On fait le procès de « Love Actually » : fossile sexiste ou classique romantique de Noël ?

1 Avril 2019
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Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : On fait le procès de « Love Actually » : fossile sexiste ou classique romantique de Noël ?
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Dernière édition :
10 Août 2008
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Bonjour Bonjour et doux Noël :)

Dites, est-ce moi qui suis zozote ou bien le podcast #2 n'est pas encore publié... ? Je ne l'ai pas trouvé sur Deezer en tout cas.
 
  • Big up !
Réactions : Léona B.
23 Décembre 2012
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J'ai vu Love Actually au cinéma la première fois et en tant qu'ado, j'avais beaucoup aimé. Puis je l'ai revu adulte des années plus tard et j'étais franchement horrifiée de soudain découvrir que cette comédie romantique doudou était aussi horriblement sexiste, jugeante et présentant des histoires bien toxiques comme de mignonnes romances. J'avais d'ailleurs lu cet article que j'approuve à 100% :
Je crois que mes pires souvenirs sont l'histoire de Keira Knightley et Andrew Lincoln qui m'avait déjà un peu perturbée à l'époque (genre c'est romantique d'essayer de draguer la meuf de ton meilleur pote dans son dos???), l'histoire de Hugh Grant (bonjour l'abus de pouvoir) et celle d'Alan Rickman qui était tellement un horrible cliché plein de slut-shaming des histoires d'infidélité! A l'époque où je l'ai vu, en tant qu'ado, j'avais complètement fantasmé sur Rodrigo Santoro donc j'avais trouvé un peu triste que son histoire ne se fasse pas avec la fille qui s'occupe de son frère... et puis en le revoyant adulte, je trouvais ça limite cruel et sexiste (si une femme a ses propres problèmes, un homme n'a pas de place pour elle : elle doit s'occuper de LUI pas d'autres gens, donc on ne lui cherche pas de solution dans l'intrigue). Mais en relisant l'article de Jezebel, je me suis souvenue que c'était loin d'être les seuls problèmes car celle de la femme de ménage portugaise, du gamin qui veut draguer une fille à son école, le fatshaming récurrent dans différentes histoires, etc., sont pas forcément très saines non plus.
Bref, ça me met très mal à l'aise aujourd'hui de voir tant de gens s'extasier sur Love Actually comme sur un merveilleux truc feel-good alors que pour moi c'est juste une enfilade de situations problématiques qu'on essaye de faire passer pour "histoires de rêves auxquelles aspirer"!
 

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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Moi même sans tout ça j'ai jamais aimé ce film donc je vais pas m'infliger un revisionnage:yawn:

Par contre les gars j'ai regardé le premier Bridget Jones en espérant me remonter le moral en début de semaine et.. ça a tant vieilli !
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Bref, en plus maintenant que j'ai écrit tout ça, je me rappelle que j'avais beaucoup aimé le troisième film :hesite:.
N'hésitez pas si vous avez un avis différent sur ce film, perso ça m'a vraiment marquée de me dire "wow il est sorti y'a quoi ? 20 ans ? et jamais on raconterait une romance comme ça de nos jours !" (enfin, j'espère :shifty:), donc je suis curieuse !
 

Ada or ardor

Get out my hay
6 Septembre 2010
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@Adaline : Ben on critique pas de gaité de cœur, moi j'adorerais revoir Bridget Jones sans que ça me mette super mal ! J'espère ce film doudou, et j'en ressors complètement trigger.
Je le fais pas pour culpabiliser quiconque, mais pour partager mon ressenti et même espérer entendre des gens avec une autre point de vue.

Et globalement je trouve ça super intéressant d'en discuter. De voir les changements incroyables de société qui ont eu lieu depuis 20 ans. Les films reflètent la vie réelle, les valeurs d'une époque.

Perso je pense que si on devait aimer que des trucs parfaitement pas sexistes ou pas problématiques, on aurait plus grand chose à quoi se raccrocher (malheureusement), alors je ne m'en veux pas d'aimer des productions culturelles aux messages pas top.

--
Genre là j'ai vu A star is born, la version de 1937 et ouah
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F

Foxy*

Guest
Je me permets de mettre ici la vidéo de The Take qui parle justement de ce film, avec pas mal de nuances (défendant notamment l'idée d'aimer ce film) mais qui montre aussi qu'il y a des problèmes, comme dans beaucoup de comédies romantiques. Et je te rejoins @Adaline j'aime aussi beaucoup Bridget Jones parce qu'elle reprend les thématiques anglaises classiques (la pression pour les femmes de se marier d'être vues comme convenables et plein d'autres choses, puisque c'est une reprise d'Orgueil et Préjugés) avec une héroïne pas parfaite mais pleine de gentillesse (ce que je préfère aux comédies actuelles où les personnages principaux, homme ou femme, sont souvent des c*nnard.asse.s, or pas parfait.e et humain.e ne veut pas dire égoïste et/ou méchant.e comme on peut le voir dans Bridget Jones) et une belle réalisation :happy: (j'avoue que malgré les problèmes j'ai beaucoup d'affection pour les scénarios de Richard Curtis, dont Love Actually.) Du coup ces films là sont aussi mes films doudoux!

Cela dit, je trouve bien de parler des problèmes dans les films quelle que soit l'époque de leur sortie, parce qu'il y en a toujours, mais je trouve toujours bien d'accepter que oui, parfois, on aime des trucs "problématiques" et que plein d'oeuvres même dites inclusives, sont loin d'être parfaites. Et je pense que j'apprécie aussi encore plus parce que justement, on sait pointer du doigt les problèmes en parler, c'est chouette. Mais je ne trouve pas ça incompatible avec le fait d'aimer quelque chose.

C'est un peu comme la famille en fait, on peut aimer ses parents malgré le fait qu'iels disent des trucs pas forcément top ou actuels, par contre quand ça devient vraiment trop toxiques pour soi on est ""libre"" de se barrer ^^ (je sais pas si ma métaphore tient la route mais bon j'ai du mal à m'exprimer là :yawn: )
 
F

Foxy*

Guest
@Adaline Ah oui ça je suis entièrement d'accord et c'est ce qui m'énerve avec plein de choses depuis des années en fait, il y a "tiens, Love Actually repasse en ce moment, parlons en un peu" et "Love Actually est la pire chose du monde, voilà pourquoi!" mis dans 40 articles différents, comme on voit beaucoup en ce moment, c'est pour ça que je lis très peu ces articles, j'ai écouté la vidéo de The Take justement parce qu'elles sont très nuancées et agréables à écouter, et que je regarde toutes leurs vidéos de toute manière mais en dehors de Madz j'ai lu/écouté aucun autre truc à ce niveau.

Ca fait des années que je réfléchis en écoutant des vidéos/podcast à Love Actually et autres films donc perso, mon avis est fait. De toute façon j'aime pas les articles manichéens et le bashing sur ce qui fait plaisir aux gens (dans la limite du respect d'autrui évidemment) donc en parler me pose pas de problème, mais voir poper un article par minute qui reprend toujours les mêmes arguments, c'est courant et c'est un truc qui m'a toujours gavée, genre d'un seul coup tout le monde s'emballe, c'est effectivement lourd!

Et puis quand c'est trop manichéen et qu'on culpabilise les gens, je vois pas l'intérêt en fait, surtout que j'aimerais bien connaître une personne qui n'aime que des trucs qui ne pose aucun problème, tout le monde aime des trucs imparfaits tout simplement parce que la perfection n'existe pas. Perso je trouve le film Split très problématique, mais je vais pas aller assaillir les gens qui aiment le film d'abord parce qu'en dehors de la représentation du TDI, c'est un très bon film (je trouve) et ensuite parce que t'aime un film, t'aime un film point, heureusement qu'on peut aimer ce qu'on veut! Je peux expliquer pourquoi je trouve le film problématique, mais jamais j'essayerai de convaincre qui que ce soit de ne plus le regarder. Par contre c'est bien d'ouvrir un dialogue dessus, tant que c'est pas rabâché ! D'ailleurs je pense que si plein de gens n'écoutent plus quand on essaye de parler de ce qui va pas c'est aussi parce qu'on culpabilise énormément les gens. J'adore Love Actually et Bridget Jones, ça m'empêche pas de voir les problèmes mais je continuerai à les regarder avec un thé enroulée dans un plaid :jv:

Et puis c'est pas tout le monde qui peut accepter qu'on peut connaître les défauts d'un film et l'aimer quand même
Je suis d'accord et je trouve ça dommage aussi, pourquoi on pourrait pas savoir ce qui va pas mais aimer le film quand même, au contraire je trouve ça chouette d'arriver à voir les défauts de ce qu'on aime, c'est pas simple!
 
23 Décembre 2012
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@Adaline @7Tangerine6 Perso, ça fait des années que je trouve Love Actually très problématique et je trouve plutôt important que les gens ouvrent les yeux sur les problèmes du film au lieu de revoir chaque année circuler des photos de creepy Andrew Lincoln avec la mention "le vrai amour" ou de abus-de-pouvoir-Hugh-Grant comme un idéal romantique. Franchement, les critiques de Love Actually sont loooooooin d'être majoritaires. Chaque année je serre des dents en voyant tout le monde se réjouir de la rediffusion du film sans aucun recul, y compris des gens parfaitement féministe. En gros, je dois voir limite deux trucs vraiment critiques max chaque année sur des dizaines de commentaires surexcités (et par vraie critique j'entends "cette scène pose problème" et pas juste "j'aime pas c'est nul")
Moi, ça me dérange pas du tout qu'on aime le film, mais j'aimerais qu'on arrête d'en parler comme de l'ultime film romantique, comme si c'était incontestable. C'est ok d'aimer des trucs un peu problématique, mais encore faut-il que les gens qui en parlent se rendent compte que c'est un peu problématique!

Et je suis pas d'accord sur le fait que critiquer les productions passées est un peu vain et qu'on devrait se concentrer sur le présent. Quand une production a atteint un statut culte, elle sert de référence et de standards pour beaucoup de choses : les productions du même genre, les attentes de vie des gens, etc.
Je pense pour Love Actually la même chose que je pense pour des films cultes comme Pretty Woman, Flashdance ou encore Ne m'oublie jamais (The Vow), ces films sont supposés être des films culte de la romance qui font rêver des millions de femmes alors qu'ils présentent des relations toxiques, et ne pas s'en rendre compte a définitivement un impact. Une de mes meilleures amies m'a un jour dit qu'elle s'était rendue compte que lire passionnément Twilight alors qu'elle était en relation toxique l'avait beaucoup influencée dans le fait d'accepter et perpétuer certains schémas toxiques avec son mec, inspirée par le "romantisme" et les sentiments dark exprimés dans Twilight et qu'elle identifiait donc comme ce qu'est l'amour, comme le faisait l'héroïne. Or, à cette même époque, elle m'avait assurée que j'adorerais Ne m'oublie jamais car elle-même n'aimait pas trop les films romantiques alors que moi, je suis ultra fan. Elle trouvait le film génial, une super belle histoire d'amour etc. Je l'ai vu biiiien plus tard et j'ai compris pourquoi elle me l'avait conseillée : c'est une histoire de relation hyper toxique, sauf qu'elle ne s'en rendait pas du tout compte en m'en parlant tant le film parait présenter des sentiments forts et beau, et ce genre de fiction la renfermait encore plus dans ses schémas.

Et attention hein, je suis une hyper grande fan de comédie romantique, c'est un de mes genres préférés, j'en ai vu des centaines. Donc je suis loin d'être la personne qui pense que c'est néfaste par nature ou qui ne comprend pas l'engouement. J'adore certaines comédies romantiques qui ont leur problème aussi. Par contre, justement parce que j'en ai vu des centaines, je sais qu'il y a des comédies romantiques bien moins problématiques dans leur représentation des rapports hommes/femmes en couple que Love Actually, Flashdance ou Pretty Woman, y compris parmi les comédies anciennes, comme Dirty Dancing, A tout jamais...
Je comprends qu'on aime Love Actually et j'ai lu les commentaires sous l'article de Jezebel qui contre-argumentaient certains points que je trouve creepy. Je ne trouvais pas ces arguments infondés, et je comprenais le point de vue même si ce n'est pas le mien. N'empêche que des milliers de fan de Love Actually trouve trop romantique qu'Andrew Lincoln filme Keira Knightley en gros plan à son mariage comme un stalker de film d'horreur et sonne à sa porte en scred dans le dos de son pote. Pas de souci si on trouve l'intrigue bof mais qu'on aime quand même le film, ou l'alchimie entre les deux acteurs ou quoi, j'en sais rien (moi perso, j'ai bien aimé le premier Twilight, de même que je trouve le premier Fifty Shades assez intéressant dans la manière dont il illustre parfaitement une relation toxique et que ça semble presque volontaire, mais justement, ces films ont été tellement critiqués d'un point de vue féministe qu'à moins que mon interlocutrice soit une ado, je ne ressens pas du tout le besoin de le faire). Mais le problème avec Love Actually pour moi c'est que tout est tellement enrobé d'apparents bons sentiments, d'apparente bienveillance et bonne humeur, d'ambiance festive et familiale, de gens qui chaque année vante les louanges de ce film culte, que les trucs creepy du film peuvent très facilement apparaitre comme des normes auxquelles aspirer au yeux des gens qui regardent. Le mythe du harceleur qui séduit une fille à force d'insister, c'est très récent que les femmes elles-mêmes, et encore plus les hommes, aient pris conscience du problème, donc ça peut facilement apparaitre comme "séduisant" dans un film comme celui-là.

Bref, je comprends qu'on aime pas qu'on critique un truc qui nous met des étoiles dans les yeux, mais je peux vous assurer que la critique de Love Actually est vraiment minoritaire... et si elle se réveille ces dernières années, c'est un peu le minimum après quoi, 20 ans à être porté au nue sans nuance critique autre que "j'aime pas les films d'amour"! Remettre en cause plus activement le film sur ses points douteux est nécessaire pour que les nouvelles générations puissent le regarder et même l'apprécier sans que ça pose vraiment un problème de fond.
 
3 Octobre 2018
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M'en fous, je le regarderai quand même en famille ce soir :rire: ça fait partie de nos petites traditions, comme d'ouvrir les cadeaux le 25 au matin en mangeant un kouglof.
Bien sûr qu'il y a des limites à Love Actually! Penser à la différence d'âge incongrue entre certains personnages, objet d'un article précédent, m'a fait réfléchir sur les injonctions à l'éternelle jeunesse des fâââM VS le charme de la maturité chez l'hôôôM.
Le cliché des chaudasses américaines est moyen aussi, même si leur drague un peu lourde me fait encore rire (on dirait un peu moi :ninja: ). Le retour en Angleterre du personnage avec sa nouvelle copine, qui débarque avec sa soeur, soeur qui se jette sur le pote juste parce... qu'il est là? est plutôt ridicule.

Mais à côté de ça, je ne le trouve pas si horrible!

La partie grossophobe n'est pas si mal menée à mon sens : l'actrice n'est clairement pas grosse, mais elle n'est pas "assez mince" pour faire partie des sempiternels canons de beauté (j'avais oublié : fâââM jeune ET très mince, sinon bouuuuh). Mais malgré les remarques à la con des collègues et de la famille, ça n'empêche absolument pas Daniel de la trouver belle, d'aimer son côté un peu trash, et d'assumer leur relation au grand jour. On est loin du cliché de la princesse potiche qui est toute douce, polie et discrète (et parfaitement mince haha!).

Sur le triangle amoureux, le meilleur ami fait en sorte, justement, de ne pas être un obstacle au bonheur conjugal de son pote, même si la situation lui crève le coeur. Effectivement, le film du mariage est un peu cringe, mais il est découvert par hasard, ce qui le force à agir (avant de disparaître pour ne pas foutre la merde dans le couple de son ami). Puis ça a déjà du arriver à pas mal d'entre nous de baver sur le compte facebook/insta etc de son crush... Dans le film, c'est ce même type de comportement, mais lié à des circonstances particulières et à une époque où les réseaux sociaux n'existaient pas.

Puis il y a des femmes qui trompent, des hommes qui trompent, des couples qui battent de l'aile, des gens qui tombent follement amoureux et qui font en sorte de ne pas passer à côté d'une belle histoire, et des histoires qui se cassent la gueule pour des causes extérieures... Un peu de tout au final.
Tout n'est pas parfait, loin de là. Mais les défauts ne sont pas suffisants, à mes yeux, pour déroger cette année encore à notre petite tradition familiale.
Sur ce, bon visionnage à toutes et joyeux Noël! :renne:
 
23 Décembre 2012
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Non puis ça m'énerve un peu la phrase sur les jeunes générations. Le féminisme des jeunes, j'ai l'impression qu'il peut apprendre des trucs au féminisme des vieilles. Je me doute bien que ce n'est pas ton intention mais je trouve ça très condescendant.
Je ne comprends pas très bien de quoi tu parles :hesite: J'ai fait une recherche par mot clé pour comprendre à quoi tu te réfères dans mon message et je ne trouve que ce passage :
Remettre en cause plus activement le film sur ses points douteux est nécessaire pour que les nouvelles générations puissent le regarder et même l'apprécier sans que ça pose vraiment un problème de fond.
Mais je ne comprends pas du tout ce que tu veux dire par rapport à ce passage, je ne parle ni du féminisme des jeunes ni de la différence entre jeunes et vieilles, et je ne vois même pas comment ça peut être condescendant de manière maladroite :hesite: C'est juste que le film est sorti en 2003 et que bah les gens qui ont 20 ans aujourd'hui avaient 3 ans à cette époque et l'ont probablement pas vu au ciné, donc forcément s'ils regardent le film à la télé ce soir, ce sont les "nouvelles générations" par rapport à ceux qui l'ont vu à sa sortie au ciné, je ne vois pas trop en quoi le terme pose problème et je ne vois pas trop le lien avec le féminisme des vieilles vs des jeunes à moins que je me sois trompée de passage :hesite:
 
19 Juin 2014
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Alors, Kalindi est vraiment marrante quand elle s’énerve sur un truc, je l’adore. Ce film n’a pas une profonde raison ace pour moi, je l’ai vu tard, dans les années 2010, et je dois avouer que je partage certains de ses malaises. Toutefois, moi, j’adore les films chorale, j’aime voir les destins de plusieurs personnages qui s’entrecroisent, des petits bouts de vie comme ça. Mais il reste que dans le cas de Love Actually, la plupart des histoires sont problématiques ou clichés, et celles qui ne le sont pas ne sont pas suffisamment mises de l’avant.

Un des premiers trucs qui m’a fait rager dès le premier visionnage, c’est la grosse phobie de malade et les commentaires sur le physique de l’assistante du présidente (ou je ne sais pas exactement quel poste elle occupe), je me souviens seulement qu’ils l’appellent « la boulotte » à plusieurs reprises et une fois, une meuf qui répond à Hugh Grant, quand il lui demande « vous trouvez? », « ben il me semble qu’elle a de la graisse autour des cuisses... ». Mais toi aussi meuf, toi aussi, sinon t’aurais que des os, la graisse fait partie du corps, c’est comme ça. Et d’ailleurs, ça me rappelle Bridget Jones que j’ai revu il y a quelques semaines. Si vous voulez savoir c’était quoi une fille ronde dans l’univers du cinéma au début des années 2000, regardez Bridget Jones, une fille qui fait 60 kg, bordel de merde : à côté de ce standard, je ne suis une humaine, mais un blob. Pour en revenir à Love Actually, c’est pas le seul exemple de grossophobie : Emma Thompson porte du rembourrage pour passer pour la femme en surpoids que son mari délaisse; quand Colin Firth cherche sa chérie dont il ne bite pas un mot et qu’il tombe d’abord sur sa sœur ou cousine, je sais plus, qui est forcément grosse et moche pour apporter l’effet comique de : ah mais non, lui il cherche la mignonne, quand même! Et autrement, les femmes sont généralement des objets, l’intrigue du British qui se rend aux USA pour pécho, et qui en ramène une pour son pote comme un souvenir de vacances, c’est quand même dégueu! Je me faisais la réflexion que c’est carrément le genre de fantasme qui encourage les incels à croire que les femmes devraient être dispos pour les mecs tout le temps de la même façon : « ah tu es seul dans la vie, mon pauvre petit, c’est trop pas juste : tiens voici une fille qui n’est là que pour remonter ton estime personnel. » Bon et bien sûr, le gars qui pense que c’est correct de draguer la femme de son meilleur ami dans son dos, et elle qui fait celle qui est trop contente d’avoir un soupirant secret... c’est hyper malsain.

Et si je reviens à ma digression sur Bridget Jones, ce serait bien une analyse de ce film presque 20 ans plus tard. Ça aussi en terme de féministe ça a mal vieilli, bien sûr, dans ce film, le regard et le jugement sur son corps et sa vie ne viennent que de Bridget, mais ça reflète bien les objectifs de développement personnels adressés aux femmes dans ces années-là : maigrir et se trouver un mec. Il n’était pas question d’apprendre à aimer son corps comme il est, l’idée était qu’il était problématique et il fallait changer avec le sourire. L’idée n’était pas non-plus de dire fuck you all aux injonctions d’être en couple (même aujourd’hui, c’est difficile), mais de tout faire pour se mettre en couple. À la fin Bridget est en couple et elle n’a pas perdu de poids, mais ça va, parce que le mec ne lui demande pas d’en perdre, il est tellement merveilleux (la scène où ses amis sont genre « wow, il t’aime comme tu es, pas plus mince, avec plus de seins ou avec des lèvres plus grosses... » ).
 
23 Décembre 2012
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Et si je reviens à ma digression sur Bridget Jones, ce serait bien une analyse de ce film presque 20 ans plus tard. Ça aussi en terme de féministe ça a mal vieilli, bien sûr, dans ce film, le regard et le jugement sur son corps et sa vie ne viennent que de Bridget, mais ça reflète bien les objectifs de développement personnels adressés aux femmes dans ces années-là : maigrir et se trouver un mec. Il n’était pas question d’apprendre à aimer son corps comme il est, l’idée était qu’il était problématique et il fallait changer avec le sourire. L’idée n’était pas non-plus de dire fuck you all aux injonctions d’être en couple (même aujourd’hui, c’est difficile), mais de tout faire pour se mettre en couple. À la fin Bridget est en couple et elle n’a pas perdu de poids, mais ça va, parce que le mec ne lui demande pas d’en perdre, il est tellement merveilleux (la scène où ses amis sont genre « wow, il t’aime comme tu es, pas plus mince, avec plus de seins ou avec des lèvres plus grosses... » ).
Perso, j'ai jamais trop accroché à Bridget Jones et j'ai vu le film qu'une fois il y a longtemps donc c'est pour ça que j'ai pas rebondi sur le message de @Ada or ardor mais il faut quand même se rappeler que dans le contexte des années 90, le concept de Bridget Jones c'était justement pas qu'elle doit changer son corps. Bridget Jones a eu tant de succès parce que c'est un personnage qui est arrivé au milieu de toutes les héroïnes américaines parfaites de comédies romantiques et de romances papier, et par contraste, elle était censée être "normale" : elle picolait et fumait trop, elle jurait, elle avait des "kilos en trop" et était obsedée par "perdre du poids", sans succès, elle faisait des gaffes, n'était pas spécialement une flèche professionnelle, avait passé 30 ans, avait du mal à trouver un mec stable, et surtout, elle ne se prenait pas particulièrement au sérieux, bref c'était censée être une héroïne dans laquelle les lectrices pouvaient se retrouver, une héroïne plus réaliste et qui réflétait les imperfections des femmes de son âge sans les juger. Bridget Jones est si sympathique justement parce qu'elle n'arrivera jamais à atteindre les objectifs de développement personnel adressés aux femmes dans ces années-là. Son personnage est une façon de tourner en dérision les objectifs romantiques qu'on imposait socialement aux femmes célibataires.
Aujourd'hui, c'est sûrement très daté et l'obsession pour le poids n'a probablement pas spécialement aidé à lutter contre la grossophobie (Bridget n'est pas grosse, elle écrit son poids régulièrement dans son journal), mais pour l'époque l'idée ce n'était vraiment pas de montrer que les femmes devraient atteindre ces idéaux mais justement de parler à leur désemparement face à eux. L'idée du Marc Darcy qui ne lui demande pas de changer, c'est pas tellement qu'il est "merveilleux", c'est plus dire aux femmes "même imparfaite, tu peux trouver quelqu'un!"
Donc tu as raison quand tu dis que ça reflète bien les objectifs imposés aux femmes, mais le concept consistait justement à rire d'une certaine manière de ces objectifs, certes sans faire une grosse critique féministe non plus, mais ça n'avait pas pour autant pour objectif de dire que ne pas y correspondre était problématique. Après j'imagine qu'il y a une certaine perte de l'auto-dérision de Bridget avec le film, car Renée Zellweger reste au fond très héroïne américaine, malgré son faux accent et ses tentatives de prendre du poids.
 

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