« Paye ton taf » dénonce le sexisme au travail

[Lyah92]

Quelle bande de goujat , ce monde me répugne ...ça me rappelle tristement mes années de stages et les commentaires irrespectueux que j'ai pu entendre à mon égard.
Des exemples:
1/ " ça te dirait de faire du pole dance pour la soirée d'anniversaire de mon pote " ça c'était un collègue marié avec enfants, choc sur le coup
2/ " je te trouve très charmante " mon manager qui m'écrit ça sur un bout de papier avec un cœur, bon ok c'est surement gentil mais what the fuck on est censé être au boulot et il était plus vieux que moi ...
3/ " tourne toi pour voir " et j'en passe.

Dégoûtant tout ça du coup je me fous une carapace dans le monde professionnel pour ne pas avoir à subir des choses comme ça.

 

[Neverland90]

@Padidée
Honnêtement, je doute que le harcèlement sexuel soit lié à la beauté surtout si ça se passe sur un lieu de travail. C'est aussi une question de pouvoir. C'est une façon de nier la compétence de ses femmes surtout quand elles sont en concurrence avec des collègues masculins. C'est une façon d'humilier et de rabaisser.
Je connais des femmes qui ne sont pas du tout dans les critères de beauté actuels (c'est à dire, mince et blanche) et qui ont subis du harcèlement au travail.
La différence c'est la forme de culpabilisation :

Spoiler: TW: propos blessant

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[Khaneety]

C'est hélas tellement vrai... c'est révoltant, d'autant plus qu'à notre époque, ce genre de comportement primaire ne devrait plus être admissible
J'ai encore entendu la semaine dernière "je n'embaucherai plus que des hommes ou des femmes de 50 ans, marre des congés maternité" (j'ai fini par faire une BD dessus pour passer mon coup de gueule).
C'est désolant...

 

[abou333]

Tous ces commentaires sont à vomir, vraiment.

Toutefois, yen a un qui m'a fait tiquer :

Spoiler

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[Adybou]

Mais c'est la triste vérité, les filles bien appretées, jolies vont se faire reluquer c'est évident (une raison de plus pour que je ne le fasse pas du coup)

D'un côté tu dis ça

Ahh mais ça y est j'ai compris la méprise! Tu penses que je pense qu'il n'y a que les jolies filles qui se font harceler au travail.

Et de l'autre ...

Les deux citations sont légèrement différentes, certes, mais du coup ... Qu'est-ce que tu penses vraiment ?

Ce qui m'a dérangé, c'est que tu dises "les belles = harcèlement/les moches = ignorées" alors que, comme l'a dit @Penny Winkeul c'est pas toujours le cas. C'est pas parce que toi, tu l'as jamais vu ou vécu, que "les moches" prennent pas. Ça m'a dérangé parce qu'à un moment, j'avais cette question au fond de ma tête "je suis pas assez jolie/belle pour qu'on m'aborde dans la rue ?"
Heureusement pour moi, c'est resté au fond de ma tête, mais ça n'empêche que lire ce genre de ... choses, même si c'est pour faire de l'humour, bah je peux pas.

 

[HarryJoe]

Mon ancien chef (qui est maintenant à la retraite) était gratiné à ce niveau... déjà en me demandant si j'avais envie de gosses dans les années à venir lors de l'entretien (oui c'est illégale, mais j'avais 18 ans, c'était pour mon premier emplois, j'ai pas piqué la mouche). Étant la seule jeune et une des rare filles de mon service, il m'a plusieurs fois sous entendu que si des collègues me rendaient service c'était que je couchait avec. Quand il devait me montrer quelque chose à l'ordinateur, il se plaçait derrière moi et ses bras autour de moi pour utiliser la souris et le clavier, il m'enlaçait quoi Aucun sens de la distance, il me parlait toujours ultra près du visage, et c'était reluquage non-stop, faisait toujours en sorte de marcher après moi... bref et encore pas mal de petites anecdotes qui finissent par peser.
Il avait une réputation de vicelard, d'ailleurs un collègue informaticien qui a dû nettoyer son ordinateur de fenêtre pop-up invasive m'a assuré que il les avait trèèèès certainement choppé en allant sur des sites de cul... au travail.

 

[Gazpacho]

@Padidée oui c'est sexiste pour être franche, mais loin de moi l'envie de te blâmer.
Bon, je vais te faire de la psychologie à deux balles, mais tu complexes sûrement parce que tu as inconsciemment intégré cette règle machiste qu'une femme se définit, entre autres, par son niveau d'attraction.
J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle pour toi :
La mauvaise, c'est que beaucoup (trop) de gens hommes/femmes confondus pensent la même chose que toi.
La bonne, c'est que c'est juste et uniquement une question de point de vue. Donc tu as absolument le droit de t'en foutre et de choisir toi, et personne d'autre, ce qui te définit. A titre de conseil, tu ne gagneras pas grand chose à te juger sur ce que tu vaux à partir des petits-amis que tu as ou que tu n'as pas.
Et ne jamais avoir eu de petit ami à 22 ans, ce n'est un drame que si tu le décides. Se faire harceler/agresser en revanche, bon, comment dire, tu vas avoir beaucoup plus de mal à te persuader que ce n'est pas grave (et ce serait carrément malsain de le faire en fait).

 

[Gazpacho]

Tiens j'ai une question à 10 000 dollars après avoir lu quelques pages de Paye ton taf (et c'est pour le moins édifiant).
Un mec qui dit, en parlant d'une femme "tiens j'en ferai bien mon quatre heures" "elle me donne la gaule" et autres grivoiseries, c'est au "mieux" en parler comme un bout de viande - au pire en parler comme un bout de viande de façon dégueulasse.
Mais le truc c'est que nous aussi ça nous arrive de sortir des réflexions de ce genre pour parler d'un mec. Je veux dire imaginez si on devait transposer "je lui arracherai bien sa chemise" "j'ai trempé ma culotte" au masculin, on serait carrément écoeurées d'entendre ça dans la bouche d'un mec parlant d'une femme.
Après c'est vrai qu'on se dit ces choses là en privé, alors qu'eux prennent un plaisir irrespectueux au possible à vouloir gêner la personne concernée.
Du coup ma question, est-ce que quand nous on parle de façon grivoise, on fait preuve de sexisme sans le vouloir ?

Le sujet a peut-être été abordé dans un autre article, auquel cas ça m'intéresserai de lire

 

[Cléo.]

@Gazpacho : Oui, c'est juste du sexisme inversé, ce n'est pas plus glorieux mais il n'y a pas de harcèlement ni de paroles déplacées adressées directement à la personne concernée.

 

[_Lou_]

@Cléo. C'est du sexisme tout court, pas du sexisme inversé, en fait
Parce que le sexisme, c'est une discrimination faite selon le sexe, et pas visant spécifiquement les femmes (même si ce sont généralement des femmes qui subissent ce sexisme, de la part d'hommes ou d'autres femmes). En parlant de sexisme inversé, ça donne une image du sexisme qui ne concerne que les femmes.

@Gazpacho Pour moi, ce qui est choquant c'est pas de faire remarquer discrètement à ses ami•e•s que telle personne est à son goût (et par discrètement je veux dire sans les regards gravaleux et les cris pour bien faire remarquer à la personne que c'est d'elle qu'on parle). C'est pas forcément très fin (je le fais aussi, je l'avoue, mais plutôt sur des célébrités/personnages de fiction que sur des gens "réels" ^^), mais tant que c'est dans un contexte amical et non intrusif, pourquoi pas. Mais qu'un•e collègue ou supérieur•e fasse ce genre de remarques, c'est plus que déplacé parce qu'on est dans un contexte professionnel, parce que ça fait de la personne en face rien de plus qu'un "trou à baiser" et en plus, c'est généralement une façon de "remettre à sa place" et de "montrer sa supériorité" face à une femme. Et ça, c'est de la

 

[Mukru]

Non c'est pas du sexisme puisque les hommes sont pas constamment sexualisés, constamment moqués sur leur vie sexuelle et qu'ils se font pas mettre des mains au cul 7j/7.

 

[Gazpacho]

@Mukru pour la main au cul je dis pas effectivement, ça doit leur arriver bien moins souvent que nous.

Mais bon, les mecs qui tiennent ce genre de propos sont souvent les mêmes à avoir tendance à faire des concours de b*tes, je veux dire par là qu'ils ne se contentent pas de faire preuve de domination envers les femmes, c'est aussi un rapport de force implicite entre eux. Pour avoir bossé dans des milieux masculins qui ne planaient pas très haut, ils se rabaissaient régulièrement sur leurs prouesses sexuelles respectives. De la rigolade entre mecs sur des mecs, mais sur fond d'humiliation quand même.
On dirait qu'il y a une sorte de challenge tacite entre eux, du genre "moi je baise sans problème" "moi je fais jouir les femmes". Si on en était pas les victimes, s'en serait tristement pitoyable de les voir cristalliser leur peur d'être seul et/ou être un mauvais coup à travers un tel comportement.

D'ailleurs on voit beaucoup dans les témoignages qu'il s'agit d'hommes mieux placés hiérarchiquement ou ayant une plus grande ancienneté que la victime féminine. Je trouve que la relation entre le sentiment de pouvoir et ces dérives verbales est frappant dans Paye ton Taf. Même si l'un n'induit pas forcément l'autre, encore heureux --'

Merci pour vos réponses en tout cas