Comme je l'ai dit dans mon post, mes questions étaient volontairement naïves... (par exemple, je sais bien que personne ne m'a attendue pour mettre un prix sur toute la panoplies des actes sexuels, et que le marché fonctionne sans qu'on se pose la question du comment...) ça avait plutôt valeur d'interpellation.
Mais toutes les réponses apportées ne me satisfont pas (même si je ne remet pas en compte leur pertinence hein!
).
Ce qu'il y a, c'est que je trouve impossible de considérer la prostitution comme un "service". Comme le dit Sabrinalafraise, trop de psyché entre en compte: un acte sexuel n'est pas anodin, ne le sera jamais. Lors d'une relation sexuelle, le corps dit quelque chose, il entre tout entier en action jusqu'au moindre battement de coeur... et le cerveau entre tout autant en jeu, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que l'excitation passe principalement par le mental.
Les liens entre corps et esprit sont très finement entrelacés, c'est aussi pour cela que le corps peut tomber malade si l'esprit ne va pas bien, sans parfois même que l'on s'en aperçoive (phénomène de somatisation, tout ça...). Mais effectivement, corps et esprit sont aussi séparables, et alors on parle de phénomène de décorporalisation... ce qui est effectivement une des "conditions" pour "bien" vivre la prostitution. Mais la décorporalisation est en elle-même une violence inouïe, il est extrêmement difficile de retrouver l'intégrité de son être après un tel phénomène. Si certains arrivent à le vivre sereinement et à s'en sortir indemne, grand bien leur fasse... Mais vouloir à tout prix revendiquer qu'il s'agit d'un métier, c'est juste impossible : la décorporalisation n'est pas une faculté que l'on apprend comme on apprend à faire les pointes si l'on est danseuse ou pétrir la pâte si l'on est boulanger, c'est le seul réflexe de défense que peut produire le corps fasse à ce qui lui est infligé. AUCUN autre métier ne repose sur une telle violence faite au corps, aucun.
Il est intéressant de noter que parmi tous les types d'agressions faites au corps, l'agression sexuelle est celle dont l'être humain à le plus de mal à se remettre et qui laisse le plus de séquelles: justement parce que, contrairement aux animaux pour qui le sexe a principalement une fonction reproductive et se produit à une période donnée dans le but de perpétuer l'espèce, chez l'être humain le sexe est une construction complexe qui comprend autant de communication que d'excitation.
Lorsqu'un corps subit un acte sexuel sans désir, le cerveau vit cela comme un nonsens, il n'offre que les protections dont il est capable. Si un petit nombre de femmes et d'hommes peuvent ranger tout cela au rang de service et sont satisfaits de vivre cette situation, tant mieux pour eux (il vaut mieux le vivre bien que mal ça c'est sûr!), mais demander à la société d'accepter cet état de fait quand pour la majorité la prostitution est le berceau d'une vie de violence et de misère... Je pense que ça ne serait qu'un pas de plus vers l'irrespect et la déshumanisation.
Et je réitère ce que j'ai dit dans mon précédent post : la prostitution façonne la manière dont les hommes perçoivent toutes les femmes dans leur ensemble. J'avais lu un article intéressant sur l'un des états américains ayant légalisé la prostitution et les bordels, le nombre d'agression verbales faites aux femmes n'avait fait que croître depuis la légalisation!
Notre société repose sur le patriarcat, la prostitution en est un des fruits... lorsqu'une partie de la population se sent privilégiée au point de pouvoir se payer l'intimité physique d'autrui avec aussi peu d'impunité, je crois qu'il y a un sérieux problème quelque part.
Mais toutes les réponses apportées ne me satisfont pas (même si je ne remet pas en compte leur pertinence hein!
Ce qu'il y a, c'est que je trouve impossible de considérer la prostitution comme un "service". Comme le dit Sabrinalafraise, trop de psyché entre en compte: un acte sexuel n'est pas anodin, ne le sera jamais. Lors d'une relation sexuelle, le corps dit quelque chose, il entre tout entier en action jusqu'au moindre battement de coeur... et le cerveau entre tout autant en jeu, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que l'excitation passe principalement par le mental.
Les liens entre corps et esprit sont très finement entrelacés, c'est aussi pour cela que le corps peut tomber malade si l'esprit ne va pas bien, sans parfois même que l'on s'en aperçoive (phénomène de somatisation, tout ça...). Mais effectivement, corps et esprit sont aussi séparables, et alors on parle de phénomène de décorporalisation... ce qui est effectivement une des "conditions" pour "bien" vivre la prostitution. Mais la décorporalisation est en elle-même une violence inouïe, il est extrêmement difficile de retrouver l'intégrité de son être après un tel phénomène. Si certains arrivent à le vivre sereinement et à s'en sortir indemne, grand bien leur fasse... Mais vouloir à tout prix revendiquer qu'il s'agit d'un métier, c'est juste impossible : la décorporalisation n'est pas une faculté que l'on apprend comme on apprend à faire les pointes si l'on est danseuse ou pétrir la pâte si l'on est boulanger, c'est le seul réflexe de défense que peut produire le corps fasse à ce qui lui est infligé. AUCUN autre métier ne repose sur une telle violence faite au corps, aucun.
Il est intéressant de noter que parmi tous les types d'agressions faites au corps, l'agression sexuelle est celle dont l'être humain à le plus de mal à se remettre et qui laisse le plus de séquelles: justement parce que, contrairement aux animaux pour qui le sexe a principalement une fonction reproductive et se produit à une période donnée dans le but de perpétuer l'espèce, chez l'être humain le sexe est une construction complexe qui comprend autant de communication que d'excitation.
Lorsqu'un corps subit un acte sexuel sans désir, le cerveau vit cela comme un nonsens, il n'offre que les protections dont il est capable. Si un petit nombre de femmes et d'hommes peuvent ranger tout cela au rang de service et sont satisfaits de vivre cette situation, tant mieux pour eux (il vaut mieux le vivre bien que mal ça c'est sûr!), mais demander à la société d'accepter cet état de fait quand pour la majorité la prostitution est le berceau d'une vie de violence et de misère... Je pense que ça ne serait qu'un pas de plus vers l'irrespect et la déshumanisation.
Et je réitère ce que j'ai dit dans mon précédent post : la prostitution façonne la manière dont les hommes perçoivent toutes les femmes dans leur ensemble. J'avais lu un article intéressant sur l'un des états américains ayant légalisé la prostitution et les bordels, le nombre d'agression verbales faites aux femmes n'avait fait que croître depuis la légalisation!
Notre société repose sur le patriarcat, la prostitution en est un des fruits... lorsqu'une partie de la population se sent privilégiée au point de pouvoir se payer l'intimité physique d'autrui avec aussi peu d'impunité, je crois qu'il y a un sérieux problème quelque part.