Orientation, piège à cons

1 Juillet 2010
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daffy duck;2241466 a dit :
Eux : Mais t'as essayé de démarcher personnellement les entreprises?? T'as pensé à envoyer des cv? Tu rappelles???
Haha ! Moi quand je me suis retrouvée au chômage, la question que je préférai c'était "Mais tu fais quoi de tes journées, tu t'ennuies pas ?". Ben non, désolée, ça fait pas bien de le dire mais j'ai profité à fond de mon chômage pour apprendre des nouveaux trucs, bouger, rencontrer l'homme de ma vie, faire des formations, etc, etc. Et à aucun moment le travail m'a manqué (faut dire le boulot c'est bien quand tu aimes ce que tu fais et que tes collègues sont sympas, ce qui n'est pas si fréquent que ça dans la vraie vie).
Et perso ma vie sociale n'en a pas souffert. Mes "amis" sont des gens bien, ça aide.

Et quand j'ai entendu des réflexions styles "mais c'est nos impôts, blablabla, moi je travaille, blablabla", je répondais gentiment que bah non, le chômage c'est une assurance, j'avais payé assez de cotiz pour y avoir droit. Après tout, quand quelqu'un défonce sa voiture et se fait rembourser, personne lui tombe dessus pour dire "ah mais moi je cotiz à la même assurance, c'est mes sous tout ça, voleur !".

En fait, en travaillant j'ai découvert que beaucoup de gens étaient assez cons dans la vraie vie. Le chômage a juste achevé de me convaincre.
 
14 Novembre 2007
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Paris
Les joies de l'orientation ! Malgré tout sa bonne volonté, la conseillère de terminale ne m'a pas vraiment aidée. J'y suis allée comme à mon habitude, au feeling, et je me suis débrouillée seule (en pleurant des larmes de sang XD).
Entre droit et histoire, j'ai choisis la première car ça m'intéressait, et je dois avouer que je suis assez contente de moi (En plus y a des matières historiques dans mon cursus, youpi !).
En terminale, on m'avait conseillée la prépa, j'ai été rejetée dès le départ (Ils sont revenus me voir quand ils vont vu mes résultats au bac, mais j'ai préféré la fuite). Idem pour la double-licence. Maintenant, je suis très bien avec ma licence "de base".
Je n'ai pas vraiment de conseil à donner, puisque je compte sur mon impression plus que sur la logique pour avancer. Pour le moment ça va, mais je pense bien que je me prendrais un mur un jour.
Un petit truc à dire cependant : bonnes élèves, ne vous jetez pas immédiatement dans les bras de la prépa. Soyez sûres d'avoir les facultés physiques et psychologiques pour réussir. Non, c'est pas la mort, mais il faut avoir l'état d'esprit. Je l'ai pas, tant pis pour moi.
Et ne pas tenter une grande école ou une prépa, ce n'est pas gâcher ses capacités. Se casser les dents sur un parcours qui ne nous convient pas, ça l'est par contre.
 
30 Juillet 2008
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Je suis belge, et même si le système scolaire comporte pas mal de conneries, j'ai quand même l'impression d'avoir certains avantages.

Je ne suis pas une experte, donc je ne parle pas au nom de toutes les belges, mais bon:

Au moins, en Belgique, on n'est pas obligées de choisir une orientation tant qu'on est au secondaire (équivalent d'une partie du collège et du lycée je pense). On passe son CEB vers 12 ans (Certificat d'Etude de Base) et son CESS, si tout va bien, vers 18 ans (Certificat d'Etudes Secondaires Supérieures). Entre les deux, il y a le Certificat d'Etudes Secondaires Inférieures, vers 15 ans, dont certaines personnes se contentent (notamment les "mauvais" élèves qui n'iront pas jusqu'au CESS parce qu'ils n'aiment pas l'école) mais qui ne permet pas d'aller bien loin: le but est donc de permettre à tous les élèves d'obtenir le CESS.

Le CESS ne comporte pas d'orientation comme le bac. On choisit certaines options, langues, sciences, histoire... Mais le programme reste très global et toutes les études restent possibles sans trop de difficultés d'adaptation.

Après, ça dépend des écoles. Moi j'ai eu un RDV avec une conseillère d'orientation vers 17 ans. Je savais déjà ce que je voulais faire, donc ça a duré royalement 30 secondes. Je ne sais pas si ce RDV a vraiment servi à quelque chose pour les autres élèves.

Par après, dans les élèves qui entament des études supérieures, y'en a pas mal qui changent de voie. J'ai été dans les "bons" élèves, ça m'empêche pas d'être à ma troisième première année. Mais c'est la preuve que tant que tu ne t'insères pas dans la vie professionnelle, tu peux faire à peu près ce que tu veux.

Seul souci, le clivage entre les différentes études (général-technique-professionnel... C'est encore un autre sujet) qui renforce certaines inégalités.


Enfin, pour résumer, paske je sais bien que ce genre de discours est assez barbant, j'ai l'impression, en lisant vos commentaires, qu'on a quand même une liberté de choix et de changement beaucoup plus grande qu'en France. Je n'ai jamais vraiment compris le système du bac, mais ça m'a tout l'air d'obliger l'élève à choisir sa voie très tôt, et à l'empêcher plus ou moins d'en changer. Et ça, je trouve ça naze.
 
14 Mars 2006
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Valette
(Attention, gros racontage de vie.)

L'orientation a pourri mon adolescence :cretin: Je ne comprends pas qu'on nous demande, à 14 ou 15 ans, de choisir une voie. Franchement, comme si on était vraiment réaliste à cet âge..

Après la 3ième j'ai été orientée vers un BEP Logistique et Commercialisation. Je n'expliquerai pas le pourquoi du comment parce que c'est long, mais on va dire que ce BEP n'était pas du tout dans ma liste de voeux. Je m'y suis inscrite par défaut, parce qu'il fallait bien que je sois scolarisée quelque part, et à la rentrée je ne savais même pas quoi en quoi la logistique consistait. J'ai quand même fait mes deux années histoire d'avoir un diplôme et je m'en sortais bien, très bien même, j'avais des bonnes notes, j'assurais dans les stages, mais manque de pot ça ne me plaisait pas.

Moi ce que je voulais faire après ma 3ième c'était un BEP Sanitaire et Social, parce qu'il y avait de la bio, ça parlait médecine, nutrition, on apprenait même à cuisiner \o/ et on faisait des stages en hôpital. Moi c'était ça que je voulais faire : travailler à l'hôpital. Après mon BEP je me suis donc re-orientée vers un BEP Sanitaire et Social et je me disais que je finirai bien infirmière ou aide-soignante. Les gens me disait que j'allais me planter, que sanitaire et social c'était pas pour moi parce qu'il y avait beaucoup de bio, surtout que ça n'avait rien à voir avec mon premier BEP. Peu importe, j'y suis quand même allée et j'ai géré mes deux années. J'ai adoré les matières enseignées, j'apprenais beaucoup sur le corps humain et la médecine, c'était trop koul, je me voyais déjà taffer à l'hôpital (j'adore les hôpitaux :cretin: ).
Jusqu'à mes stages de terminale où j'ai été très déçue. Je me suis un peu pris une claque dans la gueule en voyant que j'avais une idée erronée du métier : du médical il n'y en avait que très peu et le métier d'infirmière se confondait avec celui d'aide soignante. On passait toutes nos journées à faire des lits, changer des couches, donner à manger, désinfecter des chambres, aider les personnes âgées ou handicapées à se mobiliser, faire des toilettes. Je le faisais avec le sourire parce qu'il fallait bien que quelque chose le fasse, mais je ne me voyais absolument pas faire ça pendant plus de 40 ans. J'ai donc décidé de changer de voix :cretin:

Alors que je ne dormais plus la nuit parce que j'étais sans avenir, je me suis souvenue d'un article que j'avais lu avant d'entrer en BEP CSS. Il présentait des personnes travaillant sur le festival des Eurockéennes et l'attachée de presse m'avait particulièrement marquée. Elle expliquait qu'elle se défonçait toute l'année pour 3 jours de festival et à l'époque ça me faisait rêver, même si c'était fatiguant et mal payé. Je me suis donc beaucoup renseignée sur les métiers de la communication et j'ai consulté une conseillère d'orientation qui par chance était fantastique. Elle m'a dit que même si j'étais en sanitaire et social, je pouvais faire une demande pour aller en 1ière d'adaptation de bac STG Communication. Ce que j'ai fais. Les profs me disaient que je ne serais pas acceptée, mes parent en avaient marre que je change d'orientation, ils me disaient que j'allais me planter, que je ne réussirai pas en bac, que je n'avais qu'à aller travailler qu'on en finisse une fois pour toutes. Peu importe : j'ai été acceptée en bac STG Com.

Et c'est ça qu'à 20 ans je me retrouve en terminale Communication et Gestion des Ressources Humaines :cretin: Je m'en sors bien et il n'y a pas de raison que je n'ai pas le bac. Je me suis découvert une passion pour la com, je suis maintenant sûre et certaine que c'est ce que je veux faire. Mon premier voeux pour l'année prochaine est une licence d'information et communication et j'ai eu droit à des dizaines de spitch (il n'y a que sur Mad qu'on ne m'a pas découragé d'ailleurs) de la part des profs et de mes parents qui m'ont encore une fois dit que j'allais me casser la figure, que la fac c'est dur, que c'est pas pour les bac STG, qu'il n'y a pas de débouchés, que ce sont des études qui ne mènent à rien.. J'ai juste envoyé tout le monde se faire foutre. J'en ai marre qu'on essaye de me décourager, surtout que cette fois je fais quelque chose qui me plait beaucoup. Peu importe si je dois galérer, tant pis si je n'ai pas un parcours parfaitement linéaire : je pense avoir trouvé ma voie. On m'a toujours dit que j'allais me planter et je m'en suis toujours très bien sortie. Je pense donc qu'à partir du moment où on se donner les moyens d'y arriver, et où on est motivé et travailleur, il n'y a pas de raison de ne pas réussir.
Et surtout, si quelqu'un nous dit qu'on va échouer, c'est la meilleure raison d'essayer.
 
18 Octobre 2007
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Asnières sur seine
... tant cet article m'a fait du bien.

Allez comme chacuns y va de sa petite histoire, je me lance.

Premièrement, remettons tous dans le contexte. J'ai une soeur (de 12 ans mon aînée) qui a toujours été une élève moyenne, qui est entrée en fac de droit car elle voulait être juge pour enfants pour finalement arrêter avant le deug (je ne sais pas trop bien au juste si elle a repiqué, si elle a passé une année à rien faire, si quoi au juste), qui ensuite s'est lancée dans l'éthno-sociologie qui aboutira à un niveau maitrise. Puis, se rendant compte qu'elle ne voulait pas travailler dans un bureau à assister un prof de fac, elle a de nouveau changé de voix pour tenter le concours pour être institutrice (elle a toujours eu plus de patience avec les enfants qu'avec les adultes) pour finalement se rendre compte qu'on donne des points en plus à des mères qui ont fini d'élever leurs enfants parce qu'elles savent ce que c'est plutôt qu'à toi qui a étudié comment on fait la classe à 30 (et pas 2/3) élèves et comment on use de pédagogie. Et ça deux fois. Finalement elle a trouvé un job il y a 10 ans dans un commerce de quartier avec un jeune patron lunatique, elle y travaille presque 60h par semaine. (OUf depuis 1 mois, c'est décidé elle se tire et va faire autre chose de sa vie!!).

Moi: toujours été bonne élève (un peu moins au lycée) et inconsciemment me suis trouvée ma voix et n'en a pas démordu depuis mes 13 ans. Je voulais faire du théâtre et en Angleterre si possible. Donc Bac L, option théâtre. Et puis "Papa, Maman, j'aimerais monter à Paris pour faire les cours Florent". Mes parents sont cool, si tu sais ce que tu veux, ils te donnent les moyens d'y arriver. Donc me voilà à emménager avec ma soeur qui est déjà à Paris. Je suis jeune, je n'ai aucune marque et je passe une année à Florent ATROCE (elle n'a de bien que sa réputation cette école). Entre temps, je me trouve un job en complément à UGC et je fais du baby-sitting (je travaille depuis 6 ans dans la famille dont je garde les enfants et cela m'a beaucoup aidé. C'est mon cocon ici en Ile-de-France). Finalement, l'année d'après, j'arrête FLorent et je continue ces deux jobs. 1ans et demi. Peur panique. Alors, je décide de lâcher UGC pour reprendre mes études en fac d'anglais, dans l'idée de partir en Angleterre après la Licence pour faire une super école de théâtre (la RADA). Mes parents sont derrière moi comme toujours avec les "pas de problèmes, TOI, tu as toujours su ce que tu souhaitais faire, tu as pris des chemins détournés mais on a confiance en TOI, tu sais ce que tu fais". Je rentre donc à la fac: l'année des super grèves. Ca m'emmerde. Moi si j'ai fais fac d'anglais, c'est pour avoir un bagage culturel pour partir dans ce pays que j'adore depuis que je suis petite et que j'écoute Queen à fond avec ma mère. Alors, je repique et je décide de me réinscrire en L1 mais via les cours à distance (pour être sûr d'avoir tout mes cours). J'ai mon année et durant celle ci, je trouve un cours de théâtre billingue qui finalement déménage dans la banlieue profonde à l'autre bout du monde de chez moi. Encore une déception. Et puis la L2, je trouve un autre cours de théâtre dans le 20ème. Grâce à ma force de persuasion, je convins la prof et mes camarades de monter une pièce. Ça marche on monte sur scène à 3 reprises. Je suis hyper heureuse, j'ai rencontré des gens formidables. Mais je vous épargne toutes nos aventures mais on se rend compte que la prof est pas très nette niveau thunes alors nouvelle déception mais ce qu'il y a bien dans l'histoire c'est que j'ai rencontré une troupe formidable.

Voilà, au cours de cette même année, je rencontre l'homme de ma vie. Il est infographiste. Je rencontre des tas de gens dans la milieu du graphisme, de la direction artistique, etc... . Et puis, en répétant notre pièce de théâtre, je suis heureuse de remonter sur scène, j'aime ça mais je commence à comprendre que je ne suis pas sûr de vouloir en faire mon métier. Et puis, je retourne régulièrement en Angleterre et même si je ne cesserai jamais d'aimer ce pays, je me rend bien compte que j'aime Paris, que j'y ai ma vie et que j'ai envie de rester et que finalement, l'Angleterre est devenu un phénomène de mode et qu'on veut bien la voir comme un rêve, un fantasme mais que la réalité est différente et qu'y vivre ce n'est pas forcément dans mes moyens et dans mes forces.

Donc me voilà, dernière année de Licence. C'est dur, je me traine mais je la finirai et je me dis qu'avoir une licence d'anglais en plus dans son bagage ce n'est pas perdu.

Mais j'ai eu tellement peur lorsque je me suis dis que j'allais me réorienter dans le graphisme. J'ai eu peur que mes parents cette fois ne me suivent pas parce que j'avais toujours été celle qui est sérieuse, qui sait ce qu'elle veut, qui suis son bonhomme de chemin et n'en sors pas. J'ai eu peur qu'ils se sentent trahis, qu'ils soient déçus. Qu'ils se disent "tout ça pour rien".

Ma mère voulait faire deux choses lorsqu'elle était jeune: être comédienne ou prof d'anglais.

En choisissant désormais une autre voix que le théâtre ou l'anglais, j'avais d'autant plus peur de la trahir elle.

Oh et puis, il y a ma copine aussi. Ma super copine, celle avec qui je vais en Angleterre. Qui a toujours compté sur le fait que j'allais devenir une actrice là-bas parce qu'on fantasmait toutes les deux sur les vieux groupes et les vieux acteurs Britons.

Mon amoureux m'a soutenu et m'a rassuré et finalement mes parents me suivent encore. Bon, ok, j'ai avancé de super arguments (qui devaient servir à me convaincre moi-même aussi): la licence en poche ça fera la différence lorsque je démarcherai pour le job et je ne crois pas que je puisse vivre du théâtre, ce sera toujours ma passion, je continuerai à en faire avec cette troupe que j'ai mais je veux me former à un métier qui me plait et qui reste dans l'artistique.

Donc, à la rentrée, c'est prépa privée (bhé oui, parce que dans le domaine des arts-appliqués, tu n'as pas le droit d'avoir une révélation sur le tard donc tu payes pour te mettre à niveau parce que pour les prépa public, c'est pas au-delà de bac+1) et puis BTS comm visuelle normalement. J'aime l'idée qu'en bts, tu es régulièrement des stages en entreprise, je trouve ça bien pour l'insertion professionnelle. Mais je ne veux plus rester butée. En prépa, je vais faire de l'archi d'intérieur, de la scénographie, du graphisme, du design, de l'infographie, de l'art, de l'histoire de l'art, etc... . Et je me dis que peut-être, finalement, je vais me prendre de passion pour l'archi d'intérieur et faire ça l'année d'après. Je n'en sais rien et ça fait du bien. JE ME SENS LIBRE. finalement, il me semble que désormais, il y a plus de portes qui s'ouvrent à moi qu'avant et je suis HEUREUSE.

Bref, ce n'est pas normal que des jeunes de 20 ans se stressent autant, mettent autant de pression sur leurs épaules. On peut toujours changer d'avis et il faut se donner les moyens d'être heureux. Bien sûr, tout le monde n'a pas cette chance, tout le monde n'a pas le choix (pour des raisons financières par exemple) donc par respect, faisons ce que nous désirons vraiment. Il faut, je pense, apprendre à se connaître en réalité et dans mon cas, se délester des parcours familiaux. Être sois et non pas ce que l'on croit que les autres souhaitent que nous soyons. Ne pas chercher à reprendre des flambeaux. Refuser d'être étiquetés et mis en rayons.

On peut toujours changer.

Ahahah personne lira tout.

Je vous bisouille mes madz adorées.
 
A

Ancien membre

Guest
Je suis actuellement en terminale S.
Ce choix, je l'ai fait à mon entrée en 6ème.
Parce que comme beaucoup de gens, dans ma tête S = élite.
J'ai au collège été parmi les meilleurs de ma classe. La question du bac professionnel, je ne me la posais même pas.
Je suis arrivée en seconde, dans un lycée bien côté tant qu'à faire. J'ai souffert. Vraiment.
Je crois que c'est cette année précisément qui m'a fait mûrir. J'ai dû envisager d'autres filières que la S, faire de l'ordre dans mes idées reçues. La physique, à l'évidence, n'était pas faite pour moi. Mais j'aimais ça. Ou peut-être, je me forçais à aimer... Mais il fallait se rendre à l'évidence, la S, c'était pas pour moi. J'ai pensé à toutes les filières générales, mes plans changeaient toutes les semaines. J'ai pesé le pour le contre, tenté de faire la part des choses. Et j'ai pris ma décision en me tournant vers le passé. En me souvenant de la sixième que j'étais et qui se disait: S te prouvera que tu n'es pas nulle, S = meilleurs.
J'ai fait S, j'ai changé d'école. Mon estime de moi s'est accrue. J'étais en S, j'avais dit merde à cette école élitiste. J'étais bien.
Cette année, je rame, et je réalise petit à petit que mes choix, je les ai pris toujours dans l'optique de me faire gagner du temps. Cependant, il arrive le jour où l'on ne peut plus reculer. Je ne suis toujours pas prête. Et concrètement, à quoi cela m'aura-t-il servi de faire S... A rien.
Mais, si c'était à refaire, je referais ce choix, pour la simple et bonne raison que mon image de moi-même se serait dégradée si j'étais allée ailleurs. Et le vrai problème, il est là. Il est vicieux. Tant que les élèves seront dans ma situation, les choses resteront les mêmes. Les S seront des classes composées des plus brillants, les ES des gens normaux, et les L ... Je me demande pourquoi les choses sont ainsi. Qu'est-ce qui m'a poussé à me dire que S= meilleurs. Au fond je n'y connaissais rien. Qu'est-ce qui a véhiculé cette idée en moi, et en beaucoup d'autres? Si l'on arrivait à trouver une réponse à ce problème, on en aurait fait beaucoup, on se poserait peut-être les bonnes questions au bon moment, au lieu de se fier à des idées reçues pour faire des pseudos-choix, qui n'ont rien de personnel, puisqu'un jour, il va bien falloir les quitter ces idées reçues, et prendre ses décisions soi-même... Et ce jour là, on est vraiment mal...
 
9 Mars 2007
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Paris
J'ai lu tous vos témoignages et un truc assez frappant ressort : une bonne partie d'entre vous ne sait pas quoi faire de sa vie, mais une chose est sûre : vous voulez faire quelque chose.
Et... bah ça change tout.
Ça change tout pour la paresseuse que je suis. Je suis en passe d'entrer en dernière année dans une voie royale : métier reconnu socialement, potentiellement bien payé, passionnant d'après tous ceux qui le pratiquent et bien d'autres, avec garantie de ne jamais connaître le chômage.
Oui mais.

Mais j'ai la trouille, sévèrement. Je ne suis pas à la hauteur, je suis incapable de m'investir comme une adulte dans ces études, d'apprendre par moi-même, d'être active dans ma formation. Je dois faire un mémoire de recherche l'année prochaine, et je suis déjà persuadée que mon maître de mémoire me prend pour une incapable qui ne sait pas ce qu'elle fout là.
Je ne sais pas si c'est dû au fonctionnement français du système des études, mais je suis totalement incapable de me projeter concrètement dans ce métier (ni dans aucun autre d'ailleurs), malgré les stages que je fais (j'ai sans doute pas eu de bol là non plus, je ne suis pas tombée sur les meilleurs), malgré tout ce qui rend ma formation pratique.

Les envies que j'ai, je suis incapable de les transposer dans mon quotidien. J'ai souvent des élans enthousiastes pour mon futur, à base de "oh oui je vais lire ce livre, faire cette formation, me documenter là dessus" mais ça reste de l'ordre de l'imaginaire, de l'abstrait. Dans l'idée, oui, ça me plairait, mais concrètement, au jour le jour ? Là je devrais être en train de travailler mes partiels, qui ont lieu dans deux jours. Incapable de me concentrer sur un cours, je ne me sens pas concernée.
On me demande "as-tu envie de faire ça ?", je réponds que oui, éventuellement, à la limite, pourquoi pas ? voire : ho oui totalement ça a l'air génial ! Mais dans les faits, je ne crois pas être capable de me passionner réellement pour quoi que ce soit.

Je me raccroche à l'espoir qu'une fois dans le bain, ça finira par fonctionner, je serai forcée d'être active, de vivre mon métier pour de vrai, et pas comme la pâle imposture que je suis pour le moment.

Et je me sens minable, je me tais, devant toutes ces personnes qui s'extasient en disant qu'elles adoooorent leurs études, qu'elles sont totalement épanouies dans leur métier.
Je n'ai pas d'ambition.

(Arabesque, si tu passes par là...)
 
13 Octobre 2006
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Paris
article complètement dans l'air du temps pour moi !
j'ai fini mes études l'an dernier, et depuis je flotte, je sais pas où je vais, je sais pas...
j'étais une très bonne élève au lycée, bac S, prépa lettres, fac d'histoire parce que j'avais pas envie de passer de concours (oui, bonne élève qui se repose sur ses acquis et ne branle rien, le drame), licence, master 1, master 2, tout ça avec des notes excellentes.
Pas très ambitieuse, mais on m'a tellement rabâché que j'étais brillante toute ma vie que je n'envisageais pas de ne pas faire une belle carrière. Pas spécialement focalisée sur le salaire, mais évidemment qui dit belle carrière dit salaire plus que convenable.

Et puis premier choc : la galère pour trouver un stage de fin d'étude. ça alors, on ne veut pas moi (de nous en fait, tout mon master est concerné).
Master en poche, qu'est-ce qu'il me reste ? ben les concours....
Celui que je veux est tellement dur qu'on peut le dire impossible, alors je tente les chemins détournés... à savoir si je passe par l'armée j'ai des passerelles pour arriver aux affaires étrangères, LE but. sauf que l'armée, c'est me faire ch*** 5 ans minimum dans un boulot qui va me gonfler, pour ne même pas être sûre d'atteindre le but final.

Voilà où j'en suis, en gros je suis en train de me rendre compte que non, j'aurais pas un meilleur boulot que mes parents, je vais certainement bien plus galérer. Non personne ne veut de moi en France dans ma branche. j'ai plus qu'à me résigner, à me défoncer pour avoir un concours que je ne veux pas, pour faire un boulot qui me donne envie de me tirer une balle, en gardant le vague espoir, un jour de faire le boulot que je veux, sachant que je suis même pas sûre que ça soit VRAIMENT le boulot que je veux.
Ou alors je m'achète des couilles et je me lance dans un domaine qui me passionne, mais complètement précaire...

de ma promo de master (18 étudiants), personne, que je sache, n'a trouvé de boulot dans notre branche.
 
1 Juillet 2010
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C'est peut-être dû aussi au fait qu'on est socialement "obligé" d'avoir une ambition professionnelle, voire carrément une vocation.

Combien de fois on entends "si je gagnais au loto, je conserverai mon travail quand même" (dans les faits la quasi totalité des gros gagnants démissionnent) ou encore "oh, je suis en vacances mais j'ai hâte de reprendre le travail, je m'ennuie" (ben "get a life" ma fille, j'ai envie de dire) et je m'étendrai même pas sur le traditionnel "femme au foyer, quelle horreur, aucune vie sociale, bobonne à la maison, etc, etc".

Le travail est devenu synonyme d'intégration sociale et de reconnaissance (comme si c'était le seul moyen).

Travailler est essentiel pour beaucoup de raisons, mais là où on a semé la confusion selon moi, c'est que l'on a persuadé ces dernières générations qu'elles devaient avoir une ambition, une vraie, et que c'était le seul moyen de s'épanouir. Le travail n'est plus un moyen de gagner sa vie, il "doit" nous permettre de nous épanouir. Quand c'est le cas c'est cool, mais pour les autre, ça peut devenir une souffrance ou un malaise, parce qu'elles ont du coup l'impression "d'avoir loupé un truc" ou de ne pas "être à leur place".

Les boulots moins valorisés sont abandonnés ou considérés comme étant pour ceux "qui ont raté", alors qu'ils sont tout aussi essentiel à la société que d'autres.

J'aime bien mon travail, vraiment. Mais si demain je pouvais avoir une vie financière confortable sans bosser, je vous garantie que je sauterai sur l'occasion. Pourtant je ne suis pas feignasse, loin de là, mais pour moi le travail, c'est juste un moyen de payer les factures et d'avoir de l'argent, le fait qu'on s'y plaise, c'est juste un bonus à mon goût.
 
A

AnonymousUser

Guest
C'est vraiment MON sujet l'orientation scolaire :cretin: . J'aime me qualifier très ironiquement de "ré-orientée chronique" mais il apparaît clairement enfin dans mon cas que mes différentes orientations précédentes relevaient de la logique.
C'est encore un sujet assez tabou je trouve la "ré-orientation" quand on parle des études on parle souvent de redoublements dans le supérieur mais très rarement de la ré-orientation. Je me suis demandée pourquoi?
Avec du recul je pense que cela est lié au fait que dans notre système scolaire, on ne veut pas laisser le droit à l'erreur. Le fait de redoubler est toujours une honte dans l'esprit de pas mal d'élèves, d'étudiants, de parents. Quant au fait de se ré-orienter il est logique que cela paraisse signifier un échec cuisant.
Mais je pense que non, je crois même que c'est assez bien de savoir écouter ses désirs, savoir les mettre en pratique. Je crois qu'au fond j'ai trop recherché en premier lieu une certaine reconnaissance sociale de ma future profession, de la filière. En allant en L1 de droit je me doutais qu'il y aurait du par-coeur (je déteste ça même si j'ai une bonne mémoire) pourtant j'y suis allée, pourquoi? A cause de la pression sociale, le droit c'est une filière réservée à l'élité, les meilleurs. Comme tout un chacun l'idée être reconnue en tant que telle me plaisait. C'est facile à dire dit comme ça, mais l'impression c'est de se projeter un maximum mais surtout de prendre en compte sa personnalité et ses goûts personnels.
Aucun professionnel, aucun CIO ne m'a jamais aidée. Je ne veux pas les critiquer, mais honnêtement ceux que j'ai rencontrés n'étaient pas bien informés. Ils ne savaient pas que la licence que je fais actuellement existe et ils ne savaient pas non plus qu'il existait une antenne de droit du Panthéon-Assas dans LEUR VILLE.
Ce que je fais actuellement ne me plaît pas, mais j'ai tirée partie de cette année et je crois avoir plus ou moins trouvée ma voie. J'ai une idée précise quant à mon avenir professionnel, ça colle vraiment avec ma personnalité, mes objectifs, mes attentes quant à ce que m'apporterait mon futur métier. Sans les madzs je crois que j'aurai eue plus de mal à percevoir ça positivement. Je peux vous dire que j'ai beaucoup d'anciens camarades de lycée qui pensent que je suis simplement une paumée.
Le gros hic dans le système scolaire français c'est que l'idée que chacun et chacune ne peut avoir le même rythme d'apprentissage, de compréhension n'est pas prise en compte. Il ne faut pas simplement rentrer dans le moule, il faut "être dans les temps". Or, la vie n'est pas une course. Il y en aura certains qui dès leur 1ère année trouveront leur voie, d'autres non. Faire partie du deuxième groupe n'est pas facile à assumer. Ce n'est vraiment que cette année par exemple que j'ai acceptée l'idée que la fac ce n'est pas pour moi. J'ai encore du mal à l'expliquer aux gens, pour eux c'est synonyme de liberté, d'une vie étudiante palpitante, de temps libre, d'apprentissage. Mais bon moi ça ne m'intéresse pas même si ça peut paraître aberrant . J'irai même jusqu'à dire que je m'ennuie, en y réfléchissant je m'ennuyais déjà au lycée :shifty: . J'ai d'ailleurs remarqué qu'on a tendance à pousser les bacheliers généraux vers la fac en nous vantant à quel point c'est génial. Mais on oublie de dire à quel point la fac est un enseignement particulier, pourtant c'est ce que l'on conseille le plus souvent aux bacheliers. Je trouve ça absurde, je pourrai d'ailleurs prendre pour exemple une intervention d'une conseillère d'orientation dans ma classe en terminale. Elle nous a fait un topo très rapide sur la visée du fameux APB, en gros elle nous disait qu'on allait choisir et déterminer tout notre avenir en cliquant (le truc bien flippant). Elle ne nous a parlés que de la fac et des prépas après elle nous a distribués des fascicules sur des formations uniquement en fac. Les BTS et DUT il n'en était pas question,quelqu'un a rapidement évoqué la possibilité d'intégrer un BTS. La conseillère lui a dit qu'il n'avait aucune chance car il était en L :stare: .
 
27 Août 2009
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Trés bien écrit cet article ! C'est si dur de savoir ce que l'on veut faire dans la vie mais aussi ce que l'on peut faire !

Néanmoins je crois pas qu'il faut se forcer à se poser pleins de questions et se progeter dans l'avenir pour y trouver des réponses. Pour moi c'est justement ca qui est si difficile, la vie est pleine de changements, on peut difficilement tout préparer des années à l'avance pour choisir son orientation.

Je crois plutot qu'on nous met beaucoup trop la pression sur le choix de l'orientation. Certes il faut y réflechir un minimum mais l'instinct est premier avant tout je penses. Sous cette pression on peut plus facilement chosir le mauvais chemin.
Il faut faire ce qu'il nous plait point barre. Et surtout faut arreter de chercher la formation parfaite parce que ca existe pas pour tout le monde.
Je vois bien dans ma promo de BTS, des camarades ont arretés parce que certains cours ne leurs plaisaient pas.
Je trouve ca un peu niais. Parfois faut se forcer un peu, meme si tout ne convient pas, au pire avec de la volonté on attrape son diplome et on peut changer un petit peu de voie apres.

En gros selon moi, la formation parfaite pour chacun n'existe pas, faut faire avec les avantages et les inconénients de ce que l'on a choisis, c'est comme ca la vie !
Et c'est ca qu'on ne sait pas forcement, c'est pas parce que certains aspects de la formation ne nous plait pas qu'on s'est planté dans l'orientation ou qu'on est nul dans ce que l'on fait.
 
1 Juillet 2010
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Zolotoï;2244527 a dit :
Avec du recul je pense que cela est lié au fait que dans notre système scolaire, on ne veut pas laisser le droit à l'erreur. Le fait de redoubler est toujours une honte dans l'esprit de pas mal d'élèves, d'étudiants, de parents. Quant au fait de se ré-orienter il est logique que cela paraisse signifier un échec cuisant.
Dans le genre, mon homme a repiqué 3 fois au lycée, il a commencé par L, ça ne lui plaisait pas (et quand ça lui plaît pas, il zappe sans se poser de question). Ré-orienté en ES, même constat. Bon ba il a fini en S. Décrochage de bac avec mention Très bien.
Il est intéressant de rappeler que le redoublement n'est pas forcément synonyme d'échec scolaire, au contraire, accepter qu'on est dans la mauvaise filière (pour X raisons) ou qu'on aura peut-être besoin de refaire son année pour mieux intégrer les cours, ce n'est pas une honte et ça peut s'avérer très productif au final.
 

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