisième fille que de mon amie ou que de moi.

Aujourd'hui, je me demande si ce que j'appelle une amitié avec cette fille tenait plus de la relation amicale ou si c'était mon premier "crush" ^^". Vu que c'était ma véritable première amitié, je ne sais pas si mes amitiés sont devenues moins exclusives, étroites par la suite justement parce que celle-ci avait mal fini ; ou si j'ai toujours traité mes amitiés de manière moins rigoureuses, au contraire des relations amoureuses où j'étais bien plus... collante et exclusive.
 
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Réactions : Lenehän
8 Octobre 2014
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@emeline.v Je suis contente de la chute de ton histoire ! Et je dois avouer assez impressionnée par ta réaction lorsque cette fille a tourné le lycée contre toi, ça ne m'est jamais arrivée, et je ne sais pas ce que j'aurai fait dans une pareille situation mais ta manière d'agir semble être la plus raisonnable. Quelle flippe cette pauvre fille, parce que t'as réussi ta vie et en plus tu t'es pas chopée une phobie scolaire puisque t'es prof : good for you :d

A mon tour de lâcher mon petit bout d'histoire !

J'ai rencontré T. (inventons son initiale :d) au collège. Au début, on ne s'entendait absolument pas, c'était le genre de fille charismatique, grande gueule, un peu rebelle. Moi j'étais coincée, timide, je n'étais pas studieuse et n'aimais pas aller à l'école. J'avais quelques problèmes à la maison ce qui faisait que j'étais quelqu'un de très renfermé. Pourtant, on a fini par se lier d'amitié, se trouver des points communs. Malgré nos énormes différences, on avait quelques similitudes, on a vécu les mêmes problèmes, en gérant les choses ensemble, on se complétait en quelque sorte. Elle me permettait de m'ouvrir un peu et moi je la calmais dans ces excentricité. Pendant quelques années, ça a bien marché. Je faisais des concessions et elle, ne se remettait jamais en question.

T. était très impulsive, très colérique, capricieuse. Il suffisait que je dise un mot de travers pour qu'elle se mette dans des colères noires, à m'envoyer des textos tueurs, m'en mettant plein la tronche, me trouvant des tas de défauts et en me disant que tout le monde pensait ça, que si elle me parlait encore, c'était par "habitude" XD

Je me confondais en excuse, je n'avais pas énormément d'amis mais je devais constamment faire ce qu'elle voulait. Elle me faisait énormément de chantage. Si je ne voulais pas sortir en boîte ou dehors, elle m'harcelait par téléphone, me menaçait d'appeler sur mon téléphone fixe à minuit en sachant que ça rendrait mes parents dingue. Elle, elle voyait ça comme "un peu d'insistance" mais elle allait jusqu'à me dire que si je sortais pas de chez moi, on ne serait plus amies.

En soirées, elle me forçait à boire, si je voulais m'arrêter, c'était la fin du monde (j'avais fini par avoir une technique de jetage de verre discrétos pour ne pas finir à l'envers) et dès qu'un mec m'intéressait, inconsciemment, elle voulait se le faire aussi, se jetait directement sur lui. En contrepartie, elle me reprochait d'être trop timide et de ne pas sortir avec un tas de mecs, parce qu'il y avait qu'elle qui racontait ses histoires de fesses (du coup, j'étais moins intéressante à ses yeux).

Je vivais dans son ombre, et puisque je n'ai pas été accepté dans le même lycée qu'elle, j'ai ENFIN pu m'épanouir et devenir la personne que je voulais être. Bien sûr, ça ne lui a pas plu. J'avais changé, j'ai même eu un copain mais comme j'étais à l'internat, le week end, je devais les consacrer qu'à elle, et ce qu'elle voulait faire. Sinon, j'avais droit à du chantage. Quand j'étais avec mon copain, elle débarquait à l'improviste et même en voyant qu'elle dérangeait, ne partait pas. Entre deux séparation avec ce dernier, elle l'a même présenté à une de ces amies, à une soirée où je ne pouvais pas venir et ces deux là on fini ensemble. Au fond de moi, je me suis toujours dit que vicieusement, ça lui faisait plaisir et que plus rien n'était un obstacle entre elle et moi. Pourtant, moi, je n'étais pas jalouse ou possessive vis à vis d'elle. Je ne boudais pas lorsqu'elle avait d'autres plans de prévus. En revanche, moi, quand je partais voir d'autres amis, j'avais droit à d'énormes crises de jalousie. Et même s'il s'agissait d'amis que je ne pouvais voir qu'une fois par an. ça ne lui plaisait pas que je me déplace loin alors qu'à certains moments je ne voulais pas sortir en soirée avec elle.

Quand j'ai décidé de partir à l'étranger six mois, elle ne m'a jamais soutenue dans mon projet, allant même jusqu'à dire à mes parents que c'était une mauvaise idée, que j'allais gâcher mes études en les arrêtant quelques mois. A chaque fois elle prenait mes parents à parti lorsqu'elle était en colère contre moi, sachant que mes relations avec ceux-ci, pendant un moment ont été très compliquées.

Comme si c'était le destin, on a fini par s'éloigner, géographiquement mais même à des centaines de kilomètres, elle parvenait à m'en mettre plein la tronche dès que quelque chose ne lui allait pas, j'étais la seule de ses amies qui venait la voir et pourtant, à ses yeux, j'étais toujours la "pire de toutes" à chaque fois qu'un mot de travers sortait de ma bouche ou que son attitude me déplaisait.

J'ai évolué, grandi, et de mon côté, profité de son absence pour prendre du recul sur cette relation. Pendant quelques mois j'ai coupé les ponts suite à ces énièmes colères mais T. est toujours revenue vers moi, comme une fleur, avec des approches du genre "on ne va pas se faire la tronche pour toujours, hein?" mais je n'avais jamais droit à des excuses. Aujourd'hui, T. semble s'être posée, n'est plus aussi colérique. Pourtant, dans mon coeur, je sais que je ne pourrais plus jamais me sentir proche d'elle, d'avoir une pareille relation toxique. Je suis contente lorsqu'elle revient dans la région, ou m'appelle tout simplement. Je passe un bon moment à l'entendre parler de sa vie (oui bien sûr, ce serait trop utopique si T. n'était pas quelqu'un d'égocentrique). Pour clôturer le tout, la dernière fois que je l'ai eue au téléphone, elle m'a avoué qu'elle n'avait pas été cool avec moi dans le passé, qu'elle le savait. Elle a même été jusqu'à dire que j'étais celle qui avait le mieux réussi dans la vie.... avant de me rappeler tous mes échecs durant mon adolescence (mes relations parentales houleuses, mon manque de relations amoureuses) comme pour se rassurer en fin de compte.

Cet échange m'a conforté dans l'idée que je ne pourrais plus me confier à cette personne ou encore baisser ma garde, malgré toutes ses années car je sais qu'elle cherchera toujours inconsciemment ou non, à m'atteindre, me rabaisser d'une manière subtile mais en justifiant ses questions rhétorique en disant "ah mais je te demande comme ça, parce que je suis ton amie".

"Vraiment...?"

Voilà. La fin de mon petit roman. Ces témoignages m'ont beaucoup touchée et je souhaite bon courage à toutes ces "Tracy" (référence au film Thirteen - parce que oui, on se comparait à elles, adolescentes) qui ont du mal à couper le cordon avec l'autre, toxique. *hug*
 
L

Loo-kat

Guest
Le premier témoignage (celui où la madz vit le divorce de ses parents, où sa "meilleure amie" se complaît à être la seule à apporter des réponses) me perturbe beaucoup. J'ai vécu il y a quelques années une relation avec une amie pas très bien dans sa peau (dépressive ? Je ne sais toujours pas). L'amitié évoluant, il y a eu exactement ce schéma de questions/réponses à un sens, sauf que les réponses, c'est moi qui les donnais. Ou tentais de, d'ailleurs. C'était devenu quotidien, il fallait que je lui réponde, tous les soirs, que je la rassure. Elle m'admirait énormément, jusqu'à me dire qu'elle était amoureuse. Du coup, je me demande si je ne suis pas le problème.
J'ai toujours considéré cette relation comme toxique (aujourd'hui, je ne lui parle que rarement) parce que j'avais l'impression d'être prise en otage de son mal-être, obligée de lui répondre. Je ne sais pas si ça me faisait plaisir d'être celle vers qui on se tourne, sûrement au début.
Enfin bref, je suis un peu confuse.
Donc émotion et remise en question...très bon article ! :fleur:
 
16 Septembre 2014
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@emeline.v Je suis contente de la chute de ton histoire ! Et je dois avouer assez impressionnée par ta réaction lorsque cette fille a tourné le lycée contre toi, ça ne m'est jamais arrivée, et je ne sais pas ce que j'aurai fait dans une pareille situation mais ta manière d'agir semble être la plus raisonnable. Quelle flippe cette pauvre fille, parce que t'as réussi ta vie et en plus tu t'es pas chopée une phobie scolaire puisque t'es prof : good for you :d

Merci pour ton commentaire ;). Avec le recul, j'ai pu voir que, finalement, ne pas avoir cherché à me défendre contre ces mensonges m'a fait sortir de son cercle vicieux. Alors qu'au départ, c'était vraiment de la culpabilité...
Mes camarades étaient si "retournés" que j'ai subi pendant un an et demi du harcèlement. Je m'en suis sortie grâce au soutien (même assez ténu) de mon copain, et surtout de la personne (une sainte!) que j'avais délaissée juste avant ma rencontre avec L.
Parallèlement, le fait de n'avoir que très peu de lien social m'a fait encore plus travailler. J'étais très complice avec mes professeurs (et le suis toujours). Cela m'a redonné envie de faire ce métier!

Ton témoignage m'a aussi beaucoup touché, notamment le fait que tout le monde excusait ou presque le comportement de ton amie toxique... Le fait que tu ne baisses plus ta garde également. Ces histoires laissent des séquelles, le tout c'est de pouvoir contrôler l'effet, permanent ou passager, qu'elles ont sur toi.

Bon courage! :paillettes:
 
8 Octobre 2014
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Genève
sasasaddictions.tumblr.com
Wow ! Et bien, heureusement que tu avais la tête sur les épaules !! Dans mon collège, on a eu beaucoup d'harcèlements scolaires et les enseignants ou la CPE n'a jamais rien fait à ce sujet. C'est dommage ^^' D'ailleurs, mon amie était un peu du genre à se la jouer genre " je vais te gâcher ta vie " quand une personne l'énervait, je dois avouer que quelque part, en tout cas, au collège, j'avais un peu peur de la faire chier, sachant qu'elle serait capable du pire sur un coup de colère! Heureusement, je crois que quelque part, elle était aussi assez dépendante de moi, malgré son besoin de me rabaisser et elle n'a jamais essayé de "pourrir ma réputation" ou quelque chose comme ça !

Bah franchement, à un moment, elle avait presque réussi à tourner mes parents contre moi, ils m'engueulaient parce qu'elle leur racontait des trucs, je savais plus où me mettre, c'était très pénible ! Le fait d'avoir encaissé pendant autant d'années te rend plus forte j'imagine, l'appel téléphonique, ça s'est passé y a même pas une semaine, quand j'en parle, ça me fait "rire", parce que si sur le moment ça m'a contrariée, j'essaie de faire en sorte que ça ne m'atteigne plus ! Faut prendre conscience qu'on est pas la dernière des nazes et qu'on peut même être super cool à certaines heures :d !
 
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Réactions : Emeline.V

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