J'ai testé pour vous : avoir des troubles du comportement alimentaire

[laurabio]

Merci beaucoup pour cet article qui me fait me sentir moins seule.
J'ai des TCA depuis la primaire dont je commence à me sortir doucement grâce au soutient de mes ami(e)s proches.
Courage à toutes celles qui en souffre...

 

[Alchimie.]

Bon sang, cet article m'a fait l'effet d'une douche froide..
Toutes ces sensations, pensées, ce ressentit quelque peu amenuisé qui remonte.

"il faut contrôler, tout contrôler"

Je crois que c'est la pensée principale d'une personne atteinte de TCA. Toujours tout contrôler, parce qu'en vérité on ne contrôle plus rien, c'est la maladie, le mal être qui nous contrôle, nous, on s'en donne juste l'impression, pour essayer de se rassurer..
Tout contrôler jusqu'au moindre morceau de salade..

"Quand vous avez envie de pleurer parce que du maïs s’est mélangé à votre riz."

Je me souviens avoir pleuré en plein de repas, j'étais déjà dans un état bien avancé. Ma mère faisait tout pour que j'avale un minimum de chose, alors elle avait tout cuit à l'eau.
Les courgettes étaient encore mouillées de leur bain d'eau bouillante et j'ai cru que ce qui les faisait briller était de l'huile ou du beurre.. Crise d’angoisse et grosses larmes..

"La boulimie, c’est avant tout des crises incontrôlables où tout et n’importe quoi te passe sous la dent, même si ce n’est pas forcément bon, même si ce n’est pas forcément nourrissant. Il faut juste avaler, avaler encore."

Que ce soit du chocolat, des yaourt ou des nouilles froides, des conserves même pas cuites, tout y passe, du moment qu'on se "rempli". Je faisais mes crises la nuit, pour que personne ne me voit..

C'est amusant, personne ne s'en doutrait de tout ça maintenant, que j'étais atteinte d'une anorexie mentale grave avec crise de boulimie (vomitive pour ma part). J'ai finit à l'hosto, j'ai failli crever, j'ai failli avoir une sonde, j'ai bouffé des briquette pleines de protéines et de lipides qu'on file aux petits somaliens. Et je suis là.

Aujourd'hui je mange (petit appétit tout de même, petit estomac et je tiens à le garder petit), mais de tout, je me fais plaisir, je retrouve ma gourmandise d'avant. Il y a parfois des rechutes, des moments de gros doute, de déprime, de vision dans le miroir qui filent une grosse boule à la gorge.
Et puis ça passe.
Il y a le chéri
les regard dans la rue qui sont bien différent que quand je semblais triste, mal dans ma peau que j'avais sur les os.

Courage mademoizelle, tu es sur la bonne voie! Tu as déjà fait beaucoup de chemin, ne t'arrête pas là, tu mérite de vivre sans prise de tête, sans besoin de contrôle, comme tout le monde.

Courage également à toutes les Mademoizelles qui sont passées, passent, par là. C'est dur. Mais on peu s'en sortir

Plein de bisous à toutes :*

 

[Bouledenerfs]

Merci pour cet article dans lequel je me retrouve. La seule différence c'est que moi j'aime la nourriture, j'aime cuisiner et dans les périodes où je vais bien c'est un vrai plaisir pour moi.

J'ai été grosse, 73 kilos pour 1m63. Faut dire que je me gavais en me laissant totalement aller. Je devais manger en une journée l'équivalent calorique de deux grosses journées pour une personne normale. Arriver en prépa j'ai décidé de me prendre en main et de perdre du poids.

Il m'a fallut 4 ans pour y arriver. Parce que je ne faisait pas toujours attention et que j'avais des périodes où les crises s'enchainaient. En plus le régime que je suivais, où l'on doit compter ses points, ne m'aidait pas à me sortir la tête de la nourriture. ça ne faisait qu'accentuer la volonté de contrôle et la culpabilité.

Je pensais m'en être sorti en avril dernier. Pas de crise depuis décembre, j'avais atteint le poids que je m'étais fixée. Sauf que je me suis retrouver à retourner chez mes parents pour un mois, dans une ville où je ne connaissais quasiment personne. Et là les crises sont revenues.

Aujourd'hui je me réveille enfin, j'ai commencé à parler de ce problème aux gens très proches. J'ai enfin pris la décision d'arrêter mon régime et d'arrêter de vouloir atteindre un poids que je ne ferais jamais. Parce que moi mon trouble alimentaire c'est à la fois une obsession pour la nourriture et une volonté d'avoir un corps parfait.

Je m'impose une discipline énorme et ensuite je craque. C'est vraiment dur de se voir être agressive avec les gens à cause d'un imprévu qui chamboule mon planning alimentaire. Vraiment dur d'être stressée au restaurant face à la carte : est ce que je fais light ou est ce que je me laisse aller ? Si je me laisse aller comment faire le bon choix, trouver un truc qui me plaise vraiment ?

Le pire pour moi ce sont les soirées avec de la nourriture qui traine. ça me rend folle et mon cerveau a du mal à se concentrer sur autre chose. Parfois je mange en continu en essayant de la jouer discretement car je ne supporte pas le regard des autres quand j'ai l'impression de craquer.

Enfin bref tout ça pour dire que ce n'est pas facile et donc merci pour cet article qui rappelle qu'on peut avoir des troubles sans pour autant se faire vomir.

 

[Bianca Bond]

Avant tout : merci ! Merci de mettre les choses au clair : oui on peut être boulimique/anorexique sans se faire vomir !! Ce n'est pas parce qu'on ne l'a pas vécu comme tel que ça n'existe pas.

Je me suis beaucoup retrouvée dans la première partie de ton article (moins de la seconde : j'ai eu la "chance" que mes crises ne soient pas aussi poussées).
J'ai toujours eu des troubles alimentaires : je me souviens petite avoir dit à ma mère que j'étais peut-être anorexique (bien les journaux sur la santé qu'on laisse traîner) ce à quoi elle m'a limite rit au nez ! Qu'est ce que les enfants ça peut raconter comme conneries !!
Sauf qu'à l'époque, mes parents travaillaient tôt et tard et j'ai commencé à grignoter, grignoter, grignoter... Sans arrêt certains jours, affalée dans le canapé. Je me souviens que lorsque l'école se terminait, je ne pensais qu'à une chose en rentrant : manger ! Les goûters, que ma mère me préparait lors des jours d'étude, étaient synonyme d'intense frustration : un "sandwich" de pain de mie avec un peu de beurre et une barre de chocolat !! De qui se moque-t-on ?
Arrivée au collège, ça a continué pour s'accélérer à la fin du cycle : le regard des autres, la réussite scolaire qui finit par devenir échec (à mes yeux du moins), de plus à l"'absence" de mes parents, s'ajoutait un "abandon" qui commençait à peser lourd dans la balance du bien-être.
J'ai donc eu des périodes (de quelques jours à quelques mois) où je mangeais sans arrêt et voyant mon reflet, je me mettais, à l'inverse, à ne manger que le strict minimum pour ne pas tomber (souvent du chocolat) voire à ne rien manger du tout. J'avais élaboré des techniques pour pouvoir échapper à la nourriture lors des repas chez moi : trifouiller ce que j'avais dans l'assiette, si on me disait que je ne mangeais rien j'avalais un strict minimum et je m'astiquais pendant de longues minutes ("tu vois bien que je mange !"), enfin, le reste de la famille en ayant marre de m'attendre, ils partaient. Je restais encore 5 min (histoire de) et j'allais jeter tout ça à la poubelle en cachant avec des sopalins mon méfait !

Bref ça a duré encore quelques années où seuls certains amis avaient réalisé la chose. Je me souviens d'avoir annoncé à ma mère d'avoir perdu bon nombre de kilos en quelques jours et elle m'avait seulement répondu que c'était bien, toujours occupée ailleurs.
A cette époque, j'ai commencé à réaliser ce que j'avais, et dans une crise, j'ai tout balancé à mes parents ! Réponse de mon père "Tu peux pas être anorexique : t'es pas maigre !". Pour me faire plaisir on m'a donc poussée à aller voir un psy qui ne m'a dit qu'une chose "tu es comme une enfant qui joue avec la nourriture, rien de plus. C'est 50 ?, merci !"

Au final, certaines choses se sont arrangées, j'ai grandi, quittée mes parents pour un long moment et avec, mes troubles alimentaires quotidiens pour ne retrouver que les passagers que j'arrive à gérer avec plus ou moins de succès.

Bref, énormément de compassion pour toi, plein de courage, même si tu sembles sur la voie de la guérison.

 

[bullechou]

J'ai eu la gorge serrée tout le long de l'article. J'espère qu'il aidera à lever le voile sur les TCA, dont je suis moi-même victime. Je n'ai pas forcément le courage d'en expliquer les détails mais je vais essayer d'y aller doucement.
En 2009, j'habitais avec mon copain depuis plusieurs mois, j'étais à la fac et n'avais pas de problème particulier à ce niveau, pour le côté familial c'était stable depuis quelques années, aucun précédent psychologique ni rien, et au fur et à mesure, l'anorexie s'est installée, je diminuais, me trouvais grosse, diminuais et triais encore plus ma nourriture, refusais, détournais, cachais la nourriture, je calculais les calories, diminuais à 2 repas par jour, et sport à outrance alors que je n'ai au grand jamais eu de rondeurs, été grosse, même pas ronde... J'ai fini par être hospitalisée de force, mais l'hôpital spécialisé de Rouen était surchargé, et suis donc restée à l'hôpital du Havre, 3mois (mini 38kg pour 1m68, ma mère était à 2doigts dme demander quel enterrement je voulais). J'étais nourrie par sonde naso-gastrique et j'ai repris au fur et à mesure l'alimentation. J'ai fini par retourner chez moi, j'ai repris du poil de la bête. Du moins ça me parraît évident mais j'avoue ne me souvenir de rien de septembre à octobre 2009.
Après ça, j'ai repris mes études, à la rentrée (entrée en 2e année de licence d'anglais, j'ai eu la 1e malgré l'hospitalisation). Ce TCA a viré à la boulimie, non vomitive me concernant...toujours lorsque j'étais seule, quand mon copain travaillait (souvent absent soit de jour, soit de nuit), promenait le chien, quand j'étais chez mes parents et qu'ils s'absentaient ne serait-ce que 5min, ou qu'ils étaient couchés. Et là, mon copain m'a quittée alors que j'allais enfin être hospitalisée au centre spéicalisé de la croix-rouge de Rouen (pôle nutrition) - pour une autre, il m'a promptement et vaguement fait mes cartons (en vrac, sans faire attention aux choses fragiles, en me donnant des choses inutiles à lui, et gardant des objets coûteux et précieux à moi, dont mon chien, je me suis battue pour l'obtenir (en justice), il a gardé de nombreuses choses, dont de l'argent durement gagné). J'étais en détresse, en depression depuis près de 10mois, célibataire, de retour chez mes parents en parasite.
Depuis j'ai été hospitalisée plusieurs fois à la croix-rouge, j'ai pris mon appart et fais de nouvelles études, mais je n'ai toujours pas de copain stable, et j'alterne la boulimie (crises de gavage intense, de tout, sucré, salé, quelques fois des choses non cuites ou périmées, voires des aliments que je n'aime pas, parfois tendance hyperphagique) et les phases d'alimentation ultra diététique-quasi trop équilibrée voire privation sans compter mes deux meilleurs amis, DEPRESSION et CULPABILISATION, qui entraîne un enfermement sur moi, je suis devenue solitaire, casanière, pas si difficile à vivre, mais vouloir changer mes manies et habitudes est effrayant pour moi, cela me fait paniquer, pleurer, trouver des excuses absurdes... Mon quotidien tourne autour de la nourriture, des repas, et j'ai connu des dizaines de psychologues, psychiatres, qui me font plus déprimer et me rendent plus agressive qu'autre chose.
Mon quotidien est un enfer, les crises et privations, manies sont ultra-présentes et je ne sais pas ce qu'est une vie sans TCA

 

[bullechou]

Bref merci pour cet article et pour toux ceux qui nous encouragent !!
On est loin d'être les seuls, mais on se clôt dans notre désarroi. Là est un des problèmes.

 

[Loucy]

J'ai eu du mal à aller lire ton article. Au début, quand j'ai vu le titre, je me suis dit "ah c'est bien d'en parler" mais après j'osais pas, ça me faisait mal d'aller le lire.
Finalement, je viens de le lire et je m'y retrouve encore.

Il y a pas longtemps, je suis retournée voir une diététicienne, parce que je veux être suivie, pas avoir des avis, un plan de régime ou quoi, ça je connais par coeur, mais avoir un point d'ancrage, une professionnelle pouvant me "surveiller".

Je suis tombée dans les TCA à l'adolescence. J'ai toujours eu des problèmes de poids (mes parents m'ont mise au régime vers mes 8 ans pour dire). Quand j'ai commencé à perdre du poids grâce aux TCA, mes parents m'ont félicitée. Pour chaque kilo de moins, j'avais un cadeau. J'ai eu beaucoup de cadeaux ... Ca a duré 4 ans.
L'année du bac, j'ai craqué. Je pleurais beaucoup, j'ai fini par écrire une lettre à ma mère, demandant clairement de l'aide. J'ai appelé à l'aide auprès de mes amis aussi, je leur ai parlé, expliqué. Je l'avais jamais montré jusque là et ça m'a soulagée sur le moment.

J'ai été à la Maison de Solenn quelques temps. Au début, ça m'a fait du bien. Et puis le médecin a voulu m'hospitaliser de force. Je n'y suis jamais retournée. Il m'avait paniquée. J'ai décidé de me débrouiller seule (avec la famille et les amis, mais sans professionnel).

Je ne peux pas dire que je m'en suis totalement sortie. Je me dis toujours "quand je ferais X kg, je retournerai faire de la danse / faire de la natation". Mais j'apprends. Je ne crise que rarement. C'est revenu il y a quelques temps suite à plusieurs évènements qui m'ont choquée et c'est pour ça que finalement, je retourne voir une professionnelle. Je pense que j'ai bien fait, surtout quand je vois sur papier, ce que j'ai mangé / pas mangé de la semaine là par exemple.
Maintenant, je suis optimiste, je pense que j'en sortirai un jour, mais je sais qu'il faudra toujours faire attention, que ça reste toujours un peu là ...

(Et beh ... Je pensais pas écrire autant ..!)

 

[ICE75]

J'ai un TCA sans aucun doute, ni boulimique, ni anorexique enfin pas à plein temps. J'ai eu des épisodes très marqués de boulimie et d'anorexie dans le passé .
J'ai remarqué 2 types distincts d'anorexie : la mentale et celle que je qualifierais de physiologique ; Celle qui apparait lorsque le soleil vous manque par exemple. Quand vous êtes anorexique c'est très différent car lutter contre la première est très dure; par contre c'est très facile pour la seconde : du soleil , de la chaleur et vous vous épanouissez.
Maintenant je ne mange pas régulièrement , pas comme tout le monde . Par contre je mange ce dont j'ai envie sans faire attention.
Parfois quand je suis en souffrance, j'arrête de manger pour disparaitre et je réagis quand mon corps réclame .Je suis comme une funanbule sur une corde raide , souvent à flirter avec la limite.
J'aime manger mais je n'y accorde pas toujours d'importance.
Longtemps j'ai pensé a un trouble d'ordre psychologique sauf que ça a démarré très très tôt . Petite j'aurais aimé me nourrir de pilules car manger était un trop gros effort. Je pense aujourd'hui à une hypersensibilité de naissance.
Aujourd'hui jai un petit neveu de 3 mois qui semble adopter le même comportement depuis la naissance : gros repas par moment suivi de période de disette par désintérêt .
Alors y a -t-il un gène qui se transmet ?

 

[leoch]

Je suis tombée sur ce post le mois dernier et c'était simplement pour dire, en quelque sorte, merci. J'ai mis un mot sur ce dont je souffre : hyperphagie. Jusqu'alors je ne savais pas que c'était une "maladie", je pensais juste que j'étais conne et vraiment nulle. Cette découvert m'a énormément travaillée.. le mal être, la reconnaissance du mal et se demander comment j'allais faire pour m'en sortir. J'ai réussi à en parler à ma mère, difficilement. Hier je suis allée chez ma généraliste qui a été très douce et compréhensive et qui m'a conseillé d'aller voir un psychiatre. Enfin ce soir j'ai réussi, bien que se fut difficile, à en parler à ma meilleure amie. J'espère que les choses vont s'arranger, je sais que c'est lié avec le fait que je ne sois pas très bien (en ce moment même si c'est en général quand je vais mal) mais peut-être que ça va m'aider à aller mieux aussi dans ma tête et dans mon corps.
Madmoizelle je vous aime depuis que je vous connais, et ce soir je vous remercie chaleureusement.

 

[la_chieuse]

Je reviens poster après quelque temps. Merci à l'auteur de cet article. Grâce à elle je me suis décidée à aller voir un nutritionniste et psychiatre. Il se révèle que j'ai un TCA dû à un état dépressif chronique qui me donne la sensation d'être transparente. D'où mon besoin de manger. Ce n'est pas réglé, loin de là, de temps en temps j'ai trop honte, alors je ne vais pas à mon rendez-vous. Mais j'ai fais beaucoup d'efforts et même si mes kilos sont toujours là, les crises d'hyperphagies, elles, ont quasiment disparues. Alors merci à toutes pour vos conseils et merci à MadmoiZelle pour cet article!

 

[youpi-youpla]

J'ai connu un mauvais arrière goût de ces "crises" suite à une grande perte de repère dans la vie. On a beau essayé contrôler sa nourriture pendant une période, les crises reviennent et le corps se venge.
Merci pour cet article.

 

[e.g.]

Merci de parler de ce sujet...
Je ne connais pas de troubles alimentaires, mais je voulais simplement souhaiter bon courage a' toutes les madmoizelles qui en souffrent.
Bon courage les filles !