Aussi le fait d'appeler leur réunion "coaching" ça a du sens. Elles disent qu'elles doivent être plus confiantes et oser prendre les places auxquelles elles n'ont pas accès en tant que femmes, mais le problème de ce discours, c'est que certes des séances de coaching peuvent avoir un effet d'empowerment, mais en même temps elles ne remettent pas vraiment en question le système d'une façon plus globale. C'est un peu comme quand on dit que les personnes qui font des burn out doivent "prendre de la distance", "aller voir un psy", d'accord, mais le problème est avant tout d'ordre structurel. La personne pourra faire autant de séances de psy et de yoga qu'elle veut, quand elle va se retrouver confrontée à l'entreprise et à d'aussi mauvaises conditions de travail qu'auparavant, ben elle n'aura pas beaucoup de chances de s'en sortir ou alors elle sera obligée de partir. ça n'aura pas réglé le problème, et même si elle arrive à s'en sortir, d'autres personnes qu'elle seront toujours confrontées à ce problème.
Là de la même manière, elles peuvent se coacher autant qu'elles veulent pour gagner en confiance, le problème de sexisme existera toujours à un niveau structurel, et le fait qu'elles soient plus confiantes ne le réglera pas, ou alors seulement de façon très partielle.
Un des problèmes (pas très étonnant) de leur discours, c'est qu'elles disent seulement :" je n'ose pas", "syndrome de l'imposteur" bla bla, finalement elles endossent la responsabilité de l'absence de femmes dans ce genre de sphères et placent le curseur à leur niveau individuel, presque comme si leur comportement en était la cause, mais sans jamais vraiment remettre en question le système qui les cantonne à des rôles subalternes. Pour moi ce genre de discours n'a aucune efficacité politique en fait.