Je vais pas parler de transmisogynie et transmisandrie parce que je souffre ni de l'une ni de l'autre, donc c'est pas ma place selon moi. Je trouve juste ça triste qu'on en soit réduits à se battre pour savoir qui souffre le plus. On souffre différemment, on a des histoires différentes, mais au final, on peut pas vraiment dire que ce soit la faute de gens dans notre communauté.
Je voulais juste réagir sur le fait que même si on est AFAB, on ne subit pas de misogynie si on est pas des femmes. En fait je suis d'accord. La misogynie est la violence contre les femmes. Je ne suis pas une femme. Je n'ai jamais été une femme. Donc non, je ne souffre pas de misogynie, et j'aime vraiment pas qu'on dise que c'est le cas parce que ça sent le mégenrage à plein nez.
Je crois que le gros problème en fait, c'est notre invisibilisation des espaces féministes, et la sursimplification de leurs combats. Parce que j'ai souffert de pas mal de trucs qui tombent sous ce que les gens appellent "misogynie" et qu'il y a PLEIN de personnes trans non-femmes qui en souffrent. On souffre pas de misogynie, on souffre de sexisme, toutes les personnes trans souffrent de sexisme, parce que notre identité de genre est clairement minoritaire (de façon systémique). On a pas tous.tes les mêmes vécus et du coup, c'est difficile de trouver des mots et des systèmes bien clairs qui peuvent parler de la situation en quelques mots sans des périphrases de cinq pages, et du coup, encore une fois, on a pas de mots pour dire ce qu'on vit. Mais je suis mal à l'aise à l'idée qu'on utilise "misogynie", parce qu'on n'est pas des femmes, même si ça veut pas dire qu'on est "privilégié.es" par rapport aux femmes. Le problème, c'est encore les mots.