Pour avoir été victime de violence dans une de mes expériences de couples, je pense que non, tout le monde ne risque pas d'en venir à la violence, que c'est une question de tempérament, et de canalisation, mais aussi d'éducation et de milieu éducatif. L'alcool est aussi un élément extrêmement important dans la gestion de l'agressivité. Je pense que le déclencheur désinhibant de l'alcoolémie, peut faire perdre la mesure des actes (pas seulement agressifs d'ailleurs). La violence peut aussi effrayer le "violent" au point de créer une "panne" de conscience, sans stopper l'acte en cours, je sais, que c'est à ce moment que ma vie a été en danger. Ce qui ne constitue aucunement une excuse, surtout pour une personne qui "regrette" déjà d'autres accès violents. J'ai aussi compris qu'un premier acte de violence pardonné, en amènera presque sans aucun doute un suivant, et que si la violence n'est pas quotidienne, alors elle sera, en plus, un phénomène de surprise (on ne s'y attend pas/plus), et qu'on fini par redouter en permanence, sans savoir quand, ni pourquoi. Très difficile, de vivre dans ces conditions de crainte permanente. Le violent a honte, il devient menaçant, pour notre vie mais aussi pour celles de nos enfants. C'est pour ça qu'on a du mal à le quitter, on a peur. Quand c'est fini à la maison, il reste la société ... Il faut, quand cette violence est révélée au monde extérieure, affronter les réactions différentes, et parfois inattendues de son entourage. La compréhension et l'empathie, mais aussi, et c'est horrible, violent, et terriblement humiliant, le doute, la méfiance, l'ironie (si, si, y en a qui trouve ça, pas si grave, sinon marrant ! On n'en est pas morte quand même ...). Reste les questions, quand on finit par s'extraire de cet environnement hyper toxique et dangereux : Quel comportement vis à vis des nouvelles conquêtes, voire compagnes, de l'ex-compagnon violent ? Que doit-on, ou pas, dire à nos enfants ? Mes dernières années je les ai consacrées à mes enfants, c'est très dur de se reconstruire toute seule. Il me faudrait une thérapie, je pense, pour retrouver mon équilibre. Mon corps n'a pas oublié, c'est une autre peur.