Je suis d'accord sur le fait que c'est en théorie à la justice de faire son travail, et que ce n'est pas au public ni à la presse de faire justice.
Et que c'est quand même pas terrible pour la victime que son nom ait été balancé à tors et à travers alors qu'elle ne souhaitait pas de médiatisation.
(cependant la publication du nom de la plaignante ne vient pas de l'Ebdo, mais du Parisien, qui a enquêté sur son nom malgré la volonté d'anonymat exprimée par la plaignante dans l'article de l'Ebdo, mais bon ça l'Ebdo aurait pu s'en douter et essayer de protéger davantage ses sources).
Je trouve aussi l'incitation à contacter la presse de la part de la journaliste, clairement maladroite voire opportuniste. Néanmoins, la presse n'a certes pas cette vocation de "faire la justice", mais elle a un devoir d'enquête et d'investigation et je ne vois pas en quoi c'est problématique (sans la presse, on n'aurait pas eu des révélations de type "Panama Papers").
Je n'ai pas l'impression que l'Ebdo était dans une démarche accusatrice, mais a simplement voulu mettre en lumière des faits inconnus du public. Il y a une une plainte pour viol à l'encontre de N. Hulot, certes classée sans suite, mais ça ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas eu viol. Elle a été classée simplement parce que les preuves étaient insuffisantes, et qu'il y avait prescription.
Il est vrai qu'on ne peut pas mettre sur le même plan un mouvement de libération de la parole des femmes et cette affaire de viol, alors que la plaignante voulait justement que l'affaire ne soit pas ébruitée, et sa volonté aurait dû être respectée. Cependant ce qui a vraiment poussé l'Ebdo à publier, d'après ce que j'ai compris, c'est le fait d'avoir reçu plusieurs témoignages d'agressions sexuelles qui concerneraient NH.
Je pense par contre que l'article a été publié trop tôt, trop "à chaud", que l'Ebdo aurait pû attendre un peu afin de vérifier davantage les sources de ces témoignages parce qu'effectivement le dossier semble "maigre".
Je trouve aussi la réponse de Marlène Schiappa un peu complaisante vis à vis de son collègue, puisqu'à aucun moment elle ne mentionne la possibilité qu'il puisse avoir effectivement été impliqué dans une affaire de viol.
edit : Je viens de lire l'
article du JDD dans lequel Schiappa rapporte ces paroles, et comment dire...
Le Premier ministre a parlé au nom de tout le gouvernement en étant très clair : le gouvernement fait confiance à Nicolas Hulot. Qu'ajouter ? Je pourrais répéter cela. Je pourrais ajouter que c'est "un homme charmant" (c'est le cas), "respectueux" (c'est le cas), que je pense à son épouse et ses enfants (c'est le cas), qu'il porte un combat majeur pour l'avenir de la planète (c'est le cas) ; mais en quoi cela apporterait-il quoi que ce soit, dans un sens ou dans un autre?
Oui effectivement, ça n'avance à rien de dire qu'il est charmant et respectueux, alors pourquoi tenir à le faire malgré tout ?
@Aqua Je ne pense vraiment pas qu'il soit nécessaire de "marketer" le féminisme. Tant qu'il sera nécessaire, le féminisme n'est pas et ne sera jamais consensuel. Le fait de déconstruire ses privilèges (dans le cas du sexisme, pour les hommes cis), ce n'est pas agréable, ça dérange.
Pour moi "marketer" le féminisme, ça signifie forcément d'en appauvrir un peu les concepts, la pensée, pour les rendre plus tolérables à certains.
Par contre je suis plutôt d'accord sur l'idée de "vulgariser" des concepts qui peuvent être difficiles à comprendre au premier abord, comme la culture du viol par exemple.