FEMEN ouvre un camp d'entraînement à Paris - Le P'tit Reportage

[B.]

Un peu comme adine je me demande si ce n'est pas les médias qui coupent le discours parce que la forme se veut provoquante. (je vais sûrement allez faire un tour sur les sites qui expliquent reéllement le fond de FEMEN)

Pourtant je trouve qu'il y a justement un problème dans la forme. Visiblement ce n'est pas la bonne technique puisque justement les médias s'intéressent plus au fait que ces femmes montrent leur poitrine & aux polémiques qui s'y rattachent. Ce qu'elles semblent vouloir dire ne parait alors pas très clair, leur message apparaît flou & dispersé.

Peut-être que leur message est bon ou peut-être qu'il manque de lien mais ce qui me parait certain c'est que la façon dont elles mènent le combat (militer seins nus) manque de symbolique claire (dans notre pays en tout cas, dans les pays de l'Est je trouve que ça a plus de sens d'une certaine manière)

(J'ai du mal a exprimer vraiment ce que je veux dire --')

 

[Hawley]

Je me permets de faire remonter le sujet bien qu'il commence à être très vieux

J'ai parlé des FEMEN aujourd'hui avec un ami. Comme beaucoup de Madz je suis très partagée sur le sujet... Quand on a commencé à en parler, il m'a dit "ça me gêne beaucoup comme mouvement, j'ai l'impression que ça fout en l'air tout le féminisme construit jusque-là.". Je lui ai répondu que c'était une nouvelle forme de féminisme, une évolution, même si je ne partage pas le concept à 100%. Et il m'a répondu quelque chose qui m'a frappée :

"Ce que je retiens de tout ça, c'est des filles à poil dans la rue qui hurlent comme des démentes, veulent brûler les églises, tuer tous les cathos et égorger tous les mecs du monde".

Ca m'a horrifiée de voir que les hommes puissent avoir ce point de vue sur les FEMEN, et après réflexion, ça m'a horrifiée de me rendre compte que moi aussi, j'ai ce point de vue sur le FEMEN. C'est ça qui me gêne, je crois, la violence, l'absence de dialogue, la simplification à l'extrême, le fait de foutre tout le monde dans le même sac. Je suis féministe, (même si je préfère le mot égalitariste), et je me sens extrêmement gênée par le fait que les FEMEN renvoient une image de tarées avec qui il est impossible de débattre. L'agressivité, je ne m'y reconnais pas du tout, et je pense que ça ne mène à rien, sinon à décrédibiliser tout le féminisme. Je comprends que l'on en vienne à des extrémités pour se faire entendre, je comprends qu'on en est à un stade où on veut hurler, on veut tenir les paupières des gens ouvertes pour qu'ils voient ce qu'on subit, leur foutre de grands coups de pied au cul. Je comprends qu'il y a un espèce de double-jeu dans la réappropriation du corps en le montrant, mais c'est bancal pour moi, et le fait de la jouer hystérique, le mot n'est pas choisi par hasard : c'est quand même l'une des seules "maladies" attribuées aux femmes. Elles font tout ce qu'on nous reproche, au final. De la provoc, oui, si c'était fait intelligemment pour que derrière, il y ait quelqu'un qui puisse tenir un débat de trois heures avec des gens qui savent faire autre chose que hurler, oui, mais je n'ai jamais eu l'opportunité de voir une interview de FEMEN qui soit un peu creusée.

Et pour en revenir à mon ami, il a conclu avec quelque chose qui m'a étonnée, et fait plaisir dans le fond, parce que c'est un homme qui parle :

"J'aurais pas du tout envie de discuter avec elles, elles m'arracheraient les couilles avec les dents. Tout ça, ça les fait passer pour des animaux, elles ont aucune crédibilité. Des femmes comme Christiane Taubira ou la vieille là qui a fait plein de choses à l'Assemblée Nationale (Simone Veil, donc ), devant elles je me sentirais con, elles m'apprendraient des trucs, je les écouterais, parce qu'elles se sont construites en prouvant qu'elles étaient plus intelligentes que les hommes qu'elles avaient en face d'elles."

Au final, je ne crois vraiment pas du tout à la lutte par la violence, j'ai pas envie de passer pour une attardée réac qui ne sait que grogner en utilisant tous les raccourcis du monde, en jugeant tout le monde, bref, en se comportant comme les personnes qu'elles attaquent. Le but étant quand même que les hommes et les femmes aient les mêmes droits et les mêmes devoirs, la moindre des choses serait déjà de mettre dans le crâne des hommes que l'on est aptes à poser des idées, les défendre intelligemment et calmement. Je ne sais pas pour vous, mais j'ai déjà réussi à convaincre des gens de plein de choses par le dialogue, le débat et l'échange d'idées. Par contre j'ai jamais convaincu personne en lui cassant des parpaings sur la tête les nichons à l'air.

 

[schlobi]

je préfère les FEMEN aux ANTIGONES

Je les aime bien les FEMEN. On les classe comme des féministes mais c’est une branche complètement à part. Manifester contre la religion, la politique, la pollution, les droits des femmes ne sont que des prétextes. Le vrai but de ce mouvement est d’entrainer les femmes à savoir se battre, à lutter et ne plus subir. Ne plus se laisser enfermer selon la morale traditionnelle, ne plus être la victime que l’on exige d’elle. Ne plus être une princesse qui attend d’être sauvé par le prince charmant. Je pense que ce mouvement libère oui. Les femmes qui entrent dans le mouvement peuvent enfin se dépasser, faire quelque chose qu’elles n’auraient jamais oser faire auparavant. Manifester les seins nus, des messages chocs peints sur le corps entouré de caméras après avoir appris à boxer, et à se battre. Elles ressortent du mouvement complètement changé avec un mental d’acier. « Non nous se sommes plus des femmes soumises, prudes et pieuses, nous avons un corps, nous avons une voix et nous ne les cacherons plus »  Je pense que c’est le vrai message des FEMENS elles prennent le contre pied de ce que la morale exige d'elles. Parce que une vrai femme ne montre pas ses seins, ça ne crie pas elle doit être douce, vertueuse, maternelle et souriante.​

"accueillir les femmes, les booster, les faire courir sur un tapis, taper dans les punching-balls. Quand un CRS arrive, on recommande aux femmes de se débattre coûte que coûte, de ne pas se faire dégager, de continuer à hurler les slogans. C'est ça, être activiste. Ne jamais laisser tomber.” ​

(personnellement j'aurai aimé aller dans leur camp d'entrainement, ne serait-ce pour obtenir cette force)​