Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : « Plus les jours passent, plus j’ai du mal à me lever » : la détresse d’une étudiante en 2020
Lire la suite ...
Dernière modification par un modérateur :
« Plus les jours passent, plus j’ai du mal à me lever » : la détresse d’une étudiante en 2020
- Initiateur de la discussion Aïda Djoupa
- Date de début
Lire la suite ...
Olala... Mais cette lettre c'est exactement ce que moi je vis. Je suis en deuxième année de droit à Paris Nanterre. La deuxième année, c'est une année où tu découvres les matières un peu chaudes du droit: droit des contrats / droit administratif. Faut avoir un cours en béton, travailler régulièrement, on a une tonne de boulot pour préparer les séances de TD et il faut être hyper rigoureux.
J'ai passé un semestre dans le flou le plus total. Sans corrections, sans retours sur mon travail. Ce n'est pas la faute des profs qui sont hyper débordés, je ne les blame pas, mais j'ai été dans une véritable angoisse pendant tout le semestre. J'avais l'impression de travailler des heures, sans aucune pause, pour des résultats inexistants. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai été voir mes parents en pleurs, en disant que je n'en pouvais plus, que je ne voulais plus continuer. Je faisais des crises de nerfs tous les jours, et j'ai passé plein de nuits sans dormir. J'ai été dans un constant état de panique pendant un mois. Et je n'étais pas la seule, très loin de là. Tous mes amis étudiants, tous dans exception, se sont retrouvés dans tout ce que je vous ai dit. Et c'est vraiment horrible de voir à quel point le confinement nous a placé dans un état de détresse psychologique.
J'ai de la chance d'être dans une fac qui prend ses étudiants un minimum en compte. Nos partiels ont été aménagés pour que l'on ait les meilleurs résultats possibles. On a des profs qui sont le plus disponibles possible, et on a un suivi psychologique en cas de besoin. Mais même avec ça, on est dans l'angoisse. Et ça a été très difficile pour nous tous.
J'ai passé un semestre dans le flou le plus total. Sans corrections, sans retours sur mon travail. Ce n'est pas la faute des profs qui sont hyper débordés, je ne les blame pas, mais j'ai été dans une véritable angoisse pendant tout le semestre. J'avais l'impression de travailler des heures, sans aucune pause, pour des résultats inexistants. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai été voir mes parents en pleurs, en disant que je n'en pouvais plus, que je ne voulais plus continuer. Je faisais des crises de nerfs tous les jours, et j'ai passé plein de nuits sans dormir. J'ai été dans un constant état de panique pendant un mois. Et je n'étais pas la seule, très loin de là. Tous mes amis étudiants, tous dans exception, se sont retrouvés dans tout ce que je vous ai dit. Et c'est vraiment horrible de voir à quel point le confinement nous a placé dans un état de détresse psychologique.
J'ai de la chance d'être dans une fac qui prend ses étudiants un minimum en compte. Nos partiels ont été aménagés pour que l'on ait les meilleurs résultats possibles. On a des profs qui sont le plus disponibles possible, et on a un suivi psychologique en cas de besoin. Mais même avec ça, on est dans l'angoisse. Et ça a été très difficile pour nous tous.
Ça me rappelle ma sœur. Depuis octobre, elle est enfermée dans sa chambre devant son ordi avec des cours pouvant durer jusqu'à 20h30 et est toujours de mauvaise humeur
Je me reconnais dans ce témoignage. C'est pareil, je vomis les écrans. Je n'ai plus envie de rien, ni de regarder un film ni de lire des articles. Les écrans me donnent envie de vomir. Je sors de prépa, durant laquelle le confinement avait déjà été dur, avec l'accumulation de stress et l'incertitude sur la date et le déroulement des concours. Je viens de rentrer dans une grande école de commerce. Et même si parfois on a des événement un peu "ludiques" comme des conférences, je n'ai même pas envie de les suivre... Je peux plus. Je peux plus rester devant un écran pendant 3h. Et pourtant c'est pareil, je rêvais de cette vie de culture, dans laquelle je me serais engagé dans le milieu associatif, dans laquelle j'aurais été au musée, à des expositions, au cinéma, à des conférences, dans laquelle j'aurais échangé, j'aurais crée.
Aujourd'hui, malgré ce parcours étudiant reconnu pour les bons élèves, je suis en décrochage scolaire. Je suis totalement en décrochage scolaire. Et je le cache parce que j'ai honte. Parce que je vois certains étudiants (peu certes) qui suivent et qui donnent l'impression de travailler. Moi je n'arrive plus à me concentrer sur ces cours, avec une voix off sur des transparents. J'ai honte de ne suivre plus aucun cours. J'ai honte d'être en retard. Alors je ne dis rien. Je fais semblant. Mais je suis en décrochage total et ca me fait paniquer pour les partiels qui arrivent. Il y a des jours où je vis des très gros bas, je pleure, j'ai envie de partir ou de me droguer ou de boire... Honnêtement je ne sais plus comment m'en sortir. Je veux juste reprendre le présentiel et je ne comprends pas qu'on nous oublie tout le temps.
Aujourd'hui, malgré ce parcours étudiant reconnu pour les bons élèves, je suis en décrochage scolaire. Je suis totalement en décrochage scolaire. Et je le cache parce que j'ai honte. Parce que je vois certains étudiants (peu certes) qui suivent et qui donnent l'impression de travailler. Moi je n'arrive plus à me concentrer sur ces cours, avec une voix off sur des transparents. J'ai honte de ne suivre plus aucun cours. J'ai honte d'être en retard. Alors je ne dis rien. Je fais semblant. Mais je suis en décrochage total et ca me fait paniquer pour les partiels qui arrivent. Il y a des jours où je vis des très gros bas, je pleure, j'ai envie de partir ou de me droguer ou de boire... Honnêtement je ne sais plus comment m'en sortir. Je veux juste reprendre le présentiel et je ne comprends pas qu'on nous oublie tout le temps.
@Justinemacaron : J'ai fait des études de droit également, et je compatis énormément à ta situation. La L2 est une année vraiment difficile en soi mais dans ces circonstances j'imagine que ça doit l'être encore plus, lorsque l'on est isolés de cette manière. Car je me souviens qu'en L2 j'avais l'impression de passer ma vie à la fac entre les cours, les TDS, les révisions à la bibliothèque mais au moins je passais mon temps à la fac avec un groupe d'amis et on a tendance à sous-estimer à quel point ça peut être important de voir les autres étudiants sur une année comme celle-ci. Entre le pote qui aura mieux compris un sujet que toi et qui pourra le reexpliquer vite fait, ou justement celui qui ne comprend pas et à qui il faut expliquer (ce qui mine de rien permet de mieux se souvenir des choses), ou juste les fous rires entre deux courses, ces interactions sont vraiment importantes pour garder un peu de sérénité et se sentir moins seuls.
Du coup je ne sais pas trop quoi te dire si ce n'est que je te souhaite beaucoup de courage pour cette fin d'année
Et si tu as des amis étudiants dans la même situation que toi, n'hésite pas à garder le lien avec eux, quitte à faire des révisions communes sur zoom pour simuler un semblant d'aprèm de travail à la BU, ça peut vraiment aider à garder la tête hors de l'eau sur une période aussi dure.
Courage à tous
Du coup je ne sais pas trop quoi te dire si ce n'est que je te souhaite beaucoup de courage pour cette fin d'année
Et si tu as des amis étudiants dans la même situation que toi, n'hésite pas à garder le lien avec eux, quitte à faire des révisions communes sur zoom pour simuler un semblant d'aprèm de travail à la BU, ça peut vraiment aider à garder la tête hors de l'eau sur une période aussi dure. Courage à tous
M
Membre supprimé 350151
Guest
Je trouve le témoignage intéressant et ça a soulevé des interrogations de mon côté. Comme le passage où elle parle des cours en ligne et sa déception d'avoir loué pour "rien". Quelque je me demande si c'est ça, notre école de demain : des cours en ligne.
@Nienke
Pour les cours en amphi ou tu te retrouves à être entre 300 à 600 personnes sans pouvoir questionner le prof, il y a moyen qu’un jour ce soit remplacé par des cours en ligne.
Ça changerait pas grand chose.
Par contre les TP et TD je pense pas.
Pour les cours en amphi ou tu te retrouves à être entre 300 à 600 personnes sans pouvoir questionner le prof, il y a moyen qu’un jour ce soit remplacé par des cours en ligne.
Ça changerait pas grand chose.
Par contre les TP et TD je pense pas.
Salut, dur dur de lire ce genre de témoignage. Force à tous et toutes pour qui cette période est compliquée. Je voulais juste rajouter des sites en espérant que ça puisse aider des gens :
https://www.nightline.fr/accueil (service d'écoute par et pour des étudiants)
www.soutien-etudiant.info
https://www.nightline.fr/accueil (service d'écoute par et pour des étudiants)
Soutien étudiant | Nightline
Etudiante camarade de M1 à l'Ecole du Louvre ici ! Donc je ne peux que confirmer, mes camarades ont en bonne partie relayés l'article, s'y reconnaissant.
Étudiante au Canada ici, à peu près la même situation depuis mars 2020 
J'ai plutôt de la chance, j'ai cours sur Zoom ou Teams avec nos profs. Par contre, la plupart ont même augmenté la charge de travail : par exemple, ce qui était une présentation en classe est devenu une vidéo à rendre, et ils s'attendent à une bonne qualité avec du montage et autres. Pas du tout mon domaine, mais je suis devenue pas mal douée en montage et vidéo
Certains de mes cours terminent à 22h parce que les profs dépassent leur temps ou galèrent avec les outils, tout prend plus de temps.
La chance que j'ai c'est que nous somme assez peu nombreux dans nos cours : pour certains nous étions 9 ou 10. Je n'ai aucun cours d'amphi, il y a toujours un minimum de communications avec nos prof. L'un d'entre eux nous a même laissé son numéro de téléphone personnel pour qu'on puisse communiquer avec lui, une autre fait des ice-breakers en début de chaque cours pour que les étudiants apprennent à se connaître.
Même avec ça, j'ai du mal à me lever le matin et je suis de plus en plus en retard alors que je passe de mon lit à mon bureau, je ne tiens plus 3h d'affilée sur l'ordinateur (les jours où j'étais efficace, c'était 8 à 10h sur l'ordi entre étude et travail) (et soyons honnête, après 1h je décroche maintenant) et j'aurai eu du mal à passer la session sans avoir une psy, parce que la joie des crises d'angoisses et autres..
Courage à toutes Ça peut vous faire du bien d'en parler et de ne pas gardez tout ça pour vous si vous le pouvez, les Mp sont ouverts si besoin
J'ai plutôt de la chance, j'ai cours sur Zoom ou Teams avec nos profs. Par contre, la plupart ont même augmenté la charge de travail : par exemple, ce qui était une présentation en classe est devenu une vidéo à rendre, et ils s'attendent à une bonne qualité avec du montage et autres. Pas du tout mon domaine, mais je suis devenue pas mal douée en montage et vidéo
Certains de mes cours terminent à 22h parce que les profs dépassent leur temps ou galèrent avec les outils, tout prend plus de temps.La chance que j'ai c'est que nous somme assez peu nombreux dans nos cours : pour certains nous étions 9 ou 10. Je n'ai aucun cours d'amphi, il y a toujours un minimum de communications avec nos prof. L'un d'entre eux nous a même laissé son numéro de téléphone personnel pour qu'on puisse communiquer avec lui, une autre fait des ice-breakers en début de chaque cours pour que les étudiants apprennent à se connaître.
Même avec ça, j'ai du mal à me lever le matin et je suis de plus en plus en retard alors que je passe de mon lit à mon bureau, je ne tiens plus 3h d'affilée sur l'ordinateur (les jours où j'étais efficace, c'était 8 à 10h sur l'ordi entre étude et travail) (et soyons honnête, après 1h je décroche maintenant) et j'aurai eu du mal à passer la session sans avoir une psy, parce que la joie des crises d'angoisses et autres..
Courage à toutes
Ça peut vous faire du bien d'en parler et de ne pas gardez tout ça pour vous si vous le pouvez, les Mp sont ouverts si besoin 
Comme beaucoup de jeunes, j'ai beaucoup de mal à gérer tous ces changements... j'ai commencé un master d'arabe à Edimbourg il y a deux mois, et même si les profs font de leur mieux, c'est dur... J'ai l'impression de passer ma vie derrière un écran, ma vue a baissé et j'ai sans arrêt mal aux yeux... En plus, même si j'ai cours sur Teams, les cours de langue à distance, c'est pas terrible... Et puis, ça fait deux mois que je suis arrivée et je ne connais personne... J'avais prévu pleins de trucs pour me faire des amis: du théàtre, des cours de russe, du sport en club, du volontariat, un petit boulot... Mais tout est fermé depuis longtemps, et je doute fortement que ça rouvre avant le printemps... Il y a aussi le fait de ne pas pouvoir revoir sa famille à Noël ( brexit+covid+peur d'attraper et de transmettre le virus à mes parents+ 2 semaines d'isolement obligatoire dans 8 m2 sans avoir le droit de sortir faire de l'exercice, j'ai peur de ne pas pouvoir revenir au Royaume Uni si je rentre en France...)
J'ai aussi du mal à me lever le matin, souvent je me dis que je pourrais rester en pyjama toute la journée, personne s'en rendrait compte... Et puis le manque de contact physique me pèse...
Financièrement on en parle pas, impossible de trouver un job étudiant, même du baby-sitting...
J'espère que ça s'arrangera au printemps, on a déjà pris assez cher en terme de santé mentale pour beaucoup d'entre nous lors du premier confinement ( je pense à ceux qui se sont retrouvés confinés à l'étranger ou dans une chambre étudiante minuscule et mal éclairée, ceux qui ont perdu leur boulot ou pire, un proche...)
Je comprends tout à fait la nécéssité de confiner, mais cela coûte en santé mentale...
Enfin bon, je me dis que si nos grands parents ont résisté à la guerre ou à la maladie, ont y arrivera aussi...
J'ai aussi du mal à me lever le matin, souvent je me dis que je pourrais rester en pyjama toute la journée, personne s'en rendrait compte... Et puis le manque de contact physique me pèse...
Financièrement on en parle pas, impossible de trouver un job étudiant, même du baby-sitting...
J'espère que ça s'arrangera au printemps, on a déjà pris assez cher en terme de santé mentale pour beaucoup d'entre nous lors du premier confinement ( je pense à ceux qui se sont retrouvés confinés à l'étranger ou dans une chambre étudiante minuscule et mal éclairée, ceux qui ont perdu leur boulot ou pire, un proche...)
Je comprends tout à fait la nécéssité de confiner, mais cela coûte en santé mentale...
Enfin bon, je me dis que si nos grands parents ont résisté à la guerre ou à la maladie, ont y arrivera aussi...
M
Membre supprimé 205317
Guest
Je ne suis pas fan des cours en ligne non plus. Curieusement, dans ma formation, la plupart des personnes sont bien contentes de suivre les cours à distance et espèrent que la situation va s'éterniser. J'ai l'impression que tout traîne en longueur, les profs ont du mal à se servir de Teams, l'audio n'est pas de super qualité. Et encore, j'ai la chance d'avoir la fibre et un ordinateur décent, mais ce n'est pas le cas de tout le monde dans ma formation.
Puis je n'aime pas être à l'école chez moi, je me sens seule.
Puis je n'aime pas être à l'école chez moi, je me sens seule.