Telle que écrite par l'article de Madmoizelle et par celui de l'APS, cette étude peut difficilement nous apprendre quoi que ce soit.
Déjà, ce ne sont que des couples volontaires, qui font une étude sur trois ans, donc clairement :
- on peut supposer que les couples en conflits ne se portent pas volontaires pour ce type d'étude, ou moins (ou alors il faudrait faire une étude pour être fixées sur la question)
- on peut aussi supposer que si vous n'êtes pas dans une perspective de relation à long terme, vous n'allez pas non plus vous porter volontaire (et pourtant Dieu sait que des couples "one shot" ont pu être parfaitement satisfaisant pour les deux partenaire et que certains se sont inscrits dans la durée)
- ce ne sont que des couples qui ont un projet de mariage
Donc déjà, on part pas avec un panel très net.
Ensuite, j'ai un peu de mal avec le type de critères descriptifs qui sont utilisés en exemple : "bosseur, athlétique, avec un grand sens de l'humour" et de quelle manière on peut évaluer la "réalité" de ces caractéristiques.
Il ne s'agit pas de savoir comment l'autre se perçoit : parce que notre perception de nous même est biaisée. Pas seulement par rapport à l'estime de soi mais aussi par rapport à notre éducation (par ex, je trouve mon mari très attentionné, alors que pour lui ces marques d'attention sont une norme inculquée par son éducation, donc c'est plutôt moi qui suis une rustre à ne pas me souvenir de notre date d'anniversaire de rencontre).
Il s'agit aussi de savoir quel est notre référentiel personnel pour telle ou telle qualité.
Par exemple, j'ai tendance à penser que quelqu'un qui est adhérent à plusieurs clubs de sport rentre dans la catégorie des gens "sportifs". Cela dit, j'ai moi-même une pratique sportive très régulière (4 à 5 fois par semaine). Mais je ne me décrirais pas comme sportive, parce que 1) je ne vise pas de performance, 2) cette pratique est surtout un moyen pour moi de cultiver un lien social et garder une certaine forme physique. Donc si on me demande "est-ce que quelqu'un qui fait 3-4 entrainements de sport par semaine est sportif pour toi ?" je dirais plutôt oui. Mais si on me demande "est-ce que tu te perçois comme sportive ?" je dirai plutôt non. Paradoxal n'est-il pas ?
On a des curseurs personnels pour la plupart des critères qui font que c'est difficile d'évaluer si on idéalise le partenaire ou si on a soi-même une échelle personnalisée trop fluctuante.
Par ailleurs, on peut tout à fait être conscient des défauts de notre partenaire (le rangement, la ponctualité, l'anaarchie alimentaire...) et pour autant considérer que ce-tte partenaire est adapté-e à nos attentes en la matière.
Donc,
@Justine_ ça :
Pour ma part, jusqu’à présent, je pensais qu’avoir conscience des défauts et trucs relous de mon cher et tendre aiderait notre relation à perdurer.
c'est pas du tout contradictoire avec l'étude en question.
En revanche (je m'en voudrais d'écrire tout un post sans faire ma vieille conne
) ça :
Je n’hésitais pas à lui faire remarquer, donc, qu’il était un râleur de première et que sa tendance à ne pas ranger ses chaussettes n’était pas compatible avec sa volonté d’être féministe.
c-à-d faire remarquer à sa moitié des défauts, c'est possiblement un facteur de non satisfaction et de durée d'une relation. Tout comme se satisfaire d'une personne ne revient pas à se couvrir les yeux pour ne pas voir ses défauts, voir les dits-défauts ne revient pas à les reprocher régulièrement à la personne en question.