Comment ne pas parler ici de Martha Gellhorn? Journaliste et correspondante de guerre américaine, auteure. Elle est née en 1908 et a vécu 90 ans. Sa vie est tout simplement un roman, et inspirante à plus d'un titre.
Issue d'un milieu plutôt bourgeois, la jeune Martha n'a pas hésité à prendre son sac à dos et à voyager, et voir ce que le monde pouvait lui offrir, ce qu'elle pouvait offrir au monde. (ce que je ne pourrai jamais faire même si j'en rêve! je suis bien trop casanière)
Son courage, sa force en toutes situations, son caractère fort, ses moments de découragements aussi, sa vision du monde complexe pour l'époque, pas toujours bienveillante, à travers l'oeil d'une aventurière et d'une femme libre, est tout simplement passionnante , même si l'on n'est pas toujours d'accord avec certaines prises de position.
Je vous conseille vivement de lire "Mes saisons en enfer, cinq voyages cauchemardesques", paru aux Éditions du Sonneur. Elle y raconte ses pires voyages parmi les centaines qu'elle a pu faire, et l'on passe du rire aux larmes, à la révolte, à l'émotion... pour moi un vrai bouleversement.
(Je crois qu'une biographie d'elle va bientôt sortir, et j'ai hâte de la lire)
Un petit aperçu du contenu de l'ouvrage :
"Premier voyage : en 1941, Martha Gellhorn est missionnée sur le front chinois entre Hong Kong et Canton par le magazine Collier’s pour couvrir la guerre sino-japonaise. Elle est accompagnée par un « compagnon réticent », qui n’est autre qu’Ernest Hemingway, avec qui elle était alors mariée. Ballottée de conférences en cérémonies officielles, dans un pays hostile et détrempé, elle rencontre aussi bien Tchang Kaï-Chek que Zhou Enlai.
Deuxième voyage : Martha Gellhorn se lance à la poursuite des U-Boots nazis dans les Caraïbes, passant d’île en île, dans une quête incessante du sous-marin ennemi.
Troisième voyage : il relate le lent naufrage d’un grand rêve — la traversée d’ouest en est de l’Afrique, le long de l’équateur. Périple tant espéré et tant idéalisé, qui sombre dans une terrible confrontation avec la dure réalité du terrain.
Quatrième voyage : Martha Gellhorn se rend à Moscou, dans la Russie soviétique, pour rencontrer Nadejda Mandelstam, la veuve du poète Ossip Mandelstam.
Cinquième voyage : Martha Gellhorn raconte l’un de ses nombreux séjours en Israël, et y disserte, avec esprit, sur la notion d’ennui — l’ennui chez soi, comme moteur au voyage, l’ennui en voyage, comme moteur pour rentrer chez soi."
Je l'ai lu à la période des attentats du 13 novembre, et c'est le seul livre qui me changeait de l'horreur du quotidien de cette période, tout en me glaçant parfois par une vision du monde tellement encore actuelle (le voyage en Russie est assez dur...). La traversée de l'Afrique est aussi sublime d'émotions contradictoires.
Personnages fictifs inspirants :
Buffy, comme il a déjà été dit... j'avais exactement son âge à la première diffusion de la série sur M6 (vive la trilogie du samedi
), j'ai grandi avec elle, et je m'identifiais fortement à elle. Parce que la série ne raconte pas que "comment combattre des vampires et des démons", mais nous montre par cette métaphore ce que c'est d'être ado, de grandir en étant confronté au monde réel plein de "monstres", comment s'y adapter, comment accepter de renoncer parfois pour mieux renaître.
Dana Scully, un peu plus tôt, quand j'avais environ 13 ans, à la diffusion de la série sur M6 (ça, ça devait être le vendredi soir!)
Parce que c'est une femme intelligente dans un monde majoritairement masculin, qui en impose, même si elle est à la base choisie pour exercer une mission spéciale, sur les critères de sa "naïveté" et sa jeunesse, qui laissaient supposer aux messieurs du FBI qu'elle allait assurer la surveillance de l'agent Mulder sans rien dire et obéir sans prise de position personnelle...
Or, à cotoyer le dit Agent Mulder (que j'en étais troooooop love à l'époque
), et à apprendre à vivre avec des évènements étranges si ce n'est complètement paranormaux, elle a revu ses certitudes tout en réussissant à garder ses convictions... elle s'est construite autour et avec le monde et ses épreuves, en gardant sa personnalité, en restant humaine et en découvrant que derrière la bureaucratie et les preuves scientifiques, il existe un monde flou et fou qu'elle accepte, et pas seulement grâce à son lien particulier avec Mulder.
Pour moi un bel exemple de femme forte qui sait se remettre en question, dont le personnage n'est pas sexualisé à outrance, un parti pris pas forcément courant pour une série de ce type à l'époque.
Daenerys Stormborn of the House Targaryen, First of Her Name, the Unburt, Queen of the Andals and the First Men, Khaleesi of the Great Grass Sea, Breaker of Chains, and Mother of Dragons... No comment