Moi, Daria M., Banlieusarde

[Naphtaline]

Moi c'est l'inverse, j'ai vécu 20 ans en banlieue (très proche de Paris, métro et tout le toutim, et banlieue plus proche de Neuilly que de Saint-Denis (dans sa façon d'être, pas que géographiquement), mais encore assez loin). Niveaux prix de supermarchés je ne vois aucune différence (mais je pense que ça dépend des villes de banlieue et des quartiers de Paris).

Par contre, clairement j'ai jamais vu dans ma banlieue plus d'entraide que dans Paris. Depuis que je suis à Paris, mes voisins m'invitent à l'apéro, plusieurs nous ont donné des meubles pour nous aider à nous installer, une voisine m'a hébergé une nuit à 4h du mat alors qu'une souris était dans mon studio. En banlieue ? J'ai jamais vu mes voisins.
Là je pense qu'on est plus dans des expériences personnelles (je dirais presque de la mauvaise foi mais bon) que dans une vraie vérité banlieue / Paris.

Pour le reste, c'est vrai, Paris est cher, beaucoup de gens sont un peu hystériques par rapport à cette ville (mais autant d'extrêmes amoureux que d'haineux), le parisien est en général bien content car il fait partie des 2 millions de personnes sur terre qui le sont, etc ... Mais quelque part, on sait tous aussi que c'est bien facile de taper sur Paris (et jouissif hein avouez ?) ...

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Euh j'irais pas jusqu'à dire que c'est jouissif de critiquer, ça exprimerais une critique par jalousie, alors qu'on ne critique pas forcément par jalousie mais plutôt par manque d'intêret ou "d'accroche" si je puis dire. Je trouve ça très dédaigneux comme tournure.

Et puis c'est tout aussi facile de taper sur la banlieue, la province et la campagne, les clichés géographiques sont valables partout. Je viens pour mes études de passer 2 ans dans un département extremement paumé et vide, et merci, je m'en suis pris plein la face, parce que j'étais chez les bouseux, les consanguins, parce que rien à faire, j'en passe et des meilleures. Alors que c'est bon, j'ai survécu, non ça n'était pas atroce et je n'étais pas à plaindre même si retrouver un peu de civilisation ne va pas me faire de mal.

Moi je suis une pure provinciale, j'aime Paris pour sa richesse culturelle, mais je n'aimerais pas du tout y vivre, à moins d'y être contrainte pour le boulot ou quelque chose de ce goût.


EDIT : et les sandwichs à 5€, dans les gares. Mais bon ça c'est valable à peu près partout.

 

[DariaMarx]

Ce qui me frappe surtout dans vos remarques, c'est que vous supposez toutes et tous que je dénigre Paris. Ce n'est pas du tout mon propos. Je me répète, mais j'adore Paris. Ce que je reproche aux parisiens, et surtout à ceux qui se vantent de l'être, c'est de dénaturer la ville, d'en faire un écosystème fermé. Le problème du système parisien, c'est la poudre aux yeux, la course au mieux : tout le monde trouve normal de payer 1000 euros un deux pièces, 3 euros l'heure de stationnement, 4,50 le coca, les quartiers qui restaient abordables (10e 11e 18e 19e Sentier par exemple) sont dévorés par les bobos. Les quartiers populaires à Paris ? La Goutte D'Or ? Barbes ? Stalingrad ? mais jusqu'à quand ? La mairie de Paris modifie le paysage urbain sans se soucier des familles, on permet à nouveau aux propriétaire la location des surfaces de moins de 9 m2, tout ça pour loger le surplus des gens attirés par la lumière et prêts à débourser 500 euros pour un placard avec toilettes sur le pallier.
Bien sur, ce n'est pas mieux ailleurs en Europe, Londres est sans doute bien pire. Reste Berlin, Bruxelles, encore, peut-être. Les capitales renvoient les fractures les plus visibles. L'opposition banlieue / ville, c'est bien plus qu'un problème de snobisme ou de vue de l'esprit, de voisinage ou de cinéma accessible, c'est le reflet de ce qu'on fait de notre société, de la manière dont on construit les villes et les oppositions pour demain, des endroits où vont grandir les familles. Et ca me pose question.
J'ai voulu traiter cet article sur un ton ironique et léger. J'aurai peut-être du l'aborder sous un autre angle. Oui, c'est vrai, je n'ai pas honte d'être banlieusarde, j'en ai même une certaine fierté, parce que je n'ai pas peur, parce que je connais la banlieue et ces codes qui font si peur aux gens de l'extèrieur, parce que j'aime la culture de la banlieue, les gens, les pavillons en pierre meulière et les barres des années 60. Parce que ca me parle. Ca me parle aussi parce qu'il est urgent que ca parle à tout le monde, parce qu'on vote bientôt, que tout le monde n'est pas parisien, et qu'on doit définir comment on envisage de vivre ensemble.

 

[ThelmaEtLouise]

Je commence à en avoir marre qu'on doive se justifier de vivre à Paris. Euh merde quoi, chaucun son truc. Et oui pour certains perdre la Tour Eiffel de vue ça peut être horrible parce que c'est leur rêve de vivre ici, franchement en quoi est-ce plus con que de dépenser ses sous en voyages, en cinéma ou autres? Aaaah mais oui, parce que à Paris on est hautain et fier et on méprise les autres, on refuse de se mélanger culturellement. Big lol!
Ah oui puis en plus en fait on vit pas vraiment à Paris puisqu'on ne connait que les quartiers pour bosser, vivre ou se bourrer la gueule. Je me demande qui est méprisant là.
Puis le coup du marché me fait doucement rire, y'en a jamais à Paris peut être. Ah bah non c'est vrai, on connait pas tout ça nous! C'est pour les gens, les vrais, ceux qui sont ouverts au monde extérieur!
Après je dis pas, les gens qui veulent à tout prix vivre à Paris alors que c'est pas dans leur budget c'est débile, mais franchement en tant qu'étudiant, pour une personne qui aime sortir très tard, qui aime pouvoir bouger quand il veut, trouver toujours un truc ouvert, avoir une expo à portée de main en permanence, pouvoir se dire je vais au ciné et y être dans les dix minutes, bah c'est un peu le rêve!
Ouh les vilains parisiens qui n'aident personne! OOui il y en a, oui des cons y'en a partoout, c'est marrant mais moi en demandant avec le sourire, j'ai toujours obtenu de l'aide quand j'en avais besoin.
Et finalement les quartiers de Paris ce sont plein de petits villages, et c'est le même principe que dans tout endroit de banlieue, tu connais les marchands là où tu fais tes courses, tu connais même les clochards et eux te connaissent. Tu peux sortir dans la rue et dire bonjour à tout le monde (ah bah non je suis bête, j'avais oublié que les parisiens sont méchants et pas souriants!)
Bref, j'arrête de m'exciter, je vais aller vers de plus verts pâturages (vous avez vu je sais ce que c'est alors que je vis à Paris).
Ah et je précise, je viens de banlieue. Donc je pense que je suis relativement objective par rapport à cet article, je ne suis pas du tout une parisienne "pure souche". Et surtout, je ne rêve pas de faire ma vie à Paris.

+ 1 !

Je viens en banlieue parisienne, je suis mal desservie, et je me tape 3h00 de transports par jour pour aller ds mon école ds le 15ème. Je rêverai de pouvoir me payer un placard à balai ds Paris qui m'évite de perdre autant de temps dans les transports. Et je ne comprends pas cette haine du Parisien. Je ne suis pas parisienne, je vis en banlieue (mais pour les gens de province de ma classe c'est pareille, je suis une snob hautaine et fermée). Paris est quand même une ville agréable et sympa, pour peu qu'on s'y intéresse. Les gens ne sont pas tous des prout-prout vivant dans le 16ème. Les provinciaux de ma classe n'arrête pas de critiquer Paris, vantant le "savoir-vivre" de leurs régions et passent leur temps à cracher sur la ville dans laquelle ils ont la chance de pouvoir faire leurs études. Et je les trouve finalement plus hautains et fermés que les gens vivant à Paris.

Moi j'habite en banlieue mais je ne correspond pas au "type" de banlieue: chez moi c'est la pleine campagne, des chèvres, 3 vieux. Pas de bus, pas de trains, pas de commerces. Autant dire que les Provinciaux me comme Parisienne, les Parisiens comme une Banlieusarde, les Banlieusards commme une Paysanne, et les Paysans commme ... une Parisienne.
En fait je ne sais absolument pas ce que je suis.

 

[DariaMarx]

Mais que veux-tu qu'on fasse ? Qu'on arrête de consommer, qu'on n'ait pas de voiture (déjà le cas pour la plupart des madmoizelles ici présentes) qu'on assigne nos propriétaires en justice ?
(...)
J'habite entre Barbès et la Porte de Clignancourt, et il n'y a pas de bobos chez moi.
Et je trouve au contraire l'action de la mairie admirable.

Alecto, d'abord je ne VEUX rien, j'essaie juste d'expliquer ce qui me tient à coeur. Ensuite, si cela peut permettre à certains de comprendre que "monter" à Paris n'est pas le seul signe éxterieur de résussite, pourquoi pas !

Marrant, je bosse rue Ordener 3 jours par semaine, et je vois une vraie différence, une vraie ligne de démarcation se former entre le quartier bobo-isé du haut de la rue, et le quartier qui reste populaire en descendant sur le boulevard ou sur Simplon. Quant au travail de la mairie, il concerne les logements contrôlés par cette dernière, en tant qu'habitante du quartier, tu connais comme moi les conditions de vie des certains habitants de la Goutte D'Or et de la rue Poulet et consorts. La mairie fait ce qu'elle peut en contrôlant le parc des HLM et en limitant les aides aux logements à des surfaces habitables, mais pour prendre un exemple près de chez toi, les travaux de rénovations massifs entrepris sur les facades du boulevard de Clichy récemment étaient obligatoires et à la charge des copropriétés, obligeant à des hausses de loyers ou des charges, ou à des ventes. Tout n'est pas si admirable et rose, je crois.

 

[Caracallas]

Alors moi je vais peut être être totalement HS, mais je pense qu'effectivement, la tradition française, qui veut que Paris soit le cœur de la France joue quand même assez sur les préjugés qui peuvent exister d'un côté comme de l'autre.

En tant que provinciale - aimant Paris, je souhaite vivre au moins quelques années à Paris, c'est un peu mon rêve ultime, sans doute jamais réalisable - c'est vrai qu'il existe des fois une frustration d'avoir l'impression que tout en France tourne autour de Paris. J'en avait déjà parlé en Novembre, mais quand l'Ile de France avait été touché par la neige, les médias donnaient l'impression que la France s'était arrêté de tourner, forcément, mes amis, ma famille, en à rit un peu ("Ah, ces parisiens, ils leur faut pas grand chose").
Des exemples concrets aussi: il suffit de regarder les lignes de train en France, tout monte vers Paris. Et parfois, devoir monter à Paris pour aller dans une ville ou un trajet direct serait bien plus court, tout simplement parce qu'il n'existe pas de ligne, c'est un peu énervant.
Encore plus futile, je ne sais pas si c'est encore le cas, mais lorsque j'étais petite, les programmes pour enfants sur les grandes chaines durant les vacances étaient programmés seulement pour la zone de Paris. Si on avait la malchance d'être les derniers en vacance alors que Paris l'était en premier, on se retrouvais privé de Minikeums et autres réjouissances.
De même, c'est peut être un tort, il n'y a pas de gros média puissant télé ou radio qui se sont développé dans les régions (du moins, dans la mienne), du coup, on tourne autour de l'activité culturel de Paris, tout en sachant qu'on ne pourra pour ainsi dire jamais aller voir l'exposition/le spectacle/le concert qui nous est proposé. Et ça peut sembler stupide, mais dernièrement au 13h de Pernault, il y a eu un minuscule reportage sur ma ville, sur l'exceptionnel beau temps au mois d'Avril...Jene vous raconte même pas l'effervescence sur Facebook à base de "Et voila, on passe encore pour des pécores l" ou autres "Minute de gloire, on reverra plus personne avant dix ans, profitons".

Je pense juste que la France est un pays effectivement plus centralisé que les autres, par tradition, et que peut être, cela explique la relation un peu complexe entre Paris et sa province. Mais pour moi, au fond de tout ça, il y a avant tout une certaine tendresse, un peu rigolarde, mais tendresse quand même (oui, moi je veux voir de la tendresse, partout, tout le temps)

 

[Ziggie]

Je suis complètement d'accord avec le concept de l'orgueil parisien. Alors oui c'est une généralité mais il suffit de parler avec des parisiens et dire qu'on vient d'une ville de province (à 200 bornes je précise) pour entendre : "Naaaaaaan mais c'est loiiiin" (ouais 1h30 de route), "ouah et tu t'ennuies pas ?" (euh non y a des gens aussi, je vis pas au milieu des animaux", ou "han moi je pourrais pas quitter paris, je mourrais" (ouais bon on va arrêter la discussion). J'ai vécu un an et demi là-bas, j'ai rencontré à peu près toutes les couches de la population, et c'est un constat global.

En ce qui concerne la solidarité, je n'ai pas pu l'observer à Paris ou en banlieue, mais je l'ai vécu l'année dernière dans un quartier dit hyper difficile, j'en ai parlé dans le topic des profs. Et j'ai trouvé ça vraiment très beau.

 

[Pantoufle]

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Euh j'irais pas jusqu'à dire que c'est jouissif de critiquer, ça exprimerais une critique par jalousie, alors qu'on ne critique pas forcément par jalousie mais plutôt par manque d'intêret ou "d'accroche" si je puis dire. Je trouve ça très dédaigneux comme tournure.

Et puis c'est tout aussi facile de taper sur la banlieue, la province et la campagne, les clichés géographiques sont valables partout. Je viens pour mes études de passer 2 ans dans un département extremement paumé et vide, et merci, je m'en suis pris plein la face, parce que j'étais chez les bouseux, les consanguins, parce que rien à faire, j'en passe et des meilleures. Alors que c'est bon, j'ai survécu, non ça n'était pas atroce et je n'étais pas à plaindre même si retrouver un peu de civilisation ne va pas me faire de mal.

Moi je suis une pure provinciale, j'aime Paris pour sa richesse culturelle, mais je n'aimerais pas du tout y vivre, à moins d'y être contrainte pour le boulot ou quelque chose de ce goût.


EDIT : et les sandwichs à 5€, dans les gares. Mais bon ça c'est valable à peu près partout.

C'était un peu de la provoc de ma part. J'ai rajouté le "c'est jouissif" qui n'était pas dans mon message de départ après lecture de quelques commentaires, car c'est limite l'effet que ça me faisait (alors que d'autres pas du tout. Pas de généralité).
C'est peut-être le premier "débat" sur Paris que tu vois sur madmoizelle, mais moi je ne les compte plus, et j'en retiens (peut-être à tort qui sait) que les gens tapent quand même très très facilement sur Paris, plus que nulle part ailleurs. Paris c'est moche, Paris ça pue, c'est gris, les gens sont prétentieux, pas souriants, c'est pollué, c'est trop cher, il y fait pas bon vivre, d'ailleurs les parisiens bien fait pour leur gueule qu'ils paient chers ils ont qu'à pas être aussi prétentieux et vivre en dehors de Paris comme tout le monde, etc.
Et à chaque article / topic on retrouve les mêmes rengaines qui ressortent, avec parfois (je dis bien parfois) cette espèce de haine derrière qu'on sent ressortir et qui est franchement gonflante, et ouais parfois (je dis bien parfois) je me dis bien que ça doit être de la jalousie.
J'ai envie de dire que parfois c'est de la jalousie ou de la mauvaise foi quand tu vois les mêmes personnes dire que Londres est merveilleux et qu'ils rêvent d'y vivre (alors qu'on est d'accord c'est tout aussi pollué, gris, cher, speed, gens qui font la gueule et compagnie que Paris), franchement ça fait réfléchir. Et je dis pas ça au pif, il y a environ un an j'ai vraiment vu une mad dire "Je pourrais jamais vivre à Paris, c'est gris, pollué, les gens sourient pas, etc, je peux pas vivre dans une ville pareille" et dans un autre topic le lendemain "Mon rêve c'est de vivre à Londres", j'ai juste halluciné.
Après le "jouissif", je pense sincèrement que pour certains ça l'est de critiquer cette grande capitale loin de leurs modes de vie. Mais il y a aussi des gens qui trouvent ça jouissif de critiquer la banlieue ou la province, évidemment, je ne nie pas cela. Et loin de moi l'idée de vouloir dénigrer la banlieue (d'où je viens, je serai bien ingrate) ou la province, je suis désolée si tu l'as ressenti comme ça.

 

[Finanas]

Moi ce qui me fait le plus tilter dans les réactions c'est l'utilisation des : Paris/Banlieues (= Banlieues de l'Ile de France)/Province.

Non mais sans rigoler, rien que la phrase "j'habite en Province" me fait grincer des dents. C'est une expression typiquement parisienne pour vaguement décrire les terres hors de l'Ile de France comme si Paris = France, Province = Contrées éloignées pleines de bizarreries. Hors selon mes calculs savant (et avec l'aide de mon ami Google), l'Ile de France ne représente 1,7 % de la superficie totale de la France. D'accord à cause de notre gros problème de centralisation, toutes les hautes fonctions politiques, administratives, économiques, culturelles sont implantées à Paris, mais ça sera bien d'arrêter ce genre d'amalgames...

Ah et j'adore aussi le genre de phrases que les Parisiens nous sortent à nous les "Provinciaux" : "c'est la campagne/y'a plus vaches que d'habitants", "y'a la mer là-bas/j'y suis allée en vacance une fois" (= tu dois rien foutre dans la vie, t'es toujours à la plage)...

 

[AnonymousUser]

Tu vois jusqu'à il n'y a pas très longtemps j'aurais dit exactement la même chose que toi, non, les parisiens ne sont pas tous agressifs, pressés et snobs, et Paris ce n'est pas seulement une fourmilière hors de prix.
Mais ça fait quelques fois (on va dire une dizaine de soirées) où j'ai rencontré de gens vraiment comme ça, des vraies personnes qui te disent des trucs comme "Mais, euh, genre, tu viens du Sud ? Avec la mer ? Et les moutons ? Et, euh, tu vas au ciné des fois ?" (auxquels t'as juste envie de répondre' bah oui connard et sûrement plus souvent que toi '!). Et des abrutis pareils, je n'en ai rencontré dans aucune autre ville...

Je sors beaucoup en ce moment, je rencontre beaucoup de "vrais" parisiens et aucun ne m'a jamais sorti de clichés sur la province. Tous m'ont dit qu'ils adoraient Paris et qu'ils ne la quitteraient jamais sans y être contraints et forcés. Après, je suis née à Saint-Germain-en-Laye, ce qui vient généralement très dans la conversation d'ailleurs et peut-être que ça joue là-dedans. Toujours est-il que j'ai toujours vécu dans le sud ou presque, et aucun ne s'est permis de dénigrer la province. Ils m'ont dit qu'ils ne pourraient pas y vivre parce qu'ils aiment le côté trépidant de Paris, parce que ça leur parait petit et étriqué mais ils n'ont jamais été désobligeants. Ou alors je suis tombée sur des gens intelligents.
Après, j'avoue que d'être née à côté de Paris (et d'avoir des racines ici depuis plusieurs siècles), ça aide avec les relous, ça les amadoue un peu.

Bref, je suis peut-être une bisounours mais Paris, à part la pollution, j'aime.
Et je ne me résoudrai jamais à réduire une ville à la poignée de ses habitants que j'aurai cotoyée pour la dénigrer.

 

[Azurite]

J'étais persuader que cet article ferait l'objet d'un débat.
Il est plein de clichés mais je pense qu'il fallait le prendre au second degrés, d'ailleurs une parisienne pourrait faire le même article de son point de vue avec les avantages et les ras le bol etc..

 

[Pantoufle]

Moi ce qui me fait le plus tilter dans les réactions c'est l'utilisation des : Paris/Banlieues (= Banlieues de l'Ile de France)/Province.

Non mais sans rigoler, rien que la phrase "j'habite en Province" me fait grincer des dents. C'est une expression typiquement parisienne pour vaguement décrire les terres hors de l'Ile de France comme si Paris = France, Province = Contrées éloignées pleines de bizarreries. Hors selon mes calculs savant (et avec l'aide de mon ami Google), l'Ile de France ne représente 1,7 % de la superficie totale de la France. D'accord à cause de notre gros problème de centralisation, toutes les hautes fonctions politiques, administratives, économiques, culturelles sont implantées à Paris, mais ça sera bien d'arrêter ce genre d'amalgames...

Ah et j'adore aussi le genre de phrases que les Parisiens nous sortent à nous les "Provinciaux" : "c'est la campagne/y'a plus vaches que d'habitants", "y'a la mer là-bas/j'y suis allée en vacance une fois" (= tu dois rien foutre dans la vie, t'es toujours à la plage)...

Mais tu utiliserais quel mot pour décrire la France hors de Paris (sans parler d'une région particulière) ? On peut quand même pas citer toutes les régions. Province n'est pas méprisant (sauf dans la bouche de certains bien sûr). Le mot "province" désigne tout de même tous le pays sauf la capitale, je le trouve assez juste, bien que des gens le trouvent connoté (ton commentaire en est l'exemple).

Après pour les préjugés genre "c'est la campagne" que vous êtes plusieurs à sortir, il y a des connards partout malheureusement, et je suis désolée que vous soyez tombées dessus :/. Mais je ne connais personne qui dise ce genre de chose, et moi-même je n'ai jamais dit ça (en plus j'ai passé 2 mois de l'année pendant 20 ans dans le Pas de calais, certes ce n'est 17% d'une année mais rien qu'avec ça je ne me sens pas entièrement francilienne, j'ai des attaches ailleurs).

Après, malheureusement quand je vais en Bretagne et que je vois sur de nombreux panneaux "Parisiens connards" "Parisiens tête de chien", ou que je vais dans le Sud et qu'on me lance des boutades style "Haha des parisiens, vous nous amenez la pollution / le mauvais temps ?", ou le très classique après les émeutes de 2005 (qui étaient quand même limitées, moi j'ai jamais rien vu, vivant en banlieue) "Vous avez eu votre voiture cramée ? C'est un endroit de sauvages la banlieue", ben ça me fait pas particulièrement plaisir partout. Faut pas croire des préjugés y en a partout, des connards y en a partout.

 

[Dies Irae]

Moi ce qui me fait le plus tilter dans les réactions c'est l'utilisation des : Paris/Banlieues (= Banlieues de l'Ile de France)/Province.

Non mais sans rigoler, rien que la phrase "j'habite en Province" me fait grincer des dents. C'est une expression typiquement parisienne pour vaguement décrire les terres hors de l'Ile de France comme si Paris = France, Province = Contrées éloignées pleines de bizarreries. Hors selon mes calculs savant (et avec l'aide de mon ami Google), l'Ile de France ne représente 1,7 % de la superficie totale de la France. D'accord à cause de notre gros problème de centralisation, toutes les hautes fonctions politiques, administratives, économiques, culturelles sont implantées à Paris, mais ça sera bien d'arrêter ce genre d'amalgames...

Ah et j'adore aussi le genre de phrases que les Parisiens nous sortent à nous les "Provinciaux" : "c'est la campagne/y'a plus vaches que d'habitants", "y'a la mer là-bas/j'y suis allée en vacance une fois" (= tu dois rien foutre dans la vie, t'es toujours à la plage)...

Lavana a déjà réagi mais je vais le faire quand même : ARRETEZ avec ça sérieux, oui il y a une opposition capitale/province, comme il y a une opposition campagne/ville, une opposition bord de mer/pas bord de mer, montagne/pas montagne.
Province, ça veut juste dire "pas capitale", et honnêtement, c'est quoi qui gêne là dedans ?

Je suis née dans une grande ville de province, donc grande ville oui, mais province oui aussi !Ça ne veut nullement dire que Paris = France et Province = étranger ou quoi que ce soit, ça veut juste dire France = Paris + province, et si ça paraît méprisant c'est qu'on veut le comprendre de manière méprisante.

Ça fait bientôt trois ans que j'étudie à Paris et que je vis en très proche banlieue (à 50m d'une station de métro aussi, et effectivement c'est comme vivre dans Paris), et cette histoire de prétendue opposition méprisante entre la capitale et la province, je ne l'entends QUE dans la bouche de provinciaux qui montent sur leurs grands chevaux pour une raison totalement obscure quand je dis que je vis près de Paris.

Et le coup de "y a plus de vaches que d'habitants", ce sont les habitants des grandes villes en général qui le disent, pas juste les parisiens.