On a chopé la puberté, une polémique et une pétition, mais est-ce justifié ?

[Aesma]

"C'est quand même dingue ça, on leur met leur nez dans leur caca, et ils continuent d'y faire des bulles !" J'adore cette réplique

Sinon je suis d'accord avec le fait que l'illustratrice est complètement à côté de la plaque. Les principales remarques faites sur ce livre était le texte sexiste dont il suintait.

Le manque de diversité des héroïnes (que j'ai moi-même pointé du doigt) ne venait que s'ajouter. Maintenant quand elle explique que ces personnages existent depuis 10 ans et représentent sa bande d'amies quand elle était enfant ben ok. Ça donne carrément un autre sens qui me semble carrément légitime. Je peux comprendre que quand elle a créé le truc il y a 10 ans elle n'ait pas réfléchi à la diversité de ses persos. Maintenant si moi aujourd'hui je me lançais dans la BD pour les ados et que je m'inspirais de mes amies pour créer les caractères en soi ça me dérangerait pas qu'elles ne ressemblent pas à la réalité. Je pourrais créer une petite fille noire, une autre qui porte le hijab ou même une blondinette avec des yeux verts qui auraient la personnalité de mes amies d'enfance alors qu'en vrai aucune ne correspond à ce descriptif.

Et si elle veut garder ses personnages tels quels ben simplement faire en sorte que Ethan soit noir ou asiatique ben ça suffit déjà. (C'est peut-être déjà le cas, je ne connais pas la BD, si c'est le cas tant mieux)

J'avais également épinglé la couverture qui pour moi était tout aussi entachée de stéréotypes que le contenu. Bon ben c'est qu'une illu, en allant regarder sur le site de Milan j'ai vu la couverture de l'autre tome des Pipelettes "On est pas des quiches" qui parlerait donc de cuisine. Bon ben si le but c'est de présenter des amies qui font la cuisine je trouve cette illu super.Y a de la fierté, de la bagarre, des crêpes qui volent et des positions de ninja. Voilà. J'aurais eu la même avec des serviettes hygiéniques, des soutifs et une lotion anti-acnée en lieu et place des ustensiles de cuisine ben ça m'aurait suffit pour "On a chopé la puberté"

Donc oui, s'il vous plait c'est pas la peine de pleurer pour les Pipelettes, continuait si vos lecteurices le réclament et/ou si vous en avez l'envie, de temps en temps un second rôle un peu moins blanc, mince, valide, hétéro, cis.. ben ça mange pas de pain. Et juste pensez à réécrire les passages qui ont déclenché cette pétition. Bisous.

 

[Tzig0ne]

Peut être que parler de "lynchage collectif" pour 150 000 personnes qui ont cliqué sur un bouton, c'est un peu extrême aussi.

Un livre est un moyen de faire passer une opinion, une pétition aussi.
J'ai signé la pétition, je ne le regrette pas, je trouve très bien que ce livre ne soit plus réimprimé.

Bien sûr j'aurais préféré qu'il soit corrigé plutôt que supprimé, mais c'est déjà bien que les messages incriminés ne paraissent plus.

Du coup, comme je lis les pétitions que je signe, je sais qu'à aucun moment il n'a été suggéré de brûler les exemplaires existant ni d'en lyncher les auteur.es

Mais je comprends sa décision : comment communiquer avec 150 000 personnes qui montent au créneau sans avoir les tenants et les aboutissants de ce qu’ils dénoncent ?

Je trouve ça d'une très grande condescendance.
On a l'impression que les signataires ont troqués leurs son cerveaux contre des fourches.

La pétition ne DEMANDE PAS l'arrêt de la série Les Pipelettes.
Mieux, la pétition n'avait pas le pouvoir d'arrêter la publication du livre lui-même. C'est une décision des auteurs et/ou de l'éditeur.
Ne pas faire de réédition, corrigée ou non, c'est une décision de l'auteur et/ou de l'éditeur.

Je comprends que la dessinatrice soit heurtée, parce que quand on s'attaque au travail d'une personne, on s'attaque toujours un peu à la personne.
Mais je trouve néanmoins de mauvaise foi de mettre de côté ce qui pose problème dans ce qui a été écrit, parce que "la foule elle est bête et méchante".

 

[Cococinulle]

A vrai dire, je ne comprends vraiment pas l'ampleur de cette polémique.
Ce livre ne plaît pas à tout le monde et ne représente pas les valeurs de certaines personnes, mais franchement, je pense que l'adolescente "dans la moyenne" peut parfaitement se retrouver dans ce livre et avoir des réponses à ses questions. Oui, à 12 ans, on a honte de ses tétons qui pointent, parfois (et même souvent) parce qu'on ne comprend pas trop pourquoi et on a l'impression que tout le monde regarde notre poitrine. Alors savoir que c'est normal et que ça passe rapidement, ça peut en rassurer beaucoup.
Le sport pendant ses règles, il n'y a rien de mal là-dedans, ça soulage même parfois. Mais si on a mal à se tordre de douleur, logiquement on ne va pas faire un marathon. A cet âge, les ados connaissent quand-même leurs limites. Quand je vois le nombre de mes amies qui n'allaient pas à la piscine pendant leurs règles parce que leurs parents le leur interdisaient (et j'ai seulement 18 ans), je me dis que parler du sport en disant que oui, c'est possible et même bénéfique dans certains cas, ça peut être utile.

Si vous n'êtes pas d'accord, n'achetez pas, mais n'empêchez pas les personnes qui s'y reconnaissent de chercher des conseils qui leurs conviennent.
Je regrette qu'aujourd'hui, après avoir lutté des décennies pour la liberté, la censure s'applique toujours, bien que ce soit par les gens et non pas par le pouvoir. Les réseaux sociaux sont devenus malheureusement les autodafés du XXI siècle.

Mais le truc, c'est qu'il vaudrait mieux apprendre aux ados que des tétons qui pointent, ça n'est pas honteux. C'est une réaction physiologique normale, naturelle. Et donc il n'y a pas de raison de les cacher sous des couches de tissus.
Et pour le sport, je crois que personne n'a nié que ça pouvait effectivement faire du bien quand on a de légères crampes. Mais il aurait fallu aborder aussi le fait que la douleur peut aller bien au delà de légère crampe, que ça n'est pas en se bougeant qu'on va la faire passer et que ça n'est pas être faible que d'avoir besoin de repos et de calme dans ces moments là.

Il n'y a pas eu de censure à proprement parlé. La maison d'édition aurait très bien pu éditer un bouquin revisité, en retirant les passages problématiques et les erreurs, et en en complétant d'autres.
Si maintenant, quand un bouquin qui balance des infos erronées, voire très problématiques, n'est plus critiquable sans qu'on soit taxé de censure, alors ok, demain je sors un bouquin éducatif qui dit que la Terre est plate et que la femme est inférieure à l'homme et j'espère que personne ne verra où est le problème

 

[Gabelote]

@Eclise mille big-up ne suffiraient pas.

@Nastja mais y' a pas de censure là-dedans. Y'a une pétition qui traduit une opinion minoritaire (on est ouat'millions en France, pas que 150000), qui est très contestée par l'éditeur, qui pourtant renonce à la réimpression (la pétition est violente, mais du coup on lui obéit alors que rien ne nous y oblige et que nous ne risquons rien à réimprimer le bouquin). Faut arrêter d'employer des mots à tort et à travers, la censure c'est un tout petit plus grave comme processus.

 

[Spill]

@Aesma C'est un peu ce que j'ai pensé aussi en lisant la lettre. Je comprends quelque part son attachement à ces personnages qu'elle a crée il y a des années et qui sont inspirés de ses propres amies d'enfance, mais je ne vois vraiment pas ce que ça lui aurait coûté de rajouter quelques personnages.
Je ne trouve pas ça correct de sa part de sous-entendre qu'elle a presque été "obligée" de suspendre toute les publications des Pipelettes. Au bout d'un moment il faut aussi prendre ses responsabilités, il y aurait totalement eu moyen d'ajouter plus d'inclusivité dans ses personnages et dans ses dessins, sans pour autant renier l'esprit initial des Pipelettes.
Et je pense qu'elle et les personnes avec qui elle a travaillé chez Milan aurait tout gagné à travailler main dans la main avec les professionnel.les du livres et les militant.e.s feministes.
Enfin y avait clairement moyen de faire quelque chose quoi, c'est vraiment dommage.

 

[Cococinulle]

@Nastja (EDIT : pardon, j'avais pas vu que tu ne voulais pas être citée. Je retire donc la citation)
Comme on a le droit de ne pas être d'accord avec ce bouquin et de le dire. De communiquer là dessus. D'avertir les gens que le bouquin raconte n'importe quoi.
Il ne fait pas l'apologie de la violence mais il contribue à ce que les ados ait honte de leur corps, en particulier si ce corps est de type féminin. Pour moi, ça contribue à terme au sexisme, et aux violences qui peuvent en découler. Donc j'estime qu'il est de mon droit de montrer mon désaccord.

 

[Cococinulle]

"Mais je comprends sa décision : comment communiquer avec 150 000 personnes qui montent au créneau sans avoir les tenants et les aboutissants de ce qu’ils dénoncent ?"

Pour moi, l'illustratrice s'en prend au mauvaise personne : c'est Milan qui a décidé de ne plus publier les bouquins en question.
Mais c'est sur que c'est plus simple de s'attaquer à 150000 inconnu.e.s qu'à un potentiel employeur !

 

[Omby]

Je comprends pas pourquoi je vois le mot "censure" de ci de là alors que c'est l'éditeur lui même qui a pris la décision, sans aucune menace de quelque autoritéque ce soit....
C'est marrant, ya des instances qui sont tellement habituée à ce que personne ne pipe mot devant leurs actions, que quand des gens arrivent pour déclarer que le livre est problématique ils appellent ça de la censure..

 

[kass]

Je vais pas apporter ma pierre à la polémique en tant que telle (de nombreuses personnes ont déjà pointé et exprimé bien mieux que moi tout ce qui va pas avec ce bouquin et ce qu'il véhicule). Certains passages du bouquin sont vraiment moches...

Je rejoins l'avis de @Spill sur l'occasion manquée de faire un contenu inclusif et féministe.
De ce que j'ai compris, ce livre est une collaboration entre l'illustratrice Anne Guillard et les rédactrices en chef du magazine Julie, Mélissa Comté Grimard et Séverine Clochard, magazine dans lequel sont justement publié Les Pipelettes depuis X années. De leur point de vue, ce livre (et la collection avortée chez Milan) devait être la consécration de leur collaboration à toutes les trois - après tout, un magazine n'a pas le même "prestige" qu'un livre. Je comprends que pour elles, ce livre était une continuation de leur travail chez Julie, mais ne constituait pas une opportunité pour créer un nouveau contenu féministe dans la veine metoo. Ce qui est VRAIMENT dommage!
En gros : je comprends leur démarche, mais c'était quand même de la paresse intellectuelle et une occasion manquée de faire un bouquin avec de belles valeurs. C'était finalement aussi une occasion de faire du fan-service pour le lectorat du magazine, puisqu'il allait avoir un "vrai" objet (le livre) spécial Pipelettes à acheter (et toute une collection en plus!!) et pas juste quelques pages de BD dans un magazine. Mais là, on entre dans un autre débat

Sinon j'ai une question : est-ce qu'il y a des lectrices du magazine Julie? Est-ce que c'est un magazine rétrograde-puritain-sexiste? Je me dis que si le livre est limite, le magazine doit l'être aussi?

 

[Cococinulle]

@kass je ne connais pas le magazine, mais tu peux en feuilleter un exemplaire ici https://www.julie-magazine.com/magazine/feuilleter-mag

 

[Aesma]

@kass Je lisais ça en primaire, de mes souvenirs j'aimais bien, c'était assez girly, ce que je préférais c'était justement les BD et les posters de Kyo. (Les priorités dans la vie)

 

[Margay]

@Cococinulle
Pour moi t'as tout à fait le droit de sortir un livre qui dit que la Terre est plate.
Si on me demande mon avis je dirai juste que ce sont des conneries mais après tout si quelqu'un est intéressé par ton livre bah go.
C'est comme le livre de Dukan, j'avertirais les personnes intéressées que c'est pas une bonne méthode mais voilà fin de l'histoire. Pour moi on ne devrait pas censurer comme ça alors que c'est light. C'était pas non plus un livre qui faisait l'apologie de la violence.
Sinon interdisez les jeux videos et les films en passant.

Oui voilà, c'est à ça que servait la pétition, avertir les gens que ce que contiens le livre est pas ouf
Y'a eu aucune décision judiciaire pour interdire le livre, c'est les éditions Milan, puis l'illustratrice qui ont pris la décision d'arrêter la production (et d'arrêter la BD, même si je vois vraiment pas le rapport, on dirait un enfant qui boude parce qu'on lui a fait un reproche ), donc on ne peut pas vraiment parler de censure.

J'avoue que je comprends pas du tout la réaction de Milan et de l'illustratrice