Vos discussions sont très intéressantes, et c'est agréable de découvrir des personnes qui se posent de telles questions. Je suis aussi dans une perpétuelle interrogation, à essayer de trouver le juste milieu entre mes envies présentes (professionnelles notamment), et mes "valeurs".
Exemple au niveau personnel: le travail que je veux exercer se situe essentiellement à Paris, mais je ne souhaite pas y vivre pour la seule (et bonne) raison que je ne suis pas prête à sacrifier autant ma qualité de vie. Est-ce qu'après tout, on ne devrait pas envisager sa vie professionnelle comme on envisage ses courses ? C'est-à-dire de faire des choix pour refuser qu'on choisisse à notre place ? Et en même temps c'est très dur de devoir renoncer à ce qui nous passionne...
A propos des élections et du contexte sociétal actuel, j'ai entendu au détour d'une émission radio la remarque d'un intervenant (aucune idée de qui c'était, je faisais autre chose en même temps) que j'ai trouvé très intéressante : aujourd'hui, il y a un fort développement des actions locales pour encourager la solidarité, le développement durable, etc. - bref, beaucoup de choses qui ne viennent pas "d'en-haut" (collectivité ou État). En soit, cela est très admirable, mais il peut y avoir un risque d'entre-soi très fort dans cette solidarité.
Et c'est vrai qu'il me semble qu'on risque de perdre un peu la dimension universelle de ce qui nous tient à cœur et qui à priori nous concerne tous (le développement durable) en tendant au repli sur soi...
Cela dit, je crois que je crois un peu trop en l'humanité et en la bienveillance humaine parfois, et que beaucoup de personne n'ont juste aucune envie de remettre en question la situation telle qu'elle est aujourd'hui.
Tout cela pour dire qu'il me semble que quelque soit le résultat du second tour, j'espère que nous aurons une vision d'avenir englobante et responsable...