Je trouve assez étrange qu'il faille un siège pour exprimer une envie que l'on pourrait très bien annoncer soi-même . Qu'est-ce que ça coûte de dire "excusez-moi si je ne suis pas bavarde, j'ai envie de me perdre dans mes pensées" ? Ok, il y a peut-être des coiffeurs et des coiffeuses qui auront du mal à assimiler l'idée et qui continueront à faire la papote : hé bien, qu'on n'y retourne plus, tout le monde ne peut pas convenir à tout le monde (ceci fonctionne avec : les bouchers, maçons, colocataires, professeurs, médecins, maraîchers, chanteurs, etc.). Mais cette idée de vouloir "effacer" la personne qui fait l'acte, sans qui le service ne pourrait pas être réalisé, m'échappe complètement. Et que le salon le propose lui-même n'est pas une raison qui me fait dire que c'est plus louable que ça ne pourrait en avoir l'air. On me dira "mais on n'efface personne, il y a le bonjour, merci, s'il-vous-plaît, coupez juste les fourches, c'est juste que y'a pas de la papote"...oui, mais : ce siège, selon moi, c'est enlever une responsabilité que l'on a chacun, qui consiste à considérer chaque être humain qu'on rencontre, et ce au-delà du simple bonjour. Ca me fait très fort penser au nettoyage de bureaux, qui se font la nuit parce qu'il n'y a personne et que c'est plus facile, mais aussi parce qu'on n'a pas envie de croiser la personne qui enlève nos pelures de mandarines et dépoussière notre bureau. J'ai l'impression que c'est le genre d'initiatives qui déshumanise un peu les rapports que l'on peut avoir avec d'autres personnes, inconnues ou non, ça rend la vie un peu plus individualiste, et je suis pas sûre d'aimer ça.
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