Mais il est la tout le problème, personne ne dit JAMAIS aux petites filles quelles ont le droit de frapper, de se défendre, de rendre la violence qu'on leur fait subir. On leur dit qu'elles sont fragiles. Qu'elles ne doivent pas provoquer. Qu'elles doivent être calmes, silencieuses, ne pas déranger. Ne pas crier, ne pas taper, ne pas faire de bruit...mais expliquer aux petites filles qu'elles ne doivent pas frapper à chaque récré sur ledit petit garçon, qui a compris que c'était mal, qui a été puni et qui ne refera plus cette erreur, c'est le deuxième pas sans lequel on tourne en rond !
Pour la (au moins) centième fois, je vais citer Virginie Despentes sur le sujet, parce qu'elle dit ce que je ressens en tant que victime bien mieux que moi :
"Je suis furieuse contre une société qui m'a éduquée sans jamais m'apprendre à blesser un homme s'il m'écarte les cuisses de force, alors que cette même société m'a inculqué l'idée que c'était un crime dont je ne devais jamais me remettre."
Mais surtout :
"Mais des femmes sentent la nécessité de l’affirmer encore : la violence n’est pas une solution. Pourtant, le jour où les hommes auront peur de se faire lacérer la bite à coup de cutter quand ils serrent une fille de force, ils sauront brusquement mieux contrôler leurs pulsions « masculines », et comprendre ce que « non » veut dire."
L'éducation, c'est la solution idéale mais utopique pour le moment. Soyons lucides, si le victim blaming est partout, que le viol conjugal est encore considéré comme n'existant pas (coucou le "devoir conjugal" ) c'est qu'on en est vraiment pas là. Et il n'est absolument pas nécessaire de dire aux petites filles de ne pas taper, déjà parce qu'elles ne le font pas, mais c'est encore leur dire comment elles doivent réagir, silencieusement.