@JAK-STAT ça reste un peu plus nuancé que ça. Dans un autre registre pour donner un exemple, dans la théorie, le viol est puni en justice, dans la pratique, on tombe encore sur des gens qui diront à la victime qu'iel l'a bien cherché quelque part.
Légiférer est le premier pas vers la progression, oui, c'est certain. Mais ce n'est pas dès l'instant que la loi est posée que tout change et qu'on est protégé.e, puisque malheureusement les gens qui exercent les métiers garantissant l'application des lois ne sont pas tou.te.s non-homophobes, non-sexistes etc. Autant les plus bourrin.e.s sont plus facilement repéré.e.s, autant les personnes qui ont les biais de l'homophobie ordinaire, celle qu'on ne qualifie même pas vraiment d'homophobie tant elle est encore banale, entravent les avancées.
Il y a plein d'illustrations de ce type, j'ai en tête l'affaire du coiffeur insulté de "pd" qui au départ n'avait pas été qualifiée d'homophobe. Ou de ces couples non-hétéro agressés dans la rue qui se font bien recevoir par la police parce que "fallait être plus prudent.e.s et ne pas s'afficher". Pourtant, c'est censé être dans les lois.
Les lois amorcent le changement mais celui des consciences est beaucoup plus lent et ça entraîne à mon sens un genre de stagnation : on a légiféré sur un truc "gros" et "évident" mais toutes les plus petites agressions et propos homophobes sont eux beaucoup plus difficiles à cerner et donc à condamner. On peut facilement contourner les choses pour passer entre les mailles du filet - j'ai envie de dire, cf les débats sur la définition du harcèlement de rue, ce qui rentre dans les cases ok, mais tout ce qui sera dans la zone grise non écrite dans la loi sera même complètement écarté parce que pas dans la loi (et là, c'est même carrément dangereux).