@gloomy : Le dernier shojo que j'ai trouvé bien, c'est Chocolat et Vanilla. Il semble très "cucu la pralinette" au premier abord, mais en fait s'inscrit davantage dans la lignée des mangas d'héroïne comme Sailor Moon (et je parle bien du manga et non l'anime qui a été édulcoré !), avec un cadre féérique, mais qui aborde plutôt des thèmes plus matures (comme la mort). L'héroïne en a dans le ventre en plus.
(Pardon pour la description vague, j'ai lu le manga il y a 4 ans, mais il m'avait alors vraiment plu !).
@_fadette : le problème de la prostitution chez les jeunes filles a une origine "bêtement" et malheureusement légale : la majorité sexuelle est à 13 ans, et la majorité tout court à 21. Mais à 13 ans, on a pas encore la maturité pour décider seule de ce que l'on veut faire de son corps.
Le mythe de la "pure et innocente jeune fille" est très très ancré, et le nombre de hentaï où des "vieux" (40 ans) se tapent des jeunes filles de 14 ou 16 est affolant. Et comme tu dis, dans la rue, toutes les femmes veulent rester éternellement des jeunes filles.
D'ailleurs, c'est pas pour rien que les groupes d'idols recrutent leurs nouveaux membres au berceau (les plus jeunes ont 10 ou 11 ans, et posent dans des magasines en petite tenue et pose suggestive. Hum hum). Et le plus inquiétant, est que l'abaissement de l'âge et de l'apparence des jeunes filles dans les hentaïs est de plus en plus forte. Il n'est plus si rare de voir des "jeunes filles" (je dirais plutôt enfants) devenir des objets sexuels d'hommes matures. Plusieurs ministres ont déjà tenté de légiférer sur le hentaï et le "pédo-hentaï' (lolicon et shotacon), mais les lobbys et la demande sont tellement forts que c'est resté un vœu pieux.
Et je ne sais si c'est tellement pour l'argent, ou du moins que l'argent est la motivation 1ère. Il doit sûrement y avoir aussi un effet de groupe : quand toutes les copines se prostituent, ça devient une activité comme une autre. Du coup beaucoup se lancent, trouvent ça chouette, et continuent pour l'argent (tu peux lire le manga " Deep Love : Ayu no monogatari" qui traite très crûment du sujet, tout comme "Reina" et un 3è, de la même série "Deep Love", lui sur la prostitution masculine). Il y a 2 ans je crois un réseau de prostitution de mineures mis en place par une jeune fille de 14 ans "pour qu'on puisse se faire de l'argent de poche" a été démantelé, notamment parce qu'une des filles avait 12 ans.
@kay-3 : Effectivement, tu es de la génération des "vieux mangas"
. Je ne sais pas ce que lit ta soeur, mais sincèrement la production actuelle est alarmante.
Pour la virginité, j'ai une théorie toute personnelle, qui tient en 2 points :
- Le poids des traditions : une jeune fille de bonne famille est vierge et doit être donnée vierge à son mari. L'Occident ne s'est affranchi que très récemment de cette contrainte, mais au Japon ce tabou est encore très fort.
- C'est un peu compliqué, dites-moi si je ne suis pas claire : au Japon il y a une très forte thématique de "l'éphémère" dans tous les aspects de la vie, en comparaison avec l'éclosion d'une fleur, ou alors du fait que tous les bâtiments sont en bois (mon prof d'histoire nous avait un jour expliqué cette symbolique du bois au Japon ^^). J'ai toujours été surprise de voir à quel point les héroïnes de manga sont constamment entourées de fleurs, qui ornent tout le manga. Je crois qu'il y a presque dans l'esprit japonais une confusion entre "femme" et "fleur": l'éclosion de la fleur, symbolisée dans le manga par le temps des cerisiers, est comparable à celui de l'adolescence. Comme la fleur, la femme se fane très vite. L'adolescence est vu comme l'apogée du temps de la femme, elle doit donc en profiter. Dans les mangas, à 20 ans, vous êtes déjà vieux, sauf exception. Les mangas mettant en scène des femmes étudiantes ou actives sont peu nombreux.
Et du coup, dans le hentaï, il y a un principe vraiment horrible: voler la virginité d'une femme, c'est acquérir le pouvoir sur elle, la torturer par cet acte, lui enlever le plus beau temps de sa vie. Il n'est pas rare dans les hentaï qu'une ado tombe enceinte et soit catapultée dans le rôle de mère, sous la coupe de son violeur. On passe immédiatement du temps de la floraison à celui du dépérissement de la fleur, chose que l'homme seul provoque dans le hentaï, c'est son privilège.
L'idée en gros, c'est qu'une jeune fille n'est libre et parfaite que vierge, quand elle est encore innocente des choses de l'amour et du sexe. La violer, c'est la rendre imparfaite, l'abaisser, et la prendre sous son contrôle pour toujours via la grossesse et l'enfantement.Et c'est le "petit plaisir" malsain des hommes matures dans les hentaïs.
(Ca me tue de devoir utiliser la métaphore de la fleur pour décrire un acte aussi puant d'horreur).
PS : dernièrement, les animes "shojos"sont adaptés essentiellement à partir des "visual novel", sorte d'histoires interactives à mi-chemin entre roman et BD.
Preuve pour moi que les shojos sont sur leur déclin.
Encore un pavé, pardon ^^'
(En fait, je me rend compte que je pourrai écrire un article complet sur le sujet ^^')