Pour moi, l'avortement a toujours été un quelque chose d'acquis, comme les droits des homosexuels, d'ailleurs. C'est que dans ma famille immédiate, tout le monde était plutôt ouvert et je n'ai jamais entendu de commentaires anti-IVG ou homophobes, du coup, je vivais dans une petite bulle de rêve où tout le monde était égal et accepté et avait droit sur son corps, jusqu'à ce que j'arrive à un âge où on commence à s'intéresser à l'actualité et on constate que le reste du monde n'est pas aussi ouvert d'esprit...
Enfin, tout ça pour dire que quand j'ai eu mon premier copain, j'ai commencé à me sentir plutôt concernée par la contraception. Très alerte afin de ne pas tomber enceinte : pilule prise assidûment et condom. Et malgré cela, dans l'éventualité où je tomberais enceinte, je me suis renseignée sur les IVG. Je découvre alors qu'il y a l'avortement par médicament jusqu'à 7 semaines de grossesse, au-delà de quoi, il faut une intervention chirurgicale. Cela me rassurait de savoir que si ça m'arrivait et que je le découvrais à temps, je n'aurais pas besoin de subir le stress supplémentaire de la chirurgie. Mais c'était sans savoir que cette méthode n'est pas disponible au Canada, pays dans lequel je vis malheureusement. En fait, il est possible dans de rares cas d'obtenir que le médecin prescrive un médicament qui occasionnera une interruption de grossesse, mais ce n'est pas la vocation première du dit médicament, seulement un effet secondaire qui peut provoquer une fausse-couche, mais le pourcentage de réussite est hasardeux. En tout cas, moi, ça ne me rassurerait pas. Du coup, pour l'heure, si je tombais enceinte, je me ferais avorter, même si je n'ai pas accès à l'IVG par médicament, mais je vais plutôt essayer d'éviter de me rendre là.