Le bac qui valait 1,5 milliards

[Azeleen]

Et ça couterait moins tout ça non ? Pas d'épreuves de fin d'année, pas de semaines de cours perdues, des notes représentatives (enfin, en théorie: perso, ma prof de SVT de terminale ne pouvait pas me blairer, j'ai eu la même moyenne au centième près pendant un an, je n'appelle pas ça très représentatif...)
... Et si ça se trouve un peu de sous en rab pour organiser une vraie cérémonie de remise des diplômes du coup ?

Personnellement je n'aurais pas eu mon bac, en tout cas en Histoire-Géo, si c'était mon prof qui m'avait notée en mode contrôle continu. Il ne pouvait pas me voir, toute l'année j'ai eu des 8 ou 10 grand maximum alors que je me défonçais à connaître mes leçons et, finalement à l'épreuve du bac j'ai eu 19/20.
Donc clairement, ça pourrait être discriminant de supprimer l'épreuve du bac, aussi chère soit-elle pour le gouvernement et aussi pénible soit-elle pour les profs et les élèves.

Vu ce que certains de mes profs m'ont infligé (notamment cette prof de SVT, qui m'a bien pourri mon dossier au passage) je suis complètement d'accord. Mais on peut tomber sur des gros cons en correction du bac comme en prof, alors... Il n'y a pas de méthode parfaite

 

[WuddleKins]

Il ne faut pas enlever l'examen final, ça permet à tout le monde d'être évalué équitablement. Mais après, l'idée de prendre aussi en compte le contrôle continu n'est pas mauvaise, mais dans ce cas il faudrait que ça ne représente qu'environ 1/4-1/3 de la note.

Après, le niveau demandé au bac est franchement pas très exigeant, on s'en rend compte lorsqu'on entre dans le supérieur. Après deux mois d'hypokhâgne, je peux vous dire qu'on a l'impression que le bac c'est de la gnognotte

 

[Azeleen]

@guerredesmiroirs Pour la 2nd guerre mondiale, on l'étudiait de plusieurs angles différents (l'aspect éco par exemple). Et dans mes cours de terminale, je n'y ai pas passé beaucoup de cours. D'ailleurs, regarde les bouquins sur le bac, ça fait une courte leçon d'intro. La terminale en histoire est surtout concentré sur la guerre froide et sur justement ce qu'il s'est passé après 45 en France et dans le monde. Concernant de 1950 à aujourd'hui, on l'étudie donc bien en Terminale : La guerre froide ? De Gaulle ? Et les présidents qui ont suivi, on les étudie tous... Sans parler des Etats-Unis qui deviennent très important mondialement ? Tu es sûre que ça ne te dit rien ? J'ai même étudié la campagne de 2007 et les différences manières de faire campagne aujourd'hui grâce à Internet et les médias.

Tu as dû manqué quelques cours... :icon_4laugh:

Je suis d'accord, c'est le programme. Enfin, surtout, la deuxième guerre mondiale n'est au programme que de la 1ère (enfin, était en tout cas, depuis la réforme...). Bref, je ne pense pas que ce soit forcément la faute de cette Madz, il y a des profs qui décrètent qu'ils parleront de ça et pas d'autre chose, c'est tout... (big up à ma prof de français de seconde, qui ne voulait jamais nous parler d'autre chose que de l'Iliade ou de l'Odyssée - ou de sexe, selon son envie)

 

[Elleden]

@azeleen Certes, mais enfin dire qu'on ne sait rien de 1950 à 2000 alors que c'est tout le programme de l'année de Terminale... Bref, mais c'est vrai que les 2 guerres, je les ai étudié en large, en long et en travers de la 3e (et peut être même en 4e d'ailleurs pour la 1e GM) à la première. Mais pour moi la fin du 19e jusqu'à 45, c'est une période qui selon moi mérite autant d'attention et qui se doit d'être étudié justement de long en large.
Ta prof de français me rappelle celle que j'avais en 4e et qui était obsédée (et le mot est faible) par le moyen-âge. Elle m'a vraiment fait détester cette période après un an à l'étudier sous tous les angles en lisant des romans assommants dont l'action s'y déroulait systématiquement ! 

 

[Glouns]

Quelques petits trucs par rapport à ce qui a été dit, je peux pas m'empêcher de faire ma prof:

- on n'évalue pas sur une petite partie du programme. Certes, le sujet tombe forcément sur un thème ou une notion particulière, mais à travers l'épreuve on cherche à savoir si le candidat maîtrise les bases de la matière. On ne peut plus parler pour les langues puisque le bac de langues a changé, mais quand on tombe par exemple sur telle période en histoire, on n'évalue pas seulement les connaissances du candidat sur cette période mais aussi sa capacité à synthétiser les informations, à les rapporter, à faire des liens entre les évènements...Il faut voir le bac davantage comme une évaluation des méthodes et stratégies acquises au cours des années de lycée...enfin c'est comme ça que je le vois.

- en ce qui concerne la prétendue non-objectivité des profs en cas de contrôle continu et les profs qui "pourrissent" les dossiers, ben, je suis désolée, mais je pense que la grande majorité des profs est objective et bienveillante envers ses élèves. Non, ça ne me fait pas plaisir d'écrire dans le livret de tel élève qu'il n'a pas travaillé cette année, mais c'est un constat. Je ne vais pas mentir et lui faire des éloges pour ses beaux yeux. Ça fait partie de mon intégrité professionnelle.
D'autre part il y a moyen de faire du contrôle continu sans évaluer ses propres élèves, comme lors des oraux de langues de cette année où certains profs se sont échangés leurs élèves (bon, y a encore des tas de problèmes par rapport à ça mais c'est la première année).

- Pour le cas des langues puisque c'est ce que j'enseigne, je suis favorable à la nouvelle réforme et même plus, je suis favorable au contrôle continu. Quand je dis contrôle continu je dis bien évaluation tout au long de l'année et non examens ponctuels au cours de l'année qui constituent une partie de la note à additionner à la note d'examen final (écrite). C'est-à-dire qu'en langues, on évalue la capacité d'un élève à communiquer. Pour cela, il faut créer des situations aussi authentiques que possible. Créer des épreuves de toutes pièces et mettre les élèves en situation d'examen, pour moi ce n'est pas authentique. Il faudrait pouvoir les évaluer dans telle et telle situation de communication (écriture d'une lettre, conversation sur un sujet divers et non préparé comme ça l'est aujourd'hui...).
Bon, j'ai poussé la réflexion plus loin que je ne le voulais au départ, mais faudrait que je creuse un peu plus si j'ai le temps.

 

[Astipalaya]

Je viens apporter mon point de vue de personne extérieur à la France. Je suis Suisse, et je fais une formation professionnelle, donc je ne suis pas en train de faire un bac.
En Suisse l'équivalent du bac s'appelle la maturité, et en 2012, seul 30% des 19-21 ans avais une maturité. Ce n'est pas que l'examen en lui même est très dur, mais c'est surtout du aux formations professionnelle très valorisée. Après, je pense que la matu est un peu plus dure à obtenir qu'un bac, car pour obtenir une équivalence de matu avec un bac, il faut avoir eu une mention.
Le taux d’échec à l'examen n'est pas énorme, mais c'est surtout du au fait que les personnes se sont tournées vers une autre formation, ou ceux qui étaient au lycée mais avec trop de difficulté ont arrêté et fait une autre formation.

 

[Liya]

Le problème d'un bac en contrôle continu, c'est pour moi la rupture de l'égalité entre les lycéen·ne·s... Adieu l'anonymat, l'obtention d'un diplôme national ayant la même valeur quelque soit l'établissement fréquenté.
Il y a déjà suffisamment d'inégalité entre les lycées et leurs étudiant·e·s : réputation, budget, etc., qui participent à renforcer les inégalités sociales (parce que, oui, les meilleurs lycées accueillent en grande majorité les plus riches).
Ensuite, il ne faut pas s'attendre à des réductions de folie avec le passage au contrôle continu, si on veut qu'il soit de qualité. Le contrôle continu, ça coûte cher AUSSI.
Enfin, je pense que le bac est une motivation pour travailler jusqu'au bout. Le brevet, qui s'obtient en grande part grâce au contrôle continu (par exemple, je l'avais avant de le passer) est une vaste blague et n'incite pas du tout les collégien·ne·s à bosser. Le premier vrai diplôme serait alors obtenu dans le supérieur : beaucoup de jeunes en seraient alors dépourvu·e·s.
HS  Par contre, je serais très favorable à une refonte du système de notation : les notes sur 20 me semblent vraiment faire de l'évaluation une sanction, contrairement à des systèmes plus souples, comme les lettres voire acquis/ non-acquis

 

[Solstice]

Je passe mon bac cette année (depuis deux semaines et pendant encore deux semaines) donc je me sens plutôt concernée par cet article ! Qui plus est, j'essuie les plâtres de la réforme des lycées, et c'est pas toujours joli joli. (Avec les directives ministérielles qui changent tous les deux mois, on ne sait plus trop où donner de la tête, ni nous, ni nos profs)
En tout cas, je reste persuadée que ce serait une erreur radicale de se calquer sur le système américain. Je trouve que l'avantage du bac est de pouvoir réellement disserter sur des sujets, pour la plupart intéressants. Je ne suis peut-être pas très objective car je peux me dire "bonne élève" ou peut-être est-ce parce que je suis dans un bon lycée, mais le bac ne me semble pas si punitif que cela. La philosophie, la littérature (Bac L power !) et les langues nous laissent nous exprimer, car la plupart sont des dissertations ou bien de l'expression en ce qui concerne les langues. Le par-coeur se trouve surtout en histoire, mais bon à ce niveau là, il faut savoir les dates, pas moyen d'y couper. Mais en général, je me sens assez libre dans les épreuves, je ne ressens pas cette pression du par coeur pour le bac ou de ce rush pour finir le programme. C'est le cas en philo par exemple, ou en français l'année dernière, mais pendant l'année, j'ai réussi à avoir 20 en philosophie sans citer ni auteur, ni texte. Je pense justement que ces épreuves poussent à la réflexion, et non à un simple recrachage de cours. (Ou en tout cas, c'est ainsi que je le vois. )

 

[Glouns]

Je reviens pour parler des avantages du contrôle continu, en tout cas en langues:
- Le professeur que l'élève a eu tout au long de l'année est le plus à même d'évaluer ses capacités en langues
- On inciterait les élèves à travailler et participer davantage puisque chaque cours pourrait être l'occasion de valider une compétence (genre je me dirais "tiens, cela fait plusieurs fois que Georges pose une question grammaticalement correcte, je vais pouvoir valider sa compétence "Poser une question"" - je dis n'importe quoi hein), même si à l'heure actuelle avec 2h en terminale on n'a peut-être pas suffisamment de temps à consacrer à chaque élève ET à son évaluation.
- L'élève aurait plusieurs chances de réussir et un véritable suivi de ses progrès.

Tout ça bien sûr n'est possible qu'avec un nombre suffisant d'heures de cours et un effectif raisonnable (genre pas 25 élèves).

 

[Sylice]

Franchement je comprends pas tout ce TouinTouin autour du bac.
ça vous coûte beaucoup d'argent, ça ferme des portes et ça mets une pression monstre pour les élèves.
et cette Surmédiatisation, ouvrez un journal français ou la télé à cette période et on parlera que de ça !

J'ai fait toute ma scolarité en Belgique, et des examens c'est tout les ans, voir 2 fois par ans.
résultats : un système qui fonctionne qui ne mobilise pas des milliards d'euros et vu qu'on a eu l'habitude les examens c'est sans trop de stress

 

[Marie Obrigada]

Hey ! J'ai passé le bac S en 2003 (et j'ai eu un petit 9 en math honorable vus mes résultats dans l'année).
10 ans déjà ! ^^ (et je suis surprise que cette "affaire" soir citée dans cet article vu que ça date déjà un peu)

Je n'ai pas été traumatisée par le bac. A vrai dire, je n'avais pas imaginer ne pas l'avoir avant de passer les épreuves et de réaliser que je pouvais avoir 9 partout et qu'alors ça ne passerai pas.

Évidemment cela apparait comme plus symbolique qu'autre chose. Mais n'a-t-on pas besoin de rites de passage justement, de soumettre à un stress, une épreuve pour avoir la joie d'en sortir victorieux ?

 

[Mad_Summers]

Tout d'abord, je trouve un peu dommage que quand on pense à bac on ne pense jamais aux techno et aux pro.

Et faut savoir que certains bac incluent le contrôle continue.
J'ai fait un bac STAV et grâce au CCF (contrôle continue en cours de formation), j'ai pu avoir mon bac. J'ai eu 14 de moyenne et ca a largement aidé pour avoir mon bac, si ca avait pas été le cas je l'aurais sans doute pas eu.Il me semble que ca comptait à peu près pour un tiers du bac (1/3: le dossier agricole, 1/3 les épreuves, et le reste le CCF)
Ca représentait mon bon travail au cours de l'année alors qu'au bac j'ai eu 11 de moyenne (j'ai loupé mon dossier);et c'était une déception parce que ca reflétait pas mes capacités.

Une madz a écrit que ca creuse les inégalités: c'était comme passé un contrôle normale. C'était pas plus dur, il suffisait de réviser et y avait pas plus de pression que ça. Ca se passait en classe et c'était nos profs qui nous corrigeaient. Personne n'a jamais été saqué parce que le prof aimait pas sa tête non plus.