En fait le problème, dans cette histoire, va bien plus loin que le simple fait que "La presse n'est pas la justice, porter plainte se fait devant un gendarme et non sur les réseaux sociaux"... Le problème c'est qu'on en arrive à un point où les médias ne font plus ça par aide des victimes, pour faire éclater la vérité au grand jour ou pour aider une cause mais juste pour se faire de la thune.
Ebdo est un journal qui a tiré à peine quatre numéros. Ils sortent une histoire dont ils ont entendu parler par chance - ou par malchance, dépendant du point de vue duquel on se place - malgré les refus répétés de la personne concernée (eh ? le consentement ? ça dit rien à personne dans ce contexte ?) et le fait que cette plainte ait été classée sans suite par la justice.) Ils n'ont pas révélé eux-même le nom de la femme qui a déposé plainte, mais donnent toutes les informations au sein de l'article pour la retrouver. Et le pire c'est que sur un plateau de télévision, une des auteurs du journal n'a fait que donner des indications obscures pour titiller la curiosité et faire acheter plus. Quand elle dit qu'elle veut le témoignage de toute femme s'étant fait violé, ce n'est pas pour l'aider, c'est pour augmenter l'audimat. A l'entendre on la croirait prête à inventer des histoires pour vendre !
Certes, le fait que la plainte ait été classée sans suite ne veut pas dire qu'il n'y a pas eu viol, mais cela ne veut pas dire qu'il y a eu viol non plus. Que ce soit pour un meurtre, un viol, ou toute autre agression, le principe en France et d'ailleurs dans tous les autres pays plus ou moins évolués reste la présomption d'innocence. On était censés faire quoi avec Hulot, le virer de son poste ? Parce qu'un média a déniché une plainte sans suite datant d'il y a 20 ans ?
Quand à tous ceux qui disent que Marlène Schiappa est "beaucoup plus compréhensive quand il s'agit de quelqu'un de son gouvernement", c'est quoi cette mauvaise foi... Elle s'est indigné pour une affaire où l'homme avait avoué le meurtre de sa compagne, et elle a bien fait. Là on parle d'une plainte.
Je suis fière du mouvement Metoo, je suis fière que les dépôts de plainte pour viol aient considérablement augmenté cette année, et je suis certaine que les magistrats et policiers sauront s'adapter à ce mouvement et prendre en considération les victimes de viol. Mais je ne comprends pas celles qui veulent détruire une vie sans la moindre preuve. On ne sait pas s'il l'a violé, on ne sait pas s'il l'a agressé, on a pas la moindre preuve, il est donc présumé innocent. Ca s'arrête là. Ou alors on change la règle pour tout le monde et on est plus dans un pays démocratique, mais dans une bonne vieille dictature qui met les droits de l'homme au rabais.