C'est dégueulasse MAIS...
J'ai l'impression qu'elle ne s'exprime que sur le cas d'un arrêt dans le cadre d'un IVG chirurgical (arrêtez-moi si je me trompe). Je ne défends pas ses propos mais je nuance un peu car pour avoir vécu et une expulsion médicamenteuse (suite à une fausse couche m'enfin le traitement reste identique que lors d'un IVG.) et une aspiration-curetage (suite à une rétention placentaire après mon accouchement) j'ai un peu vu la différence entre les deux.
Et pour l'avoir vécu, lors d'une expulsion suite au traitement médicamenteux il est impératif d'avoir un arrêt tellement c'est atroce et je pèse mes mots, bien qu'on réagisse toutes différemment à ce genre de traitement ne serait-ce que par précaution. Mais même dans ce cadre là il y a de nombreux praticiens qui ne donnent pas d'arrêt et des femmes subissent leur IVG ou fausse couche au boulot dans les chiottes et c'est une telle ignominie que j'en ai des frissons et mal pour elles... Quand j'ai fait ma FC j'ai subis 10jours de traitement car ça ne se déroulait pas bien, mais même en restant sur la prescription de base qui se déroule sur 3jours les 4jours d'arrêt c'est une nécessité absolue pour moi. Mais là, la gynéco obstétricienne ne remet pas en cause l'arrêt dans ce cadre là (et encore heureux ! Parce que si c'est le cas c'est inadmissible.)
Pour l'avoir également vécu, l'intervention chirurgicale c'est un réel confort honnêtement en comparaison car on est bloqué une journée par l'intervention et les effets de l'anesthésie persistent de longues heures mais dès le lendemain on peut être en état de reprendre le boulot, en tous cas c'était mon cas (mais encore une fois je le redis on réagit toutes différemment, on peut avoir des complications, mais ce cas de figure est pris en compte par la gynéco.).
Peut être que j'ai eu du bol car c'était pas aussi lourd qu'un IVG vu que je ne faisais "qu'une rétention placentaire" mais j'avais encore un utérus très gros et l'endomètre blindé de sang à cause de ça justement alors je ne sais pas. On est vraiment pas toutes égales par rapport aux réactions et à la capacité de récupération de notre corps alors je ne me permets pas d'affirmer que c'est tranquilou pour toutes évidemment, loin de moi cette idée !
Mais l'infirmière adorable qui m'a accompagnée à l'hôpital m'a rassurée immédiatement (avant même de savoir pourquoi je venais) en me disant que généralement on avait pas mal au réveil et qu'on pouvait juste perdre du sang pendant un moment, sauf cas de complications. Est-ce qu'elle me disait ça que pour me rassurer je ne sais pas (parce que pour la méthode médicamenteuse ils m'avaient "vendu" le truc en minimisant pas mal les effets donc je me méfie), en tous cas c'est ce que j'ai vécu et je connais quelques personnes qui ont le même ressenti que moi.
Elle parle aussi de l'aspect anonymat et c'est vrai que ça peut être important. Je reprends mon expérience de ma Fausse Couche, j'ai été arrêtée 20jours au total et mes arrêts portaient tous le tampon de l'hôpital. Autant vous dire que quand mon homme les déposait à mon boulot et quand je suis finalement revenue tout le monde se demandait ce qu'il m'arrivait, c'était super inconfortable comme situation j'ai du inventer une excuse pour ne pas raconter la vérité. Le côté anonymat part je suppose d'une bonne intention, mais ça reste quand même un peu limite.
Je ne défends pas son propos en revanche je le redis, car pour moi ce n'était qu'une rétention placentaire donc je n'avais pas l'aspect psychologique que peut avoir un IVG ou une FC par exemple (oui parce qu'on parle toujours de l'IVG mais on traite les patientes de la même manière pour une fausse couche il faut pas l'oublier.) et il est évident que même si physiquement ce n'est pas une nécessité d'être arrêtée, je trouve que psychologiquement si on en ressent le besoin ça devrait l'être en revanche. Déjà qu'on ne propose même pas un suivi psy après un IVG ou une FC alors que ça peut dans certains cas être très traumatisant...
Mais dans le cadre où tout se passe bien pour une intervention chirurgicale et qu'en plus psychologiquement tout va bien aussi je comprends qu'il ne soit pas nécessaire d'avoir un arrêt. Une personne de mon entourage a allègrement profité de son IVG pour être arrêtée alors que tout allait bien et qu'elle le vivait très bien, j'avais trouvé ça réellement ignoble comme attitude de sa part et c'était un arrêt injustifié.
Il faut aussi bien prendre en compte que les intervention chirurgicales sont finalement rares car ils font tout pour te filer les cachetons, en tous cas par chez moi. Il faut se battre pour avoir droit à l'intervention, donc si en plus derrière on refuse un arrêt si tu en ressens le besoin c'est vraiment se foutre des patientes. Pour moi c'est plutôt significatif du manque de compréhension des médecins sur l'impact d'un arrêt de grossesse volontaire ou non...