Pourquoi j’ai coupé les ponts avec mes grands-parents

[Annabethpinguin]

Je n'ai aucune relation avec mon grand père paternel. Je ne le considère même pas comme tel. Contrairement à mon arrière grand père. Malgré la distance physique qui nous sépare. Le père de ma mère n'en a jamais rien eu à faire de moi, et je ne l'apprécie pas non plus. En faite, je n'ai pas eu besoin de couper les ponts, il n'y a jamais eu de lien entre nous. Pareil du côté de mon père, en grandissant et avec la disparition de mes arrières grand parent j'ai prit mes distances avec la famille. Et je ne m'en porte que mieux.

 

[grenouilleau]

Ça me fait penser au film d'Etienne Chatillez, Tatie Danielle. la vieille que tout le monde croit adorable et qui finit par abandonner le chien sur la route et passe son temps à pourrir sa famille...

 

[Titiiine]

Oh mon dieu je me reconnais et reconnais mes grands-parents dans tellement de points de ton témoignage. Je crois que la génération de nos grands-parents est rempli de personnes problématiques... Ma grand-mère aussi joue énormément la carte de la victime, je suis partie 1 an au Etats-Unis et elle m’a dit « si ça se trouve je serait morte quand tu reviendras » non mais l’horreur... Elle regrette la petite fille que j’étais et n’arrive pas à se faire à l’idée que j’ai grandi et que j’ai des opinions différentes, pas parce que mes parents « m’ont empoisonné l’esprit » mais parce que je suis une personne à part entière. C’est dingue les miens aussi ont menacé de demander un droit de visite ! Enfin bref ça a du te demander beaucoup de courage de faire ça, moi je ne pourra pas.

 

[Mijou]

Ça me fait penser au film d'Etienne Chatillez, Tatie Danielle. la vieille que tout le monde croit adorable et qui finit par abandonner le chien sur la route et passe son temps à pourrir sa famille...

Tout le monde la croit adorable vite fait , Tatie Danielle dès le début tout le monde sait qu'elle est odieuse, c'est d'ailleurs tout le sel du film : qui est vraiment le/la plus infect.e ? La vieille dame qui se sent seule et attend de rejoindre son mari décédé en (certes) pourrissant la vie des autres, ou bien les neveux qui lorgnent sur l'héritage et dont les petits soins ne sont que façade et/ou intérêt ?
Présenté comme ça ça n'est plus si manichéen !
D'ailleurs ce film est moins léger qu'il n'y parait, il parle également du fait de vieillir, de regard de la société sur les personnages âgées, qui sont trop souvent infantilisées, et que le fait de vieillir ne te transforme pas en Mamie Nova automatiquement, qu'on reste un être humain, avec sa propre individualité.
J'aime beaucoup ce film, c'est comme "la vie est long fleuve tranquille", c'est une bonne grosse comédie, mais en même temps, c'est bien plus profond que cela n'y parait au premier abord...

 

[Membre supprimé 334599]

C'est simple ma famille paternelle m'est quasi inconnu car mon père m'a ignore sur ordre de sa seconde femme pour qu'un seuls ses enfants comptaient et pas les deux qu'il avait eu avec ma mère (sa première femme). On s'est rapproche qu'à son divorce a mes 18 ans mais du coup on a un lien d'adulte a adulte je l'appelle par son prénom et on se voit qu'à Noël. Car le temps perdu l'est inexorablement. Et toute sa famille qui est gigantesque (9 frères et soeurs) je la connais pas.
Quand a la famille de ma mère c'est cassos land. Du coup je les vois jamais. Ma mère aussi même si elle s'est calmée avec l'âge. Et mes frères sont loin. Du coup j ai quasi plus de famille. Ça me.manque pas

 

[Victoria Grace]

@Happycookie Avec aussi la nuance (en tout cas en droit belge) que si l'ascendant demandant n'a lui-même pas rempli ses devoirs envers l'enfant au préalable, l'enfant une fois adulte n'est pas tenu de l'aider.
Cette obligation est écrite pour être un retour envers ceux qui ont pris soin de toi.
Par exemple : un père qui n'assumait pas la garde des enfants et ne versait pas de pension alimentaire. S'il demande à son descendant de l'aider, le descendant peut dire non et la loi est de son côté.
(Et ça, c'est le cas typique mais léger)

L'expression "c'est la famille" est surtout utilisée dans un sens littéral, avec une sacralisation des liens biologiques.
Au nom de ces liens, il faudrait que tous acceptent tout des gens qui leur sont liés par le sang, quoiqu'il se passe, parce que ces liens sont "plus fort que tout" et que "tout va s'arranger, c'est la famille"

 

[Happycookie]

@Happycookie Avec aussi la nuance (en tout cas en droit belge) que si l'ascendant demandant n'a lui-même pas rempli ses devoirs envers l'enfant au préalable, l'enfant une fois adulte n'est pas tenu de l'aider.
Cette obligation est écrite pour être un retour envers ceux qui ont pris soin de toi.
Par exemple : un père qui n'assumait pas la garde des enfants et ne versait pas de pension alimentaire. S'il demande à son descendant de l'aider, le descendant peut dire non et la loi est de son côté.
(Et ça, c'est le cas typique mais léger)

L'expression "c'est la famille" est surtout utilisée dans un sens littéral, avec une sacralisation des liens biologiques.
Au nom de ces liens, il faudrait que tous acceptent tout des gens qui leur sont liés par le sang, quoiqu'il se passe, parce que ces liens sont "plus fort que tout" et que "tout va s'arranger, c'est la famille"

C'est la même chose en France, s'il y a eu défaillance aux yeux de la loi par l'ascendant envers son descendant, ce dernier n'est pas tenu à l'obligation d'assistance. Mais faut que ce soient des faits documentés et répréhensibles au niveau du droit, des brouilles sur des façons de vivre ou du chantage affectif n'entrent pas en ligne de compte, c'est pour ça que je le précisais vu la teneur des messages précédents... Pour pas que les personnes soient surprises si d'un coup les services sociaux ou de l'état se mettaient à leur réclamer une assistance pour un parent avec qui elles ont coupé les ponts.

Et pour remettre en perspective, quand vos grands-parents vous font des reproches sur la fréquence des visites et des nouvelles, il ne faut pas perdre de vue qu'ils sont d'une époque (les miens en tout cas) où les générations vivaient souvent au même endroit ou à coté, et fréquemment, les parents en fin de vie vivaient avec leurs enfants en noyau famillial très proche (mes arrières grands-parents vivaient dans la même maison ou le même corps de ferme que mes grands-parents). La société évolue, les usages également mais chacun aborde ces changements à l'aune de sa propre éducation et expérience, il n'est pas simple de suivre et se conformer à ces chamboulement de paradigme au niveau individuel.
Je ne cherche pas à excuser les personnes âgées ni à faire culpabiliser les plus jeunes, mais simplement à apporter un peu de nuance.

 

[Onirinaute]

ne faut pas perdre de vue qu'ils sont d'une époque (les miens en tout cas) où les générations vivaient souvent au même endroit ou à coté

Je ne crois pas trop à cette explication pour mon cas, pour la simple raison (et je pense que c'est assez répandu) que mes grands parents ne m'appellent JAMAIS, c'est systématiquement moi qui doit faire le premier pas. S'ils voulaient tant partager ma vie je suppose qu'ils prendraient des nouvelles d'eux même quoi

 

[Happycookie]

Je ne crois pas trop à cette explication pour mon cas, pour la simple raison (et je pense que c'est assez répandu) que mes grands parents ne m'appellent JAMAIS, c'est systématiquement moi qui doit faire le premier pas. S'ils voulaient tant partager ma vie je suppose qu'ils prendraient des nouvelles d'eux même quoi

Au contraire, encore une question de génération : il était considéré (à leur époque et au moins jusqu'à la mienne) que par respect pour les aînés, c'est aux jeunes générations de saluer, d'écrire la carte de voeux, de laisser sa place, de prendre des nouvelles, de se taire quand ils parlent, etc...
C'est d'ailleurs encore le cas dans de nombreuses sociétés comme au Maghreb ou dans les pays asiatiques.
Du coup, ça se tient totalement qu'ils n'appellent pas, c'est leur fonctionnement parce que c'était comme ça qu'étaient les codes à leur époque...

 

[Victoria Grace]

Sauf qu'on ne parle pas du classique "Tiens, tu es encore en vie ?" (oui, c'est du vécu ) que j'ai toujours laissé passer parce que question de génération, dans leurs têtes ce sont les jeunes qui doivent appeler, etc mais de situations toxiques.
Et que l'argument "c'est la famille", il a ses limites, souvent peu reconnues parce qu'il y a une survalorisation des liens du sang

 

[grenouilleau]

qui est vraiment le/la plus infect.e ? La vieille dame qui se sent seule et attend de rejoindre son mari décédé en (certes) pourrissant la vie des autres, ou bien les neveux qui lorgnent sur l'héritage et dont les petits soins ne sont que façade et/ou intérêt ?

C'est drôle j'ai pas du tout vu ça pour les neveux. J'ai dû rater quelque chose... quelle est la scène qui te fais dire ça ?

Spoiler

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edit : je confirme ce qu'à écrit @Happycookie , mon grand-père m'expliquait aussi que c'était à moi de dire bonjour en premier quand on croisait des voisins, et que je demandais pourquoi ils ne me disaient pas bonjour.

 

[Papushka]

La description de la grand mère m'a rappelé la mienne.

Spoiler: TW : traumatismes

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ce qui l'a amenée à couper les ponts avec toute sa famille et belle-famille.
Du coup j'ai plein de cousins / grands oncles / etc que je ne connais pas du tout, je ne savais même pas qu'ils existaient avant mes 12 ans. J'ai toujours été triste de ne pas avoir beaucoup de famille, et même si concrètement ils ne me manquent pas, j'aurais aimé qu'on me laisse la possibilité de les connaître.