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Pour moi c'est plutôt ma mère que ça fait réagir, heureusement pas de cette manière-là - en même temps j'ai 30 ans, ils sont habitués depuis plus longtemps à ne plus me parler comme quand j'étais lycéenne.
Elle a tenté différentes approches :
- mais [ton copain] s'il préfère les jambes épilées c'est bien aussi de faire attention à ses préférences (pire argument ever)
- mais sinon si tu ne veux pas t'épiler tu peux aussi les décolorer (non, le principe c'est de ne pas avoir à m'en préoccuper)
- tu sais [ta tante] et [ta grand-mère] ont remarqué aussi que tu ne t'épilais plus (ok, en même temps j'ai pas gardé les bras collés au corps dix jours, fatalement ça se voit)
- tu es sûre que tu ne veux pas mettre un maillot plus couvrant (non ça va merci mes poils sont bien où il sont)
On en est à deux ans de full pilosité et j'attends encore l'occasion de la voir où elle n'évoquera pas le sujet :-D sainte patience, priez pour nous !
Mon père est aussi du genre rétrograde : une fille ne doit pas dire de gros mots, ne pas se ternir voûtée, ne pas fumer, ne pas boire d'alcool, ne pas cracher... Par contre, pour les garçons ça le choque beaucoup moins ! Deux poids, deux mesures.
Ma mère est du genre hippie sur les bords : elle ne s'épile pas mais mon père lui demande de cacher ses poils aux aisselles et aux jambes en public et de s'épiler au moins la moustache. S'il n'y avait pas la pression de la société, elle ne se teindrait même plus les cheveux. Elle était même étonnée quand j'étais adolescente et que je lui ai dit que je voulais m'épiler. Ben oui désolée tout le monde n'a pas la même autonomie intellectuelle et la pression de la société me pesait. Aujourd'hui, même si moi je ne franchirai pas le cap, je suis heureuse que de plus en plus de femmes assument leurs poils (à l'époque c'était une utopie).
@Madthilde Accepter son corps tel qu'il est au naturel ?
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Ça fait 4 mois sans épilation pour moi et je commence à me prendre quelques remarques. Heureusement il suffit que j'affirme que c'est mon choix pour que les gens arrêtent. Et c'est plutôt des remarques étonnées que réellement désagréables.
En tout cas la révolution est en marche !
Perso j'ai du mal à comprendre qu'on puisse être dégoûtée à ce point par... des poils qu'on ne trouve pas ça joli, qu'on préfère que son partenaire les porte courts, ok, mais que ça dégoûte... Enfin, le terme est fort, ton « Urgh » aussi, c'est juste des trucs humain, c'est pas du caca, c'est pas une balafre sanguinolente, ce n'est pas sale, c'est juste... des poils.
Et je pense que c'est peut-être pour ça que la lutte est importante : parce que les poils ont été diabolisés (surtout chez les femmes) au point de provoquer des réactions épidermiques, violentes (un peu comme le gras d'ailleurs, plein de gens disent « ça me dégoûte » alors que... bah... c'est juste un bourrelet).
Les femmes qui gardent leurs poils peuvent être sérieusement insultées voire violentées, pour un truc qui n'a AUCUNE ESPÈCE D'IMPORTANCE en soi, ça me paraît dingue.
C'est clair haha ! Ça emmerde qui en fait... ? Bon, si on avait des poils de deux mètres de long qui s’accrochaient à tout sur notre passage ou demandaient une attention particulière de la part d'autrui ("Putain, mais fait gaffe ou tu marches là, tu vois pas que y'a mes poils coincés là !", "Ah non, désolée, y'a plus de place dans le métro, faudrait pas marcher sur mes poils", ... ou trucs du genre, hein, j'ai pas d'exemple qui me vient facilement en tête là...), ça serait un POIL pénible !
@Madthilde ben en fait à mes yeux (de personne qui ne s'épile pas) ton premier message semble retourner la perspective : c'est tout notre entourage, notre société, nos codes de beauté qui demandent qu'on s'enlèvent les poils (peu importe la méthode, il faut que ce soit net). Quelques personnes refusent totalement de se soumettre à ça, beaucoup de personnes sont fluctuantes dans leur respect de cette norme, mais globalement, la pression repose sur les personnes identifiées comme femmes (et de plus en plus les hommes il paraît), d'enlever leurs poils.
Quand on ne s'épile pas, on a droit à des "tiens, tu t'épiles pas ??" (étonnés et/ou admiratifs au mieux, dégoûtés au pire). Quand on s'épile, on n'entend jamais un "tiens, tu t'épiles toi ???" dégoûté.
Donc finalement, la question c'est pas "pourquoi on en fait tant pour prôner le poil au naturel alors qu'on a le droit de ne pas aimer ça ?" mais plutôt "pourquoi on nous fait tant chier quand on ne veut pas enlever ses poils alors qu'on a le droit de ne pas aimer ça ?".
Les poils ne sont pas sales si on a une bonne hygiène (mais comme toutes les parties du corps j'ai envie de dire), ils ne posent pas de problème sanitaire.
Sincèrement, si personne ne m'avait jamais fait de remarques désagréables, si je ne me prenais pas autant de regards en coin et si je n'assistais pas à des scènes grotesques, je ne mettrais aucun intérêt à participer à cette "lutte des poils"
Sinon, j'ai été un peu interloquée par le fait que la madz qui témoigne se soit tondue les poils d'aisselles le soir même. Même si ça a permis à son père de se sentir con par la suite (de ce que j'ai compris du récit), ça me met un peu mal à l'aise. Parce que finalement, c'est lui donner raison d'une certaine façon, c'est légitimer le fait qu'il soit en droit d'exiger qu'elle cache ses poils. J'essaye de ne pas être dans le jugement, je décerne pas de médailles. Ce qui me trouble c'est qu'elle le relate d'une manière totalement factuelle, comme si c'était normal. Chaque fois que je me suis rasée pour quelqu'un d'autre, ou plutôt parce que je sais que quelqu'un d'autre va râler ou faire des remarques ou juste passer sa vie à mater mes jambes non rasées, j'ai toujours senti un malaise. Je faisais un truc que j'avais pas spécialement envie de faire parce que le comportement des tiers m'y obligeait si je voulais avoir la paix.
Si la madz en question passe par ici, j'aimerais bien avoir son point de vue sur la question.
@Madthilde je vois ce que tu veux dire mais en fait ce n est pas une question de « lutte de poils » ou de « passer au naturel » mais plus une lutte pour qu on dispose enfin de notre corps librement sans subir de jugement. Que l on souhaite s épiler ou non. Tu as le droit d être dégoûtée par des poils mais je suppose que tu as eu la décence de ne pas faire de remarque à ton boss pour ses poils. Ici c est pareil, on demande juste à ne pas se prendre d’avis non demandés quand il s agit de notre corps et qu il n importune personne (en l occurrence les poils n émettent ni d odeurs ni de sons donc ils ne peuvent pas être sujet à la moindre remarque désobligeante).