Personnellement j'évalue toujours la situation avant de répondre :
- surtout, avoir un moyen de s'enfuir/se protéger rapidement en cas de vrai problème.
- si il y a en face plusieurs personnes et que je suis seule, de manière générale quand la situation me paraît très déséquilibrée entre mon côté et celui de l'agresseur si les choses en viennent aux mains, j'évite.
Ça dépend aussi de l'agresseur. Parfois ça se voit que c'est juste un pauvre type qui pense pouvoir faire chier sans conséquences, parfois le gars a l'air très excité, trop pour que je réponde à l'agression sans risque.
Y a pas de bonne réponse en fait, parce que l'absence de réaction est également dangereux, l'agresseur s'imagine que l'autre est apeurée et essayer d'aller plus loin.
C'est difficile de trouver une solution à un problème comme celui-ci : en tant que femme, on va être agressée de la sorte. C'est un fait. Donc on a le choix entre :
- laisser passer l'agression (et s'en vouloir pendant 2 jours, et avoir peur de sortir...)
- laisser passer l'agression et prendre le risque de la voir se poursuivre (jusqu'à où ?)
- répondre, passer pour une folle si la réponse est trop vive (les passants qui se demandent pourquoi je commence à insulter un homme comme une poissonnière, et qui bien sûr te fixe toi, parce que c'est toi qui fait du bruit) et prendre le risque de se faire frapper physiquement.
Donc mon choix, c'est répondre si je peux, si les circonstances me le permettent (fuir etc..). Sinon, j'ai pas trop le choix : je laisse passer, et je m'en veux pendant deux jours.
Pour ce qui concerne les policiers, y a au moins deux problèmes :
- le fait qu'ils soient en sous-effectifs pour faire du bon boulot. Ça aide pas à traiter les dossiers quand on a une conscience pro. C'est une profession extrèmement difficile, parce que tous les problèmes sociaux leur retombent sur la figure, et de la manière la plus brutale qui soit : c'est ielleux qui sont en bout de chaîne, lorsqu'une personne malmenée par la société actuelle réagit par la violence.
- le fait que les actes racistes/violents de leur part soit parfois couverts par leur hiérarchie, et qu'une bonne partie du milieu est raciste (combien de vote FN/RN actu, dans cette catégorie pro ? plus de 50 % ?) L'institution modèle les individus, pour en faire ce qu'ils sont. Et les individus qui ont une tendance à la violence vont chercher à intégrer l'institution qui leur semble pouvoir fournir un exutoire à leurs pulsions violentes.
Sur le sujet de l'institution policière, je conseille l'analyse du sociologue Mathieu Rigouste : ici
sur France 3 dans ce soir ou jamais mais on peut
aussi le voir dans Thinkerview (le tenancier est imbuvable, j'ai mal à mon clavier de le mettre en lien, mais il donne la parole à des gens intéressants; j'ai dit gens parce que pour une moyenne de 200 invités, y a quoi, 6 femmes ?)