@Angele12
Coucou,
En premier lieu, je t'enjoint à utiliser le terme "transgenre" qui sera plus facile à digérer (beaucoup de personnes trans on du mal avec le terme "transexuel-le" alors que le terme transgenre est à 99% accepté. En plus, le terme "transsexuel" se focalise sur le corps, les opérations, l'aspect très médical et psychiatrisant de la chose ; le terme transgenre se focalise plus sur l'expérience de vie sociale, de vie psychologique, d'identité... C'est beaucoup plus la manière dont ton ami aura probablement envie que tu le vois. Ensuite, c'est mieux dire "c'est un-e garçon/homme/femme/fille/personne transgenre" que de dire "c'est un-e trans", c'est plus humanisant, parce qu'on est des gens avant d'être trans et que ça n'est qu'une partie plus ou moins importante de notre vie.
En ce qui concerne les changements corporels, il y a des choses qui sont communes à toutes les personnes qui entreprennent ces démarches, et aussi des choses qui dépendent de la personne (tout le monde ne réagit pas aux hormones de la même manière, tout le monde ne fait pas les mêmes opérations). Si c'est un ami proche, tu peux lui poser la question toi-même, en gardant en tête (et en lui disant explicitement) qu'il n'est pas obligé de répondre à ces question s'il n'en a pas l'envie, qu'il n'a pas à te décrire dans le menu tous les détails les plus intimes... On se sent parfois un peu obligé de répondre aux questions quand on est une personne trans, alors sans doute que lui dire que tu lui poses la question sans vouloir le forcer à répondre et sans qu'il soit devenu pour toi uniquement "l'ami trans" ça peut vraiment aider à être à l'aise. Tu peux également te renseigner sur le site ftm info pour avoir une description à peut près exhaustive des effets possibles des hormones, pour que tu puisses avoir une idée de comment il va évoluer si vraiment ça t'angoisse à ce point.
Evite que ça devienne votre seul sujet de conversation : s'il a envie d'en parler, laisse-le s'exprimer. Si tu as envie de poser des questions, tu peux ; mais garde à l'esprit que ça reste aussi ton pote pour les mêmes raisons qu'il était ton pote avant, qu'il n'a pas forcément envie que sa transidentité soit le seul sujet de conversation, et qu'il a aussi envie de faire "comme avant".
Mon dernier conseil serait : à partir du moment où tu respectes son identité, tu deviens une alliée, peut-être une de ses seules alliées et ça sera d'une grande aide si plus tard tu te rends compte de la transphobie qu'il peut subir de la part d'autrui et que tu l'aides. Il pourrait avoir besoin de soutien lors des différentes phases de coming-out à ses proches, à des gens qu'ils connaît par ton intermédiaire... Voire il peut avoir besoin que tu fasses son coming-out pour lui, même si c'est très important de ne pas outer quelqu'un sans son consentement (j'aurais personnellement eu besoin de ça par moments avec mes anciens amis, qui ne l'ont cependant jamais fait, qui ne m'ont jamais proposé de le faire, et qui m'ont laissé glorieusement me dépatouiller avec les gens auprès de qui je me suis outé - voire ont joué contre moi lors de ces phases compliquées de révélation). C'est important de rester à l'écoute parce qu'on est très fragile pendant la période de transition, qu'elle soit sociale, médicale, vestimentaire, psychologique... (on est fragiles tout le temps mais ces moments-là sont encore plus compliqués même si également libérateurs). Il est pas en sucre non plus, mais il n'est pas non plus en titane donc c'est important d'être à l'écoute.
Si ton ami est bien un mec (c'est à dire une personne assignée fille à la naissance qui est un garçon) tu peux aller voir sur le forum ftm, tu trouveras du monde prêt à répondre à tes questions de manière plus ample.