En tant que végan, tu t’es sentie « attaquée » par cet article de Libération et tu as ressenti le besoin d’y répondre. Imagine ce que ressentent tous les professionnels du monde de l’élevage à chaque fois qu’un article critiquant l’élevage est publié…
Comme je fais partie de ces gens-là, j’ai envie de faire quelques commentaires sur ton article. J'espère que mon énorme commentaire sera entièrement lu.
« Rien dans le véganisme ne proscrit à quiconque de posséder un chat, un chien, un lapin, ou même d’avoir toute une basse-cour. » à Un chat ou un chien, c’est un animal carnivore. Un vegan qui possède un chat ou un chien est donc consommateur de produits d’origine animale par l’achat de nourriture pour son animal de compagnie… Et les rongeurs, il faut bien qu’ils viennent d’un élevage… Qui dit animal issu d’élevage, dit consommation de produit d’origine animale, même si c’est pour de la compagnie et pas pour le manger… Je trouve ça donc très contradictoire et hypocrite d’être vegan et de posséder un animal de compagnie.
« Nous partageons au moins le constat que l’agriculture et l’élevage intensifs sont en train de ravager la planète. […] Le véganisme n’est pas LA solution, c’est UNE solution […]. » à Ce que tu dis ici me dérange beaucoup, parce que tu cites en même temps l’agriculture et l’élevage, et tu parles du véganisme comme d’une solution. Or, qui dit vegan ne dit pas arrêt de la consommation de produits agricoles puisque les végétaux sont des produits agricoles (issus de l’agriculture donc). Il est possible de ne pas être vegan et de ne pas consommer de produits issus d’agriculture « intensive », tout comme il y a probablement des vegans qui consomment des végétaux issus de production « intensive ».
« Je ne sais pas si le véganisme nous sauvera de l’apocalypse vers laquelle nous entraînent indubitablement le carnisme, le capitalisme, la course à la surproduction et à la surconsommation sous tous leurs avatars. » à Ce n’est pas le « carnisme » qui est responsable de la surconsommation, mais plutôt notre mode de vie de manière générale, non ? Je pense que la surconsommation est présente dans tous les domaines de production, et pas seulement en production animale. D’ailleurs, les productions végétales sont tout autant concernées par la surconsommation.
« Mon boycott des produits issus de l’agriculture et de l’élevage intensifs » àEncore une fois, les végétaux sont des produits issus de l’agriculture ! Je suis curieuse de savoir ce que consomment les vegans, surtout lorsqu’ils habitent en ville… Ça m’étonnerait que vous ne consommiez rien provenant d’agriculture dite « intensive ».
« Mon boycott des produits issus de l’agriculture et de l’élevage intensifs repose également sur mon refus de participer à un système hautement nuisible aux petites exploitations, à ces petits paysans et leurs familles, qui sont les véritables producteurs des ressources comestibles. » à Le véganisme n’est absolument la solution idéale pour aider les petits producteurs, puisque les vegans ne consomment pas les produits des éleveurs !! Cette remarque est totalement insensée…
Tu conclus en citant un article du monde, sur la disparition des oiseaux à cause de l’agriculture. Là encore ce n’est pas uniquement la faute de l’élevage. La fin des jachères, la flambée des cours du blé, la production de blé surprotéiné, la généralisation des néonicotinoïdes, tout cela concerne les productions végétales. Alors je répète ma question : mais que mangent les vegans ?
Ce que j’ai pu remarquer en lisant ton article, c’est qu’il y a une grosse confusion entre l’élevage et l’agriculture en générale, qui comprend les productions animales ET les productions végétales ! Je pense qu’avant de critiquer quelque chose, il faut savoir de quoi on parle, et ça n’a pas l’air d’être le cas… J’ai déjà eu le malheur de commenter un article sur le végétarisme en disant que végétariens et végans manquaient bien souvent d’informations sur la production agricole. On m’avait répondu qu’au contraire, il s’agissait de gens s’étant renseignés sur le sujet. Mais je le redis, il y a un gros manque de connaissances sur le sujet pour la plupart de ces personnes. Il ne s’agit pas de lire n’importe quoi sur le sujet, toutes les sources ne sont pas fiables.
Enfin, j’ai visité de nombreux élevages dans différents pays, et je peux vous assurer que le bien-être des animaux n’est pas toujours mieux dans les élevages de 20 vaches que dans ceux de 1200 ! Alors avant de critiquer fortement « l’élevage intensif », renseignez-vous, déplacez-vous. Et ne faites pas de généralités...