Ma mère est un soutien indéfectible, j'ai passé mon adolescence et une partie de ma vie de jeune adulte à tenter de m'en séparer, je la considérais comme trop protectrice, avec moi et mon frère, à faire les choses à notre place (des fois on en profitait/abusait aussi sans la remercier) ; relations tendues avec mon père à qui je ne parlais plus depuis des années (ils vivent toujours ensemble) car il est clairement inapte à gérer quoi que ce soit en dehors de ses envies et ses loisirs (et ça ne l'intéresse pas d'ailleurs).
Depuis, j'ai appris avoir une maladie grave qui risque de m'handicaper gravement dans les années à venir, qui me fait craindre le fauteuil roulant, la précarité, la perte de mes sens, de mes facultés intellectuelles, et (presque malheureusement) pas la mort, l'espérance de vie ne changeant pas par rapport à quelqu'un de "sain".Et elle a été là, à l'hôpital, après, en me laissant de la place ; elle a dit à ma voisine de chambre qu'elle savait que j'étais forte et que je me battrais, à une période où je passais mes journées à pleurer et chercher des moyens de me suicider sur le net.
C'est ce qui m'a permis de ne pas passer à l'acte, et de lui dire merci, et que je l'aimais, et maintenant je me rend compte de ce qu'on lui a fait endurer, elle qui est à la retraite maintenant, des soucis de santé (cataracte, hyperthyroïdie..), elle s'occupe de ses parents qui à plus de 90 ans multiplie les passages aux urgences, un qui ne peut presque plus bouger à cause de l'arthrose partout, une qui perd la tête et ne mange plus, ne se lève plus le matin, en plus d'être toujours là pour régler les soucis divers et financiers de son fils qui ne lui en est pas du tout reconnaissant (qui la fait même pleurer parfois), de son mari qui se met les pieds sous la table et ne s'occupe de rien dans la maison (lessive/travaux/ménage) et d'être toujours prête à m'aider malgré tout.
Ma mère est formidable, et je l'aime
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