DjouTheMaD;3768504 a dit :
Alors, supposons la situation suivante :
Au lit avec un homme/une femme qui insiste pour avoir des relations, je n'ai pas très envie donc je refuse. Il/elle insiste et ça dure... Pour finir je dis oui pour "avoir la paix"
Ça peut être considéré comme un viol ?
(Réelle question... )
Comme les autres, je pense que cela peut être considéré comme un viol. Du moins, ce sera vécu comme un viol pour la personne qui dit "oui" pour avoir la paix, ce qui est à mon sens suffisant pour qualifier le viol.
Juridiquement, c'est plus flou. S'il y a pression, le consentement n'est pas valide. Mais hélas, le harcèlement n'est pas considéré comme un moyen de pression par la loi. Ca me fait penser au "harcèlement amoureux", quand un type (parfois un ex) suit une femme partout, l'appelle 20 fois par jour, l'attend devant chez elle pendant des heures, pour obtenir un rapport sexuel, un rendez-vous, voire une relation de couple. Tant que les coups de téléphone ont lieu la journée, qu'il n'y a pas menace et qu'aucun bien n'en endommagé, il est impossible de porter plainte.
Donc dans ces cas-là, le mieux à faire est de demander "ha ouais, et si je dis non, tu fais quoi?" comme ça le type menace et hop, c'est présentable devant une cours.
Pour en revenir au sujet, je ne pense pas que cela fera beaucoup réagir les potentiels violeurs. Oui, il existe des viols parce que l'agresseur n'avait pas compris l'absence de consentement, mais c'est rare. La plupart du temps, l'agresseur sait très bien que la victime n'est pas consentante, c'est juste qu'il s'en fout éperdument. Ces types sont capables de circonvolutions mentales effroyables pour justifier à leurs propres yeux le viol (je me souviens d'un gars qui invoquait le "slut shaming" et qui disait que les femmes buvaient à s'en rendre malade pour se donner le courage d'assumer leur libido et leur envie de coucher avec le premier venu... Le viol par féminisme....
)
Par contre, comme il a déjà été dit plus haut, c'est une formidable avancée pour la perception du viol par la société. On ne peut pas amener quelqu'un insensible au respect à respecter autrui. Mais s'ils ne se sentent plus soutenus par la culture machiste et s'ils perdent leur sentiment d'impunité, les potentiels agresseurs vont y réfléchir à deux fois.
Edit :
Myriam H
mais est-ce qu'on peut vraiment considérer coupable un agresseur qui ne savait pas qu'il commettait une agression ? C'est vraiment complexe
Je me répète un peu avec ce que j'ai dit plus haut, mais rares sont les violeurs qui se reconnaissent dans le mot . A partir du moment où ils ne veulent pas entendre le consentement, ils ne se disent pas "bon ben, je vais la violer" mais plutôt "c'est entièrement mon droit, je prends ce qui me revient." Donc il y a des cas où un type qui menace d'une arme, qui tabasse, ou un père qui viole sa fille, n'avaient pas "conscience" qu'ils commettaient une agression, car pour eux, au niveau conscient, ils n'y a pas transgression. Ils ne se disent pas qu'ils font quelque chose d'interdit, en plus d'être immoral.