Je trouve cette discussion sur les quotas très intéressante ! et en effet il faut rappeler comme le fait @Jeroboam que la discrimination positive doit toujours être un levier temporaire pour compenser une situation d'inégalité.
Mais j'avoue que je ne peux pas m'empêcher d'être un peu dubitative vis-à-vis du côté schématique que ça implique, quand on dit par exemple qu'une femme et/ou une personne racisée aura franchi plus d'obstacles dans sa vie pour en arriver au même point qu'un homme blanc.
On parle ici de caractéristiques de personnes a priori très visibles (genre, ethnie), alors qu'un autre déterminisme extrêmement frappant au niveau statistique est le déterminisme social.
Je sais qu'on parle de tendances systémiques mais pour illustrer ce que j'essaye de dire, je vais prendre mon exemple. Je suis une femme racisée, mais je viens d'un milieu social aisé. Je n'ai jamais été boursière, et mes parents ont tout payé pour moi le temps de mes études. J'ai déjà eu des profs particuliers, je ne me suis jamais posé la question du coût des études supérieures (logements, frais d'inscription, loisirs etc.)
Selon ma perception, même si ça m'est arrivé plusieurs fois de subir du sexisme ou du racisme moral, je suis une privilégiée. Dans mes recherches de logement, j'ai tristement constaté que les proprios étaient un peu gênés au téléphone quand je leur donnais mon nom, mais changeaient très rapidement de ton en voyant la fiche de paie de mes parents. Tout ça pour dire que je pense sincèrement qu'un homme blanc qui a eu des parents ouvriers et qui a grandi dans des quartiers défavorisés ou dans des coins de campagne avec peu d'accès à la ville, s'il est au même point que moi, aura connu plus d'obstacles. (En revanche, s'il connaîtra une forme de violence symbolique à cause de son milieu social, il ne connaîtra évidemment pas : la peur de se faire violer, la peur de se faire battre par son conjoint, la réification sexuelle, les insultes racistes, etc.)
Bref, il ne faudrait pas oublier, selon moi, quand on veut discriminer positivement, qu'on peut exposer les discriminations faites aux femmes ou aux racisé·es, mais seulement quand on les compare à des personnes issues de la même classe sociale.
Qu'on ne se méprenne pas, je suis loin de faire une hiérarchisation des discriminations ou de nier le racisme/le sexisme/l'homophobie/le validisme dans l'accès à l'emploi ou au logement, même s'il est vrai qu'en France j'ai l'impression qu'il y a par exemple plus de députées femmes et député·e racisé·es que de député·e ouvrier·e.
Je finis enfin ce pavé ! ce débat m'a interrogée, ça m'intéresserait beaucoup d'avoir vos avis.
Mais j'avoue que je ne peux pas m'empêcher d'être un peu dubitative vis-à-vis du côté schématique que ça implique, quand on dit par exemple qu'une femme et/ou une personne racisée aura franchi plus d'obstacles dans sa vie pour en arriver au même point qu'un homme blanc.
On parle ici de caractéristiques de personnes a priori très visibles (genre, ethnie), alors qu'un autre déterminisme extrêmement frappant au niveau statistique est le déterminisme social.
Je sais qu'on parle de tendances systémiques mais pour illustrer ce que j'essaye de dire, je vais prendre mon exemple. Je suis une femme racisée, mais je viens d'un milieu social aisé. Je n'ai jamais été boursière, et mes parents ont tout payé pour moi le temps de mes études. J'ai déjà eu des profs particuliers, je ne me suis jamais posé la question du coût des études supérieures (logements, frais d'inscription, loisirs etc.)
Selon ma perception, même si ça m'est arrivé plusieurs fois de subir du sexisme ou du racisme moral, je suis une privilégiée. Dans mes recherches de logement, j'ai tristement constaté que les proprios étaient un peu gênés au téléphone quand je leur donnais mon nom, mais changeaient très rapidement de ton en voyant la fiche de paie de mes parents. Tout ça pour dire que je pense sincèrement qu'un homme blanc qui a eu des parents ouvriers et qui a grandi dans des quartiers défavorisés ou dans des coins de campagne avec peu d'accès à la ville, s'il est au même point que moi, aura connu plus d'obstacles. (En revanche, s'il connaîtra une forme de violence symbolique à cause de son milieu social, il ne connaîtra évidemment pas : la peur de se faire violer, la peur de se faire battre par son conjoint, la réification sexuelle, les insultes racistes, etc.)
Bref, il ne faudrait pas oublier, selon moi, quand on veut discriminer positivement, qu'on peut exposer les discriminations faites aux femmes ou aux racisé·es, mais seulement quand on les compare à des personnes issues de la même classe sociale.
Qu'on ne se méprenne pas, je suis loin de faire une hiérarchisation des discriminations ou de nier le racisme/le sexisme/l'homophobie/le validisme dans l'accès à l'emploi ou au logement, même s'il est vrai qu'en France j'ai l'impression qu'il y a par exemple plus de députées femmes et député·e racisé·es que de député·e ouvrier·e.
Je finis enfin ce pavé ! ce débat m'a interrogée, ça m'intéresserait beaucoup d'avoir vos avis.