Vivre sous le joug de la timidité

[zoui]

Oui, j'imagine que cela doit être bizarre et que tu ne sais pas ce que l'on pense car on ne parle pas au début^^

Bein non, nous tout ce qu'on voit, c'est que la personne est intimidée et donc on est... un peu pris au dépourvu.


Oui concernant l'observation, j'ai remarqué que les timides que j'ai connu, je ne sais pas si c'est une généralité mais j'ai remarqué qu'ils observaient beaucoup... et finalement ils connaissent bien les autres de cette façon là.


Que peut-on faire, nous, en tant que "non timide" pour "aider" les timides ?
Vous laisser tranquilles ?
Etre patients ? (ça oui, je me doute que ça doit aider)
Vous relancer ?
Ne pas se formaliser de vos silences ?
...

Qu'est-ce que vous pouvez attendre des autres ? Qu'est-ce que vous aimeriez comme attitude de notre part ?

 

[Faith.]

C'est l'histoiiiire de ma vie !

Au fil des ans j'ai beaucoup pris sur moi, surtout cette année où j'ai du m'intégrer dans une classe où je n'avais aucun atomes crochus avec personne. Cette semi-passivité (faire le minimum pour que les gens sachent comment je m'appelle mais ne remarquent pas immédiatement mon absence) m'a permis d'écoper d'une sacrée réputation de débile grâce à une fille de ma classe (je suis en bac+3).

Être timide, ça ne veut pas dire qu'on a pas de personnalité. Ni qu'on accepte de se laisser marcher dessus par des gens qui ont une grande gueule mais ne réfléchissent pas à la façon dont ils l'utilisent. Ça peut être une moins bonne estime de soi que les autres, estime de soi qui plonge lorsque les gens remarquent que tu es timide. Ma mère qui répond à ma place, les gens qui se désintéressent vite de moi en soirée, ou encore ceux qui remettent en cause mes actes sous prétexte que ça ne me ressemble pas, parce que je suis timide.

En y réfléchissant, je ne suis plus si timide. En première, j'avais failli faire un malaise lorsque j'avais du présenter un exposé, alors que maintenant j'en fais toutes les semaines et tout va bien. C'est vrai qu'à force de pratiquer, on peut changer. J'ai toujours eu pas mal de répartie, mais dans ma tête, et au fur et à mesure des années, je me force à dire tout haut ce que je pense, quand ça en vaut la peine.

 

[Zébule]

Moi aussi j'aime beaucoup cet article, il me correspond beaucoup (moi c'est de l'Aikido qu'on m'a fait faire petite car sport de combat donc obligée d'avoir pleins de partenaires différents blabla).
J'ai fait exactement le même cheminement. Je dirais que je suis plus "réservée" que vraiment timide et pendant longtemps j'ai eu envie de me changer. Finalement je me suis rendue compte que c'était ce que j'étais. J'ai du mal à parler avec les gens que je ne connais pas, mais c'est pas si grave parce que j'arrive quand même à faire de belles rencontres et je me sens suffisamment entourée par des gens qui ont su "m'apprivoiser".

Je me considère aujourd'hui comme timide "par phase". C'est assez étrange. Il y a des périodes durant lesquelles je n'ai aucun problème et d'autres où demander mon chemin dans la rue est un véritable obstacle.

Et puis il y a des gens avec qui je ne suis absolument pas timide (en général ceux qui ont aussi l'air assez réservé) et d'autres devant qui ouvrir la bouche me semble être un cauchemar (en général les grandes gueules). Il y a un mec que j'ai côtoyé pendant 1 an et demi, je n'ai jamais pu échanger plus de 3 mots avec lui, tellement il me paralysait parce qu'il dégoulinait de confiance en soi et d'orgueil.

L'année dernière j'ai eu à faire beaucoup de présentations orales pour mes cours et dans plusieurs langues. J'en étais malade et à chaque fois on me disait "vous êtes très à l'aise à l'oral". J'avais envie d'exploser de rire et de dire "mec, ça fait deux jours que je pense non stop à cette présentation en m'imaginant que je vais tomber/bafouiller tout du long/me tromper de langues ... et j'ai pas dormi de la nuit. T'appelles ça être à l'aise ?? "
Finalement j'en ai conclu que je savais très bien cacher ma timidité dans les moments où il le allait vraiment. Du coup ça va très bien !

Et à propos des choses qu'on fait subir aux timides, il y a un truc que j'ai toujours trouvé insupportable c'est quand on te dit "haha tu rougiiiiiis ! Pourquoi tu rougiiis ???" et que du coup on rougit encore plus !! On baisse la tête, on bafouille "maais non je rougis pas" et les gens trouvent ça "mignon" alors que c'est juste une torture !

Bref, merci pour cet article d'une grande justesse !

 

[lunalovegood]

Que peut-on faire, nous, en tant que "non timide" pour "aider" les timides ?
Vous laisser tranquilles ?
Etre patients ? (ça oui, je me doute que ça doit aider)
Vous relancer ?
Ne pas se formaliser de vos silences ?
...

Qu'est-ce que vous pouvez attendre des autres ? Qu'est-ce que vous aimeriez comme attitude de notre part ?

Tout dépend des personnes, j'ai des amies qui réagissent complètement différemment quelques fois un peu de temps suffit par contre j'ai une copine, qui complète mes silences par des silences et là on se sent toutes les deux hyper mal à l'aise. du coup en deuxième je dirais de pas se formaliser de continuer à parler pour faire justement comme si l'autre n'était pas timide sans la couper.
Mais après je ne sais pas il faudrait d'autres commentaires

 

[Monies]

Merci pour cet article, je m'y reconnais totalement Et le pire, c'est que je reste aussi relativement timide avec mes amis, ce qu'ils me "reprochent" assez : mais j'y peux rien, je crois que je ne pourrai jamais rejeter totalement ma nature réservée, je suis souvent sur mes gardes et en retour, j'ai peur de heurter les autres parce que j'ai été moi-même blessée par des gens sans tact. Le gros paradoxe, c'est que je n'ai aucun mal à parler à des inconnus ou à leur demander un renseignement dans la rue, par exemple... peut être parce que je me dis qu'ils ne me reverront pas et ne pourront pas me le rappeler ensuite ? Je n'sais pas !
D'ailleurs je trouve que le passage où tu parles de la vision des autres vis-à-vis du timide est très vrai : je me rappelle qu'à une époque, on me prenait pour l'abrutie, gentille, souriante, mais pas très futée ni très douée... Du coup j'aime bien surprendre les gens quand je leur dis que je suis maintenant dans une bonne école, haha. J'aimerais bien savoir d'où vient cette association silence = stupidité : pourquoi faudrait-il s'exprimer sans cesse pour pouvoir prouver ses capacités ?

 

[Estia]

J'avoue que la timidité est quelque chose que j'ai du mal à comprendre, et quand je dis comprendre, je ne veux pas dire "accepter" je veux vraiment dire "appréhender".

Je veux dire, de quoi les timides ont-ils peur? Se croient-ils moins dignes d'intérêt que les autres? Pourquoi? J'avoue que ça me semble quelque peu irrationnel comme comportement.

En tant que grande timide, j'ai un énorme manque de confiance en moi et mes parents ne m'ont jamais poussé à me socialiser enfant. Donc à l'école je ne m'affirmais pas, les autres enfants se moquaient de moi ce qui me poussait à me faire encore plus invisible, etc. Encore aujourd'hui, quand je suis avec des gens que je connais peu je suis extrêmement mal à l'aise et j'ai envie de disparaître parce que j'ai peur de leur jugement, et surement parce que je me trouve moins intéressante que ceux qui sont extravertis. Je ne comprend pas comment certaines personnes peuvent aller engager une conversation avec des gens qu'ils ne connaissent pas.
Enfin maintenant, j'arrive mieux à m'exprimer devant des personnes dans le cadre scolaire, par contre j'ai toujours un gros problème quand ça touche les relations sociales.

Pour ma part, quand je connais les gens je suis une vrai pipelette! Et j'peux partir dans de grandes et longues conversations! Maintenant suffit juste d'apprendre à me connaitre, et d'être patient. C'est sur, ça peut en rebuter certains..

Je suis pareille, avec mes amis je ne suis plus du tout timide parce que je sais qu'ils ne me jugeront pas, qu'ils s'en contrefichent que je dise une bêtise.
Le problème c'est qu'il faut être patient, que je fasse vraiment confiance. Surtout qu'au premier abord je parais méprisante.

 

[Karibou]

Un peu pareil, j'avais de très bon bulletins scolaires mais on me reprochait de ne pas parler en classe. Et aujourd'hui encore, deuxième année de fac, chaque fois que je dois faire un exposé devant 30 personnes je n'en dors pas la nuit qui précède, j'ai la boule au ventre avant de passer, et je tremble comme une feuille tout le long. D'ailleurs en mai je vais devoir soutenir un court mémoire devant un amphi, j'appréhende déjà ..
Et au-delà des problèmes scolaires, c'est vraiment handicapant pour tout ce qui passe par un entretient oral. J'arrive à me faire violence et à avoir l'air "normale" à peu près, et effectivement on me dit souvent que je n'ai l'air aussi angoissée que ça, mais je suis incapable de me mettre en avant, de me "vendre". Face à l'administration aussi ça pose problème, je suis tétanisée et incapable de négocier quand il faudrait bidouiller deux ou trois trucs pour que tout rentre dans l'ordre, du coup je perds toujours beaucoup de temps et d'énergie.
Le coup de la soirée où l'on ne connait personne, j'ai tenté, et c'était pas tout à fait ça. Je m'en suis sortie honorablement, mais pendant bien deux heures je n'ai pas dit un mot.

En ce qui me concerne, je serais bien incapable de dire ceque pourraient faire mes interlocuteurs pour me mettre plus à l'aise .. à part faire le premier pas. Quand on me parle, je fais immédiatement un effort surhumain pour ne pas laisser de gros blancs, je suis passée experte en little talks !
Mais sinon, en ce qui me concerne c'est mon manque de confiance en moi qui fait que je m'auto-censure et que je panique. Quand je dois me faire violence, au lieu de me dire que ce que j'ai à dire a autant d'intérêt que ce que dira mon voisin, je me persuade que c'est tellement ininteressant que tout le monde l'oubliera vite. Je sais pas si c'est bien ou pas de raisonner comme ça, mais ça m'a permis à plusieurs reprise de donner le change.

 

[Charlie-Culotte]

Hayleen je suis exactement comme toi

J'ai toujours été la "petite fille modèle" avant, celle qui était attentive et sage, bonne élève, etc. En contrepartie, j'ai subi la torture des moqueries quotidiennes.
Tout cela parce que je ne suis pas sortie de chez moi et de mon milieu jusqu'à la seconde au lycée, l'époque où je suis partie en internat. Et bien, à la sortie, en bts, j'avais fait des progrès énormes.
Bien sûr, je galère toujours beaucoup en public, face à un groupe inconnu, mais ces dernières années je me suis parfois surprise moi-même de mon audace en allant parler à des gens de ma promo (à la fac), à prendre le micro pour chanter lors d'un évènement avec des enfants (même si j'étais complètement affolée à l'intérieur), etc.
J'ai rencontré ma meilleure amie après qu'on ait toutes les deux surmonté nos préjugés: elle pensant que j'étais une fille hautaine méchante et pas super intelligente, et moi croyant avoir affaire avec une fille superficielle et un peu bête.

J'ai fini par admettre que ma place dans la société sera toujours celle d'une marginale, et cela ne me semble pas pire que d'être comme tout le monde, au contraire. Parfois ma timidité et mon côté "asociale" me désolent, parfois ça me paralyse dans des situations de la vie quotidienne (je suis devenue phobique du téléphone, je rate en général les premiers jours de cours d'un nouveau semestre).
Par ailleurs, j'ai jamais eu de problèmes pendant les oraux, récoltant à chaque fois des bonnes notes même si je ne dormais pas la veille et que j'étais rouge en commençant à parler.

Dans mon cas, je pense que j'irais en m'améliorant sans cesse.

 

[Penelopsolette]

Je me suis tellement reconnue dans cet article que j'en pleurerais presque. Des mots parfaitement bien écrits ont été mis sur ce que je vis depuis des années.

Je suis contente de voir qu'un article va un peu loin que "Il faut faire du théâtre", qui d'ailleurs n'a jamais marché sur moi, je me demande si ça n'a pas produit l'effet inverse. Et, c'est presque un soulagement de lire que quand on est timide on est pris pour une imbécile.

Cet article m'a fait un bien fou.

 

[milisky]

Merci...

C'est la 1er fois que je laisse un commentaire (peut être par timidité ^^) et pourtant cela fait un moment que j'arpente ces pages. Je veux tout d'abord dire que j'aime de plus en plus le site. Je trouve qu'il me correspond de mieux en mieux, qu'il est de plus en plus proche de nous, de moi.
Ces témoignages sont tout simplement géniaux, je pense notamment à "j'ai été vierge jusqu'à 22ans" ou "vie ma vie d'ancienne éponge" Merci les filles de parler avec autant de sincérité de sujets si intime. ça fait tellementtttt de bien...

Je suis également une grande timide mais une timide en plein tournant. Je prends juste conscience que je suis une vraie timide de compétition et que j'ai passé à côté d'énormément de choses dans ma vie à cause de ce que je qualifie de "maladie" car oui à un certain degrès c'est une maladie qui te ronge. Je comprends tout à fait la mad' qui dit qu'elle ne se sent pas légitime dans sa vie. Moi aussi pendant des années je ne savais pas que j'étais qlq, que j'avais ma propre vie à faire et que c'était une grande chance. Je pense que c'est effet secondaire de la timidité, on se cache, on ose pas et on vit à travers les autres.

Je me suis longtemps dit que ça allé me passer en grandissant. Mais non comme il est dit dans l'article on ne change pas, on devient pas extravertie du jour au lendemain. Et c'est tout con, mais cette prise de conscience me soulage, car cela fait des années que je suis traumatisée par cette timidité et que je perds des forces énormes à essayer de me battre contre car je ne l'assumais pas, j'en avais honte. C'est tellement dur quand le mot qui revient pour vous qualifier est timide.

Aujourd'hui je crois avoir compris qu'il faut s'assumer. Oui je suis timide!!! Et alors! Cela fait partie de moi et puis c'est plein de qualités d'être timide: être réfléchie, à l'écoute, sensible...

Par contre je suis persuadée qu'on peut évoluer!

On va y arriver les filles!!!

 

[Sylou1990]

Je me suis reconnue dans l'article aussi.
Peut-être un peu moins maintenant qu'avant.

Mais depuis toute petite, les gens (quand je dis les gens, c'est tous ceux qui ne me connaissent pas ou peu) pensent que je suis une sorte de gamine (même à 21 ans), un peu mimi (par sa petite taille), qui parle pas parce qu'elle est beaucoup trop timide et que du coup, elle a rien dans le ciboulot. (What ? Timide = Débile ?)
C'est vrai que j'étais extrêmement timide quand j'étais petite. Je parlais à presque personne. J'avais pas d'amis ou presque. Je me rappelle même qu'une fois, quand j'étais au CP et que j'avais à peine assimiler la langue française, ma maitresse avait convoqué ma mère en lui demandant si j'étais sourde, parce que je ne répondais jamais quand elle m'interrogeait. Ma mère m'a gueulé dans les oreilles pour voir. (Elle savait bien que j'étais pas sourde)

Je suis passée à "timide avec les personnes que je ne connais pas". Quand il faut sociabiliser ou parler en public devant 30, 60, 90 ou une personne (pour un oral par exemple). Mais dès que je connais ces personnes, je suis moi. Je crois que j'ai peur du jugement de l'autre (l'inconnu).

Depuis quelques temps, ça va mieux quand même. Je dirais que je suis plus introvertie que timide maintenant. Je n'aime pas vraiment parler pour ne rien dire. Je n'aime pas parler avec les gens que je ne connais pas, surtout si je n'ai pas envie de les connaitre. Je n'aime pas les gens qui ne te connait pas et qui te parle comme s'ils te connaissaient depuis 10 ans et qui se permettent des familiarités. II me faut un peu de temps pour m'ouvrir (ou un bon sujet de conversation, pas des banalités que ces gens servent à tout le monde et dont ces personnes en ont strictement rien à foutre).

Même si je ne suis plus aussi timide qu'avant, les gens me voient toujours comme la petite fille trop mimi, trop timide, trop discrète. En vrai, ça m'énerve des fois. Mais je ne fais rien pour changer. Alors c'est un peu de ma faute. Mais je me dis aussi qu'ils font aucun effort pour me connaitre alors pourquoi j'en ferais pour eux ?


(Désolée pour le pavé et merci pour cet article )

 

[Jasma]

Je suis plus réservée et introvertie que timide. Quand je suis seule, j'arrive à me débrouiller sans aucun problème : demander des renseignements, appeler au téléphone, etc. quitte à passer pour une cruche, je m'en fiche. Je ne sais pas comment c'est venu, quand j'étais petite je refusais d'aller acheter du pain et je devenais cramoisie dès qu'il fallait que je réponde au téléphone.

Par contre je me sens mal dans un groupe parce que j'ai rarement l'impression d'en faire partie, je me sens souvent à l'écart. En cours, je ne participe pratiquement jamais, sauf si l'on est en petit groupe (c'est plus facile), ou si je suis interrogée. Je préfère être devant, comme ça personne ne peut se retourner pour me regarder (stratégie). Quand les gens ne montrent pas d'intérêt à mon égard, je ne vais pas vers eux, ou rarement. Mais je peux avoir de longues discussions/débats et parler de tout et n'importe quoi dès que je connais un peu l'autre/les autres.