Les 'gender studies', c'est quoi ?

  • Initiateur de la discussion AnonymousUser
  • Date de début
A

AnonymousUser

Guest
Précision : Je n'ai pas lu les derniers messages postés, parce qu'il m'a fallu un moment pour taper celui-ci. Désolée si je répète des trucs ! Je m'en vais les lire :)

Caá Yarí;1004107 a dit :
Alors, pour te répondre, je pense qu'il serait intéressant de regarder quelles sont les conceptions du corps dans différentes cultures et dans différentes tribus, même celles qui n'existent plus aujourd'hui. Pourquoi l'objectivité, ce serait dire "le corps est fait de cellule, il y a des chromosomes, c'est ça la réalité" ? Pour la Réalité Vraie (puisque c'est un discours que beaucoup de scientifiques revendiquent) ça ne serait pas "le corps est un objet magique, il est un moyen de transport, quand ma cage thoracique se baisse et se relève, c'est qu'il y a un esprit animal qui vit dedans pour le faire tenir en vie" (j'invente) - ce que aurait pu te dire telle ou telle personne d'une tribu lambda ? Pourquoi la Vérité Vraie et l'objectivité, ce serait décrire ce que mes yeux biologiques voient ? Cette conception de l'objectivité et de la réalité me semble avant tout occidentale (mondiale ?), et elle est donc déjà enculturée.

Euh.. Déjà je n'ai pas dit que c'était objectif, j'ai dit que c'était le constat le plus objectif possible. Ensuite, je ne suis pas scientifique donc là je vais peut-être m'avancer un peu, mais bon, je tente de te répondre. Un homme qui estime qu'il y a un esprit animal qui habite sa cage thoracique a une croyance, une opinion, elle peut être vraie ou fausse mais dans tous les cas elle est injustifiée : elle ne se base sur aucune expérience, aucune démarche rationnelle.. L'hypothèse scientifique, une fois confirmée, bien qu'elle soit influencée par le scientifique, sa société et sa culture, atteint un niveau de réalité supérieur à l'opinion ou la croyance injustifiée. La réalité biologique (et personne n'a dit "réalité" tout seul, on a bien évoqué l'idée d'une "réalité biologique") part d'une démarche scientifique, rationnelle, logique, d'une expérimentation et d'une observation, en ce sens elle me semble être la démarche la plus objective possible. Et objectivité ne signifie pas nécessairement vérité.
Quand les filles évoquent la réalité biologique, elles te demandent ce que tu en fais, où tu la situes, elles ne sont pas en train de dire que c'est la seule réalité possible, la seule vérité, ou le seul angle digne d'intérêt. Mais il faut nécessairement partir d'un point aussi objectif et réel que possible pour arriver à construire une réflexion.. Après libre à toi de trouver que c'est enculturé, ça l'est peut-être, mais si tu ne construis pas sur une représentation de la réalité commune, sur un raisonnement rationnel que nous sommes en mesure de saisir, la démarche est absurde. Et lorsqu'on évoque les réalités biologiques ce qu'on tente de faire c'est bien ça : construire un raisonnement à partir d'une réalité commune, acceptée, pour tenter de saisir un courant de pensée qui est lui aussi enculturé et subjectif de toute façon. On part simplement du point le plus objectif possible.

Et j'avoue qu'il y a un truc que je ne saisis pas.. Je veux dire par là que, pour moi, mettre au même niveau la représentation qu'on peut avoir du corps et la connaissance scientifique qu'on peut avoir du corps c'est un peu étrange. Je peux me représenter mon corps comme fait de milliers de morceaux d'étoiles ou habité par une panthère, n'empêche que le jour où j'ai un cancer ce sera quand même mes cellules qu'on traitera et pas mon âme panthère. Alors bien sûr il y a des gens qui se soignent avec d'autres choses, des magnétiseurs ou que sais-je, mais généralement, ils meurent. Ma représentation du corps j'en fais ce que je veux, je peux même nier la réalité organique si j'en ai envie, mais c'est ma représentation, ma croyance, et elle ne se base sur rien de plus que ma personne. La connaissance scientifique atteint quand même un degré un peu plus haut dans l'objectivité et l'adéquation avec le réel..
Je serai curieuse de savoir s'il y a des tribus, des communautés ou que sais-je, ou aucune différence n'est établie entre l'homme et la femme ? Il me semble que non, et si je n'ai pas tort cela démontre bien que même dans un cas où on ne connaît pas/croit pas à la réalité biologique, on a bien conscience d'une différence. Enfin il me semble que dans toutes les représentations du réel qu'on peut trouver, la différence homme/femme apparaît toujours d'une façon ou d'une autre, elle est toujours perçue. A partir de là il me semble nécessaire de s'interroger sur le pourquoi de cette différence, et donc d'évoquer le biologique tout autant que le culturel..

Je suis peut-être à côté de la plaque avec ce message, parce que j'avoue ne pas avoir totalement saisi ce que tu voulais dire/où tu voulais en venir. Mais pour moi, si les gender studies ne se basent pas sur la réalité biologique, elles ne se basent sur rien. Les gender studies sont quand même très occidentales, elles s'inscrivent dans une société, dans une représentation du monde, elles doivent nécessairement prendre en compte cette représentation. La connaissance la plus objective possible que nous avons du genre, c'est la connaissance scientifique, le questionnement me semble donc légitime et même nécessaire si l'on veut construire une réflexion sur le genre, non ? :/..
 
A

AnonymousUser

Guest
~Leev~;1004173 a dit :
Hmm, je vais répéter. Je dis que tout part de la différence -allez supposée, si tu veux- biologique. Que les théories que tu paraphrasent aussi. Comme tu le dis toi-même, elles disent juste que "rien n'est naturel", mais pour ça elles doivent admettre la différence ne serait-ce que biologique à la base.
C'est ce que je dis. Et après, je dis que si tu remets en question cette différence biologique parce que chez d'autres elles n'existent pas alors que si, ben les théories que tu exposes ne tiennent plus non plus. Elles ne tiennent plus parce que tu en détruits la base.
Voilà ce que j'ai dit. J'ai pas dit que les théories n'ont pas lieu d'être :eh2:.

Après pour l'histoire d'hormones et compagnie, je dis juste au-dessus que je laisse ça tomber. Donc je vois pas trop pourquoi tu me dis ce que tu me dis. D'ailleurs, c'est un truc qu'on apprend en quoi, seconde générale ? Enfin voilà.

Et puis bon après, j'vois pas ce que je pourrai dire d'autre donc bon gender studies à tout le monde.
Je n'ai pas dit à mon tour que les différences biologiques ici ou chez les autres n'existaient pas. J'ai dit "S'il y a une différence biologique, il y a l'élaboration d'un système...". Si je dis qu'un système peut s'élaborer sur la base d'une différence biologique, c'est bien qu'elle est reconnue.
Par contre, si si, tu as dit :
Et là, je vais redire ce qu'elle a dit, mais si aujourd'hui là, on remet en question la réalité biologique à savoir la différence bio homme-femme, ben les théories sur le genre n'ont pas lieu d'être.
Là je te renvoie à ma dernière réponse succincte, car c'est à cela uniquement qu'elle répondait.
 
A

AnonymousUser

Guest
Caá Yarí;1004158 a dit :
Euh je ne suis pas d'accord sur un truc. S'il y a une différence biologique (et encore les différents dosages d'hormones et les différentes combinaisons chromosomiques et biologiques chez chacun rendent la chose plus complexe), il y a l'élaboration d'un système* qui PEUT OU NON se baser sur une "différence des sexes" (exemple avec le système occidental). De cette façon, tu ne peux pas dire que les théories sur le genre n'ont pas lieu d'être, c'est juste pas possible pour moi de lire ça
:d
*social, économique, politique...

Caá Yarí;1004184 a dit :
Je n'ai pas dit à mon tour que les différences biologiques ici ou chez les autres n'existaient pas. J'ai dit "S'il y a une différence biologique, il y a l'élaboration d'un système...". Si je dis qu'un système peut s'élaborer sur la base d'une différence biologique, c'est bien qu'elle est reconnue.

(Je quote pour rendre ma réponse plus compréhensible)

En fait je ne vois pas le rapport.. Je n'ai pas dit que les théories sur le genre n'avaient pas lieu d'être, je crois qu'elles ont lieu d'être précisément parce que je crois qu'il y a une différence biologique et tout ce qui s'ensuit (différence culturelle etc). J'ai dit que si toi tu ne croyais pas à la réalité biologique, que tu pensais que ce n'était qu'une représentation parmi d'autres et que pour toi ça n'avait aucune valeur ni d'objectivité ni de vérité, je ne voyais pas sur quoi tu basais les gender studies. Je sais que tu ne nies pas les réalités biologiques, mais tu dis qu'elles sont issues d'un système de pensée (ton message sur Leev et Estella) et maintenant tu dis que les réalités biologiques induisent un système.. Si tout ça n'est qu'une représentation dans un système, si tout est relativisé à ce point, on tourne en rond et la réflexion ne va nulle part puisqu'à partir de ce moment-là ce qui est à la base de ce système (les réalités biologiques) n'est qu'une représentation issue d'un autre système qui n'a aucune valeur objective ou autre et euh.. Au final on va où à partir de là ?
Moi je te demande simplement en quoi ce ne serait pas la démarche la plus objective possible que de s'intéresser aux réalités biologiques, en quoi ce ne serait pas la façon la plus réaliste d'aborder ça et donc la plus rationnelle ? C'est à ce point-là que je m'intéresse, parce que tu dis que c'est une représentation subjective, donc moi je me demande (en gros hein) en quoi ? Sur quel autre critère on peut baser sa réflexion sur le genre ? Où est la subjectivité dans le fait de penser en termes de réalités biologiques ? En quoi est-ce particulièrement orienté et si tel est le cas, dans quel sens, vers quelle orientation ?
Donc tu me réponds ton truc sur les différentes représentations du corps, mais (comme je l'ai dit) ma réflexion porte plutôt sur la connaissance (justifiée) du corps, pas sur la représentation que nous en avons.
 
A

AnonymousUser

Guest
(Je précise une dernière petite chose afin que vraiment les choses soient claires :)) :

En fait, je crois que nous ne parlons pas de la même chose.

Personne n'a dit (et ça j'insiste) que les différences biologiques n'était pas reconnues. Si un système se base sur une "distinction des sexes", il n'y a rien de mal en soi, tant qu'il laisse à ses membres la plus grande liberté possible. Or ce n'est pas forcément le cas, car beaucoup de discriminations faites à des groupes (juifs, noirs, femmes, trans, pédés...) ont été justifiées par des arguments biologiques. En Occident, la biologie reste le Référent et le Maître absolu-s (système de pensée). C'est ça qu'il faut relativiser, surtout quand cela va à l'encontre des libertés individuelles.

Je me répète, les études sur le genre sont pour moi utiles dans une optique de lutte contre les discriminations, je ne crois pas (et là ce que je vais dire n'engage que moi une fois de plus) que les gender studies aient une vocation "scientifique" et se veulent comme telles, à l'image de pas mal de sciences humaines d'ailleurs. Ce ne doit pas pour autant les discréditer (je pense de la même façon à la psychologie, à la sociologie, à la philosophie...). Qu'elles essayent d'être de plus en plus objectives ou scientifiques, pourquoi pas, mais à ce moment là ce n'est plus de mon ressort. Qu'elles essayent de prouver leur éventuelle véracité de cette façon là, why not ! De mon côté, je suis plutôt dans le trip 'mettre en doute ce qui paraît évident' pour permettre de toucher à une plus grande liberté et pour permettre d'assouplir les discours et actes discriminatoires qui sont encore justifiées (et confortés idéologiquement) par des argument biologiques.
 
A

AnonymousUser

Guest
Effectivement, nous ne parlons pas de la même chose. Parce qu'en l'occurence, je n'ai jamais dit que tu niais les réalités biologiques et je n'ai rien évoqué en rapport avec des discriminations, de même que je n'ai jamais laissé entendre que les réalités biologiques étaient nécessairement la réalité ou même qu'elles étaient immuables. On t'a demandé ce que les gender studies faisaient des réalités biologiques, tu as plus tard cité cette question en disant qu'elle n'était pas objective et qu'elle montre l'influence d'un système de pensée, moi je te demande : en quoi ? Et je te demande dans ce cas-là sur quoi se basent les gender studies ? Il faut bien une base, un fait. C'est un peu comme en sociologie : on part du principe qu'il existe une vie sociale (en très très gros mais bon c'est un exemple c'est tout). Gender studies : on part du principe qu'il existe des sexes. On ne se limite évidemment pas à ça, mais si on ne part pas de ce principe-là comment on fait ? Et donc la question n'est pas de dire "il faudrait se limiter au biologie" mais que font les gender studies du biologique, comment le considèrent-elles etc ? Enfin moi c'est ma démarche, je veux comprendre les gender studies, je pars de la base, de ce que je suppose être le fondement. Et si ce n'est pas le fondement : quel est-il ?
Alors je sais, je me répète, mais c'est parce que vraiment j'ai beau faire des efforts, je ne vois pas en quoi j'ai obtenu une réponse. Après c'est peut-être parce que je ne suis pas assez claire, donc j'essaye d'expliciter au maximum.

Quant à cette histoire de biologie et de discrimination, pour être tout à fait honnête je ne comprends pas le rapport entre ça et mes messages/ceux de Leev, pourrais-tu expliciter ? Je ne comprends pas non plus, et là tu peux sans doute m'éclairer, en quoi les discours discriminatoires se fondent sur des arguments biologiques (j'entends par là des réalités biologiques) et surtout en quoi ce comportement discrédite les réalités biologiques ? Enfin si on reprend l'exemple des femmes (ou des juifs, ou des pédés, je ne suis pas sectaire) tu pourrais expliciter s'il-te-plaît ?
 
A

AnonymousUser

Guest
(Atsu, je n'avais pas vu ton message, je ne te répondais pas)
 
13 Février 2007
2 649
268
4 994
PARIS
Caá Yarí;1004117 a dit :
Alors, bon, ça c'est ta vision des choses chérie :d

Je ne sais pas si la vocation des gender studies c'est de devenir une "science". Je ne crois pas que ce soit leur but. Leur objectif, à mon avis, est plutôt celui que j'ai cité à la fin de mon avant-dernier post.

D'ailleurs, je suis en psychologie, et la question de la naturalisation de l'esprit, de l'objectivité, et par exemple de la psychologie comme discipline (qui tend à être) scientifique est PLUS que controversée. Le "la seule façon d'être objectif, c'est de savoir que l'on est subjectif" vient d'un de mes professeurs qui est psychologue clinicien. C'est un grand débat au sein de l'institution, avec surtout la neurobiologie qui essaye d'expliquer et de situer les processus psychologiques par des processus biologiques. Tellement que des fois ça devient un grand gag. Donc ça, je ne m'en mêle pas. Même les professionnels de la "santé mentale" sont partagés et perplexes, si bien que deux groupes distincts peuvent prendre forme (ceux qui veulent naturaliser l'esprit, et ceux qu'ils veulent relativiser cette pratique). Ca balance pas mal.

En fait dans tout mon post même quand je ne l'ai pas précisé, j'ai 'entendu le mot scientifique et science au sens de science humaine, ce n'était peut-être pas clair ! Mais même en histoire de l'art, pour parler de littérature spécialisée on peut parler aussi d'article "scientifique". Je n'allais vraiment pas sur le terrain de l'explication de l'esprit par le naturel, je parlais des méthodes et de l'histoire des sciences humaines. Dans le langage courant, quand on dit scientifique on pense souvent à "biologie", "mathématiques", etc, mais dans le contexte de mon message cela ne se rapportait qu'à la science humaine. C'est peut-être aussi parce que les messages d'Atsu et Leev s'aventuraient plus sur le terrain de la science que du coup mes propos ne paraissent pas clairs ?

Pour moi l'objectivité n'est pas une valeur absolue mais on ne peut pas l'évacuer pour autant, on doit y tendre même si elle ne sera jamais véritablement atteinte, ou alors peut-être dans des éclairs de génie ! Pour reprendre Atsu, ce n'est pas parce que l'objectivité (qui n'est pas non plus à confondre avec la vérité) absolue n'existe pas qu'on ne peut pas tenter d'être le plus objectif possible.

L'exemple de la psychologie est intéressant, le problème du lien science exacte/science humaine se pose particulièrement dans le cas de cette discipline, mais très clairement j'entends science au sens de science humaine.

Je comprends pourquoi ma réponse peut susciter de l'incompréhension par rapport à ça :

Caá Yarí;1004256 a dit :
Je me répète, les études sur le genre sont pour moi utiles dans une optique de lutte contre les discriminations, je ne crois pas (et là ce que je vais dire n'engage que moi une fois de plus) que les gender studies aient une vocation "scientifique" et se veulent comme telles, à l'image de pas mal de sciences humaines d'ailleurs. Ce ne doit pas pour autant les discréditer (je pense de la même façon à la psychologie, à la sociologie, à la philosophie...). Qu'elles essayent d'être de plus en plus objectives ou scientifiques, pourquoi pas, mais à ce moment là ce n'est plus de mon ressort. Qu'elles essayent de prouver leur éventuelle véracité de cette façon là, why not ! De mon côté, je suis plutôt dans le trip 'mettre en doute ce qui paraît évident' pour permettre de toucher à une plus grande liberté et pour permettre d'assouplir les discours et actes discriminatoires qui sont encore justifiées (et confortés idéologiquement) par des argument biologiques.

Je crois que tu te méprends sur ce que sont les sciences humaines, en fait c'est exactement ça, la philosophie par exemple : mettre en doute ce qui paraît évident, la méthode de Descartes (et Descartes en plus, qu'on considère comme le plus rationaliste qui soit!) c'est justement ça, le doute radical sur lequel il croyait pouvoir reconstruire l'ensemble du savoir. L'objectivité ne naît pas uniquement des sciences expérimentales, chaque discipline met en oeuvre ses propres méthodes pour tendre à l'objectivité. Le caractère scientifique d'une science humaine n'est pas aussi facile à évaluer qu'en mathématiques ou biologie, certes, mais lorsqu'on approfondit sa connaissance de la discipline, on peut arriver à une démarche scientifique au sens d'une démarche visant à donner du sens à l'objet étudié, en se fondant sur des critères autres que l'opinion.

Je comprends très bien ta démarche, mais pour moi les gender studies (d'ailleurs, pourquoi studies s'il n'y a pas de prétention à s'intégrer dans le monde des sciences humaines ?) occupent le terrain des sciences humaines tout en s'appuyant aussi sur des combats politiques et individuels, ce qui me paraît fausser le jeu. Les gender studies ont cherché à annexer diverses sciences humaines et des auteurs du passé pour montrer en quoi leur pensée pouvait justifier tel ou tel combat anti-discrimination. Le combat en lui-même est juste mais c'est un combat politique qui risque de polluer la réflexion de fond, et d'orienter les résultats des recherches sur toutes ces thématiques.
 
A

AnonymousUser

Guest
Elfamelie;1004314 a dit :
Je crois que tu te méprends sur ce que sont les sciences humaines, en fait c'est exactement ça, la philosophie par exemple : mettre en doute ce qui paraît évident, la méthode de Descartes (et Descartes en plus, qu'on considère comme le plus rationaliste qui soit!) c'est justement ça, le doute radical sur lequel il croyait pouvoir reconstruire l'ensemble du savoir. L'objectivité ne naît pas uniquement des sciences expérimentales, chaque discipline met en oeuvre ses propres méthodes pour tendre à l'objectivité. Le caractère scientifique d'une science humaine n'est pas aussi facile à évaluer qu'en mathématiques ou biologie, certes, mais lorsqu'on approfondit sa connaissance de la discipline, on peut arriver à une démarche scientifique au sens d'une démarche visant à donner du sens à l'objet étudié, en se fondant sur des critères autres que l'opinion.
Nous sommes donc d'accord, même si nous n'employons pas les mêmes termes.
Je ne me méprends pas sur ce que sont les sciences humaines
;)

Je comprends très bien ta démarche, mais pour moi les gender studies (d'ailleurs, pourquoi studies s'il n'y a pas de prétention à s'intégrer dans le monde des sciences humaines ?) occupent le terrain des sciences humaines tout en s'appuyant aussi sur des combats politiques et individuels, ce qui me paraît fausser le jeu.
Pour ce qui est souligné en gras, j'ai dit que je parlais de mon cas, que c'était mon avis. Et pour le reste, j'ai déjà répondu à cela en expliquant que toute démarche même la moins subjective possible est forcément orientée.

Atsu :
Quant à cette histoire de biologie et de discrimination, pour être tout à fait honnête je ne comprends pas le rapport entre ça et mes messages/ceux de Leev, pourrais-tu expliciter ? Je ne comprends pas non plus, et là tu peux sans doute m'éclairer, en quoi les discours discriminatoires se fondent sur des arguments biologiques (j'entends par là des réalités biologiques) et surtout en quoi ce comportement discrédite les réalités biologiques ? Enfin si on reprend l'exemple des femmes (ou des juifs, ou des pédés, je ne suis pas sectaire) tu pourrais expliciter s'il-te-plaît ?
Oui, je te fais ça rapidement : tu n'es peut-être pas sans savoir que Vacher de Lapouge a écrit de superbes choses (humour) sur l'infériorité biologique des juifs et des noirs (dont s'est servi ensuite Hitler-le-connu) en expliquant et en prouvant scientifiquement qu'ils étaient inférieurs psychologiquement et physiologiquement. Je te mets ce lien Wikipédia, tu peux lire le paragraphe "Travaux" pour un résumé clair. C'est lui a introduit le terme "eugénique" dans la langue française.

Pour les pédés ou les gouines (termes qui ne sont pas péjoratifs dans ma bouche), l'argument justifiant les discours discriminatoires le plus répandu est le suivant : un homme ça a un pénis et une femme une chatte, l'un va dans l'autre, donc c'est fait pour être ensemble, c'est la Nature qui l'a voulu. Un homme et un homme c'est contre-nature, une femme et une femme aussi.

Pour les femmes, on a souvent dit qu'elles étaient trop faibles de part leur nature physique, qu'elles étaient d'humeur instable, zinzin, à cause de leurs menstruations, qu'elles n'étaient par conséquent pas fiables.

Je ne cite pas l'interminable liste de discriminations, et de discours du type "tu es une femme [référence au sexe], et une femme ça doit faire ça/ça ne doit pas faire ça". Pareil pour les hommes bien sûr. Celui qui n'agit pas correctement, selon ce qu'on attend de lui de part son sexe, peut être sanctionné durement dans la communauté.

Pour les trans : une femme ça doit être une femme pas un homme. Un homme ça doit être un homme, pas une femme. La preuve, cette personne là a une bite et elle elle est XX. Sanction parfois violente puisqu'elle va jusqu'à l'assassinat des personnes transsexuelles.

Bref, au nom de la biologie, tout devient justifiable. Je suppose qu'elle serait moins influente si la pensée occidentale ne lui accordait pas une toute-puissance et si elle ne la considérait pas comme détenant (étant ?) La Vérité Absolue (cette-dernière existe t-elle ?).
 
A

AnonymousUser

Guest
D'accord, c'est à peu près ce que je supposais de ton premier message. Sauf qu'en l'occurence pour un grand nombre des théories que tu cites, ce n'est pas la réalité biologique qui pose problème mais l'interprétation qui en a été faite.
Si je prends l'exemple du racisme, il y a quelques temps on classifiait les races selon l'intelligence en mesurant les cerveaux. Les noirs étaient donc tout en bas de l'échelle. Il a depuis été démontré que la taille du cerveau n'a pas de lien direct avec l'intelligence du sujet. Supposons (je dis supposons parce que personnellement je n'en sais rien) qu'en moyenne les noirs ont un cerveau plus petit que les blancs. En soi, si c'est bien le cas, c'est un fait biologique. La discrimination n'est pas dans ce fait mais dans l'interprétation qui en a été tirée.
De même dire qu'un homme a un pénis et une femme un vagin et que biologiquement ils sont capables de se reproduire alors que deux femmes/deux hommes non, ce n'est pas discriminatoire. C'est lorsqu'on en tire une interprétation qui ne se base sur rien de plus que son ressenti personnel face à ce fait biologique qu'on est dans l'erreur. Dire que c'est contre-nature est une erreur, puisqu'on observe également des rapports homosexuels chez les animaux par exemple. A moins qu'on puisse estimer qu'il y a des comportements contre-nature chez toutes les espèces (je ne sais pas ?) mais dans ce cas je ne vois rien de péjoratif dans le terme en lui-même, c'est quand on l'utilise pour dire inacceptable, condamnable, inhumain, que cela devient péjoratif et discriminatoire.
Et ainsi de suite.. Par exemple pour la question du transsexualisme. Dire que biologiquement une femme a deux chromosomes XX et un homme un chromosome X et un Y, c'est simplement poser une réalité scientifique. Cela ne signifie pas qu'on ne peut pas être XY et se sentir femme, devenir "socialement" une femme, être de genre féminin. On change de sexe, on change de genre, mais on ne change pas de chromosomes pour autant. Et c'est justement à partir de ce constat biologique qu'on peut avancer qu'il existe une sorte d'identité biologique si je puis dire et une identité sociale, culturelle, etc.

En elle-même la réalité biologique n'a rien de discriminatoire. C'est l'interprétation subjective que nous faisons de ce fait qui peut être discriminatoire. La toute-puissance de la biologie n'en est pas réellement une : la biologie est un simple constat de faits scientifiques, aussi objectif qu'il est humainement possible de l'être. Et lorsqu'on évoque la réalité biologique, ce n'est pas pour dire que les gender studies sont illogiques puisqu'on naît avec tels ou tels chromosomes, c'est simplement pour savoir quelle importance est donnée au biologique dans ce cadre, comment il est considéré dans ce système de pensée.
Après effectivement on greffe souvent des représentations, des interprétations, sur le fait biologique, mais là ce n'est plus vraiment un problème de toute puissance de la biologie mais un problème de toute puissance de notre subjectivité, non ?
 

Les Immanquables du forum

Participe au magazine !
Une info qu'on devrait traiter sur madmoiZelle ?
 
Nouvelle ou perdue ?
Pas de panique, on t'aime déjà !

La charte de respect du forum
Le guide technique &
le guide culturel du forum
Viens te présenter !
Un problème technique ?
Topic d'entraide sur l'orthographe et la grammaire
 
La chefferie vous informe
Les annonces de l'équipe concernant le forum et madmoiZelle
Rendre visite à madmoiZelle
Le médiateur du forum
Soutiens madmoiZelle financièrement
Topic dédié à la pub sur mad
Si vous aimez madmoiZelle, désactivez AdBlock !

Les immanquables
Les topics de blabla
En ce moment... !

Mode - Beauté - Ciné - Musique - Séries - Littérature - Jeux Vidéo - Etudes - Ecriture - Cuisine - People - Télévision

Envie de rencontrer des MadZ ?
Viens trouver le forum de ta ville !

Mode
Le pire de la mode
Ces vêtements qui te font envie
Ta tenue du jour
La tenue qui plaît
Tes derniers achats de fringues

Beauté
Astuces,bons plans économies & dupes
Le topic des vernis
Questions beauté en tout genre
 
Culture
Le meilleur des images du net
L'aide aux devoirs
Tu écoutes quoi ?
Quelle est ta série du moment ?
Quel livre lisez-vous en ce moment ?
Le dernier film que vous avez vu à la maison
Le topic philosophique
 
Société
Topic des gens qui cherchent du travail
Voyager seule : conseils et témoignages
Trucs nuls de la vie d'adulte : CAF, Banque, Mutuelle, Logement etc...
 
Les topics universels
Je ne supporte pas
Je ne comprends pas
Ca me perturbe
Je me demande
J'adore...
Je m'en veux de penser ça mais...

Cupidon
Le topic des amoureuses
Le topic des polyamoureuses
Les Célibattantes