Panique autour de la pilule contraceptive : on fait le point avec des expertes

[Maud Kennedy]

Comme l'ont dit d'autres,ce qui est gênant avec la pilule,c'est l'insistance des gynécos à la prescrire voire le refus catégorique de prescrire autre chose.
Je crois que c'est @Gabelote qui parlait du climat de méfiance actuel vis à vis des gynécos et je suis d'accord,ça n'arrange absolument rien mais à qui la faute? Depuis quelques années,les scandales se multiplient que ce soit les TV sur personnes endormies ou les violences obstétricales qui ne sont certes pas un phénomène récent mais qui ne font qu'amplifier cette réaction de méfiance. Il me semble me rappeler qu'il y a des médecins sur le forum,est-ce un phénomène global ou limité à la gynécologie?

 

[NeigeM]

@Mawika moi j'ai trouvé une autre solution: le moniteur de fertilité lady-comp! J'ai proposé un article à ce sujet! J'attends toujours une réponse mais j'en suis ravie et c'est comme ça que je me suis passée de pilule après 10 ans

 

[Zébul']

Moi l'auteure a perdu toute crédibilité lorsqu'elle a dit au JT de France 2 (il me semble) que la pilule est "un perturbateur endocrinien" ! Bah oui c'est le principe du truc en fait !

Mais merci pour cet article très clair qui remet les choses à plat !

 

[Gressinni]

@Zébul' mais sais-tu que la pilule est... contraceptive on nous ment

Comme pas mal d'autres, les arguments bien faibles ont bien décrédibilisé cette dame à mes yeux, alors que tant de choses valables sont à dire. Le coup du perturbateur endocrinien est particulièrement parlant : on utilise une expression inquiétante dans un cas où c'est précisément l'effet voulu, alors même que les rejets d'hormones dans les eaux usées sont un véritable problème.

 

[Ann Ha]

Très bon article, bien articulé (celui de Causette sur le même sujet m'a mise un peu mal à l'aise...).
Je conçois aisément que la pilule ne soit pas pour tout le monde et franchement, le jour où je pourrai arrêter de prendre un médoc tous les jours ça me fera plaisir. Mais faisant partie de la caste des "tu perdras des litres de sang pendant une semaine en te tordant de douleur", la pilule m'aide à vivre une vie bien plus agréable (même si ce n'est rien qui mette ma vie en danger, c'est quand même, disons, pénible). Elle me permet aussi de contrôler ce que je fais de mon corps et de pouvoir faire des cochonneries quand je veux sans penser à autre chose qu'à mon plaisir et celui de mon partenaire.
Bref, j'ai été crispée tout de suite quand j'ai vu le sujet, mais l'article comme les réactions des Madz en dessous m'ont fait un bien fou. J'ai eu envie de big upper tout le monde tellement j'ai été soulagée de voir que pas mal de monde partageait mon opinion.

 

[HeyJune]

Comme @Hasegawa.tsuki j'ai arrêté la pilule après presque 7 ans de prise continue sans un nuage... enfin pendant 6 ans ! Car la dernière année n'a été qu'une succession d'ennuis, baisse jusqu'à disparition de ma libido, apparition de varices et troubles de la circulation m'obligeant à porter de (très sexy) bas de contention , mycoses vaginales à répétition alors qu'avec ma cup je n'en voyais plus l'ombre depuis des années...
Bref je me suis renseignée un peu fin 2016 sur tout ça, j'avais vu une vidéo de Solange Te Parle sur le sevrage progressif, plusieurs blogs et notamment un groupe facebook de soutien, où l'auteur de ce livre est présente. J'ai fait le choix d'arrêter de prendre sciemment des hormones, car j'ai senti que mon corps me lançait des signaux d'alerte, cela ne lui convenait plus.
Depuis évidemment le sevrage n'a pas été simple, mes règles ont été complètement erratiques pendant des mois, j'ai attrapé une infection vaginale à gardnerella ( = antibio, =.... mycose !), j'ai régulièrement de l'acné. Mais je sais que mon corps va mieux ainsi. Il élimine petit à petit les hormones prises en continu tant d'années, il apprend à refonctionner naturellement.

Evidemment je ne diabolise pas la pilule (la comparaison avec les violences conjugales m'a mise très mal à l'aise), mais il faut aussi se renseigner et être à l'écoute de son corps lorsque cela ne nous convient plus.
Et BIG UP pour accélerer la recherche sur les autres moyens de contraception et notamment la contraception masculine !

 

[Scail]

Je suis assez mitigée aussi, bien sur que la pilule peut etre dangereuse, mais elle peut aussi ne rien faire de particulier. Il y a quelques semaines j'ai eu mon premier rdv avec une sage femme pour un examen gynéco basique, elle m'a posé des questions sur ma pilule, si j'avais tel ou tel effets lors de mes régles etc, elle en a conclu que je supportais très bien ma pilule actuelle et que c'est une chance ! Bon après jpense quand même que j'ai une perte de libido dans l'histoire, mais à part ça, je n'ai pas de soucis particulier. Bien que j'aimerais arreter et passer au DIU cuivre mais j'ai la trouille pour l'instant donc je m'en contente de ma pilule qui apparemment me convient bien. Donc il ne faut pas voir le mal partout et relativiser.

 

[Toasted_Almond]

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[PetiteMénade]

"Savoir s’écouter et se faire entendre lorsqu’une contraception ne convient pas"
Faudrait surtout que les docteur.e.s et gyné apprennent à écouter les femmes ... c'est quand même la base de leur taff et pas minimiser nos douleurs/problèmes en mode "c'est dans nos têtes" parce que spoiler alert : "Of course it is happening inside your head, Harry, but why on earth should that mean that it is not real ?".

Sinon moi j'ai tout arrêté, après une cata-pilule qui m'a filé un mois de règles et un implant-dépressif, les contraceptions mécaniques y'a rien de mieux pour moi =)

 

[Calipo]

J'ai lu plusieurs articles qui parlaient de ce livre et avaient interviewé l'auteure, notamment dans des magazines féminins qui visent un public de femmes jeunes et j'ai été effarée du peu de remise en question de certains journalistes par rapport à l'auteure. Oui la pilule c'est pas forcément le contraceptif parfait pour toutes les femmes. Oui la pilule a des effets secondaires. En même temps ça reste un médicament, et "surprise" chacun va supporter les médicaments à sa façon. Diaboliser la pilule comme ça en prétendant informer les gens c'est juste gerbant.

Et puis la meuf qui t'explique doctement que la prise de température c'est un moyen de contraception fiable et que la pilule cause le cancer... Ma grand-mère serait ravie de l'apprendre, elle a passé sa vie avec un thermomètre sur sa table de nuit et elle a quand même eu 6 grossesses. ET un cancer.

Et comparer la pilule aux violences conjugales, c'est juste le pompon.

(edit: et comme si les femmes n'étaient pas déjà responsables de pleins de choses horribles, en plus il apparaît qu'on est aussi responsable des malformations chez les poissons........ Juste: )

 

[o_nono]

Comme l'ont dit d'autres,ce qui est gênant avec la pilule,c'est l'insistance des gynécos à la prescrire voire le refus catégorique de prescrire autre chose.
Je crois que c'est @Gabelote qui parlait du climat de méfiance actuel vis à vis des gynécos et je suis d'accord,ça n'arrange absolument rien mais à qui la faute? Depuis quelques années,les scandales se multiplient que ce soit les TV sur personnes endormies ou les violences obstétricales qui ne sont certes pas un phénomène récent mais qui ne font qu'amplifier cette réaction de méfiance. Il me semble me rappeler qu'il y a des médecins sur le forum,est-ce un phénomène global ou limité à la gynécologie?

Les scandales médicaux sont de plus en plus ébruités à mon avis parce que l'information circule plus librement qu'à une époque, et aussi parce que "la toute puissance du corps médical" qui était de mise jusqu'ici est très largement remise en question, ce qui est une bonne chose car ça permettra de faire évoluer les pratiques dans le sens de l'intérêt des patient-e-s ! (sauf que forcément ceux qui aiment avoir un tel pouvoir voient d'un mauvais oeil de se le faire retirer). Donc non je ne pense pas que ce phénomène soit limité à la gynéco.
En ce qui concerne la gynéco, il faut rappeler que c'est une spécialité en pleine mutation.
D'une part, de moins en moins d'internes en médecine sont formés dans la spécialité "gynéco médicale", la plupart font "gynéco-obstétrique" et se destinent plutôt à travailler à l'hôpital (et sont donc dans l'ensemble moins branchés contraception/IVG). Du coup, les gynécos qu'on trouve actuellement en cabinet sont surtout des médecins formés au moment de l'essor de la pilule et qui pour ne pas dire autre chose, sont pour certains restés bloqués sur des façons de faire d'un autre temps... (Mais cela dit ils approchent de l'âge de la retraite!)
D'autre part, la profession médicale se féminise de plus en plus, en particulier la médecine générale, ce qui s'accompagne d'un regain d'intérêt pour des thématiques qui jusqu'ici étaient monopolisées par les gynécos (majoritairement hommes d'ailleurs) : ce créneau est progressivement en train d'être repris par des généralistes qui y sont maintenant presque tous formés pendant leur internat, plutôt sous l'angle "la bonne contraception est celle que la patiente choisit" (dans le respect des contre-indications bien sûr).

Pour finir sur une note optimiste : oui malheureusement il y a des médecins qui sont hermétiques à tout échange (et on se demande pourquoi ils ont choisi ce métier), mais oui, il y a aussi des médecins super qui sont à l'écoute et qui vous aideront à trouver la contraception la plus adaptée à votre cas, et la bonne nouvelle c'est qu'a priori il y en aura de plus en plus

 

[katia2912]

pour l'auteure:
Dans les sources d'informations objectives, il y a le bouquin sur la contraception de Martin Winckler. C'est une excellente source d'information sur tout ou presque...