@HellaSlytherin Sur quoi t'appuies-tu pour dire que dans la plupart des entreprises, les patron.nes appliquent des grilles de salaire ? Parce que je ne suis pas du tout d'accord avec cette base de départ, ça ne correspond pas du tout à ce que je vois de mon expérience + cercle amical.
Je sais que certaines grandes entreprises utilisent des grilles de ce genre, sur le modèle de la fonction publique (merci les fonctionnaires, d'avoir lancés le mouvement). Mais c'est surtout pour des raisons d'images publique, pour éviter un procès pas cool pour leur réputation si j'ai bien compris. C'est très loin d'être le cas pour la majorité des entreprises. Et quand on parle d'entreprises, il y a tellement de disparités, que c'est difficile de comparer : les Total et autre HSBC, c'est pas la même chose que le vendeur de piscine ou l'artisan boulanger. Je doute fort que les petit.es patron.nes appliquent ce genre de grilles.
Ensuite je trouve qu'incriminer le facteur grossesse puis éducation des gamin.es, c'est pas faux mais c'est trop simple : ça donne l'impression que les écarts de salaires, au final, sont justifiés, explicables, rationnels.
Si vraiment on veut éliminer le facteur mi-temps/trois-quart temps de l'équation, il faut prendre les salaires en début de carrière, quand les femmes n'ont pas encore d'enfant (et encore, il y a un biais de misogynie qui demeure ; mais disons qu'il est atténué).
J'ai trouvé sur le sujet que "Les disparités salariales sont moindres chez les jeunes. Elles s’élèvent à
22 % pour les moins de 25 ans." (
Insee 2016, pour la Bourgogne) C'est énorme 22% de différence de salaires H/F, pour des postes similaires !
Cet article
du Monde (2016) confirme (pour les étudiants de grandes écoles) : "En 2016, les inégalités perdurent : taux d’emploi, salaire, statut, type de contrat,
« tous les indicateurs sont moins favorables aux femmes », constate la CGE. Sur les feuilles de salaire, les écarts sont particulièrement criants : une femme diplômée en 2015 travaillant en France gagne en moyenne 1 800 euros brut/an de moins que son homologue masculin. Plus les années passent, plus l’écart se creuse. Après une année d’expérience, la différence de rémunération atteint 2 500 euros ; après deux années, 3 000 euros"
Pourtant la norme c'est pas de faire des gamin.es dès la sortie d'études, les femmes ne prennent pas directement des mi-temps ! Donc la différence de temps ne permet pas d'expliquer ces inégalités, en tout cas pas entièrement.
Ensuite, bien sûr, ça se creuse encore plus, et pour le coup les patron.nes vont prendre prétexte des congés grossesse.
Du coup pour moi le congé paternité c'est cool, mais ça ne réglera pas le problème.
Ensuite y a le fait que les femmes vont être orientées tout au cours de leur éducation vers des emplois qui rétribuent mal : service à la personne par ex. Magnifique métier, paye de merde.
(toujours le doc Insee Bourgogne :"la répartition différenciée des emplois entre les hommes et les femmes explique cette différence de rémunération horaire à hauteur de 6,7 %.")