Si je refuse de louer mon appartement à un russe parce qu'il est russe ce serait ok dans le contexte actuel?
Parce que à refuser de vendre (même un truc aussi ridicule que des sacs de luxe) c'est du même ressort pour moi. Je trouve ça dingue que personne ne réagisse à ça.
Mais c'est absolument pas pareil des discriminations en France contre des personnes sur des bases xénophobes (ce qui est illégal) et des sanctions économiques contre un pays
On peut critiquer l'usage de sanctions économiques, n'empèche qu'on parle d'un pays qui en a envahit un autre et qui commet des crimes de guerre contre des civils : en quoi c'est équivalent avect la xénophobie en France ?
C'est au responsable de ces atrocités de répondre de ses actes pas à une population qu'on laisse dans une société où l'information est ultra contrôlée et qui vit dans une propagande qui fait qu'ils sont persuadés que c'est leur pays qui est menacé.
Je suis mitigée sur ce point là : ceux qui soutiennent en Russie les exactions ne sont pas forcément si rares, ils y en avait déjà un certain nombre il y a 20 ans dans le cas de la 2nde guerre de Tchétchénie.
Le racisme est complètement décomplexés envers les Caucasiens en Russie : j'y ai entendu là-bas un certain nombre d'horreurs racistes, et aussi en creux des justifications des violences de masses (tortures, viols, assassinats) commises contre les Tchétchènes, or pour justifier ça, ça implique de savoir au moins un peu ce qui était commis...
Dans "Tchétchénie, le déshonneur russe", Politkovskaïa cite quelque chose qui m'avait rappelé cela : elle parle des enfants russes qui jouaient à la "
zatchiska" sous les rires de leurs parents, à quel point (et dans quelle proportion) les gens ne savaient pas (et ne savent pas maintenant), en fait?
Entre ceux qui savent et cautionnent et ceux qui savent et s'en foutent...
La propagande contre les "nazis" ukrainiens elle cohabite très bien avec l'idée que la vie des khokhols (insulte russe pour qualifier les Ukrainiens) a moins de valeur : on parle de russophobie mais l'ukraïnophobie des Russes, répandue dans les médias d’État depuis des années, elle est aussi responsable de meurtres, de viols et de tortures en Ukraine (et c'était déjà le cas en 2014, il y avait déjà des chambres de tortures dans le Donbass séparatiste).
C'est pas seulement une question de "ils croient que c'est leur pays qui est menacé", ça va au delà de ça pour un certain nombre de Russes. Ça ne veut pas dire que c'est le cas de tous les Russes bien sûr, mais je pense que certains en France seraient surpris sur le degré d'acceptation (voire d'adhésion...) d'un certain nombre de Russes envers les atrocités commises en leur nom en Ukraine et en Tchétchénie : ça fait plus d'un mois que je lis que "ils ne savent pas" répété comme un mantra, alors que c'est franchement à nuancer quand même...
Cela dit depuis la médiatisation de la tribune d'un politiste russe qui appelle à une "désukraïnisation" sous la forme entre autres d'une épuration ethnique, - d'autres disent quasiment pareil, comme Medvedev (article
ici) - j'ai l'impression que cette idée du "les Russes ne savent pas et s'ils savaient ils n'approuveraient pas" vacille un poil.