Netflix est-il responsable de ton échec scolaire ?

[grenouilleau]

@JAK-STAT Pour la publicité, c'est prouvé que ça affecte le cerveau au-delà de la capacité de décision que l'on pense avoir. Que le cerveau enregistre des informations, même "sans y penser". Et que cela ressort au moment de l'achat. Bien sûr c'est pas aussi grossier que "j'ai vu telle pub, dès que j'entre dans le premier magasin je vais acheter le produit". Le Monde a fait plusieurs articles qui évoquent la question (par ex celui-ci).

D'ailleurs les industriels suivent de près l'évolution de la recherche sur le cerveau (voire financent des recherches directement).

Edit : suppression et ajout

 

[Kaus Australis]

Si Netflix est responsable de ton échec scolaire, ta vie entière doit être un échec-mais tu regardes des bonnes séries.

 

[MissMachine]

@Nienke : Mais euuuuuh... Les jeux vidéos aussi sont connus pour avoir un effet addictif

Ce que je veux dire, c'est que le post de @skippy01 décrit une réalité : les applis web d'aujourd'hui sont conçues pour vous faire passer un maximum de temps dessus, pour déclencher dans le cerveau les substances qui sont associées à la récompense, c'est un phénomène qui est quand même plutôt bien documenté, il me semble.

Après, entre dire ça et dire qu'on a aucune volonté face à ces applis et qu'elles peuvent vous mettre en échec scolaire, il y a un monde, on est bien d'accord, mais pour autant, on ne peut pas dire que ces applis soient juste conçues pour être faciles d'utilisation et qu'elles n'ont aucun effet sur nous. C'est un peu plus nuancé que ça.

 

[grenouilleau]

@Nienke Je trouve ton expression très catégorique ("on ne va pas se mentir"), surtout que j'ai l'impression qu'il y a une contradiction dans ton raisonnement :
- tu dis que tu blâmes les parents de ne pas éduquer les enfants à résister aux jeux vidéos
- tu dis que ces produits sont addictifs.

Pourquoi, avec ces fondements, blâmer le gamin ?

Je ne comprends pas pourquoi tu parles de "refus d'assumer", alors que tu décris une situation où il n'y a pas de faute de la part de l'enfant. Assumer, ça veut bien dire "être responsable" (prendre à son compte) ?

Pourquoi vouloir faire de la personne qui n'arrive pas à gérer un phénomène (le gamin) la responsable des conséquences du phénomène en question (l'échec scolaire), quand ce sont les causes du phénomène qu'il faut blâmer (mauvaise éducation + produit addictif) ?

 

[Mitzy]

Mais euh attendez... quand j'étais au collège/lycée et que je ne travaillais pas assez, je ne disais jamais que c'était la faute de la télé ou des jeux vidéo ! Dans mon fort intérieur je me suis toujours dit que c'était de MA faute car je manquais d'auto-discipline !

Je trouve ça beaucoup trop facile de ne pas admettre ses fautes. Et c'est pas bon pour la construction de soi de faire ça.

 

[Leiko]

On peut se donner toute les raisons imaginables pour ne pas se consacrer à ses études. Il m'est arrivé de lire de la philo ou de la poésie au lieu de faire mes devoirs. Qui accuserai la philo ou la poésie de l'empêcher de faire son travail scolaire ? Je pense que le vrai problème est de savoir pourquoi l'école et le travail qu'elle nous demande de fournir sont si peu attrayants. Voir carrément angoissants pour ma part, et je pense ne pas être la seule. On pointe un bouc émissaire (ici Netflix) pour ne pas chercher d'où vient réellement le manque de motivation. Et non, on ne peut pas résumer ça par la fainéantise crasse des jeunes générations.

 

[Kaus Australis]

D'un côté si Netflix a l'air plus intéressant que les études, c'est peut-être parce que les études ne sont pas si intéressantes que ça, sans vouloir paraphraser une mad qui avait une opinion semblable dans les premières pages.
C'est difficile de trouver de l'intérêt aux cours quand on est au lycée ou au collège. Je me souviens ne faire qu'acte de présence pendant sept ans, avoir des bonnes notes mais n'avoir absolument rien à branler de ce que j'apprenais. Et aujourd'hui encore, 7 ans après le lycée, je ne sais toujours pas pourquoi j'ai passé des journées entières assise en silence à crever d'ennui au point de la dépression.

Pour moi ça aura été le sport et la musique comme échappatoires. Ça m'aura plus servi dans la vie que de faire un énième cours d'Histoire sur les années 40 ou faire une expérience de chimie où t'apprends que plus tu mets du colorant bleu, plus ça devient bleu.
Les gamins descos qui rentraient immédiatement dans le monde professionnel sans passer par la case bac me parassaient chelou à l'époque. Aujourd'hui je me dis qu'ils avaient peut-être compris plus de choses que moi. Ça vaut dans mon cas, je sais qu'il y a beaucoup de gens qui aiment leurs études et qui ont kiffé leurs années lycée, mais je sais qu'on est nombreux aussi à ne pas avoir eu le cran de quitter ce petit monde où on n'avait pas notre place.

Quand j'étais en licence, j'ouvrais mes cours pour réviser, et au bout de cinq minutes j'allais faire le ménage.
Serait-ce la faute du ménage si je n'ai jamais été en master? Moi pense que oui clairement, on devrait interdire le ménage pour les moins de 25 ans

 

[grenouilleau]

@Kaus Australis Bien d'accord avec ton message, qu'est-ce que c'était lent les cours de collège/lycée, avec des répétitions de trucs qui pouvaient avoir été vus en primaire (les cours d'histoire de début collège !), des profs parfois aussi blasés que leurs élèves...

Franchement, c'est à la fac que j'ai commencé à trouver un vrai intérêt pour les études (au-delà de "il faut passer le bac, faire plaisir aux parents") : là tu apprends l'esprit critique, tu apprends que ce que disent les livres, ben c'est juste l'avis de l'auteur.ice, plus ou moins fondé... que d'autres soutiennent d'autres points de vue, également fondés...
En bref, primaire/collège/lycée = gavage, à part quelques rares matières vers le lycée
Fac : gavage aussi, mais avec en plus un aspect critique et possibilité d'approfondir davantage, dans différentes directions.
C'est dommage d'ailleurs que la réforme qui a mis en place "Parcoursup" limite cet accès à l'apprentissage de la critique, qui devrait à mon avis intervenir beaucoup plus tôt, dès le lycée.