Ce sujet est dédié aux réactions concernant ce post : Un homme a-t-il été acquitté de viol car il « n'avait pas les codes culturels » ?
Un homme a-t-il été acquitté de viol car il « n'avait pas les codes culturels » ?
- Initiateur de la discussion Mymy Haegel
- Date de début
Mais est-ce qu'en faisant ça, le Figaro ne pourrait-il pas se faire attaquer en justice ? On est bien là dans un cas flagrant de diffamation et de diffusion de fausses informations. Qu'un journal ayant pignon sur rue se mette à inventer et falsifier des faits de façon aussi évidente, c'est assez grave.
Le Figaro cite La Manche Libre qui cite l'avocate de la défense. Je ne suis pas sûre que ça mérite d'être attaqué en justice. Par contre j'espère que leur article sera édité et corrigé
C'est écrit noir sur blanc dans mes cours de droit, je cite :
"LE SEXE ET LE DROIT
[...]
Le viol : agression sexuelle, donc acte commis sans consentement de la victime par contrainte physique ou morale (par ex. menaces ou autorité de fait sur la victime). Il se caractérise par la pénétration quelle qu'en soit la nature.
Si les attouchements et les agressions sexuelles sans pénétration sont des délits, le viol quant à lui est un crime jugé en cour d'assises, et l'auteur des faits risque une peine de réclusion criminelle.
[...]
Cependant pour que le viol soit caractérisé en tant que tel, il faut prouver que l'auteur a bien eu l'intention de commettre son acte et d'imposer sa volonté. "
Je rajoute c'est HS mais ça peut intéresser des gens :
Je vous laisse jauger de l'étendu de l'écart entre ce qui est dit sur le papier et ce qui est pratiqué dans les faits...
Dans tous les cas, c'est un cas exemplaire d'interpretation raciste d'un vide juridique français
C'est pas comme si les violeurs et les avocats bien blancs n'utilisaient pas depuis des années le "Cependant pour que le viol soit caractérisé en tant que tel, il faut prouver que l'auteur a bien eu l'intention de commettre son acte et d'imposer sa volonté" pour alléger les peines
"LE SEXE ET LE DROIT
[...]
Le viol : agression sexuelle, donc acte commis sans consentement de la victime par contrainte physique ou morale (par ex. menaces ou autorité de fait sur la victime). Il se caractérise par la pénétration quelle qu'en soit la nature.
Si les attouchements et les agressions sexuelles sans pénétration sont des délits, le viol quant à lui est un crime jugé en cour d'assises, et l'auteur des faits risque une peine de réclusion criminelle.
[...]
Cependant pour que le viol soit caractérisé en tant que tel, il faut prouver que l'auteur a bien eu l'intention de commettre son acte et d'imposer sa volonté. "
Je rajoute c'est HS mais ça peut intéresser des gens :
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Dans tous les cas, c'est un cas exemplaire d'interpretation raciste d'un vide juridique français
C'est pas comme si les violeurs et les avocats bien blancs n'utilisaient pas depuis des années le "Cependant pour que le viol soit caractérisé en tant que tel, il faut prouver que l'auteur a bien eu l'intention de commettre son acte et d'imposer sa volonté" pour alléger les peines
Dernière édition :
Pour enrichir le débat sur la partie "Mais qui sont les violeurs ?" que cet article aborde légèrement, je voulais partager un podcast Des couilles sur la table !
D'ailleurs, cette chaîne de podcast c'est de la balle ! Allez-y y faire un tour, ça vaut le détour ^^
https://www.binge.audio/qui-sont-les-violeurs/
D'ailleurs, cette chaîne de podcast c'est de la balle ! Allez-y y faire un tour, ça vaut le détour ^^
https://www.binge.audio/qui-sont-les-violeurs/
Alors personnellement ce n'est absolument pas le fait que ce mr soit étranger qui m'a outrée mais bien qu'on puisse acquitter éventuellement un violeur sous prétexte de mauvaise connaissance des codes culturels. Encore une fois je pense qu'on peut plutôt facilement identifier une femme non consentante quelque soit le pays. Une femme qui dit non ou qui se débat, qui repousse etc, c'est quand même assez parlant. Sa tenue etc ne doivent pas être une excuse pour justifier une agression ou un viol. Je ne connais pas les détails de ce procès, je parle de manière générale de ce qui me choque à titre personnel.
Dernière édition :
Le vrai scandale dans cette affaire, ça n'est pas une histoire de "codes culturels" : c'est qu'encore une fois un violeur s'en sort parce que la justice refuse de prendre en compte la sidération de la victime : elle avait dit non, il a continué, et elle n'a pas réagi par sidération. La justice a décidé que du coup le viol n'était pas caractérisé, alors que le NON aurait dû suffire à le caractériser.
La cour a dit qu'il était difficile de déterminer si "les quelques expressions modérées de réserve de la jeune fille auront pu, dans le prolongement de ce qui vient d’être décrit, être perçues comme un refus de la relation sexuelle, ou seulement l’expression d’une réticence initiale"
On se fout de notre gueule. Ce que dit la justice dans ce jugement, ça n'est pas que les Bangladais n'ont pas les codes culturels pour comprendre qu'ils commettent un viol, mais que les hommes en général n'ont pas les codes culturels pour le comprendre. On nous dit qu'il est normal pour un homme d'insister face à une "réticence initiale" et de poursuivre un rapport sexuel avec une femme aréactive. Alors que le type dont il est ici question est clairement un prédateur sexuel : il a agressé une autre fille (ce qui lui a valu du sursis) et même tenté de s'en prendre à l'interprète en garde à vue !
Au Bangladesh je n'en sais rien, mais la culture du viol se porte toujours aussi bien dans les tribunaux français
La cour a dit qu'il était difficile de déterminer si "les quelques expressions modérées de réserve de la jeune fille auront pu, dans le prolongement de ce qui vient d’être décrit, être perçues comme un refus de la relation sexuelle, ou seulement l’expression d’une réticence initiale"
On se fout de notre gueule. Ce que dit la justice dans ce jugement, ça n'est pas que les Bangladais n'ont pas les codes culturels pour comprendre qu'ils commettent un viol, mais que les hommes en général n'ont pas les codes culturels pour le comprendre. On nous dit qu'il est normal pour un homme d'insister face à une "réticence initiale" et de poursuivre un rapport sexuel avec une femme aréactive. Alors que le type dont il est ici question est clairement un prédateur sexuel : il a agressé une autre fille (ce qui lui a valu du sursis) et même tenté de s'en prendre à l'interprète en garde à vue !
Au Bangladesh je n'en sais rien, mais la culture du viol se porte toujours aussi bien dans les tribunaux français
Merci pour cet article fort intéressant @Mymy , j'avais vu passer l'article du Figaro, mais sans m'étonner outre mesure : en général les violeurs ne sont pas condamnés en France.
Après, je suis d'accord avec @Olduvaï , pour punir, il faut qu'il y ait une intention criminelle. Je crois bien d'ailleurs que c'est pour cela que l'on ne condamne pas les fous, parce qu'ils n'ont pas conscience de leurs actes.
Après, je suis d'accord avec @Olduvaï , pour punir, il faut qu'il y ait une intention criminelle. Je crois bien d'ailleurs que c'est pour cela que l'on ne condamne pas les fous, parce qu'ils n'ont pas conscience de leurs actes.
Mais oui ! J'ai en permanence l'impression qu'on n'a appris à aucun magistrat le concept de sidération. À chaque fois, ils agissent comme si ils ignoraient son existence. «Pas de réaction violente donc pas viol, donc ACQUITTÉ !».
Ce n'est pas moi qui le dit, c'est l'état du droit actuel, et je ne suis personnellement pas du tout d'accord ^^
En réalité, exiger une "intention criminelle" dans ce cas, c'est laisser une porte ouverte aux criminels justement, puisque ne sera pas pris en compte la culture du viol par exemple qui déculpabilise d'office les coupables. <
Pour ce qui est des malades mentaux c'est un cas TRES différent et j'insiste sur ce point. Au moyen âge les malades mentaux mêmes criminels étaient laissés aux soins de leurs familles et dédouanés de leurs actes commis durant des crises psychotiques. Ce n'est plus le cas aujourd'hui et au contraire les maladies mentales sont, à notre époque, diabolisés et 'violentisées', les malades mentaux sont ainsi perçus comme potentiellement dangereux alors qu'ils sont au contraire plus souvent victimes, ce qui explique le traitement liberticide de ces gens dans les hopitaux psychiatriques et également en prison, où ils se retrouvent souvent faute d'une bonne expértise et par soucis de protéger la population.
@skippy01 : Si seulement ça n'était que les magistrats ! Là c'est une cour d'assises, donc avec un jury populaire. Mais c'est sûr que les trois magistrats professionnels qui y siégeaient n'ont clairement pas bien traité ce cas de sidération.
"La victime déclarera aux enquêteurs qu'elle était tétanisée par la peur et que si elle a exprimé verbalement son refus, elle était incapable de réagir. Le jeune homme, une fois de plus, maintient qu'elle était consentante et même à l'initiative." Donc il ne s'est pas contenté de prétendre n'avoir pas compris qu'elle ne voulait pas de ce rapport : il a menti à ce sujet. Vraiment, cet acquittement me dépasse.
Les deux filles agressées par cet homme avaient porté plainte. Dans les deux cas, il a suffi qu'il affirme aux policiers qu'elles étaient consentantes pour que l'affaire soit classée sans suite. C'est le rapprochement des deux affaires qui a conduit à la réouverture du dossier. Après, je ne sais pas à quel point le travail de la police est responsable du premier classement sans suite, mais ça donne quand même l'impression qu'ils n'ont pas creusé plus que ça
Edit : Désolée si je rabâche un peu
Dans l'ère post "me too", je trouve encore plus insupportable qu'un violeur s'en sorte avec la complicité de la police, la justice et la société civile... J'essaie de comprendre et je n'y arrive pas !
"La victime déclarera aux enquêteurs qu'elle était tétanisée par la peur et que si elle a exprimé verbalement son refus, elle était incapable de réagir. Le jeune homme, une fois de plus, maintient qu'elle était consentante et même à l'initiative." Donc il ne s'est pas contenté de prétendre n'avoir pas compris qu'elle ne voulait pas de ce rapport : il a menti à ce sujet. Vraiment, cet acquittement me dépasse.
Les deux filles agressées par cet homme avaient porté plainte. Dans les deux cas, il a suffi qu'il affirme aux policiers qu'elles étaient consentantes pour que l'affaire soit classée sans suite. C'est le rapprochement des deux affaires qui a conduit à la réouverture du dossier. Après, je ne sais pas à quel point le travail de la police est responsable du premier classement sans suite, mais ça donne quand même l'impression qu'ils n'ont pas creusé plus que ça
Edit : Désolée si je rabâche un peu
Dans l'ère post "me too", je trouve encore plus insupportable qu'un violeur s'en sorte avec la complicité de la police, la justice et la société civile... J'essaie de comprendre et je n'y arrive pas !
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