Bonjour, Merci pour ce temoignagne courageux!
C'est encourageant de savoir qu'on est plusieurs à mener le même combat.
Je suis moi aussi trichotillomane depuis environ l'âge de 8 ans. Je me reconnais complètement dans ce que u décris, la honte, le manque de confiance en soi...
Dans mon enfance je ne me rendais pas compte que c'était une maladie, je le prenais presque comme un jeu, le fait de voir chaque jour sous ma chaise à l'école un tapis de cheveux, d'être "cap" de m'enlever une mèche de cheveux entière sans que ça fasse mal...
Et puis au collège ça a commencé à me préoccuper, de voir que le volume de mes cheveux diminuait de plus en plus. En classe mes copains et à la maison ma famille me disaient d'arrêter ça mais c'était beaucoup plus fort que moi et inconscient... dès que je suis concentrée sur quelque chose et qu'une de mes mains est libre, ma main se lève jusqu'à atteindre mes cheveux, joue avec une mèche quelques secondes et "crac"... tire pour arracher un ou plusieurs cheveux.
Depuis la fin du collège (en dix ans) je suis allée une seule fois chez le coiffeur et c'était la crainte d'être jugée et la peur que ma "maladie" se voit encore plus une fois les cheveux coupés. Je n'avais pas tout à fait tort car la coiffeuse ne connaissait pas ce trouble du comportement et avait des réactions "méchantes" sans vraiment vouloir l'être.
J'ai essayé plein de produits, gélules et autres cures d'huiles essentielles pour aider mes cheveux à pousser, à être plus fournis... sans jamais remarquer de résultat.
Côté comportement j'ai essayé plein de choses aussi, toute seule ou alors en me faisant aider. J'ai vu un psychiatre qui pratiquait l'hypnose et m'a appris l'auto hypnose. Il y a eu du mieux puis j'ai "rechuté" car ce n'était sûrement pas la bonne période de ma vie, trop de stress en période d'examens...
À ce jour j'ai un travail dans lequel j'utilise souvent mes deux mains, mais des que je suis au téléphone, sur l'ordinateur ou au volant de ma voiture c'est reparti. Au boulot personne n'est au courant de ce comportement dont j'ai tellement honte....Peut-être que certains l'ont remarqué...
J'ai encore un volume de cheveux qui peut passer pour "normal".
Le paradoxe c'est que mon homme, qui connaît ma maladie et m'accepte avec (même si on rêve tous les deux de me voir avec une belle chevelure longue, volumineuse,.. comme dans les pubs pour les shampoings, vous voyez?), a lui-même les cheveux longs! Je lui coupe moi-même régulièrement...
J'hésite à entamener à nouveau une thérapie, dans quelques années peut être, quand je me sentirai prête!
Bon courage à toutes celles qui se sont reconnues dans le témoignage.